UCLA here I am
Sonnentanz - Sun Don't Shine — Klangkarussell, Will Heard
Lya
Une semaine plus tard...
Voilà une semaine qu'Éros et moi nous évitons. Il faut dire que nos nombreux regards noirs n'ont pas égayé nos journées, ni réchauffé nos relations. Je me sens tendue dans cet environnement hostile. Je ne veux pas faire le premier pas, et visiblement il n'est pas enclin à le faire non plus. On se croise à peine, il est souvent dehors. Mais tout de même ! On n'a toujours pas établi les règles de la maison.
Ce matin quand je me lève, je suis stressée mais contente. J'ai enfin l'occasion de sortir de l'appartement tous les jours. Et pour faire quelque chose de productif en plus ! Je dois avouer que j'ai passé la semaine enfermée dans ma chambre, je n'ai quasiment pas mangé. Ce qui ne m'aide pas à vouloir désamorcer la bombe qui se trouve entre mon colocataire et moi. D'ailleurs, mes parents m'ont appelée plusieurs fois, d'abord pour me sermonner puis pour savoir comment se passait mon installation. Et je n'ai toujours pas eu le courage de leur avouer ma bourde. Ils s'énerveraient ou paniqueraient et je n'ai pas l'énergie pour ça aujourd'hui.
Je sors de mon lit avec une nouvelle détermination : je vais ordonner à Éros de rentrer assez tôt ce soir pour avoir une discussion. En attendant il faut que je me prépare pour ma rentrée à l'université. Je me dirige donc vers la salle de bain d'un pas déterminé et ouvre la porte à la volée. Je reste alors pétrifiée sur place. Là, au milieu de la pièce, se trouve mon cher colocataire dans son habit le plus simple. Mes yeux rivés au miroir ne peuvent se détacher de son torse nu tant je suis choquée. Qu'est-ce qu'il fait dans la salle de bain ? Ma voix se réveille alors et un cri strident m'échappe au même moment où il me claque la porte au nez. Je me la prends littéralement dans le front ! Ça fait mal !
— Non mais ça ne va pas ! je hurle tout en me frottant la partie douloureuse.
— Et toi alors ? Qu'est-ce qui te prends de rentrer comme ça dans la salle de bain !
— Je pensais que tu étais déjà parti. Je n'avais pas prévu de te trouver là.
— Et bien tu ferais bien de réfléchir avant d'agir !
Sa voix grave crache toute la colère qu'il a pour moi à cet instant. Je me sens mal mais je le cache derrière ma propre rage.
— Ce n'est pas la peine de me hurler dessus, trou de fion !
La porte s'ouvre à la volée et Éros me dévisage de ses yeux noirs.
— Répète pour voir ?
Son visage est déformé par la fureur et tout à coup j'ai envie de me faire toute petite. Je n'ai pas spécialement peur de lui, mais sa réaction disproportionnée me désoriente. Au lieu de répéter je me concentre sur son tee-shirt blanc collé à sa peau encore humide.
— Dégage de mon chemin.
Je ne me fais pas prier et prends mes jambes à mon cou pour aller me réfugier dans ma chambre.
🫀
Je me gare sur le parking de l'université avant d'inspirer et d'expirer à trois longues reprises. Ce n'est qu'une rentrée. Rien de plus, rien de moins. Tout va bien se passer.
— Aller Lya, tout va bien se passer. Tout va bien se passer.. Tout va bien se passer ! Tout va bien se passer.
Bon. La crise de larmes est proche. Mon estomac se tord dans tous les sens et j'ai l'impression que je vais vomir à tout moment.
— Tu peux le faire !
Avant de sortir, je prends mon téléphone et envoie un message à ma soeur.
« Je sais que c'est ta rentrée aussi. Bon courage. Je t'aime. »
🫀
Avec beaucoup de détermination j'ai réussi à ne pas me perdre. J'ai dû passer chercher des documents au secrétariat et maintenant j'attends devant la salle de classe de ma première heure de cours. J'ai peur. Je stresse. Et si mon père avait raison ? Et si je faisais le mauvais choix ? Et si je ratais mes études ? Ou que je ne trouvais pas de travail après ? J'aurais pu aller dans une école encore plus prestigieuse. J'aurais pu faire du droit ou du commerce comme mes parents. Je suffoque. Mon père a raison, je ne suis bonne à rien quand il s'agit de prendre des décisions importantes. Il est encore temps que je l'appelle pour revenir en arrière. Avec leurs contacts, mes parents pourront me trouver une place à Harvard ou Yale. N'importe tant que j'assure mon avenir. Alors que l'air s'échappe de mes poumons, je cours vers les toilettes les plus proches et m'enferme dans une cabine. Assise sur la cuvette, j'essaie tant bien que mal de respirer, mais l'air ne veut plus circuler. Mes larmes commencent à couler. Elles sont un mélange à la fois de tristesse, de frustration et de colère. Pourquoi ne suis-je pas capable de croire en moi ? POURQUOI ? Alors que je me sermonne mentalement, un coup frappé à la porte de ma cabine me fait sursauter et pousser un cri.
— Désolée, je ne voulais pas te faire peur, marmonne une voix. Tu vas bien ?
— Oui... Oui ! Pourquoi ?
— Tu sais, je t'ai vue courir ici. Tu es stressée à cause de la rentrée ?
— Un peu.
Un léger rire lui échappe.
— T'inquiète, on est beaucoup dans cette situation. J'ai redoublé ma première année alors je suis plus à l'aise, mais j'étais comme toi il y a un an. Tout va bien se passer, tu verras.
Le ridicule de la situation me prend et alors je pars dans un fou rire incontrôlable.
— Euh... Qu'est-ce qui te fait rire ?
— Rien, je reprends mon souffle. Enfin si, cette situation est drôle. Je suis en train de pleurer assise sur des toilettes et une inconnue tente de me réconforter de l'autre côté de la porte.
— Je dois avouer que c'est un peu spécial, dit-elle dans un petit rire.
Je décide alors de prendre une nouvelle grande inspiration et de sortir de cette cabine. Une grande fille blonde et mince se tient de l'autre côté. Bronzée et en tenue légère, elle ressemble aux californiennes de tous les films ou toutes les séries que j'ai pu voir dans ma vie. Sa beauté brute est à couper le souffle et son visage exprime tellement de sympathie que j'ai envie de lui faire un câlin.
— Je suis Lou, dit-elle alors en me tendant sa main.
— Et moi Lya, je réponds en lui serrant.
— On devrait se dépêcher avant d'être en retard en littérature.
Alors j'acquiesce en la suivant. Et je me mets à espérer qu'elle devienne une amie. Qu'elle ne se révèle pas être comme les garces que j'ai pu rencontrer dans mon passé.
*** ***
Vous avez vu ? Cette fois je suis revenue plus rapidement !
On inclut enfin l'université dans mon histoire, ce lieu ne sera pas central, mais il aura sa petit utilité à quelques moments.
Pauvre Lya, je pense qu'il est facile de se retrouver en elle à cet instant (surtout la rentrée d'un grand nombre d'entre vous était il y a trois jours).
Je tiens à préciser qu'au court de mon histoire, j'ai pris quelques libertés pour ce qui est des études universitaires à UCLA (date de rentrée, cursus, déroulement, administration), ne m'en veuillez pas trop, c'est pour que ça concorde avec l'histoire.
En tout cas j'espère que ça vous plaît et si c'est le cas, n'hésitez pas à liker ou commenter.
XoXo
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