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I hate everything about you - Three Days Grace
Lya
Ce matin, je me réveille dans une nouvelle chambre, un nouvel appartement, une nouvelle ville. C'est plutôt spécial. Différent. Perturbant. Je ressens le vide de cette solitude que je connais si bien au creux de mon coeur. Bien sûr, je ne regrette pas ma décision. Mais je me sens bizarre à l'idée de me retrouver seule dans un monde totalement inconnu. Je n'ai jamais été complètement seule chez moi. Même quand mes parents partaient en voyage d'affaire et que ma soeur sortait. Il y avait toujours quelqu'un de présent. La cuisinière, la femme de ménage ou bien le voiturier qui était chargé de me surveiller. Sans aucune raison véritable, mes parents ne m'ont jamais fait confiance. Je n'ai jamais été seule dans un appartement. Certes, je ne le suis pas vraiment ici, car je sais que ce fichu imprévu rôde quelque part. J'espère qu'il n'est pas encore en train de se droguer dans notre salon.
Je prends une grande inspiration pour essayer de chasser mes mauvaises émotions loin de moi. Il faut penser positif pour attirer le positif. Les points positifs ici sont que j'ai mon propre appartement, que je vais bientôt entrer à l'université, que j'ai le champ libre pour faire ce que je veux. Tout ne s'est pas passé comme prévu, mais ce n'est pas grave. Je vais rebondir. Je peux bien supporter une personne en plus dans l'équation. On n'est pas obligé de se côtoyer au delà de quelques interactions nécessaires au bon déroulement de la colocation. Et puis si ça ne fonctionne pas, rien ne m'empêche de... Non je ne peux pas faire ça. Mon père serait forcément mis au courant par l'intermédiaire de son banquier. Peu importe franchement. Ça ne se passera pas mal. Et si par malheur c'est le cas, je pourrais toujours l'ignorer. C'est d'ailleurs ce que je compte faire. Je me lève donc le coeur un peu plus léger. Rien ne viendra entraver mon bonheur. Ma liberté. Du moins, je l'espère.
Quand je sors de ma chambre, je suis accueillie par le silence de l'appartement. Évidemment. À quoi est-ce que je pouvais bien m'attendre ? Une fête à dix heures du matin ? À des délinquants comptant leur argent sur ma table basse ? Je me fais trop d'idées. Peut-être que ma mauvaise humeur et mes préjugés ont entravé mon jugement hier soir. Peut-être qu'il n'est pas si stupide et mauvais ? Je ne peux pas me faire une idée d'une personne avec un seul moment désastreux. Ce n'est pas juste. Je ne veux plus être comme ça. Je visite calmement l'appartement, puisque je n'ai pas eu le temps de le faire hier soir. Il est plutôt sympa. Les murs blancs me donnent légèrement la chair de poule. Je n'aime pas ça, on se croirait dans un hôpital. À New York, j'avais un mur de chaque couleur dans ma chambre. Bien que mes parents désapprouvaient l'idée, ils m'ont donné l'autorisation de le faire si j'avais des bonnes notes. Heureusement, je suis plutôt studieuse. L'appartement étant entièrement meublé, je n'ai pas trop eu le choix du côté de la décoration. Pourtant elle est plutôt sympa. Dans une ambiance « coton » comme j'aime l'appeler. Le canapé et les coussins sont blancs et beiges, et les meubles en bois, ce qui donne une belle harmonie à la pièce. La cuisine est équipée de placards blancs et d'appareils ménagers noirs. Les tons sont tout en coordination. Rien ne fait tiquer mon oeil pas du tout expert en la matière. J'ouvre le réfrigérateur à la recherche d'une quelconque nourriture. Je n'ai pas pu faire mes courses hier à cause de mon arrivée retardée, mais peut-être que mon colocataire a quelque chose à me dépanner.
— Qu'est-ce que tu fais ? me fait sursauter une voix grave dans mon dos.
Je me retourne rapidement, comme prise en flagrant délit. Sauf que je ne fais rien de mal. Mais sans aucune raison, je me mets à rougir. Saleté de joues !
— Ah... Euh... Je regardais s'il y avait un petit quelque chose à grignoter au frais.
— Ça ne t'appartient pas.
Son ton est froid. Il n'a pas l'air de m'apprécier, ni de vouloir être un peu sympa. Il paraît presque menaçant avec son regard noir.
— Je sais. Je comptais te demander, ne t'inquiète pas.
J'essaie de désamorcer cette situation de tension tant bien que mal. Mais son visage reste fermé et ses bras croisés contre son torse.
— Non.
— Qu— Quoi ? je demande, complètement perdue.
— Non, tu ne peux pas manger ce que j'ai acheté.
— Oh ?
— Tu n'as qu'à aller dépenser l'argent de papa et maman au supermarché. Quoique tu ne dois pas savoir ce que c'est. Peut-être devrais-tu engager une domestique pour t'apprendre ou pour faire les choses à ta place.
Sur ces belles paroles — notez l'ironie — il tourne les talons et retourne s'enfermer dans sa chambre. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je n'ai rien fait de mal à ce que je sache ! Et puis c'était quoi ces allusions pourries ? Comment peut-il se permettre de juger alors qu'on ne se connait pas ? J'ai essayé d'être gentille avec lui et c'est comme ça qu'il me le rend ? Qu'il aille se faire cuire un oeuf, ce trou de fion ! Mais il avait bien raison sur un point, c'est que je n'ai jamais mis les pieds dans un supermarché. Alors je suis légèrement effrayée de le faire seule. Ça peut paraître stupide, mais c'est comme ça. J'ai hâte de tenter l'expérience, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. J'ai donc fait une commande de quelques trucs à grignoter sur une application et je la récupère en bas de mon immeuble. J'en profite pour respirer l'air chaud de Californie quelques instants. À New York, les vents froids commencent lentement à revenir. Ça va totalement me changer d'être ici où même en hiver le soleil pointe son nez tous les jours. En rentrant dans l'appartement, j'enlève mes chaussures pour les remplacer par mes chaussons. C'est une habitude que j'ai pris pour ne pas salir les lieux. C'est plutôt efficace. Je range mes courses dans la cuisine et ne garde avec moi qu'un paquet de chips et un coca. Je pars m'enfermer dans ma chambre pour commencer à ranger mes valises.
🫀
Il est vingt-trois heures quand je me décide enfin à prendre un deuxième repas. J'ai le ventre vide et mes gargouillis effraieraient même un ours. Ce n'est pas un dîner très conséquent, mais j'ai acheté du jambon, des tomates cerises et des chocolats. Ça fera l'affaire en attendant que je trouve le temps d'aller dans un hypermarché. Je traîne les pieds jusqu'à la cuisine, les cheveux en bataille et les yeux à moitié fermés. Je ne ressemble jamais à rien quand je passe la soirée allongée dans mon lit à regarder Netflix. J'espère que je pourrais connecter mon compte à la télévision, car je n'aime pas particulièrement manger dans mon lit, mais je suis incapable de ne pas regarder quelque chose en mangeant. On m'a toujours dit que ce n'était pas bon, mais n'empêche, je suis accro. J'ouvre le réfrigérateur, contente de savoir que je n'aurais rien à préparer.
— Qu'est-ce que...
Hein ? Où sont donc passées mes courses ? Il y a une dizaine d'heures, elles reposaient tranquillement au frais. Et là, plus rien. Il n'y a évidemment qu'une seule possibilité. À moins que le multiverse existe et que les espaces temps se soient liées. Mais ce n'est pas le cas. Du moins pas à ma connaissance. Alors il n'y a qu'une seule personne qui puisse être à l'origine de ce crime. Et je me dirige d'un pas décidé vers sa chambre. Trop abasourdie pour même être polie, j'ouvre la porte sans frapper.
— Tu es tombé sur la tête ? je crache à mon colocataire de malheur.
— Et toi alors ? Qui t'as permis d'entrer ? il réplique sur le même ton.
— Le jambon dans ton estomac.
Ça a le don de lui fermer son clapet. Si seulement ça pouvait l'effacer de ma vie.
— C'est bien toi qui a pris ma nourriture ?
— Qui d'autre ? répond-il en levant les yeux au ciel.
— Comment tu as pu te permettre de faire une chose pareille après ce que tu m'as dit ce matin ?
— Comme ça : j'ai ouvert le frigo, j'ai pris tes trucs et je les ai mangés.
Sa réplique me donne envie de l'étriper. Pour qui est-ce qu'il se prend celui-là ?
— Tu n'as donc aucun savoir vivre ? On ne t'a pas éduqué ?
— Nope, dit-il nonchalamment.
Son indifférence m'énerve encore plus que le fait qu'il m'ait volé mon dîner. Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi ? Qu'ai-je fait pour mériter ça ?
— Tu peux sortir maintenant.
Il ne me jette même pas un regard alors que sa main me rejette de la pièce d'un mouvement. Je ne me sens pas respectée. J'ai des envies de meurtre.
— J'espère que tu feras une intoxication alimentaire.
Et sur mes paroles puériles et son sourire en coin, je tourne les talons et sors de la pièce en claquant la porte. C'est décidé, je le déteste.
*** ***
Hello mes lecteurs !
Ça fait un petit moment que je n'avais pas posté, sorry...
Entre les vacances et le manque de motivation, c'était un peu dur de se forcer la main.
Mais me revoilà avec un chapitre haut en couleur ! Haha ! J'ai beaucoup rigolé en l'écrivant.
Surtout que je l'ai rajouté il y a peu au début de mon histoire, c'est une sensation bizarre de revoir ses personnages se détester alors que tout commence à bien se passer là où j'en suis réellement.
En tout cas, j'espère que ce chapitre vous plaira ! N'hésitez pas à laisser un like et un petit commentaire.
Xoxo
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