Ses ongles qui s'enfoncent dans ta chair pendant que son souffle réchauffe ton cou. Ses bras désespérément agrippés à ton corps comme à une bouée de sauvetage, la sueur, qui dégouline le long de sa mâchoire, ses yeux, cloués aux tiens. Tu sens ses mèches de cheveux te frôler, ses canines pincer ta peau. Tu te sens comme une proie sous sa volonté. Elle a congédié les invités dans l'urgence de l'instant, pour t'avoir tout entier, attentif. Elle porte une robe noire moulante  qui te laisse entrevoir son porte jarretelles depuis qu'elle est à califourchon sur toi. Fébrile, tu veux plus que tout passer tes mains sous sa robe et les remonter le long de ses cuisses,  mais le regard dévorant qu'elle t'assène t'en dissuade.

Un sourire se dessine sur ses lèvres rouges lorsque lentement, elle fait glisser la fermeture de sa robe, dévoilant peu à peu sa cage thoracique décorée d'un harnais de cuir noir. Cette fermeture qui descend semble prendre une éternité à atteindre son but et les yeux joueurs de ta partenaire n'arrangent en rien ta situation.  Quand la robe tombe enfin au sol, tu sens les hanches de cette femme bouger, lentement au dessus de toi. Sous emprise, tu ne peux t'empêcher d'encadrer son corps de tes mains, avec tes pouces qui font de petits cercles sur son bas ventre.  Rapidement cette situation insoutenable se renverse, tu peux enfin prendre le contrôle de son corps, te plaquer sur elle et sentir son parfum. 

Tu saisis entre tes dents son oreille gauche et commences à la mordiller, tandis que tes doigts courent le long de tout son corps, longeant les lanières du harnais. Peu à peu, tu trouves les boucles qui ferment cette armure qu'elle a enfilée et commences à les défaire, une à une. Le cuir claque au sol, de légères marques rouges sont les seules preuves de sa présence quelques instants plus tôt. 

Maintenant que tes mains sont les seules capables de se refermer autour de son corps, ton désir se déchaîne, tu la prends par les hanches et la fais glisser au bord de la table, et après quelques longues secondes de contemplation, t'agenouilles devant elle alors que ses jambes viennent automatiquement se couler autour de ton cou. 

Ton souffle commence doucement à caresser l'intérieur de ses cuisses, remontant peu à peu vers son endroit favori. Son impatience se traduit par ses hanches qui ondulent violemment, comme possédées, tentant désespérément de rentrer en contact avec ta bouche. La puissance de son désir pour toi emplit la pièce, débordant presque, tu sens ses mains se glisser dans tes cheveux, et tu perds définitivement le contrôle. Entre baisers et vibrations, ta langue s'agite, et à chaque fois, la beauté de ta compagne se démultiplie. 

Même si tu voudrais que jamais il ne s'arrête, cet instant suspendu atteint son apogée entre cris et tremblements, elle ferme les yeux, et souriant tu la regardes étendue sur la table de votre cuisine, ta muse endormie.