Fire walk with me
Qu'elle crève la catin putride, que le diable l'emporte avec ses névroses et sa folie ! Le lycan veut seulement qu'elle le laisse, qu'elle s'en aille, où qu'elle veuille de toute façon il la retrouvera et la tuera. Il prendra soin de l'éliminer pas seulement parce qu'elle a osé s'attaquer à lui, mais parce qu'elle a été témoin de sa faiblesse, de ses larmes, et qu'il refuse de laisser un tel témoin en vie. Mais pour l'instant, tout ce qu'il souhaite, c'est qu'elle se casse, et qu'elle le laisse seul avec sa douleur et sa peine.
La douleur physique est si intense, qu'il l'a dépassée, en rage et en haine, mais à cause de sa putain de présence de démente. Si elle disparaissait, il pourrait s'offrir pleinement à la douleur. Il en a besoin, l'enfant sauvage, il sent la bête monter en lui, et s'affoler, il veut déchirer ses liens, s'en libérer.
Il pleure doucement mais ne s'en rend même pas compte, comme si c'était quelqu'un d'autre qui souffrait, qui avait envie de crever parce qu'il ne pouvait pas supporter toute cette douleur un instant de plus, il voulait s'offrir à la bête tout entier, et cette douleur l'y aidait plus que tout autre chose. Oublier. Sa haine envers lui-même, et le monstre qu'il est, oublier les paroles de son oncle, oublier qu'il ne pouvait exister, ignominie entachant le nom des chasseurs d'ombre, il ne voulait plus se haïr comme ça, il ne voulait plus en vouloir à sa mère ainsi, songer un seul instant qu'elle aurait pu au moins résister à son violeur, était horrible.
Sa mère était morte sous ses yeux. Elle avait agonisé à petit feu, juste devant lui, à la fin, elle ne réalisait même plus qu'il lui tenait la main, elle ne l'entendait plus lorsqu'il lui racontait des histoires, lui disant qu'il allait bien, que tout allait bien, qu'elle pouvait s'en aller en paix, qu'il savait que le paradis lui ouvrirait ces portes, tant de mensonges qu'il avait inventé pour elle. Fils prodige ou monstre contre nature, peut-être bien qu'il avait été les deux.
A présent le fils prodige avait disparu. Ne restait que le monstre. L'alcool et la drogue lui permettait d'oublier mais pas aussi bien que le danger, lorsqu'il chassait il agissait comme un suicidaire, se jetant dans la gueule du loup, fonçant la tête la première, comme s'il ne pouvait se sentir vivre qu'en effleurant la mort du bout des doigts. La douleur semblait avoir le même effet. Certes, il ne recommandait pas ce genre de thérapie, mais il devait avouer que c'était plutôt efficace. Malheureusement il ne ressentait que de la haine, toujours et la même, seulement elle était dirigé entièrement vers la vampire.
Il hurle comme un dément, le peu de plaisir qu'elle lui a offert n'a en rien soulagé sa douleur, au contraire, par la force des choses, son esprit s'est ouvert aux sensations puisque c'était agréable, et voilà que soudainement il ressentait pleinement la douleur, avec une force inouïe la douleur revint brutalement, lui coupant le souffle, son cœur rata un battement.
Et il hurla un flot d'insulte, lui jurant de la crever, de l'égorger, il ne se contrôlait plus et en même temps n'en avait même pas envie. Il voulait vraiment la crever, autant l'en avertir, non ? Il hurlait, hurlait, à la mort, comme un enragé, parce que la douleur était absolument insupportable. Sa peau continuait à fondre, des lambeaux se détachaient, elle coulait comme de la cire fondue sur les chaînes en argent, sur le fameux collier qui rongeait un peu plus sa chair à chacun de ses mouvements, mais il ne contrôlait plus son corps, ni son esprit.
Chacun des tremblements nerveux de son corps rendait la douleur plus atroce. L'odeur pestilentielle de sa peau brûlant, de sa propre chair en train de se consumer était en train de le rendre dingue. L'esprit du lycan déraisonnait.
– Je suis désolée.
La folie qui lui enserrait le cœur et l'âme, la haine lui vrillant la cervelle, il cru qu'il avait simplement halluciné. Son regard ne pouvait même pas chercher la vampire dans la pièce. Il cherchait déjà un échappatoire, n'importe lequel ferait parfaitement l'affaire. Il voit apparaître dans son champs de vision un mord à cheval qui lui semble monstrueusement grand, c'est un accessoire SM, ce qui provoque un rire nerveux chez le lycan.
La petite truie compte vraiment utiliser ça ? Il a l'impression d'être dans la quatrième dimension ou en plein cauchemar. Tout cela n'a aucun sens. Il n'a jamais traqué cette vampire, encore moins infligé un quelconque mal. Pourquoi ? Pourquoi ?
– J'ai buté ton mec ou quoi, espèce de chienne en chaleur ! demande-t-il pas vraiment capable de parler normalement, encore moins avec la douleur brisant son cerveau, et définitivement pas avec cette vision de cet objet ridicule entre les mains de son bourreau.
Il s'attendait à un fer rouge, une pince énorme, même un marteau aurait fait l'affaire, mais non, elle sortait un accessoire de SM, cela n'avait aucun sens. La vampire lui cloua le bec avant qu'il n'eut le temps d'ajouter quoi que ce soit d'autre. Bien qu'il se débattit, ce qui lui arracha un cri de douleur, dont elle profita pour lui coller cet objet immonde dans la bouche.
– LA FERME MAINTENANT ! TAIS TOI ! JE NE SUIS PAS UNE TRUIE T'AS COMPRIS ?!
Sa peau laiteuse crame avec celle du lycan mais elle s'en fou la chienne. Le lycan réalise qu'elle est vraiment folle en sentant l'odeur putride de sa chair en train de fondre. Il n'y a donc aucune raison à chercher, cette sangsue est vraiment démente. Elle s'inflige une douleur terrible et ne semble même pas s'en apercevoir. Elle est vraiment folle. Ses yeux écarquillés par la surprise de cette révélation, il se sent d'autant plus désemparé qu'il sait d'expérience qu'on ne peut raisonner un dingue. Le chien muselé grogne, mais l'abjecte poupée le gifle, il grogne plus fort, elle le gifle à nouveau. A chaque coup, il y répond par un grognement sourd.
La bête enfle en lui, et la colère aussi, la haine, la rage. Tout cela n'a aucun sens. C'est un acte totalement gratuit, elle le torture juste parce qu'elle est folle. Il s'agite comme un dément, sa peau se décolle, fond littéralement, il bave comme un attardé, et s'en moque. Il a besoin d'une raison, d'un pourquoi. Comment supporter tout cela sinon ? Sa raison s'égare.
Et soudainement le canapé du salon prend feu. Le pouvoir du chasseur s'est activé, aussi étonnamment que cela puisse paraître, mais il ne le contrôle pas, il n'est jamais parvenu à le contrôler. La vampire le regarde. Elle n'a sans doute pas encore réalisé que le feu a prit. Il s'étend rapidement nourrit par la rage du vampire. Les rideaux prennent flammes. La fumée commence à se répandre. L'odeur du tissus brûler est infiniment plus plaisante que celle de la chair de ces deux monstres.
La vampire continue son jeu, elle entoure le cou du vampire de ses bras et détache le collier ignorant même la douleur de l'argent contre ses doigts et jette l'objet de torture au loin. Bien que soulagé d'une vive douleur, il ne réalise pas, ne se rend pas compte, il est dingue, tout aussi dingue que sa tortionnaire, mais lui c'est la douleur qui lui a ôté sa raison, c'est quoi son excuse à elle ? Le feu se propage, continuant son chemin, il lèche les murs à présent, la télé explose sous l'effet des flammes, ce vieux tube cathodique qui prenait la poussière à force de n'être jamais utilisé explose avec une détonation.
Les flammes s'attaquent maintenant au tapis sous le canapé, au buffet non loin, aux chaises, à tout ce qui peut brûler, se consumer, le nourrir. Cela ne se voit pas à cause du mord, mais le chasseur sourit. Ils vont crever tous les deux. Et quelque part, il trouve ça jouissif.
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