Bonus
Petite surprise !!
Bon avant tout ! Ce bonus n'est pas obligatoire à lire. Il n'apportera pas vraiment d'éléments nouveaux.
J'avais juste envie d'écrire un passage sur le traumatisme d'Hayden après les événements avec Marco.
Ce chapitre n'est pas joyeux mais important et réaliste.
J'espère qu'il vous plaira 🫶🏼
~~~~~~
HAYDEN
C'est le cœur serré, les jambes tremblantes et le souffle court que j'entame mon entrée dans le jardin des morts. Honteux, je préfère garder la tête baissée et ne pas croiser le regard des personnes m'entourant. Des regards emplis de haine, dégoût, déception, chagrin... Tout ce que je ressens envers moi-même depuis que le père de Kyle a prononcé les mots les plus douloureux qu'il m'ait été donné d'entendre.
Quatre jours.
Quatre-vingt-seize heures.
Cinq mille sept cent soixante minutes.
C'est le temps qui s'est écoulé depuis que mon monde s'est écroulé. Le jour où celle qui lui donnait un sens m'a été cruellement arraché.
Je ne voulais pas venir, je n'en avais pas la force. Je ne l'ai toujours pas, mais mon père Craig et ses foutus discours ont achevé de me convaincre. Je me devais d'être là. Malgré les larmes, malgré la rage et la rancœur, je le lui dois bien.
Je lui dois tout.
Ma fille de feu, ma lumière dans l'obscurité, mon univers tout entier.
Quatre putains de jours...
Mon père a réussi à me faire enfiler un costume noir ridicule. Elle aurait détesté.
Ou bien elle t'aurait jugé de son perpétuel regard amusé, en te lançant une pique bien sarcastique dont elle avait le secret, murmure ma voix intérieure.
Je lutte contre les larmes en imaginant son doux visage rempli de taches de rousseur. Ses yeux verts qui pouvaient infiltrer n'importe quelle âme, d'un simple regard. Ses lèvres roses et pleines esquissant une moue boudeuse, lorsqu'elle était contrariée et le plus beau des sourires, lorsque je la faisais rire.
Son rire... Je peux encore l'entendre résonner dans mon esprit. Le son le plus mélodieux qu'il m'ait été donné d'entendre.
Tu me manques, piccola. Tu me manques à en crever.
La mort... C'est l'unique chose à laquelle je pense depuis que son cœur s'est arrêté. La rejoindre dans la mort. À quoi ça sert de vivre si votre âme sœur n'est plus là pour combler vos jours, comme elle savait si bien le faire ? Je ne la connaissais que depuis quelques mois, j'en étais rapidement tombé fou amoureux, trop rapidement peut-être. Mais la durée ne corrèle pas forcément avec l'intensité. Parce que ce que cette fille m'a fait ressentir en quelques mois, personne d'autre n'y était parvenu.
L'amour qui nous unissait était pur, complexe, intense et magique.
J'étais censé prendre cette balle. C'était sur ma tête que Marco avait pointé son flingue. C'était parce que je suis arrivé trop tard que ce drame s'est produit.
J'ose relever la tête, lorsque j'arrive enfin face au cercueil où repose le corps sans vie de l'amour de ma vie. Il est ouvert sur le haut de son corps. Les yeux clos, son visage semble paisible. Son corps laiteux est recouvert d'une simple robe rose pastel. Ça aussi, elle aurait détesté.
— Regarde les dégâts que tu as causés, crache une voix derrière moi.
C'est la grand-mère de Kaylee qui avait parlé. Mes pupilles rencontrent son regard meurtrier.
— Ton incapacité à tenir tes promesses nous a tous conduit ici, ajoute Nolan à ses côtés.
Clay se dresse fièrement auprès de son copain et m'offre le même regard cruel que celui-ci.
— Tu avais promis d'être toujours là pour elle, Hayden. Comment as-tu pu tomber aussi bas ?
— Comment as-tu pu la laisser tomber, poursuit Kyle en apparaissant à son tour ?
Mon cœur martèle contre ma poitrine, chacun de mes membres tremblent un peu plus, alors que mes yeux déjà rouge sang, parviennent encore à laisser mes larmes couler.
Mais c'est une petite voix aiguë qui me donne le coup de grâce.
— Elle était tout ce que j'avais, Hayden. Tu me l'avais juré. Tu m'avais juré qu'il ne lui arriverait plus jamais rien, couine Grace en me fusillant de son regard larmoyant.
Le même regard que sa sœur me servait, lors de nos premiers jours de colocation.
Les visages meurtriers de ceux qui furent autrefois mes amis, ne cessent de me dévisager. J'eus un mouvement de recul, lorsque Nolan s'avança d'un pas déterminé.
— C'est toi qui devrais te retrouver dans cette foutue boite, rugit-il en continuant d'avancer dans ma direction.
Incapable de voir où j'allais, mon pied rencontra une surface dure et mon corps bascula contre le cercueil de ma petite-amie.
— Tu n'es qu'une déception, Hayden Jones. Voilà pourquoi je t'ai abandonné dans ces poubelles crasseuses. Tu n'étais destiné qu'à être un minable, résonne soudainement la voix de ma mère biologique.
— Une honte et le pire petit-ami qu'une fille puisse avoir, ajoute celle d'Heather, mon premier amour.
Non, non, non... J'ai tout fait pour être la meilleure personne possible. Mais je n'ai peut-être pas assez essayé ? Kaylee serait en vie si cela avait été le cas.
C'est une autre main qui m'agrippe, me forçant à tourner la tête sur ma gauche et à rencontrer le regard qui hante mon esprit depuis quatre jours.
Kaylee.
— Pourquoi, mon amour ? Pourquoi n'as-tu pas cherché à comprendre ce qui n'allait pas ? Pourquoi n'as-tu pas empêché Marco d'approcher, comme tu me l'avais promis ? me demande-t-elle, le visage pâle et la voix enrouée.
— Kaylee, je...
Mais la silhouette de la personne que je hais le plus, s'impose face à moi, m'empêchant de poursuivre ma phrase.
Marco.
Il se tient derrière Kaylee, passant une main sur sa taille afin de l'attirer à lui, tandis que sa main libre empoigne la gorge de la femme que j'aime.
— Tu as échoué, Hayden. Kaylee est à moi, désormais. À moi, pour toujours. Tu n'as jamais été à la hauteur du lien qui nous unis.
Un ricanement diabolique s'échappe de sa gorge, tandis qu'il attire la rouquine dans ses bras.
— Putain, non !! Lâche là !!!!
J'ouvre soudainement les yeux, me retrouvant dans le noir complet, tandis que ma respiration se fait plus erratique. Je continue de me débattre, hurlant à Marco de lâcher Kaylee.
Non, il ne peut pas l'attirer dans ses ténèbres. Pas après tout le mal qu'il a déjà causé.
— Espèce de fils de pute, tu n'as pas le droit de la toucher, hurlé-je lorsque son visage se manifeste à nouveau.
Je l'empoigne par la gorge, tandis que son regard terrifié vient étirer ses traits. Il me supplie de le lâcher, mais tout ce que j'entends, c'est le ralentissement de ses battements de cœur, alors que je tiens sa vie entre mes mains.
Mais soudainement, ce n'est plus Marco qui se tient face à moi.
— Hayden, s'il te...
Des mèches rousses viennent effleurer l'épiderme de mon bras, tandis que deux billes vertes seulement éclairées par la lumière de la lune, se matérialisent devant moi.
Kaylee.
Sous le choc, je relâche mon emprise, tandis que la femme que j'aime peine à reprendre son souffle. Cette vision lacère un peu plus mon cœur, alors que ma respiration se coupe à nouveau. Peu à peu, je me rends compte que Marco n'est pas réellement présent, que je suis dans ma chambre et que Kaylee est bien présente à mes côtés.
Ce n'était qu'un putain de rêve.
Mais alors que cette évidence devrait me soulager, mes poumons se compriment à nouveau, lorsque je me rends compte qu'il était à deux doigts de devenir réalité.
— Putain, putain !! suffoqué-je en observant la rouquine masser sa nuque.
J'étais en train de l'étouffer, bordel de merde !!!
— Hayden, commence-t-elle d'une voix douce.
Elle tente de s'approcher, mais j'ai un mouvement de recul mécanique. Je ne peux pas lui faire de mal. Pas une fois de plus.
Mais la rouquine ne l'entend pas de cette manière et continue de m'approcher, jusqu'à ce que le mur derrière moi nous prenne au piège. Doucement, elle vient déposer ma main contre son cœur, en faisant de même avec la sienne sur ma poitrine. Les battements de nos cœurs battent à une vitesse considérable, mais ils battent.
— Concentre-toi sur eux, Hayden. Je suis là, tu es là. Nous sommes tous les deux en vie. Sain et sauf, dans notre foyer, murmure-t-elle.
Elle vient ensuite caresser mon visage en ancrant ses prunelles aux miennes.
— On va respirer ensemble, d'accord. Tu fais une crise d'angoisse, mais tu vas la dépasser. Toi et moi, on va y arriver.
Alors à son top départ, nous inspirons tout l'air que nous pouvons, gonflant nos poumons au maximum, avant de tout recracher. Kaylee ne me lâche pas du regard durant tout le processus. Elle veut s'assurer que je reste bien avec elle, le temps de calmer cet orage en moi.
Petit à petit, nos battements de cœur reprennent un rythme régulier, mes membres cessent leur tremblement, mon souffle ne me comprime plus de l'intérieur.
Elle est en vie. Elle est près de moi. Marco ne me l'a pas arrachée.
— Il... Tu étais...
— Je sais. Toujours le même rêve, mais je suis là Hayden. Pas dans ce cercueil, pas dans ses bras. Ici, avec toi, dans notre lit. Là où je suis supposée être.
Puis sans ajouter un mot, elle m'attire à elle, dans une étreinte chaude et réconfortante. Je resserre son emprise, assez fort pour assimiler chacun de ses mots.
Depuis l'incident avec Marco. Depuis que j'ai dû repêcher le corps froid et sans vie de l'amour de ma vie. Depuis le coma dans lequel elle était plongée, mes nuits n'ont plus jamais été les mêmes. Ça fait quelques mois que Kaylee est rentrée à la maison, mais je n'arrive toujours pas à calmer ces crises d'angoisses. Celles qui me compriment l'estomac, depuis ce fameux jour.
La culpabilité que je ressens refuse de me quitter. Bien qu'on me répète que rien n'était de ma faute, mon subconscient ne veut pas l'accepter. Il vient me hanter chaque nuit, sous forme de cauchemar, mettant en scène le pire des scénarios : celui où Kaylee n'aurait pas survécu. Celui où ses proches me haïssent. Celui où je me hais à mon tour pour avoir failli à ma promesse.
Parce que ça a été le cas. Je n'ai pas su voir à travers son changement d'humeur, je n'ai pas su être à ses côtés lorsque ce fils de pute a refait surface. J'ai échoué.
Et pourtant, chaque soir, Kaylee continue d'être à mes côtés, de m'apaiser et de me répéter que tout va bien. Alors qu'elle devrait m'en vouloir, putain.
— Je... j'ai besoin de prendre l'air, balbutié-je en mettant fin à notre douce étreinte.
Son regard peiné me brise le cœur.
— Hayden...
Mais je ne l'écoute pas et enfile rapidement des vêtements, avant de sortir en trombe de mon appartement. En jetant un coup d'œil à mon téléphone, j'observe qu'il n'est pas loin de six heures du matin. Le jour ne s'est pas encore levé, mais ça ne saurait tarder.
Les rues sont évidemment vides à une heure pareille, alors j'accélère le pas pour rejoindre la rive la plus proche. Celle où j'aime me poser, depuis quelques mois.
Je m'en veux d'être parti ainsi. J'ai conscience que mon comportement inquiète ma petite amie et je me déteste de devoir lui faire subir tout ça. Après l'épreuve Marco, j'ai cru que tout allait rentrer dans l'ordre. Mais quand le premier cauchemar a fait surface, j'ai compris que ça n'allait pas être aussi facile.
Ne peut-on pas être enfin heureux, bordel ?!! Pourquoi cet enfoiré continue de nous hanter, alors qu'il est enfin six pieds sous terre ?
Kaylee était rentrée à la maison, elle m'avait enfin avoué ses sentiments, plus aucun mur ne se dressait entre nous. Tout aurait dû être parfait. Tout ! Mais la vie ne l'entend pas de la même façon.
Chaque fois que j'ose fermer les yeux, je revois Marco entraînant Kaylee dans sa chute. Je la revois dans cette eau glacée, le corps plus blanc que neige, froid et vide. Je revois les médecins tenter de la réanimer. J'entends à nouveau mes pleurs, ceux de Lindsay, de Nolan... Je revois mon monde s'effondrer encore et encore. Une longue et douloureuse torture.
J'aimerais pouvoir tout effacer en un claquement de doigt. Mais j'ai vu les dégâts qu'ont causés les actes de Marco sur Kaylee, et ça n'a toujours pas cicatrisé.
Suis-je condamné à vivre ainsi pour les trois prochaines années ?
— Si tu comptes sauter, choisi un coin plus profond, résonne une voix grave derrière moi.
Je sursaute en reconnaissant la voix de mon meilleur ami, mais ne me retourne pas pour autant. Il vient alors s'assoir à mes côtés, observant la petite rivière face à nous.
— Qu'est-ce que tu fous là ? demandé-je sans relever la tête.
— Kaylee m'a appelé. Tu sais, la fille qui dort chaque soir paisiblement à tes côtés. Celle qui est toujours en vie.
Son ton accusateur m'arrache une grimace. Certains choisissent de me ménager, mais pas Kyle. Il sait que je souffre, mais il veut par-dessus tout que je me batte pour m'en sortir et que je ne plonge pas dans une longue et sévère dépression.
— J'ai failli la tuer, Kyle. Encore une fois. Je n'en peux plus, je veux que ces cauchemars disparaissent.
Ma gorge se noue, les larmes montent à nouveau. Cette situation me bousille chaque jour un peu plus. J'ai besoin que ça s'arrête.
— Alors accepte de te faire aider, Hayden. Admet que tu as besoin d'aide, merde. Kaylee est en vie, je suis là aussi. On est tous là, mon pote. Personne ne te tournera le dos. Jamais. Repose-toi sur nous, parle à un professionnel.
Il empoigne ma nuque et pose son front contre le mien.
— Je ne veux pas te perdre, mon frère. Je ne peux pas te perdre.
Ses mots résonnent en moi, alors que mes larmes coulent davantage. Tous mes proches souffrent de mon état, mais Kyle et Kaylee plus encore. Mes deux piliers. Mes deux âmes sœurs de deux types différents. Il m'attire à lui dans une étreinte brutale, mais réconfortante.
— Tu vas y arriver, Hayden. Tu es fort, putain, tu es l'homme le plus fort que je connaisse. Tu vas t'en sortir. Aies confiance en toi, en nous. Ce que tu as vécu, putain, j'espère ne jamais le vivre avec Avery. Ça va mettre du temps à disparaître, j'en suis conscient. Mais tu ne dois pas abandonner pour autant. Kaylee et toi, vous allez vous battre un peu plus fort chaque jour. Vous allez faire grandir cet amour, vous protégez mutuellement. Et plus rien ne vous séparera. Tu en as ma parole. Je mettrais littéralement ma vie en jeu pour préserver votre bonheur.
Il ancre à nouveau ses yeux aux miens en esquissant un léger sourire.
— Crois-y juste un tout petit peu. Le reste, je m'en charge.
***
Il est sept heures et demie, lorsque j'arrive devant mon immeuble. J'ai eu une longue discussion avec mon meilleur ami, qui m'a remis un peu de bon sens dans l'esprit. Il a raison. Je ne peux pas laisser mes cauchemars me consumer. Je dois demander de l'aide. Me battre pour ce futur qui nous attend, Kaylee et moi.
Cependant, une petite silhouette attire mon attention lorsque j'arrive à la hauteur de ma voiture.
— Kaylee ?
Ma copine est adossée à la carrosserie, habillée d'un simple pull et leggings.
— En voiture, m'ordonne-t-elle avant de monter côté conducteur.
Je reste quelques secondes immobile, ne comprenant pas où elle veut en venir. Mais son regard insistant à travers le pare-brise, me pousse à la rejoindre. La connaissant, elle ne me dira rien jusqu'à ce qu'on arrive à destination. Alors je la ferme et boucle ma ceinture avant qu'elle ne démarre.
— Où sommes-nous ? l'interrogé-je, lorsque nous passons la porte d'un bâtiment.
Elle salue un mec qui lui apporte une clé, en lui indiquant le numéro d'un box. Elle ne me répond pas immédiatement et se contente de m'entraîner jusqu'à l'endroit indiqué.
Nous arrivons dans une pièce isolée, qui me fait penser au stand de tir où elle m'avait trainé, il y a quelques mois. Sauf qu'il n'y a pas de cible, face à nous. Uniquement un mur noir et solide. Une petite étagère sur notre gauche contient un tas d'assiettes blanches et deux visières de protection.
— On est dans un de mes endroits préférés. À mon arrivée à Boston, mon trauma était loin d'avoir guéri. Comme je te l'ai déjà dit, j'avais besoin de laisser sortir mes émotions, sans mettre en danger ma vie ou celle d'autrui. Alors, j'ai trouvé les deux endroits parfaits. Le stand de tir, que je t'ai déjà montré. Et celui-ci. Probablement la meilleure chose pour se défouler.
Elle installe la visière sur son visage, en m'ordonnant de faire de même. Elle attrape ensuite une des assiettes. Se place face au mur avant de la fracasser contre celui-ci en hurlant de rage.
J'eus un mouvement de recul en entendant le bruit du verre se briser. Mais la femme que j'aime semblait parfaitement dans son élément. Comme si elle avait fait ça toute sa vie.
— Aujourd'hui, c'est toi qui as besoin de lâcher prise, Hayden. Ce que tu as vécu, ça va te hanter pendant un moment. Mais tu ne peux pas laisser tes démons avoir raison de toi. J'ai fait cette erreur et ça ne m'a apporté que souffrance et solitude. Puis tu es arrivé et j'ai compris que plus jamais je n'aurais à traverser ça toute seule. Laisse-moi être là pour toi, à mon tour, mon amour. Laisse-moi apaiser ton cœur, comme tu as su apaiser le mien.
Elle attrape une assiette pour la placer entre mes mains.
— Laisse ta rage sortir. Ne retiens rien. Sache que je n'aurais jamais peur de toi. Jamais. Marco a bousillé nos vies, mais il n'aura aucun contrôle sur notre futur. Je ne le permettrai pas. Alors vas-y, pense à tout ce qu'il t'a fait et fracasse chacune de ces assiettes contre ce foutu mur.
Je hoche la tête et prend sa place face au mur. Troublé, mon bras est d'abord pris de lourds tremblements. Mais je parviens à faire abstraction de mes angoisses et visualise le visage narquois de cet enfoiré. Alors j'inspire et expire un bon coup avant de démolir d'un coup sec l'assiette en verre.
Les battements de mon cœur s'accélèrent face à cette montée d'adrénaline, mais étrangement, ça m'a fait un bien fou. Je me tourne vers Kaylee et remarque que le même sourire étire nos lèvres.
Personne ne me comprendra jamais aussi bien que cette femme.
— Laisse tout sortir, mio caro.
Et c'est ce que je fis. Je démolis chaque assiette en hurlant, en insultant Marco pour tout ce qu'il a fait depuis que son chemin a croisé celui de Kaylee. Je repense à chaque coup qu'il lui a infligé, chaque viol, chaque remarque désobligeante. Je repense au visage effrayé de ma copine, à ses larmes, à son corps immobile dans cet hôpital. Je laisse toute ma colère, toute ma frustration, toute ma rage, ma rancœur et ma souffrance sortir.
Va te faire foutre, Marco. Plus jamais tu ne me voleras mon bonheur.
***
— Crane Beach ? Pourquoi nous as-tu emmené ici ? demandé-je à nouveau à ma copine.
Pour seule réponse, elle m'adresse un sourire amusé avant d'ôter son pull. À ma grande surprise, elle ne porte aucun soutien-gorge et mes yeux s'élargissent face à cette sublime vue.
— Je vis, mon amour. Cap de faire la même chose ? me défit-elle sans quitter son sourire malicieux.
Et comme pour appuyer ses propos, elle retire également son legging afin de ne porter qu'une simple culotte. Mon corps réagit instantanément et l'envie de la prendre, là tout de suite, se fait plus forte.
— T'es quand même au courant que ce n'est toujours pas un temps à se baigner. Et puis, n'importe qui pourrait nous voir.
— Et depuis quand ça te fait peur ? Vivons dangereusement. En tout cas, c'est ce que je compte faire, réplique-t-elle en se débarrassant de son dernier bout de tissu.
Elle m'adresse un dernier clin d'œil avant de s'enfoncer dans l'étendue d'eau face à nous. Il ne m'en faut pas plus pour me débarrasser de tous ces vêtements inutiles et de la rejoindre entre les vagues. Comme je m'en doutais, l'eau est plutôt froide, mais j'en fais abstraction lorsque j'attire enfin ma copine contre moi. Ses seins viennent s'écraser contre mon torse, tandis que je guide son visage près du mien.
— Tes prochaines semaines, tes prochains mois risquent d'être difficiles, Hayden. Tu vas te faire aider et tu vas t'en sortir. N'oublie jamais que je suis là, à tes côtés, jusqu'à ce que la mort nous emporte, souffle-t-elle contre ma bouche.
— Ne parle pas de la mort...
— Pourtant, c'est un fait indéniable. On va tous mourir, mais aujourd'hui, on est tous les deux en vie et en bonne santé. Alors profite de l'instant présent, regarde-moi, ris avec moi, touche-moi, embrasse-moi et fais-moi l'amour jusqu'à épuisement.
Elle dépose un tendre baiser sur ma bouche.
— C'est toi et moi Hayden. Pour toujours et à jamais.
C'est à mon tour de plaquer mes lèvres sur les siennes. Ce baiser est brutal, intense, comme si j'avais besoin d'assimiler ses mots à travers ce contact. Je l'attire davantage à moi, tandis que ma langue rencontre la sienne dans un ballet rythmé. Mes lèvres épousent les siennes, les cajoles, les comblent comme elles savent si bien le faire.
Le chemin de la guérison sera long. Mais tant que cette femme exceptionnelle sera près de moi, rien ne sera impossible.
Elle est ma lumière, ma bonne étoile, mon ancre. Et je compte bien chérir chaque jour à ses côtés.
Mia piccola, l'amore della mia vita, tutto il mio universo.
— Je t'aime, Kaylee.
— Je t'aime, Hayden. Accroche-toi à ça.
📚🏒🎨
Et voilà ! Quelques mois après la fin de Fucking Roomie ! Je reviens avec un petit bonus qui se passe après le dernier chapitre.
C'était important pour moi de montrer que la douleur d'Hayden n'allait pas disparaître comme ça et d'écrire un petit passage sur sa douloureuse épreuve.
Comme d'habitude, ses proches sont à ses côtés et surtout Kyle et Kaylee.
Son amour pour Kaylee est encore plus fort et rien ne pourra plus jamais les briser.
Ils vont continuer se reconstruire ensemble. Petit à petit. Jour après jour.
J'ai encore les larmes aux yeux.
Kaylee et Hayden sont tellement important pour moi.
J'espère que ça vous a plus.
Et peut-être qu'on se retrouvera pour un autre bonus 🤫🤫🤫
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top