Prologue
Gauthier
Paris peut être une ville dangereuse, surtout quand on est célibataire, qu'on vient pour l'enterrement de vie de garçon de son cousin et qu'on se retrouve dans un club bondé, entouré de filles plus canons les unes que les autres. Et surtout quand on a bu. Pas assez pour laisser n'importe quelle nana m'approcher pour l'instant, mais j'essaye. J'essaye vraiment de m'amuser.
— Allez Gauth ! Encore un ! me crie mon cousin, Josiah.
Il doit être à son dixième shooter de tequila, sans compter le champagne qu'on a bu en arrivant et quand nous étions encore capables de faire la différence entre un bon alcool et juste un liquide transparent qui brûle la gorge pour nous rendre de plus en plus ivres. Je prends le petit verre devant moi, lève la main pour trinquer avec mon cousin et les trois amis qui nous accompagnent, et avale le liquide avant de mordre dans un citron. Ça fait un moment que je n'ai pas été totalement bourré et je n'ai pas spécialement envie que ça arrive maintenant.
— Je vais aux toilettes, j'annonce à qui veut bien le savoir et me lève du fauteuil trop bas sur lequel nous avons pris place en arrivant.
La partie VIP du club, séparée en deux salons, est surélevée par rapport au reste de la salle et nous sépare des autres clients par des cordons de velours pourpres et un escalier en verre lumineux. Notre salon est juste à côté de celui d'un enterrement de vie de jeune fille. Une bande d'une dizaine de filles totalement délurées, qui crient et dansent depuis un bon moment. Je suis impressionné de voir qu'elles tiennent encore toutes debout. Je passe à côté du groupe, j'ai droit à un sifflet et quelques petits cris appréciateurs. Et après, elles osent dire que les hommes les prennent pour des objets ! Avec un sourire légèrement trop alcoolisé, je jette un regard circulaire et vois que certaines ne sont vraiment pas repoussantes. Si ce n'était pas un enterrement de vie de jeune fille, je serais sans doute allé en voir quelques-unes pour faire connaissance. Après tout, je viens vivre à Paris dans deux mois. Le temps que Josiah se marie et revienne de sa lune de miel. Ensuite, je travaillerai avec lui dans son salon de tatouages.
J'arrive enfin au couloir du fond qui mène aux toilettes. Il y a une queue monstrueuse devant celles des filles, mais personne devant celles des hommes. Sans doute parce que j'ai avalé un peu trop d'alcool, je pouffe en entrant dans la pièce.
— Aïe ! Regarde où tu marches !
Je baisse les yeux vers un amas de cheveux roux, parsemé de flots roses.
— Toi, tu dois être de la soirée filles d'à côté, je marmonne.
Elles ont toutes des flots roses dans les cheveux.
— Et t'es dans les toilettes des hommes, j'ajoute.
Elle lève les yeux vers moi, de grands yeux verts brillant d'alcool. Elle a sans doute trop bu pour pouvoir faire la différence entre les deux dessins sur les portes. Ça me fait rire.
— T'as vu la file devant les toilettes des filles ? Et puis vous avez des portes vous aussi, ce n'est pas comme si vous pouviez me voir baisser ma culotte.
J'éclate de rire sans pouvoir me contrôler. La rousse rit à son tour et je me prends soudain la porte dans le dos. L'homme qui vient d'entrer marmonne des excuses, puis regarde la rousse et moi avant de me lancer un regard complice. Il croit que j'essaye de me la taper dans les chiottes ? J'avoue que je ne dirais pas non. J'adresse un clin d'oeil à la rouquine qui se met à rougir violemment. L'autre mec va aux pissoirs comme s'il n'y avait pas une sublime créature là, en plein milieu de la pièce.
— Bonne soirée, monsieur tatouages, elle claironne avant de sortir.
Je suis encore en train de rire quand elle passe la porte. J'ai fait l'effort de mettre une chemise blanche et un pantalon noir pour l'occasion, mais il fait tellement chaud que j'ai remonté les manches jusqu'aux coudes, dévoilant les tatouages qui recouvrent mon bras droit et une partie du gauche.
Je retourne à notre table où il y a plus de verres vides qu'avant, ou alors je commence à voir double.
— Tiens, Gauth !
Je prends le verre que me tend Josiah et l'inspecte d'un oeil soupçonneux.
— Fais pas ta fillette ! On est là pour s'éclater ! me crie l'un des amis de Josiah qui ne doit plus avoir assez de place sur ses oreilles pour mettre ne serait-ce qu'un piercing de plus.
Jos' ne s'occupe déjà plus de moi, alors je n'avale qu'une gorgée et donne mon verre à un autre type. À côté de nous, les filles sont toujours déchaînées, mais je n'arrive pas à trouver la rousse dans le lot. Elle est peut-être partie, ou allée danser. Je me tourne vers la piste, mais il y a beaucoup trop de monde pour que je puisse la repérer. Pourtant, une crinière rousse comme la sienne, ça ne passe pas inaperçue.
— Tu vas danser ou tu restes planté là ?
Je me tourne vers une petite blonde avec une couronne en plastique sur la tête et un boa rose autour du cou. Elle me fait signe de me pousser et après un clin d'oeil, elle passe à côté de moi en tirant une autre blonde derrière elle. Cette dernière a clairement l'air de vouloir se suicider, ou du moins de boire jusqu'à ne plus être capable de marcher.
Je les suis du regard, toujours planté là, à côté du canapé. Elles traversent la piste, la blonde suicidaire essaye de rebrousser chemin, mais l'autre la tire un peu plus fort et elles manquent toutes les deux de tomber. Je ris tout seul jusqu'à ce que je les voie rejoindre une rousse qui se trémousse sur la piste. Bingo ! Elle est là ! Et elle est super sexy. Putain. Soudain, un poids tombe sur mon épaule.
— Hé, bois un coup, tu vas te déshydrater.
Jos' me tend un verre, s'appuyant sur moi pour ne pas tomber. Il est cuit. Je prends le verre, parce que je sais qu'il ne va pas me lâcher, et parce que j'ai envie de boire en profitant du spectacle de la rousse qui fait chauffer la piste. Les deux blondes l'ont rejointe, et elles dansent maintenant toutes les trois, même la suicidaire. Punaise, si un mec ne leur saute pas dessus dans deux minutes, c'est qu'ils sont tous homos, ou déjà pris. C'est presque mieux que le club de strip-tease où Vincent voulait aller. Presque. Je vide mon verre avant de m'en rendre compte, ma poitrine me brûle, mais je m'en fiche. Jos' me sert un autre verre, que j'avale tout aussi vite, puis un autre et encore un autre. Plusieurs chansons sont passées et j'ai du mal à garder les idées claires. Je ne peux pas regarder autre chose que la créature cruellement sexy qui danse au loin, sa chevelure rousse balayant son dos nu. Je vois la sueur faire briller sa peau comme une déesse venue sur terre juste pour me rendre dingue. Il faut que j'aille la voir de plus près.
Mes pieds avancent déjà et je me retrouve rapidement près de la rousse. J'ai peut-être un peu trop bu. Elle a repoussé la plupart des mecs qui se sont approchés jusque là, et j'avoue que ça m'a fait plaisir, mais maintenant je me demande si elle va me chasser moi aussi. Je pose mes mains sur ses hanches, suivant ses mouvements, l'attirant un peu contre moi. Elle sent la vanille. Je ferme les yeux et plonge mon nez dans ses cheveux. Je n'en ai rien à faire, je suis totalement ivre et mon corps réagit avant mon cerveau. Je la sens prendre mon bras et je me dis que c'est fini, elle va me virer et je n'aurai que le souvenir de son odeur et les quelques secondes que j'ai passées à la toucher. Mais à ma plus grande joie, elle tire mon bras pour le passer autour de sa taille. Un grognement m'échappe, je bande déjà à moitié.
Cette fille est Aphrodite en personne.
— Salut monsieur tatouages, elle glousse juste dans mon oreille.
J'essaye de l'embrasser, mais mes lèvres ne rencontrent que sa joue. Alors je descends plus bas, vers son cou. Mes hanches suivent le mouvement des siennes, je ne sais même pas si nous sommes en rythme avec la musique, tout me paraît plus lent et trop rapide à la fois. Prenant ma main, elle me traîne derrière elle et nous nous retrouvons dans le couloir des toilettes. Comment sommes-nous arrivés là ? Peu importe. Je la plaque contre le mur et mes lèvres retrouvent leur place dans son cou. Des gens passent, mais ne font pas attention à nous. Tant mieux, je ne sais pas si je serais capable ni si j'aurais envie de m'arrêter. Sa peau a un goût salé et divin. Je sens ses mains sur mes bras, mes épaules, mon torse, puis elle les descend plus bas, me caresse dans un but bien précis.
— Tu n'attendais que moi, pas vrai ?
Elle gémit et je sais que je n'ai pas besoin de la convaincre. Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder, pas vrai ?
— Viens.
Je n'ai pas le temps de savoir où elle veut m'emmener, je la suis comme un chien derrière un os et nous nous retrouvons au fond du couloir dans un coin assez sombre pour que personne ne nous voie.
Enfin, je crois.
À ce stade, je pourrais la prendre en plein milieu de la piste sans me rendre compte qu'il y a des centaines de personnes autour de nous. Je passe mes mains le long de ses cuisses et les monte sous sa robe. Au moment où je sens la dentelle, elle ouvre mon pantalon. Je grogne de satisfaction, impatient de la sentir autour de moi, ses jambes enserrant ma taille. J'essaye de l'embrasser, mais elle fait non de la tête. Je me fige. J'ai mal compris ? Elle ne veut pas ?
— Ne t'arrête pas, elle rouspète en se trémoussant pour faire descendre sa culotte.
Je la récupère et la glisse dans ma poche. Je veux goûter ses lèvres et vais y arriver. Je ne vais pas la baiser là, contre un mur dans un club sans avoir au moins réussi à l'embrasser. Mes doigts glissent sous sa robe, entre ses cuisses, pour la trouver déjà trempée. Elle me tue. De ses mains frénétiques et maladroites, elle baisse mon pantalon et enfin, j'arrive à attraper ses lèvres. Elle se fige entre mes bras, ouvrant soudainement la bouche dans un hoquet de surprise. Je ne m'arrête pas. Ma langue s'aventure sur ses lèvres, puis entre dans sa bouche. Je me dis qu'elle va me gifler ou me repousser, mais elle finit par me rendre mon baiser. Sa langue à un goût de noix de coco et d'alcool. Elle passe ses bras autour de mon cou, plonge ses mains dans mes cheveux et gémit au moment où je la soulève et me glisse en elle.
— Oh putain...
Je contracte tous mes muscles pour ne pas jouir tout de suite. Elle se dandine, se donne du plaisir en se servant de moi. C'est incroyablement sexy. Je continue à l'embrasser, le souffle court, le coeur battant tellement fort qu'elle doit sans doute le sentir cogner contre sa poitrine. Mes hanches s'harmonisent au rythme des siennes et je sais que je ne vais pas tenir longtemps. Putain, c'est tellement bon. Ses jambes se resserrent autour de moi, m'attirant toujours plus près et plus loin à la fois. Ses gémissements sont étouffés par ma bouche, l'une de mes mains est plongée dans ses cheveux alors que l'autre tient ses fesses. Elle se déchaîne, enfonce ses ongles dans mon crâne. Soudain, même trop vite, elle jouit violemment, se convulsant autour de moi, m'expédiant à mon tour dans l'extase. Elle aura certainement la marque de mes doigts sur sa peau. C'est tellement bon. Elle me mord la lèvre puis rejette la tête contre le mur et soupire une dernière fois avant de chercher son souffle. C'est tellement bon que je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux l'emmener avec moi et recommencer, encore et encore, toute la nuit.
— Comment tu t'appelles ? je lui demande à bout de souffle.
Elle desserre ses jambes et je la laisse glisser pour poser les pieds au sol, m'arrachant un grognement. Elle baisse sa robe et passe ses doigts dans ses cheveux pendant que je referme mon pantalon. Puis elle monte sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur ma joue.
— Jude, elle souffle dans mon oreille.
Puis elle commence à partir. Non, elle ne va pas s'en aller comme ça ! J'attrape son bras et l'oblige à se retourner.
— Où tu vas ?
Elle hausse les épaules avec un gloussement et je me rends compte qu'elle doit être aussi bourrée que moi. Du moins, avant que je ne la baise. Là, j'ai étrangement retrouvé mes esprits.
— Donne-moi ton numéro.
Elle secoue la tête et s'approche.
— Tu ne veux pas ?
Elle rit, comme si je venais de lui raconter la blague la plus drôle de la soirée.
— Je ne m'en souviens même pas, elle glousse.
Merde ! Elle est plus bourrée que je ne le pensais. Je passe une main sur mon visage et elle en profite pour partir. J'essaye de la rattraper, mais elle est déjà dans les toilettes des femmes. Je la laisse et vais dans celles des hommes pour me nettoyer.
Quand je ressors, j'attends un peu dans le couloir et quand une brune sort des toilettes, je lui demande si une rousse n'est pas à l'intérieur. Sa réponse négative a le même effet qu'un seau d'eau froide. Je rejoins rapidement notre table. Elle était avec les autres filles alors elle devrait être là. Mais trop tard. Il n'y a plus aucune fille avec des flots roses dans les cheveux. Elles sont parties.
— Merde ! je grogne les poings serrés.
Quand j'étais dans les toilettes, je me suis rendu compte que je n'ai même pas utilisé de préservatif. Comment ai-je pu être aussi con ? L'alcool est mon pire ami. J'ai envie de me claquer la tête contre un mur.
— Hé, Gauth ! T'édais bazé où ?
Le bras de Jos' s'abat sur mes épaules.
— Quoi ?
— Tu. Viens. D'où ? il demande en agitant son doigt devant moi.
L'alcool fait de moins en moins effet dans mes veines et je commence à sentir la colère monter. Comment ai-je pu être aussi stupide ?
— Toilettes, je lui réponds avant de prendre un verre au hasard sur la table.
Elle est partie comme ça ? S'est-elle rendu compte qu'on ne s'est même pas protégés ? Je me laisse tomber sur le canapé et sens une boule dans ma poche. Ce n'est pas vrai. J'ai encore sa culotte. Elle se balade je ne sais où, avec une robe extra courte et sans culotte. J'avale encore une gorgée d'alcool et très vite, le problème Aphrodite rousse devient moins grave.
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