Chapitre 9

Je serais bien resté vautré sur le sol quelques heures supplémentaires mais la vue d'une gueule de loup remplie de crocs sanguinolents et d'yeux dorés étincelants de fureur m'en dissuada avec efficacité. Je réprimai un frisson et clignai des yeux. Décidément, cette forme mixte était franchement dégueu et particulièrement effrayante, surtout accompagnée de la vague de rage et de violence contenue qui semblait suinter du grand Loup alors qu'il me dévisageait.

- Je peux savoir ce que tu as foutu ? Qu'est-ce qui t'as pris, putain ! Tu voulais te faire bouffer, espèce de crétin d'humain??

J'estimai que les imprécations exaspérées de Lucius relevaient de la rhétorique et les ignorai délibérément. Puis décidai de me remettre à la verticale. Ou tout du moins, dans une position intermédiaire puisqu'il était clair que me lever était foutrement trop ambitieux. Je retins un sifflement douloureux entre mes dents. C'était comme se réveiller d'une maxi gueule de bois, les bons souvenirs en moins. Ma tête pulsait en rythme avec les battements trop rapides de mon cœur, la nausée s'acharnait dans mon estomac et chacun de mes membres me faisait souffrir. Les courbatures étaient déjà carabinées, me rappelant qu'en plus de m'être colleté à une bestiole deux fois plus grosse que moi, j'avais bien trop tiré sur une magie qu'habituellement, je dissimulais soigneusement. Et dans l'utilisation de laquelle j'étais essentiellement novice.

En me voyant galérer, le regard de l'alpha s'adoucit un peu et il reprit visage humain. Il était toujours terrifiant, souillé du sang des feys et très en colère, mais au moins n'avais-je plus l'impression qu'il allait me dépecer dans l'immédiat. Je trouvais fascinant de voir les os de sa mâchoire se réorganiser, les muscles plus proéminents se résorber et les dents rapetisser au fur et à mesure que ses traits lupins disparaissaient. Il donnait l'impression de pouvoir passer d'une forme à l'autre avec facilité, sans douleur et sans délai. Je savais pourtant par Jonas que la métamorphose était un processus lent, jusqu'à plusieurs minutes pour les métas les plus faibles, et surtout extrêmement douloureux. D'ailleurs, les autres Loups de la meute avaient gardé forme humaine pour se lancer dans la bagarre et il était le seul à s'être changé, même s'il ne l'avait fait qu'à moitié. Si son aura ne me l'avait pas déjà indiqué, j'aurais pu appréhender sa puissance rien qu'à travers sa maitrise de ses métamorphoses. Il fronçait les sourcils en examinant mes vêtements maculées de fluides et je ressentis le besoin de me défendre.

- Je n'ai pas fait exprès, Croc-Blanc, je voulais juste sortir Riggs de là ! Ce connard de Sidhe voulait le buter !

Je tendis mes mains vers Léo qui paraissait bloqué dans un état confus entre excitation et horreur, les yeux exorbités. Si je ne me trompais pas, il venait d'être confronté à ce degré de violence pour la première fois de sa vie. Je me rappelais bien de la stupeur qui m'avait saisi lorsque j'avais été à sa place, à l'époque. Il s'apprêtait à répondre à ma demande et m'aider à me relever mais Lucius le repoussa d'un regard féroce et prit sa place, sans hésiter devant mes mains souillées, tout en continuant à me fusiller de ses yeux couleur d'ambre. Je ne pus m'empêcher de geindre en me redressant, ce qui allait probablement nuire à mon image de dur à cuire et conforter l'alpha dans son mépris à mon égard. Je le défiai d'un œil noir de faire le moindre commentaire à ce sujet et pour une fois, il resta coi, se contentant de m'aider sans délicatesse déplacée.

Une voix interrompit notre échange de regard.

- Merde alors, il est mort. Le gamin l'a eu !

Le ton ébahi aurait pu me vexer mais Isabeau avait raison. Je n'aurai jamais du pouvoir me défaire d'un fey aussi puissant et j'allais avoir du mal à l'expliquer.

Lucius plissa le front et me dévisagea d'un air renfrogné.

- Comment as-tu réussi ce coup-là ?

- Beaucoup de chance... Et un bon couteau de fer...

Je gémit douloureusement en me tâtant les cotes, cherchant avec désespoir une échappatoire pour détourner l'attention de la meute.

- Où est passé le Sidhe ? Vous l'avez eu ?

Lucius grimaça à ma question et son air arrogant vacilla l'espace d'un instant.

- Il a filé. Je le voulais vivant pour le faire parler mais il s'est servi des deux mages comme bouclier. Il a sauté par une des fenêtres, je n'ai pas eu le temps de le retenir.

Je le dévisageai d'un air neutre alors qu'il tentait de se justifier. En réalité, j'étais agréablement surpris, même si la fuite du fey était un coup dur pour les Loups comme pour moi. Je n'aurai pas cru qu'un métamorphe alpha se soucie des victimes collatérales comme il l'avait fait et c'était plutôt sympa. Lucius était bien moins impitoyable qu'il ne le paraissait.

- Nous avons eu son équipe en revanche, intervint Alexander. Nous en avons eu deux et toi...

Il regarda la scène avec circonspection. Le sang du fey avait coulé autour de son corps, créant une mare répugnante et l'odeur métallique était prégnante dans le couloir, même si elle ne paraissait incommoder que moi.

- Toi tu en as tué un. Ou plutôt massacré un. On ne t'a pas jamais dit qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture ?

- C'était pas volontaire, connard, marmonnai-je. Je n'avais qu'un couteau, pas d'épée ni de grandes griffes. J'ai dû improviser.

Isabeau pataugeait dans le carnage. Elle souleva la tête du fey mort, produisant un bruit visqueux qui faillit me renvoyer vider mes tripes.

- Il est apparenté aux reptiles, comme celui qu'on a buté dans la salle du Conseil, mais je ne sais pas si cela signifie quelque chose.

Lucius haussa les épaules.

- Ou aux pangolins pour ce qu'on en sait... Et le troisième était un gobelin, d'après moi. Je ne connais pas grand-chose aux races de feys de toute façon, mais je ne pense pas que ce soit important. Nous savions déjà que le Sidhe n'était pas seul donc je pense qu'on peut partir du principe qu'il est soutenu par une des deux Cours, sinon les deux.

Isabeau continua de fouiller le cadavre sans rien trouver puis laissa retomber le corps avec désinvolture. Un bruit étouffé surgit du coin de la pièce où s'était blotti Zachary Riggs, dont j'avais plus ou moins oublié qu'il nous regardait. L'homme était blème et à deux doigts de tourner de l'oeil.

Lucius vérifia son état et m'accorda une œillade approbatrice. Il paraissait soudainement avoir oublié notre prise de bec. Cet enfoiré était aussi soupe au lait que peu rancunier, ce qui n'était pas mon cas. J'avais sauvé notre témoin/associé/suspect, je m'étais sorti d'un combat franchement déséquilibré et je devais avouer que j'aurais apprécié un tout petit peu plus qu'une engueulade et un coup d'œil. Pourquoi pas un "merci Haiko d'avoir sauvé notre indispensable contact", voir même un "bien joué gamin pour avoir défoncé ce fey super dangereux !" ?

Mais non, pas de compliment pour l'humain agaçant. Je passai rapidement sur la question de savoir pourquoi l'avis de ce connard poilu pouvait m'importer, mais si je devais être franc avec moi-même, j'étais quand même vexé.

- Parfait, il est vivant. Celui-là pourra probablement nous en apprendre plus, on l'embarque et on le sécurise à la maison.

Sans s'arrêter sur les cris et les protestations du négociant en métaux, Isabeau et Alexander le relevèrent et nous devancèrent en direction de la sortie, suivis de Léo. J'évaluai ma capacité à bouger. Si je n'étais pas prêt à me lancer dans un marathon, marcher devrait être dans mes cordes. Interprétant correctement mon temps d'arrêt, Lucius se rapprocha de moi.

- Ça va ? Tu es blessé ?

Son ton était inquiet, presque gentil et m'aurait fait chaud au cœur s'il n'était arrivé aussi tardivement et si je n'avais pas conscience de son mépris à mon égard. J'ignorai juste s'il me jugeait importun vis-à-vis de sa mission, faible en tant qu'humain, ou s'il me détestait pour mon métier de voleur. Mais je n'étais pas d'humeur à me lancer dans une joute verbale aussi je répondis la simple vérité.

- Rien de grave mais j'ai un peu morflé. Cette saloperie de fey était costaud.

Je vis son visage se figer à ma bévue et une question naitre dans ses yeux, mais je gémis avec outrance et fis mine de trébucher, histoire de faire diversion. Il me rattrapa et me tins sur mes pieds pendant que je vacillais. Bon, j'en rajoutais peut-être un peu trop mais je n'étais quand même pas au meilleur de ma forme et il dut le sentir car il m'entraina vers l'extérieur sans plus m'interroger.

Le chemin du retour fut pour moi, qui vivais par et pour la discrétion, une expérience singulière. Nous étions tous, à l'exception de Zachary, recouverts de sang et autres fluides féériques dégoutants. Les Loups m'encadraient de près, ainsi que le marchand, et scrutaient les passants avec suffisamment de hargne pour leur faire baisser les yeux. Nous provoquions une épidémie de regards indiscrets, de haussements de sourcils maitrisés et de mines faussement désinvoltes, les bonnes gens de Portal partagés entre la curiosité devant le spectacle offert et l'instinct de survie bien ancré des habitants de la Frontière. L'alpha ne me quittait pas du regard, craignant sans doute que je ne me pâme tel le petit humain faible et délicat que j'étais. Je le sentais, ainsi que sa meute, au bord de la crise de nerf. Evacuer Zachary du Conseil n'avait pas été une mince affaire. Les gardes ayant échappé à l'affrontement avec les feys avaient tenté de nous retenir, puisqu'il paraissait assez flagrant que le gros humain ne nous suivait que contraint et forcé. Il avait d'ailleurs tenté une retraite rapide, vite mise à mal par la main ferme d'Alexander qui le guidait par l'épaule et l'avait remis dans la bonne direction. Seul l'arrogance d'alpha de Lucius, qu'il aurait fallu être fou pour défier, ainsi que l'intervention du chef des gardes, le fameux Rajit qui devait souhaiter éviter un combat supplémentaire, nous avaient permis de partir contre la promesse solennelle de ramener le membre des Guildes chez lui. Ce dernier n'avait toutefois pas paru convaincu par cet engagement et je pouvais l'observer rouler des yeux affolés, cherchant une échappatoire ou guettant le fey qui en voulait à sa peau.

Une fois arrivé, je me précipitai en direction de l'étage. J'avais maitrisé mes nerfs tout le trajet, histoire de ne pas me donner en spectacle devant la Meute, mais je n'y tenais plus et je pouvais sentir la panique monter en moi. J'avais toujours fonctionné ainsi. Je tenais le coup en temps de crise, je faisais ce que j'avais à faire puis je le payais plus tard, plus ou moins violemment. La vue du sang, d'autant de sang, ainsi que le souvenir du fey à moitié décapité me ramenaient à des souvenirs que j'avais soigneusement enterrés et qui menaçaient de ressurgir. Tout comme le fait d'être immobilisé, l'odeur âcre de l'hémoglobine et les râles de douleur étaient des déclencheurs susceptibles de me paralyser et je refusais que qui que ce soit puisse en être témoin. J'arrachai mes vêtements et me jetai sous la douche brûlante de la petite salle de bain, mitoyenne à ma chambre et celle de Léo. Je me savonnai frénétiquement, concentré sur ma respiration, inspirant puis expirant. Je me mis à compter lentement jusqu'à mille pour retrouver mon calme alors que le siphon emportait ma panique en même temps que la saleté. Une fois propre, et la crise maitrisée, je me laissais aller, conscient que j'avais besoin d'évacuer la peur de mourir, l'horreur du combat et la répulsion d'avoir utilisé ma magie souillée.

Je n'étais pas du genre à pleurer, ayant pris conscience très tôt qu'en l'absence de quelqu'un volontaire pour me consoler, cela ne faisait que permettre à mes bourreaux d'avoir conscience de mes faiblesses. Néanmoins, je savais aussi avoir besoin d'exorciser les dernières heures. Bien à l'abri sous l'eau battante, je laissai les larmes couler calmement sur mes joues sans chercher à les retenir.

J'avais seulement oublié que les métas n'avaient pas du tout la même notion d'intimité que les humains...

Jamais un homme ordinaire n'aurait osé venir m'interrompre dans la douche. Pas sans une très bonne raison, genre attaque de feys ou incendie. Mais les Loups, comme tous les métas, n'avaient aucune notion de pudeur. Après tout, ils passaient une bonne partie de leur temps à poil, au sens strict comme au figuré. Je n'aurais donc pas dû être aussi surpris de voir la porte, que je n'avais même pas pensé à verrouiller, s'ouvrir doucement pour laisser passer un visage aux pommettes acérés, à la bouche bien trop pulpeuse et à l'air renfrogné.

Je restai sans voix devant cette indiscrétion, ce qui laissa le temps à Lucius d'apercevoir mon visage ravagé. Ses yeux s'écarquillèrent et une expression étrange le traversa, avant qu'il ne retrouve son visage grognon habituel.

- Sérieusement ! Nan mais dégage !

Indigné de son intrusion, je lui balançai le premier objet que je pus attraper, à savoir la bouteille de shampoing mais il l'esquiva sans mal et ma voix était bien trop rauque et marquée pour être réellement sévère.

- Putain Lucius je suis tout nu!

- Ho ça va, pas la peine de péter un câble pour si peu. Tu es resté longtemps sous la douche et je commençais à m'inquiéter que tu sois plus blessé que je ne le pensais, désolé.

Il ricana lourdement.

- Et tu es loin d'être le premier humain que je vois nu, ne t'inquiète pas !

J'oscillai vers la porte de douche pour attraper la serviette et dissimuler mon cul ainsi que mes pleurs. Il devança mon geste et me la tendit, non sans me reluquer une nouvelle fois au passage. Son indifférence face à mon air furax me donnait une sérieuse envie de le frapper mais c'était toujours mieux que s'il avait épilogué sur ma crise de larmes. Je m'enveloppai rapidement du tissu moelleux avant de lui faire face. Je n'étais pas pudique, en théorie du moins, mais je réservais généralement la totale à mes plans cul. De plus, je n'aimais pas la manière qu'il avait de me dévorer du regard, comme si j'étais particulièrement appétissant. Après un combat et une transformation, même incomplète, les métas avaient besoin d'énormément de calories et je me demandai avec un peu d'inquiétude s'il avait pris le temps de manger.

- J'avais juste besoin de me laver ok ? J'étais franchement dégueulasse.

Je me raclai la gorge à plusieurs reprises pour affermir mon ton.

- Je vais très bien comme tu peux voir, pas de blessures. Tu peux sortir de là.

Je le bousculai légèrement pour rejoindre la chambre mais il m'arrêta, une main que j'aurai imaginé beaucoup plus rugueuse posée sur mon épaule nue. Je frissonnai, probablement en raison de la différence de température.

- Tu as le droit de ne pas te sentir bien, Haiko. Inutile de te planquer dans la salle de bain, tout le monde peut comprendre ça ici.

Je notai que c'était la première fois qu'il m'appelait par mon prénom sans l'entourer d'une aura d'ironie et de dédain. Je devais vraiment avoir d'une merde pour qu'il devienne aussi gentil d'un coup.

- Ouais c'est ça, comme si vous autres Loups aviez été affectés par la baston de tout à l'heure.

Je me dirigeai vers la chambre pour récupérer des fringues propres et il me suivit, me collant au train sans que je ne comprenne pourquoi. Mes vêtements du jour, que j'avais jeté dans un coin de la pièce sobrement meublée, étaient bons pour la poubelle et j'évitai de les regarder. Le Loup ne semblait pas avoir envie de partir et il s'assit sur le lit étroit qu'il remplissait de toute sa carrure.

- Je ne pense pas que ce soit comparable...

Répondant positivement à une de mes suppositions, il continua :

- Isabeau, Alex et moi sommes bien plus vieux que toi, et nous avons fait la Guerre. Nous avons vu bien pire qu'un fey à moitié décapité et une bagarre de ce genre et je peux te garantir que ce n'est pas une bonne chose...

Il soupira et secoua la tête.

- Il m'a fallu plusieurs années pour cesser d'en faire des cauchemars si cela peut te rassurer, et je sais que Benjamin a souffert longtemps d'un genre de SSPT. Tout comme un certain nombre de métamorphes et de mages.

- Et pas les feys ?

Il ricana.

- Encore faudrait-il que ces enfoirés aient une conscience ou un putain de cœur pour ça. Ceux que j'ai croisé étaient plutôt dans le registre sociopates assoiffés de sang...

Il reprit avec plus de sérieux.

- Si tu veux savoir, pendant que tu essayais de te noyer, Léo était en train de chouiner dans les bras d'Alex, et il n'en a pas honte. Il est naturel d'être perturbé quand on a tué et été quasi tué, et il est naturel de nous confier et de chercher du réconfort auprès de nos semblables.

- Ouais, quand on est un métamorphe...

- A ma connaissance, ça vaut aussi pour les humains, même ceux aussi rugueux et épineux que toi, petit voleur.

Il me regarda dans l'expectative, une drôle de question dans les yeux alors que toujours vêtu de ma serviette, j'hésitais à me dénuder devant lui.

- Nous ne sommes pas amis, Haiko, ni de la même meute. Mais nous sommes alliés dans cette affaires, tu te souviens ? Donc cela signifie que tu peux compter sur nous en cas de besoin, y compris pour te réconforter.

La gorge serrée, j'étouffai un grincement narquois. Du réconfort ? Nan mais quelle connerie. Je n'avais pas besoin de réconfort. J'avais besoin d'un verre de gin de chez Andrew, d'un plan cul à démonter, et de pouvoir enfiler mon calbut sans être reluqué par un Loup géant et beaucoup trop gentil, soudainement, pour être honnête. Lucius dut sentir mon recul à cette seule pensée car il n'insista pas, même s'il me sembla que son visage s'était fermé. Il se releva sans plus épiloguer et se dirigea vers la porte.

- Je t'attends pour interroger Zachary, descends quand tu es prêt.

Il descendit l'escalier grinçant et je me dépêchai d'enfiler un jean et un tee-shirt propre. J'allais me saisir de mes fringues déchirées et sanglantes pour les jeter mais elles n'étaient plus là où je les avais laissé. Je restai immobile une seconde, tachant de me remémorer les gestes de l'alpha.

Putain...

Je ne savais pas ce qu'il avait perçu de mon malaise mais Lucius avait saisi. Il avait compris que leur vision m'était insupportable et il avait pris les devants et les avait emporté pour me ménager... C'était si étrange. Je ne comprenais pas pourquoi il s'en était soucié, et je ne savais pas du tout ce que je devais conclure à ce sujet.

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