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Peter prit un certain temps avant de se réveiller. Je ne voulais même pas imaginer toute l'inquiétude qu'il avait eu pour moi s'il était aussi fatigué...

Je m'en voulais. Je m'en voulais à mort d'avoir fait du mal à tous ces gens. Tony avait raison, je ne me rendais seulement compte que, sans même le vouloir, je m'étais plus qu'attachée à toute ces personnes que j'avais rencontrée lors de mon réveil.
Et j'avais provoqué la même chose de leur côté.

"Tu ne resteras toujours qu'une causeuse de catastrophe mortelles, tu tiens ça de ton père" persifla une voix dans ma tête.

J'eus un brusque sursaut en regardant autour de moi avec panique à la recherche d'une présence hostile dans l'infirmerie. Mais hormis Peter et moi, la pièce était entièrement vide. De la glace commença à geler mes draps tandis qu'une angoisse était en train de monter en moi, je savais pertinemment que je connaissais cette voix sans pouvoir m'en rappeler pour autant.
Je posais instinctivement ma main sur l'épaule de Peter et pris une grande inspiration avant de fermer les yeux, m'imprégnant de son odeur qui avait don de me rassurer.

Une autre voix bien plus apaisante s'encra à mon esprit.

"Ne meurs pas Esther je t'en prie ne meurt pas ! Je t'aime ! Merde ! Je t'aime tellement !"

Cette voix m'était plus que familière, pourtant ce ne fût pas seulement l'image du garçon à mes côtés qui me vint en-tête, mais également une autre d'une idiote d'araignée en collant.
Mon cœur sembla rater un nouveau battement à l'instant où je me rendais compte que la perspective que le super-héros m'ai dit ses mots ne me déplaisait pas tant que ça.

Mon semblant de concentration fut cependant bien vite brisé lorsque j'entendis Peter pousser un léger mugissement. Je rouvrais les yeux d'un coup et les baissais sur le garçon qui commençait à remuer sous mes doigts.
Il cligna difficilement des yeux, mais lui fut bien plus rapide que moi avant de réussir à reprendre ses esprits.

- Esther ! s'exclama-t-il en se redressant d'un coup.

Ses yeux cherchèrent désespérément les miens et lorsqu'enfin il eut réussi à trouver mon regard, le sien se remplit irrémédiablement de larmes.

- Esther, répéta-t-il d'une voix tremblante en posant sa main sur ma joue.

- Je vais bien, lui murmurais-je avec un sourire qui se voulait rassurant.

Mais la vérité c'est que j'avais du mal à me contenir également. Le voir ainsi si désemparé me fit enfin me rendre compte de la réalité de ce qu'il venait de m'arriver.
J'avais faillis mourir, j'avais failli ne jamais me réveiller, ne plus jamais pouvoir voir un de ces proches désormais si important pour moi.

Ne plus pouvoir dormir avec Peter, être arrachée de mes patrouilles avec MJ, mes duels avec Spider-Man, mes joutes verbales avec Tony...
Tout ce petit monde et ce bonheur que je m'étais fabriqué aurait pu disparaître d'un coup.
Et je ne voulais même pas imaginer le trou béant que j'aurais laissée dans cette nouvelle vie que je leur avais imposée.

Si bien que lorsque Peter me prit soudain dans ses bras, les épaules secoués de pleurs, je ne pus résister et éclatais d'un coup en sanglot.

- J'ai cru te perdre pour de bon, me murmura Peter la voix déformée par les larmes. J'ai cru que je n'allais plus jamais te revoir toi aussi, comme mes parents, comme mon oncle...

Les paroles de May me parurent claire comme de l'eau de roche tandis que mon propre égoïsme me frappait de plein fouet. Jamais je n'avais réfléchi à ce que le fait que le garçon vive seul avec sa tante impliquait. Jamais je n'avais cessé de penser à personne d'autre que moi.

- Pardon, dis-je finalement. Pardon, pardon, pardon...

Nous restâmes comme ça pendant ce qui me parut une éternité. On était que des gosses après tout... et ce qui venait d'arriver nous dépassait bien trop pour qu'on puisse le gérer.
C'était notre façon à nous d'évacuer toute l'angoisse qu'avait provoqué ma presque-mort.

Même si ma culpabilité à moi restait encore bien ancrée dans mon esprit.

"Tu continueras de n'apporter que le désespoir sur ton passage" persifla à nouveau la voix glacée dans ma tête.

- J'aurais mieux fait de rester enfermée dans ce fichu bloc de glace, croassais-j. Tout ça c'est ma faute Pete, tu n'aurais jamais dû me rencontrer.

- Qu'est-ce que tu racontes Esther ?

De nouveau les mains de Peter vinrent se poser sur mes joues, il me souleva doucement le visage pour me regarder dans les yeux.
Jamais je n'avais remarqué à quel point ses yeux pourtant d'un marron banal au possible pouvaient être aussi fascinant.

- Ne dis pas ça Esther, m'asséna-t-il avec plus de sérieux que je ne lui avais jamais vu. Ne pense plus jamais ça.

Je pouvais sentir la chaleur de son visage sans même le toucher tant nous étions proche. Des tonnes de pensées se bousculaient dans ma tête, pourtant pour l'instant toute mon attention était rivée sur le garçon.

- Je ne regretterais jamais de t'avoir rencontré Esther. Jamais tu m'entends. Parce que toute l'inquiétude et les quelques dommages que tu pourrais créer ne rivaliseront jamais face à l'attachement que j'ai pour toi. Tout tes problèmes me paraissent des moindres quand je les compare à tous ces bons moments qu'on passe ensemble. Et je sais parfaitement que tous ces gens qui t'attendent dehors pensent exactement la même chose. Parce que tu es une étincelle Esther, une bougie qui continue de luire en pleine tempête de neige. Et que, tu le veuilles ou non, tout ceux sur qui tu porteras ton attention en leur dévoilant qui tu es réellement, tout ceux-là ne pourront jamais s'empêcher de t'apprécier.

Je restais bouche bée face à sa tirade. Jamais, jamais au cours de ma longue vie je n'avais été tant touchée par de simples mots.

- Tu sais plutôt bien te comporter en fait quand tu t'y mets, murmurais-je avec un léger sourire.

Peter sourit à son tour en essuyant doucement mes larmes de ses pouces.

- Même si c'est pas facile, j'essaie toujours de faire de mon mieux avec toi.

Mon regard se dévia sans même que je ne m'en rende compte sur ses lèvres alors qu'une bouffée d'amour pour le garçon m'envahissait.

Je m'apprêtais à attirer son visage vers le mien lorsqu'un bruit assourdissant retentit dans le Sanctuaire.
Un homme aux traits asiatiques sortit d'un portail et apparut devant nous.
Je m'écartais de Peter d'un bond tandis que la porte s'ouvrait brusquement pour laisser voire apparaître Strange et tous les autres plantés derrière lui.

- Stephen, dit l'homme d'une voix qu'il essayait visiblement de calmer. Je peux savoir à quel moment le Sanctuaire s'est transformé en auberge de jeunesse pour surhumains ?

Strange ouvrit la bouche plusieurs fois mais finit par la refermer avant de lever les yeux vers moi, puis de se tourner vers Harley et toutes les autres personnes encore présentes dans le couloir.

- Je t'avoue que c'est une très bonne question.

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J'espère que vous me détestez pas trop ehe, eh oui il faudra attendre encore un petit moment avant qu'on ai le droit à un baiser digne de ce nom (mais croyez moi ça vaudra le coup ;)

En tout cas j'espère que ce chapitre vous aura plut malgré tout

Teaser du prochain chapitre :

"- Pietro est vivant ?! s'étrangla presque la Sorcière Rouge."