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Le Moonshine, 16h21.

— Salut Ruby ! Tu parle souvent seule dans la rue à haute voix comme ça ? C'est flippant tu sais ! J'ai faillit appeler Henry ou pire te frapper avec ce balais à moins de 2 livre, tu sais ! Il paye pas des mine mais n'est-il pas adorable ? Mais peut-on seulement qualifié un balais d'adorable ? C'est une question qui mérite d'être posé non ? Enfin bref ! Entre, j'ai fait du jus de fruit et il est divin ! C'était bien ça bordel de merde, un doux jus de fruit frais.

Mes bagages en étaient émus. Du moins si ces deux idiots pouvaient ressentir de l'émotion il avaient intérêt à l'être. Elle souriait si fort que j'avais l'impression que sa mâchoire se briserait en mille morceaux d'une simple minuscule minute à l'autre.
Ses cheveux étaient tressés aujourd'hui, légèrement en bataille c'est vrai, mais c'était mignon.

Tandis qu'elle me tendait un verre de jus de fruit qui semblait bien frais comme elle l'avait annoncé quelques minutes auparavant, j'étais entrain de me demandé si c'était la bonne chose à faire. Oui, en apparence, j'avais l'air sûr de moi tout comme mon idiot de père, déterminé, et j'en passe. Mais au fond, j'étais constamment entrain de me demandé si mes plans étaient ce que je voulais vraiment. Mais ce plan la étais différent. Il n'avais pas étais réfléchi ou élaboré avec soins, j'avais simplement écouter la petite voix dans ma tête, c'elle qui hurle des atrocités la plupart de mon temps. Mais ce qui étais fait était fait. J'étais là avec Annette face à moi, et je ne bougerai pas si facilement. Ou plutôt, j'essayerais avec tout mon âme.

— Bah Ruby tu le prend pas ce jus ? Ma main est tendue tu saiiis ! Maman me disait souvent qu'il n'y a pas d'heure pour un bon jus de fruit. Pourquoi boire quelque chose de délicieux seulement le matin ? C'est complètement... idiot, comme raisonnement ! Je trouve ça épastrouillant de voir à quelle point les gens peuvent être des moutons!

J'avais presque oublié à quelle point Annie aimait parler, mais elle n'avais pas perdu de temps à me le rappeler. Elle parlait beaucoup certes, mais ce qui étais déconcertant c'était la vitesse avec laquelle elle prononçait tout ses mots. Enfin, j'ai bue son jus de fruit avant que son bras n'attrape une bonne crampe. Je n'étais pas une vielle mégère acerbe, j'étais seulement effrayé de m'être moi-même jeter dehors de ma propre maison et de regretter cette acte qui étais pourtant la bonne chose à faire. Peu importe les défauts du miracle de notre rencontre avec Annette, j'étais sur que ce choix ne pouvait pas avoir mauvais fond. Je ne pouvais pas me réincarner en quelconque fille à papa, mais je pouvais continuer et changer à ma manière.

Tu as dû apporté de la couleur à de nombreux printemps, tu le sais ça Annie ?

Elle ne comprendrait sans doute pas ce que je voulais lui dire, mais comprendre les choses du premier coup étais presque une douce notion erroné de nos jours. En tout cas je devais lui parler de ma requête, le jus de fruit et les mots plus vieillots les uns que les autres d'Annie m'avait fait perdre la notion du temps. Il étais quelle heure bordel ? Enfin peu importe je devais vraiment lui parler. À trois, un, deux, et...

— Tu sais Ruby, je t'aime bien. Ne te méprend pas hein je veux dire de façon, euh, totalement... Platonique ? C'est comme ça qu'ont dis ? Enfin voilà, donc je me demandai étant donné que tu semble un peu perdu, tu as des problèmes ? Si oui tu peux m'en parler tu sais ! Maman disais toujours que le moulin avais aussi une fenêtre ! J'avais pas bien compris cette expression après coup...

Je vais bien Annie. Honnêtement je ne me suis jamais sentie aussi libre tu vois. J'ai un avenir aussi charmant qu'un mine de charbon certes, mais quand bien même je positive assez pour me dire qu'il y a peut-être de l'or au fond de cette satanée mine.

Mes yeux avaient ou plutôt étaient recouverts d'un voile tissé par des rêves déçus, des espoirs brisés et des journées nourries de déceptions par une mère acariâtre et un père aussi froid que la glace. J'étais mentalement sur le bord de la falaise. Les chaussures grises pommelées de Annie étaient bien usée mine de rien. Elle devait beaucoup travailler. Et à en juger par l'état de son appartement et le peut de mobiliers, la rousse ne devais pas gagner grand chose. Comment en étais je arrivée à cette conclusion déjà ?

— Rubyyyy ! Hé oh ? Tu m'entends ? Le Moonshine appelle Ruby, je répète le Moon-shiiine appelle Ruby.

Elle secouait ses mains devant mes yeux comme ci je venais soudainement de perdre la capacité de voir devant moi. J'étais ailleurs c'était vrai. J'avais pris beaucoup de décisions importantes ces jours-ci.
J'avais presque ou plutôt totalement oubliée ma question. Bordel je n'étais pas saoule pourtant.

— D'ailleurs tu loge à quelle hôtel ? Hmmm?

AH, OUI. C'était ça ma question. Reprenons le compte à rebours, trois, deux, un... J'étais loin d'être timide mais apparemment je n'étais pas encore sûr de moi sur ce coup. J'allais peut-être regretter ma décision après coup ? Il étais trop tard pour faire marche arrière, je devais me jeter dans la fosse. Comme une véritable Shel– Comme Ruby. Comme moi. Je n'avais pas besoin de titre ou de nom de famille pour me donner du courage. Je m'avais moi.

— Je ne sais pas. A vrai dire je suis totalement perdue Annie. Je suis dans l'œil de la tempête. Je tournoie dans ce putain de cyclone. Je suis à la rue. Aussi bien mentalement que physiquement. Mais je vais bouger mon cul pour me construire un avenir. J'ai l'impression que le monde cherche à m'apprivoiser. Dans ce cas, je vais lutté Annie. Je vais lutté magnifiquement. Je vais éblouir mes vieux. Je ne vais pas rester les bras croisés en pleurant et en me demandant si il m'attend de l'autre côtés de la tempête, mon père. Je me suis en quelque sortes émancipée toute seule. Je suis dans la gueule du loup. Mais je vais lui briser la mâchoire. Annie, je veux travailler ici. Je veux servir des cocktails douteux et me contenir de frapper des poivrot trop entreprenant.

Je ne sais pas si mon récit étais convaincant mais la mâchoire de la rousse c'est tout à coup ouvert pour aussitôt se refermer. Ses mimiques étaient toutes aussi clownesques que son comportement. Elle étais drôle cette rouquine. Elle m'a sourit, puis lentement, elle c'est mise à rire. Tellement fort que j'eus peine à croire qu'elle s'arrêterait aujourd'hui.

— Ruby présidente ! Non, plus sérieusement tu est sûr de toi ? Pas que je doute de toi Ruby, évidemment ! Mais tu sais, cette endroit est un piètre endroit pour une jeune fille de bonne famille. Rien que tes chaussures pourraient payer mon loyer pour les trois prochaines années. Quoique peut-être 5... Enfin bref ! Es-tu vraiment prête à t'embarquer dans ce bateau là ? Les jours sont rudes tu sais ! Henry est une vrai teigne et je parle beaucoup trop, et..... Et... Tu m'a comprise !

Je sais, Annie. Je sais.

Finalement je n'étais pas si incertaine. J'ai bouger mes fesses du vieux tabouret en bois, puis j'ai enlevé mes chaussures aux reflet violacés. Elles étaient toutes neuves. Maman me les avaient offertes quelques jours auparavant en grommelant. Mais je n'ai pas hésité une seule seconde, j'ai tendues ces deux princesses à la rousse face à moi, dans un sourire qui se voulais en apparence sur de lui.

Alors voici mon loyer. Où mon inscription. Appelle ça comme tu le souhaite Annie. Mais je serais prête à vider cette foutue garde-robe si c'était nécessaire. Sache-le. Allez, donne moi un uniforme poussiéreux et apprends moi les choses que je qualifierais certainement de futur idioties. Vas-y, Annie.

Sans problème, Ruby ! Dis moi, Tu préfère blanc cassé ou coquille d'œuf pour le tablier?

LE MOONSHINE, 4h12.

Oh! hisse ! C'était la dernière chaise ! Les ivrognes sont dehors. Je hais les Happy Hour, regarde moi ce massacre ! Je sens encore le whisky ce soir, je vais finir seule jusqu'à la fin de mes jours ! Qui voudrait d'une rousse sans un sou qui sent le whiskys de midi jusqu'à des heures invraisemblables ! Point positif, je n'aurais pas besoin d'acheter des biberons, ou des jolies pyjamas pour bébés, ou des chaussettes tellement petites et mignonnes qu'elles vous font fondre le cœur... Ahah... JE VEUX DES ENFANTS MIGNONS QUI M'APPELLERONT MAMAN EN RIANT !

J'avais cassé trois verres, failli assommer deux hommes avec une charmante bouteille de chardonnay, et m'était brûler le petit doigt à cause de la cigarette d'un idiot qui devais être à peine plus jeune que moi. Les joies d'être une nouvelle serveuse. Rectification, les joies d'être serveuse tout court. Ce boulot étais épuisant, après seulement 11 heures dans ce bar j'avais enfin réalisé dans quelle galère je m'étais embarqué sans bien trop peu y réfléchir. Annie étais une obsédée du grand amour et avait du lire 43 fois avec toujours et autant d'envie Roméo et Juliette. Annette Camelina Dillinger étais aussi vierge que les pages du doux livre de mon avenir.

Une rouquine vierge et rêveuse.
Le surnom affectueux pipelette était un euphémisme pour cette ardente rouquine à la langue bien trop pendu. Prochainement la tête également si elle ne s'arrêtait pas de jacasser comme ça. Pour mon humble patience s'en étais trop. Je savais déjà tout de sa vie. Son premier baiser avais étais un pur accident avec son cousin au troisième ou quatrième degré. Son parfum de glace favori était la vanille, elle savait dire bonjour en russe, elle haïssait les betteraves et défendait la cause animalière. Sans oublier ses chutes en vélo dans son ancienne école ou sa professeur principal Miss Darvy hantait encore ses nuits à l'âge de pratiquement 19 satané printemps.

Je savais déjà tout ça en a peine une soirée.
Je pensais sincèrement connaître déjà mieux cette fille que la plupart des membres de ma propre famille. Je connaissais beaucoup Michael et Tante Ada certes, mais si cette instrument de torture qu'était la langue d'Annie Dillinger ne s'arrêtait guère, je pensais d'ores et déjà au suicide. Un suicide collectif probablement car l'homme derrière le bar à ma droite n'en pouvait plus aussi. Apparemment l'habitude n'existait pas avec la rousse selon Henry. Quand à Henry d'ailleurs c'était tout autre chose. Il parlait beaucoup moins qu'Annie et me lançai quelquefois des regards compatissant vis à vis de la rousse. Il souriait rarement entièrement, laissant un rictus chatouiller ses lèvres fine à la place. Il devait avoir le même âge que mon père. Selon Annie, Henry possédait une seule et unique fille, sa femme étant partie au huitième anniversaire de la fillette. Emily étais actuellement chez sa mère à Londres et Henry tentait vainement de réunir assez d'argent pour pouvoir garder Emily plus longtemps. Je savais presque déjà tout de cette établissement. J'avais presque comme l'impression d'être ici depuis plus de 20 ans. Le Moonshine ne serait jamais mon Garrison, mais je pouvais bien laisser sa petite chance à ce bar d'ivrognes.

S'arrêter, repartir en arrière, puis se mettre à imaginer un quelconque avenir ici. Je ne serais pas serveuse toute ma vie, mais en attendant cette option n'était pas très dérangeante. Je casserais moins de verres avec le temps, et l'habitude me donnera la patience de ne pas piétiner les alcooliques d'ici.

RUBYYY! Tu m'écoute oui ? Que penses-tu de Aelia pour une fille ? Non, Elizabeth ! C'est magnifique, féminin, j'imagine une enfant avec des yeux charmeurs ! Tout le monde la surnommera Liz! Ou Eli! C'est adooraaable.

Henry me lança un nouveau regard suivi de son fameux sourire en coin, balayant les recoins de la pièce en sifflotant. Annie étais entrain d'essorer une énième fois son chiffon, et moi j'ai simplement subi.
J'ai subi cette nuit dans ce bar avec un sourire bien trop idiot pour m'appartenir. Merci à toi, Moonshine.

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