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Je me précipitais avec panique vers la petite cuisine, et surtout vers le four d'où sortait une fumée inquiétante. Est-ce que je venais réellement de rater un simple réchauffage de pizza ?
La flamme qui apparut soudain dans le four suffit à me répondre.
Pourquoi fallait-il que tous ces appareils soient aussi compliqués à utiliser !?
Ne panique pas, ne panique pas, ne panique pas.

Trop tard, je me mis à pousser des petits couinements paniqués en courant dans la cuisine.

Je sortis précipitamment la plaque du four avant de jeter la pizza dans le lavabo et de faire couler au moins dix litres d'eau dessus. Ce n'est que lorsque la dernière particule de fumée quitta la pièce que je m'autorisais à me calmer.

Et de me rendre compte que je venais de prendre la plaque du four à pleine main alors qu'une pizza brûlait dessus.
Je retournais brusquement mes mains, m'attendant presque à les voir couvertes de cloques tout en sachant étrangement que je ne risquais rien. Le deuxième inexplicable sentiment sembla avoir eu raison. Elles avaient juste un léger tain mauve, comme si j'avais longuement appuyé un glaçon dessus, ce qui soit dit en passant fut presque aussi inquiétant que des cloques.

Je me tournais vers la plaque que j'avais négligemment balancé sur le sol et me penchais vers cette dernière plissant les yeux avec attention.
Comment avais-je bien pu ne pas me brûler en la prenant sans aucune protection ?

Je la retournais à son tour et découvrais à ma plus grande surprise deux grosses traces blanches de la forme de mes mains dessus, probablement l'endroit où je l'avais prise. Je grattais dessus et compris à mon plus grand étonnement qu'il s'agissait de givre.

- La fumée est définitivement en train de me faire devenir complètement folle, dis-je pour moi même en balançant à son tour la plaque dans l'évier.

Je n'avais plus qu'à commander à manger comme Peter me l'avait appris avant de péter un câble.

Je nettoyais par la suite du mieux que je pouvais la cuisine que j'avais mise dans un sale état, tentant de trouver une explication rationnelle à ce qui venait de se passer. Et peut-être par la même occasion une explication rationnelle à ma vie !

Des flashs de mes rêves me revinrent alors que je ressassais les événements dans ma tête. La glace, le froid, il y avait quelque chose comme ça dedans mais je n'arrivais pas à comprendre quoi.

- Foutu rêve !

C'était eux les responsables de tout ça. Eux qui m'empêchaient de dormir et m'avaient fait m'effondrer sur place de sommeil alors que je réchauffais mon repas.
Ils étaient ce qui me rattachaient à mon passé mais je n'arrivais toujours pas à les comprendre. Ils ne faisaient tout simplement aucun sens. On aurait dit des fragments d'une autre époque, d'une autre vie qui ne pouvait être la mienne.

J'attendis impatiemment ma commande arriver et m'installais paresseusement dans le canapé quand elle fut là. Il s'était passé bien trop de choses en l'espace de quelques minutes...

J'allumais donc la télé pour me changer les idées et cette dernière s'ouvrit sur une chaîne d'info qui montrait des images en direct de ce qui semblait être un immeuble à moitié en flamme.

- Visiblement je ne suis pas la seule à être mauvaise en cuisine !

La caméra zooma sur un groupe d'homme qui se faisait embarquer par la police alors que d'autres fouillaient l'immeuble.

- C'est donc ici que le super-héros Spider Man a réussi à appréhender une bande de malfaiteurs qui créaient et trafiquaient des armes destructrices, expliqua la présentatrice.

Ils montrèrent des images de l'homme en collant que Peter m'avait présenté comme "l'un des plus grands héros de New York", même si pour moi il ne s'agissait que d'un super-héros de plus.

- Il a cependant rapporté avec lui un objet intrigant, continua la présentatrice. Serait-ce un autre témoin extraterrestre qui aurait échoué sur terre et que le super héros voudrait nous cacher ?

Cette fois l'image de Spider Man apparut en bien plus grand, ils avaient zoomé sur une partie de son dos où semblait être accroché...

- Mythothyn..., murmurais-je en reconnaissant l'arc qui dépassait de son dos.

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P.D.V de Peter Parker :

- Mr Stark ? appelais-je en me balançant de toiles en toiles pour ramener l'arc à la Tour Stark.

- Tu as réussi à le récupérer ? Demanda la voix de Tony Stark transmise par ma combinaison.

- Et j'ai également arrêté les malfaiteurs qui le détenaient ! ajoutais-je pas peu fier de moi.

- De simples exécuteurs en plus, minimisa Stark. On n'a toujours pas retrouvé le chef du groupe. Et tant qu'il sera en liberté, crois-moi, Esther ne pourra pas rester tranquille longtemps.

Je sentis une pointe d'angoisse grandir en moi à cette idée, me faisant accélérer davantage. Je finis par arriver sur le balcon de la Tour Stark où m'attendait son détenteur.
Je détachais l'arc que j'avais récupéré et le lui tendis, il le prit délicatement entre ses mains et commença à l'observer dans un silence des plus gênants.

- Vous ne pensez pas qu'on devrait lui dire ? dis-je finalement. Je vois bien qu'elle est perdue à cause de son amnésie, elle a le droit de savoir le peu qu'on sait sur elle.

Stark secoua négativement la tête.

- Pas avant qu'on sache si elle représente une menace ou pas. J'en ai connu des êtres étranges dans son genre et ils ne se sont pas tous avérés sympathique au final.

- Mais quand même..., bredouillais-je, je, je...

Je ne terminais pas ma phrase et le super héros m'envoya un regard peu convaincu avant de repartir vers son labo pour analyser l'arc plus en profondeur.

- Je consens déjà le fait que tu l'as accueillie chez toi malgré son attaque des plus violente lors de son réveil. Alors essayons de ne pas la remettre dans cet état. Je te l'ai déjà dit, s'il y a bien une chose que je ne veux pas, c'est avoir ta mort sur la conscience.

Je levais les yeux au ciel. C'était la réponse qu'il me servait à chaque fois depuis que j'avais trouvé Esther dans cet étrange bunker en train de vivre les pires horreurs juste après s'être réveillée.

La vérité était que je n'aimais pas la voir comme ça. Cela faisait plusieurs mois qu'elle vivait avec Tante May et moi et j'avais commencé à plutôt bien la cerner. Sous ses airs détachés je voyais bien qu'elle était sérieusement perturbée. Sans parler de ces étranges rêves qu'elle faisait.

La sonnerie du mécanisme de mon costume retentit alors. C'était une toute particulière que j'avais installé pour les appels de Tante May. Si bien que je décrochais immédiatement sous le regard intrigué de Tony, ne pressentant rien de bon à la raison de cet appel.

- Peter ? appela Tante May, affolée.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandais-je précipitamment de plus en plus inquiet de ce qui allait suivre.

- C'est Esther, elle, elle... Je ne sais pas comment l'expliquer, il, il faut que tu rentres tout de suite à la maison elle s'est transformée en surgelé.

Je fronçais les sourcils sur la fin de sa phrase et fut encore plus perplexe lorsqu'elle raccrocha juste après.

- Un problème ? Demanda Mr Stark.

- Esther. Me contentais-je de répondre avant de me jeter bien rapidement dans le vide.

Il me fallut à peine quelques minutes pour arriver à l'appartement, l'angoisse dans la voix de ma tante me faisant redoubler de rapidité.
J'entrais en trombe par la fenêtre de ma chambre et Tante May se jeta immédiatement sur moi, visiblement elle m'attendait.

- Enfin ! Je ne savais pas quoi faire, et comme tu t'y connais un peu dans ces trucs je me suis dit que...

- Qu'est-ce qu'il se passe ? répétais-je encore plus angoissé en enlevant rapidement mon masque.

Pour toute réponse Tante May désigna l'embrasure de ma porte.
Ce n'est qu'en voyant l'entièreté de l'appartement couvert de givre que je me rendis compte de la fraîcheur de la température.

Je me dirigeai donc lentement vers le salon et ne pouvais m'empêcher de pousser un hoquet de surprise en découvrant ce qui m'y attendait.
Esther se tenait figée sur place, debout bloquée devant la télévision. Elle était elle aussi couverte de verglas et un bouclier de glace trônait sur son dos alors qu'elle tenait entre ses mains un immense arc, fait de glace également, qui ressemblait fortement à celui que je venais d'amener à Mr Stark.

Je m'approchais un peu plus pour me retrouver en face d'elle. Je me rendis alors compte qu'elle tremblait et que de longues larmes striaient ses joues.
Ses lèvres gercées remuaient pour murmurer des paroles incompréhensibles.

- Esther, murmurais-je en posant mes mains sur ses épaules. Esther !

Elle prit un certain temps avant de me remarquer. Quand ses yeux gris rencontrèrent les miens je fus presque surpris par la froideur qu'ils exprimaient,

- Il faut que je les retrouve. dit-elle alors à voix basse. Il faut que je les retrouve.

- Qui ? demandais-je en posant ma main sur sa joue, me disant qu'un peu de chaleur humaine ne pourrait pas lui faire de mal.

- Ceux que j'ai abandonné, me répondit-elle. Il faut que je les retrouve, il faut que...

Elle se stoppa soudain et la glace autour d'elle se mit à craquer. Ses yeux se révulsèrent et elle manqua de s'effondrer sur le sol. Tante May arriva rapidement vers moi, une couverture entre les mains dans laquelle j'enveloppai du mieux que je pouvais Esther.

- Et moi qui croyais que m'occuper d'une ado de plus ne serait pas compliqué...

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