Ses pas feutrés sont la première chose qui t'avertit qu'il ne compte pas s'en arrêter là. Ensuite, c'est cette morsure, sur ton épaule droite, profonde, la douleur te paralyse un instant et des tâches noires envahissent tes yeux puis, peu à peu, tu sens la zone s'anesthésier, comme morte. Juste après, depuis ta nuque jusqu'au bas de ton dos, tu sens un objet pointu gratter ta peau, lentement, vertèbre par vertèbre, tu peux suivre sa progression à la douleur qui l'accompagne. Lui, il voit la marque rouge écarlate qu'il laisse sur ta peau, tu es comme marquée au fer rouge. Une fois arrivé au bas de ton dos, il admire son œuvre pendant trente longues secondes, ce qui laisse largement le temps à ton esprit de se demander ce qui t'attend ensuite, de s'éparpiller en suppositions. 

La pointe d'une baguette en bois remonte le long de tes jambes, laissant un sillage blanc sur ta peau sèche. Rapidement, les coups pleuvent sur tes mollets. A chaque fois, une décharge électrique se diffuse dans ton corps, tu as du mal à respirer, les larmes commencent à brouiller ta vision, mais le seul bruit qui perturbe la chappe de silence qui vous recouvre est celui du bois claquant contre ton épiderme. Les coups s'arrêtent juste au moment où tout ton corps se tend d'un coup, te frustrant. 

Les trois derniers coups se calent sur la sonnerie de la pendule, qui indique trois heures du matin et la fin de son jeu. Les nœuds se desserrent, les cliquetis des sanglent se font entendre puis, encore, des pas étouffés et une lourde porte qui claque.

Toi, ta respiration entrecoupée et les rayons de lune vous retrouvez seuls à nouveau.