Chapitre 7 - Ultime chance
Le voyage ne prit pas très longtemps avec un véhicule de transport qui pouvait voler plus vite que des avions de ligne traditionnels. Mais celui-ci fut légèrement secoué pour Strog, qui avait réussi à se reposer un peu, malgré quelques rêves troublants. Il revoyait la scène de combats dans le hangar en boucle, parfois comme dans ses souvenirs, mais dans d'autres cas... cela relevait plutôt du cauchemar. Il voyait parfois son ami mourir devant ses yeux, quand ce n'était pas ce même 'ami' qui l'éliminait. Tant de rêves qui avaient malmené le bref sommeil du jeune scientifique, qui se termina définitivement quand l'aéronef se stabilisa enfin. Strog se frotta les yeux pour faire partir la fatigue qui pesait encore ses paupières, tandis que l'aéronef entama sa descente vers l'héliport du nouveau complexe. Quand le véhicule fut posé, le soldat qui accompagnait les scientifiques se leva de sa place pour venir actionner la poignée qui ouvrait la porte du transporteur. « Bienvenue au Colorado, messieurs. » Un des soldats du complexe, possédant une tenue similaire à celui qui était venu avec l'équipe de scientifiques dans l'aéronef, les accueillait. Toute l'équipe composé de blouses blanches et noires descendirent du transporteur dans le calme, observant l'installation imposante nichée en pleine vallée. « Vous avez dû faire un long voyage depuis l'Utah. Venez vous installer à l'intérieur ! Nous avons préparé un dortoir spécialement pour vous. » Tandis que le soldat ouvrit la marche vers l'entrée du complexe, suivi par la petite troupe d'hommes en blouse, des bruits de combats se firent entendre dans l'intérieur de la base. La radio du chef de file se mit à sonner à répétition. « A toutes les unités, un mutant en rage s'enfuit des laboratoires ! Il a blessé plusieurs scientifiques ! Les soldats font ce qu'ils peuvent pour le retenir. Il se dirige vers l'entrée ! On a besoin de renforts immédiatement ! » Au vu de la situation, le soldat qui fermait la marche s'avança pour rejoindre son camarade, avant de se tourner vers les scientifiques. « On passe en état d'urgence ! Remontez dans l'aéronef et faites attention à vous ! On s'occupe du mutant. » Dans une marche calme, sans précipitation, mais marquée par un stress grandissant dans tout le groupe, les scientifiques remontèrent dans l'aéronef, sans émettre d'objection ou dire quelque chose de plus. Mais Strog avait un pas hésitant en rejoignant l'aéronef, il souhaitait aider les soldats du complexe pour arrêter ce mutant, même en sachant très bien qu'il n'était pas de taille. Des souvenirs du face-à-face qui avait failli lui coûter la vie contre un mutant en Utah lui revinrent, ce qui accentua son choix de ne pas intervenir cette fois-ci. Il n'avait pas de tranquillisant sur lui, qui plus est, chose indispensable pour calmer un mutant d'une taille conséquente. Finalement, Strog se posa dans l'aéronef, au plus près de la sortie de l'aéronef, au cas où une opportunité de se jeter dans la mêlée s'ouvrirait. Mais pour l'heure, la grande porte du complexe restait close, gardée par les deux soldats déjà présents, rejoint par des renforts. Mais même en étant six combattants prêts à gérer un mutant, sans tranquillisant, ils ne pourront rien faire, se dit Strog. Le jeune scientifique se tourna vers ses collègues dans l'aéronef. « Est-ce que l'un de vous à un tranquillisant pour mutant avec lui ? » S'enquit le jeune scientifique, observant ses collègues. Toute réponse fut malheureusement négative, personne n'ayant pensé à emporter un tel outil. Strog décida donc de sortir de l'aéronef, s'avançant vers les soldats gardant la porte. Passant outre les cris de son mentor qui le sommait de revenir à l'abri, il vient demander aux soldats. « Excusez-moi ! Est-ce que quelqu'un à l'intérieur de la base pourrait nous fournir un tranquillisant à mutant ? Je pourrais l'injecter et stopper sa rage. » Sa demande surprit tous les soldats, qui se tournèrent vers le jeune scientifique, d'un regard dubitatif. Finalement, après quelques instants de réflexion de la part des troupes, l'homme qui était venu avec eux depuis le désert prit sa radio en main, pour l'allumer. « On a besoin d'un tranquillisant pour mutant au plus vi- » Le soldat n'eut pas le temps de finir sa communication que la grande porte devant eux explosa sous l'assaut du mutant. Un être de sang et de chair aux imposants muscles rouges se tenait devant eux. Il dépassait très largement tous les humains présents, et du sang coulait en grosses gouttes. Des impacts de munitions parsemaient son corps, signe de la riposte des soldats de Frundtech. Lorsqu'il vit d'autres hommes armés, le monstre chargea dans tout ce qu'il pouvait, donnant des coups dans le sol contre tout ce qui était humain, l'ennemi numéro un. Les souvenirs du monstre ayant failli l'éliminer dans le laboratoire de l'Utah remontèrent à la surface des pensées de Strog, qui, de peur, se mit à courir le plus vite qu'il pouvait pour rejoindre l'aéronef, alors que les scientifiques à l'intérieur hurlaient à pleins poumons pour lui signaler un petit problème. Le mutant s'était mis à suivre le fuyard, qui menait donc l'imposante bête de sang et de chair vers les collègues du scientifique. Un festin pour le monstre, qui avançait doucement vers le transporteur aérien, avant d'être rappelé à l'ordre par de multiples rafales de fusil AR-15 venues des troupes de Frundtech à l'opposé. Mais le monstre ne comptait pas s'arrêter dans sa folie meurtrière, poussant un long râle mêlé de douleur et de rage, il reprit sa marche vers le véhicule de transport. Entendant le cri, Strog se retourna immédiatement vers la bête, pétrifié sur place. Que pouvait-il faire, désormais ? Il n'avait rien pour empêcher le monstre d'attaquer les autres scientifiques, et même les tirs ne servaient à rien, cela l'enrageait même encore plus. L'imposante bête s'approchait encore plus près du jeune scientifique, celui-ci n'entendait même plus les plaintes de ses collègues qui lui disaient de bouger, il plongeait son regard dans celui du mutant, des yeux rougis par le sang, sans aucune émotion... il n'y avait plus rien d'humain dans cette chose. Alors que le mutant se prépara à donner un puissant coup de poing, capable d'écraser un humain, sur Strog, le jeune homme prit son courage à deux mains et fonça vers la bête. Esquivant le coup de poing qui fit trembler tout le sol autour de lui, causant une perte partielle de son équilibre, le scientifique sauta sur le bras colossal, pour monter rapidement sur le dos du mutant. « Il arrive, ce tranquillisant ? » Fermement accroché aux chairs sanguines, il venait de hurler en direction des soldats, qui avaient cessé les tirs en voyant un allié dans le passage. Tout le monde était abasourdi par l'acte, aussi brave que suicidaire, de l'homme. Les cris venus de l'aéronef s'étaient tus, et les soldats attendaient sans savoir quoi faire de plus, observant l'imposant mutant tentant de déloger la petite puce à blouse blanche prise dans le haut de son dos. Strog tenait comme il le pouvait, esquivant les mains du mutant tout en s'accrochant tant bien que mal aux chaires sanguinolentes qui venaient se répandre sur la blouse de l'homme, avec une odeur de métal qui lui montait au nez, lui faisant légèrement tourner de l'œil. Finalement, après une longue minute, qui parut une éternité pour le jeune homme, un scientifique du complexe arriva en courant par la porte détruite, à bout de souffle, mais il avait avec lui une seringue remplie d'un liquide verdâtre. Strog soupira de soulagement en voyant enfin sa demande exaucée, il tendit une main pour récupérer le sésame, tout en se tenant fermement en place à l'aide de la seconde, même si tout ceci devenait de plus en plus difficile. Le scientifique lança la seringue, un lancé magistral, suivi d'une réception de haute voltige par la blouse blanche accrochée au corps de chair et de sang. Strog escalada un tout petit peu le corps colossal, avant de planter la seringue entre les omoplates du monstre, vidant le contenu de la fiole jusqu'à la dernière goutte. Dès le début de l'injection, Strog sentit que les secousses se calmaient légèrement, mais il lui fallut attendre une dizaine de minutes, qui semblèrent s'étendre à l'infini, avant que le colosse sanguinolent ne s'effondre, dans un bruit sourd. Il n'était pas mort, simplement plongé dans un état végétatif pour un quart d'heure, tout au plus. Strog descendit du corps du monstre, du sang sur tout son corps, mais pas le sien, fort heureusement. « Nous allons nous charger du reste, vous avez fait un très beau travail, scientifique. » Le soldat qui avait accueilli les scientifiques venus de l'Utah s'approcha de Strog pour le remercier, tandis que de nombreux renforts arrivaient pour transporter l'imposante bête, et apporter de quoi le tranquilliser bien plus longtemps. Pendant ce temps-là, les scientifiques restés jusque-là dans l'aéronef s'approchèrent pour venir voir Strog. Les blouses blanches les plus jeunes étaient particulièrement excitées par l'action du jeune homme, tandis que les plus vieilles étaient quelques peu plus réservées. Les blouses noires, elles, ne trouvaient dans cette action que le signe que les biologistes comme lui ne sont que des scientifiques de seconde zone. Un seul le regarda sans le prendre de haut, Johnson. Dans son regard se mêlait un sentiment qu'il était allé trop loin, mais peut-être aussi qu'il avait eu peur de le perdre, dans cette action désespérée ? « Ne t'avise plus de nous refaire une telle frayeur. J'ai encore besoin de toi pour reprendre les recherches, Strog. » L'intéressé sourit légèrement. Le ton restait froid, comme bien souvent, mais le jeune homme y avait senti ce petit sentiment, celui qu'il avait bien failli perdre un élément des plus important pour lui désormais. Strog allait se tourner vers le complexe, pour l'admirer plus en détail, lorsque la fatigue le rattrapa. L'adrénaline retombait progressivement, et ses muscles endoloris ne le tenaient plus sur ses propres jambes. Le jeune homme finit par s'effondrer, inconscient, rattraper rapidement par d'autres scientifiques. « Merde ! On a besoin d'un médecin, s'il vous plaît !! » Le docteur Johnson hurla à l'attention des renforts, qui venaient d'arriver pour emporter le mutant. Parmi eux, un médecin qui examinait un soldat légèrement blessé remarqua les scientifiques massés autour de Strog, inconscient. « Suivez-moi ! » Le soigneur intima à tous ceux qui avaient besoin de le suivre à l'intérieur de l'installation, courant déjà vers l'infirmerie pour prévenir le personnel s'y trouvant.
Cette fois-ci, le réveil de Strog fut bien plus rude que le précédent. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne reconnut en rien l'endroit où il avait atterri. Il tourna frénétiquement son regard dans toute la grande pièce, où quelques personnes dormaient encore, la plupart avec des bandages et autres perfusions. Le jeune homme mit bien une petite minute avant de se souvenir de ce qui s'était passé. Son acte héroïque pour calmer le mutant, les acclamations de ses camarades, puis... le trou noir. Il n'avait plus aucun souvenir après ceci, mais au vu des personnes l'entourant posées sur des lits médicalisés, il comprit rapidement qu'il était à l'infirmerie. Un des médecins, qui finissait de changer le bandage d'un soldat de Frundtech, remarqua finalement le scientifique réveillé, se dirigeant vers lui dès qu'il eut fini de changer le pansement du combattant.
- Vous êtes réveillé monsieur Strog ? Le médecin semblait assez jeune, sûrement la trentaine. Il entreprit rapidement d'examiner le scientifique, pour s'assurer qu'il n'avait aucune séquelle supplémentaire qui n'auraient pas était vue lors de son admission.
- On dirait bien... J'ai dormi longtemps ? Le jeune homme n'avait aucune blessure, c'était presque un miracle. Il avait malgré tout encore sa tenue de scientifique poisseuse, à cause du sang de mutant.
- Six heures, si l'heure indiquée sur votre dossier est correcte. Comment vous sentez-vous ?
- Je n'ai pas de douleur particulière, je suis un peu plus reposé qu'à l'arrivée... Le scientifique soupira doucement d'être bloqué ici, sans savoir ce qui était advenu des autres scientifiques.
- Bien. Vous avez vraiment eu de la chance de vous en sortir sans problème. Je vais vous garder en observation encore une heure, si tout va bien, vous pourrez voir auprès du service biologique du complexe pour votre poste. Le médecin allait repartir pour examiner un autre patient, mais il s'arrêta rapidement. Si vous pouvez vous lever, une blouse noire a déposé des habits propres, pour vous. Cela sera toujours mieux que votre blouse sale.
Une blouse noire ? Strog se doutait bien qui était la seule blouse noire capable de faire un tel geste. Le jeune homme prit son temps pour se lever, tremblant légèrement des jambes lorsqu'il marcha pour aller chercher la blouse propre laissée par son mentor. Il posa sa blouse imbibée de sang au sol, pour enfiler la nouvelle, toute propre. Il sentit quelque chose dans une des poches de celle-ci, et lorsqu'il glissa la main dedans, il reconnut la texture caractéristique des cartes de Frundtech. Son mentor avait pu obtenir une carte orange pour lui, alors même qu'ils étaient arrivés que depuis moins de dix heures. Strog la rangea dans la poche, rejoignant son lit pour ne pas trop surmener son corps alors qu'il venait juste d'avoir enfin un peu de repos. Il observa le médecin faire le tour des blessés, pour la plupart ayant reçu des impacts d'objets divers causés par la destruction du complexe par endroit. Le mutant avait dû faire de sacrés dégâts matériels sur sa route meurtrière. Alors que Strog fermait brièvement les yeux, une forme se dessina dans l'encadrure de la porte de l'infirmerie. Une forme que Strog connaissait bien, désormais. Il rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Johnson, qui étaient emplis d'une certaine joie, sûrement de voir son protégé enfin réveillé. Après avoir fini son tour des patients, le médecin vint à la rencontre de la blouse noire.
- Je peux vous aider, monsieur ?
- Vous avez encore besoin de garder le professeur Strog avec vous, ou il est en capacité de sortir ? L'homme gardait toujours ce ton froid, presque condescendant, même envers les médecins qui avaient pris l'habitude, eux aussi.
- Normalement, je devais le garder en observation encore une demi-heure... Mais il n'a aucune séquelle, donc, je pense que je peux le laisser vous suivre. Le médecin tourna son regard vers l'intéressé, qui se levait déjà, prêt à sortir de cet antre pour blessés.
- C'est bien un miracle, ça. S'il y a le moindre souci, je vous le renverrai immédiatement. Le chercheur d'élite attendit que son disciple le rejoigne à la sortie de l'infirmerie.
Quand ils furent tous deux prêt, le duo se mit en route, laissant le médecin repartir ranger quelques médicaments, tout en surveillant les soldats blessés. Le temps du trajet sembla éternel, personne n'osait parler, Strog observait simplement les couloirs de ce nouveau complexe qu'il découvrait à peine, tandis que Johnson marchait vite pour rejoindre la destination voulue. Quelques centaines de mètres plus loin les deux scientifiques arrivèrent devant une porte blindée avec un système de carte. Le simple logo de Frundtech bien plus noirci qu'à l'accoutumé fit comprendre à Strog que ce devait être le chemin vers les laboratoires des blouses noires. « Tu as retenu le chemin jusqu'ici ? C'est là-dedans qu'on va bosser, désormais. » Johnson avait posé la question sans vraiment attendre de réponse particulière, déverrouillant simplement la porte pour descendre dans un grand escalier circulaire vers les laboratoires souterrains, suivi de près par le jeune biologiste. Après une petite minute de marche dans le gigantesque cercle souterrain qui renferme les laboratoires les plus secrets de Frundtech, l'homme en blouse noire ouvrit une des salles de recherches, se glissant à l'intérieur. Strog le suivit, l'observant se poser sur une chaise en face d'un bureau, bien moins imposant que celui qu'il avait en Utah, et surtout bien moins rempli de dossiers en tout genre.
- Bien... Comment te sens-tu ? La question décontenança le jeune scientifique, mais surtout le ton plus... chaleureux, de l'homme.
- Mieux... Il va me manquer un peu de sommeil encore, je pense, mais je n'ai pas mal nulle part.
- Tu as vraiment eu de la chance... Bordel, tu sais que tu aurais pu y passer ?! Le ton calme du chercheur se transforma rapidement en une plainte déchirante, qui fit prendre conscience à Strog que son acte héroïque aurait pu lui coûter très cher.
- Je sais bien... Mais qu'est-ce qu'on aurait pu faire d'autres ?! Aucun scientifique n'aurait pu être là à temps, encore moins pour l'injecter ! Un premier soupire accompagna les paroles du jeune scientifique, puis son ton monta, car malgré les reproches de son supérieur, il savait qu'il avait malgré tout sauvé tout une équipe de brillants scientifiques.
- L'aéronef aurait pu redécoller pour nous mettre en lieu sûr !
- C'est faux. Tu le sais très bien, le mutant l'aurait pris pour cible et l'aurait fait se crasher... Après le jet de venin de son mentor, Strog parla d'une voix plus résignée.
Ils savaient tous les deux que l'acte du scientifique était suicidaire, mais c'était aussi la seule solution viable. Un dangereux jeu où le biologiste avait bien failli se brûler les ailes, l'empêchant à jamais de revoir en vie son collègue de promo, Roc. Un blanc s'installa pendant de longues minutes entre les deux hommes, qui s'assuraient de ne pas croiser le regard de l'autre. Ce n'était pas vraiment un froid, ils prenaient simplement conscience qu'ils étaient allés tout les deux bien trop loin.
- Merci... Pour la blouse, et la carte. Ce fut Strog qui brisa ce silence le premier, osant poser son regard sur le chercheur posé sur sa chaise.
- C'est normal... Tu es mon disciple, après tout. L'homme en blouse noire gratifia l'intéressé d'un regard chaleureux. Ils étaient relativement rares pour le souligner, et celui-là était des plus sincères.
- Pour l'instant. Je compte bien devenir un chercheur de haut rang, moi aussi. Strog sourit à son acolyte en disant ceci. Il avait de l'ambition, et c'était tant mieux.
- Mais pour l'instant, tu devrais te reposer. Je ne veux pas d'un futur chercheur qui manque trop de sommeil, et de toute façon, je dois attendre qu'on nous transfert les données du serveur de l'Utah. Je m'occuperai de chercher des mutants qui pourraient avoir un Castor modifié dans le coin pour des opérations, en attendant. Johnson se leva enfin de sa chaise, s'avançant vers son protégé, en lui indiquant la sortie.
- Bien bien ! Je vais essayer de dormir encore un peu, mais ne t'étonne pas si je reviens au laboratoire dans pas longtemps. Le scientifique lui fit un sourire malicieux, avant de se diriger vers la porte, que le chercheur ouvrit.
Sorti des laboratoires souterrains, Strog se retrouva de nouveau dans un dédale de couloirs. Cette fois-ci, il ne connaissait pas encore tout son trajet, comme quand il était au complexe de l'Utah. Il commença donc à se mettre en route, se souvenant du trajet qu'ils avaient emprunté à l'aller. Peut-être retrouverait-il au moins l'infirmerie ? Mais finalement, au détour d'un couloir, il tomba nez à nez avec un scientifique en blouse blanche, relativement âgé à en juger par son crâne dégarni avec quelques rares cheveux poivres-sel restant dessus. Celui-ci, remarquant une nouvelle tête, qui semblait en plus perdue, l'interpella.
- Salut ! Problème d'orientation ?
- Oh, bonjour ! Eh bien... Je cherchais les dortoirs... Je suis arrivé aujourd'hui et je n'ai pas encore pu m'installer, j'étais à l'infirmerie puis dans les laboratoires. Le jeune scientifique se gratta légèrement l'arrière du crâne, d'un air un peu embarrassé.
- Aujourd'hui ? À l'infirmerie ? Attends... Tu ne serais pas le scientifique qui a maîtrisé ce mutant devant l'entrée du complexe ?! Il semblerait que Strog se soit fait un petit nom ici, dès son premier jour dans ce nouveau complexe.
- Hum... C'était moi, oui. Pas besoin d'en faire toute une histoire... Le jeune homme était gêné qu'on lui accorde autant d'importance alors qu'il n'avait fait que sauver ses collègues, quelque chose de normal, pour lui.
- Mais quand même ! C'est énorme, ce que tu as fait ! Je ne pense pas que beaucoup d'entre nous auraient eu autant de courage que toi. Le vieil homme posa sur Strog un regard empli de fierté, pour ce jeune homme sûrement tête brûlée sur les bords, mais assurément parmi les plus courageux de Frundtech.
- C'est gentil... Vous pouvez me dire où sont les dortoirs, si possible ? Le jeune homme ne voulait pas s'éterniser ici, il voulait enfin pouvoir se poser, vagabonder avec ses pensées sans être dérangé.
- Je vais te montrer le chemin, attends. Sur ces mots, l'homme aux cheveux grisonnant mena son cadet dans un nouveau dédale de couloirs, jusqu'au dortoir.
Quand ils furent arrivés, l'homme salua son collègue avant de repartir aussitôt, le travail l'appelant. Strog essaya de rapidement se remémorer le trajet pour se familiariser avec la nouvelle installation où il allait travailler, avant de chercher un lit libre. Il s'installa rapidement dedans, ne regardant même pas l'heure ou si le dortoir était plus ou moins rempli. Il se remémora pendant de longues minutes tous les événements depuis cette nuit de chaos. L'attaque de la Résistance, avec Roc parmi eux, le départ du complexe de l'Utah, l'attaque du mutant enragé, son action héroïque pour sauver ses collègues, et la discussion avec son supérieur. Toutes ces pensées finirent par avoir raison de lui, la fatigue le rattrapant en plus, il finit par sombrer dans les bras de Morphée, pour un repos bien mérité.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top