Face à la bête

17 ans auparavant ; Pologne.

Les parents doivent apprendre à leur enfant comment vivre dans ce monde, ils doivent leur inculquer les règles qu'impose ce monde qui est le leur. On peut discourir des heures durant sur l'éducation que l'on doit donner à un enfant. Ne pas lever la main sur eux, leur laisser la liberté de s'amuser, de rire, d'apprendre de leurs erreurs. La théorie la plus à la mode actuellement. Mais tout le monde n'envisage pas de la même manière l'éducation de son enfant. Le pire est sans doute lorsqu'on abandonne. Qu'on laisse quelqu'un d'autre s'occuper de son enfant parce qu'on se sent incapable de faire face soi-même.

L'énorme loup marchait avec un pas lent et lourd. Ses griffes frottaient contre le béton, provoquant un frisson dans le dos de l'enfant. Il observait les griffes énormes. Ces yeux ne trahissait pas sa peur. Il soupira chassant la peur. Imaginer la chair sous ses doigts, les poils roulant sous sa main, imaginer l'arme plongeant dans cette chair, imaginer la bête tressauter, imaginer le second coup, plus précis, plus bref, plus efficace. Il lui fallait la tuer rapidement, sinon c'est elle qui vous aura. Il détaillait la créature en silence sans rien dire.

Des bruits de pas se faisait entendre autour de lui, quelqu'un faisait les cent pas juste derrière le petit garçon. Mais ce dernier n'y prêtait pas attention. Le centre de son attention était la créature qu'il observait comme si sa vie en dépendait. La créature avait beau grogner et gémir d'une horrible manière, le petit garçon ne laissait rien percevoir de sa peur, s'il en ressentait.

– C'est bien mon garçon. Étudie la, connais ses faiblesses, concentre-toi sur elle. 

Le petit garçon n'eut aucune réaction. Il était bien trop concentré.

L'homme qui marchait derrière lui s'arrêta. Il était fier du petit Wolfgang. C'était pas la première fois que le garçon le surprenait par ses capacités d'analyse et son intelligence. Il ne doutait pas un instant que le petit garçon allait tuer ce loup-garou. Ça n'était pas son premier entrainement. L'homme sourit. La relève était assuré avec un tel gamin.

D'un signe de tête, il s'avança ayant pris sa décision et relâcha les chaînes de la créature qui se précipita aussitôt sur le petit garçon. Ce denier roula sur le côté pour éviter la charge et se releva à la vitesse de l'éclair. Il sortit une dague ciselée qu'il fit briller à la lumière. La créature se figea comme si elle devinait l'utilité de l'arme. Le petit garçon la fixa à son tour, se concentrant à nouveau.

Puis il se mit tout d'un coup à courir comme pour prendre la fuite. La créature s'élança à sa poursuite. Profitant du manque de souplesse de la créature, le petit garçon entama un demi tour sur lui-même et plongea son arme dans le flanc de la créature qu'il entendit pousser un hurlement de douleur. Il tourna l'arme dans l'abdomen de la créature, entendant de nouveaux hurlements, déchirant le silence. Il attendit que la créature s'écroule pour enlever son arme. Un sourire de victoire s'afficha sur ses lèvres. L'homme l'attendait les bras croisés.

Une femme apparue, elle venait d'un coin obscur de la pièce. Son visage est creusé, blême et elle a de long cheveux blonds qui encadrent son visage, ses cheveux sont très fins. L'homme se tourne vers elle. Il lui sourit, et elle essaie de le lui rendre mais semble ne pas avoir assez de force. Un brin d'inquiétude frôle les paupières de Julien.

Kathy semblait si faible ces derniers temps. La jeune femme tenait à peine debout. Il lui avait dit de se reposer et à présent elle ne sortait même plus. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète, mais il la connaissait trop bien pour ignorer plus longtemps les signes. Elle était en train de se laisser mourir. Volontaire ou pas, elle allait y passer si elle ne faisait rien.

– Tu ne devrais pas le faire combattre ce genre de créature, fit-elle. Puis après un léger silence, elle ajoute. Ce n'est qu'un enfant.

L'homme sourit fièrement en regardant l'enfant.

– Et c'est le petit garçon le plus fort que je connaisse, Katherine.

La femme secoua la tête. Son visage tout entier se mua en une expression de tristesse absolue. Sa main se porta à son visage comme pour en masquer les larmes sur le point de couler. Mais l'homme la connaissait. La brillance des yeux de la femme à cause des larmes qui les emplissaient ne lui échappait pas.

– Tu sais pourquoi il est aussi fort? Tu le sais mais tu ne dis rien! Jamais rien! Tu préfère le faire combattre... sa propre race.

S'effondrant, elle tomba à genoux secouée par ses sanglots. L'enfant se précipita vers elle et l'entoura de ses bras. Il l'aimait. Et chaque larme qui coulait sur le beau visage de la femme lui était d'une douleur infinie. Comme si chaque larme s'enfonçait en son coeur telle une lame blanche acérée. La femme entoura l'enfant de ses bras, nichant sa tête au creux de l'épaule de l'enfant. Seul ses yeux restaient apparent, et ils fusillaient l'homme du regard.

Ce dernier, immobile, la mine défaite, ne savait pas quoi dire, quoi faire. Comment réagir. Ces larmes... il ne les avait pas voulu.

– Kathy... je suis désolé. »

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