Chapitre 6 Erika
Deux semaines plus tard, Akira prenait son petit déjeuner au restaurant de l'hôtel. Nobuko allait le rejoindre dans quelques minutes. Alors qu'il buvait son café, il ne pouvait cesser de penser qu'il était nul et cela dans tout les domaines.
Il était déçu par son séjour aux Etats-Unis mais un retour au Japon n'était pas envisageable. Il savait que son père ne raterait pas l'occasion de lui rappeler son impétuosité et son arrogance. Finalement, trouver des fonds pour relancer une entreprise s'avérait plus difficile que prévu. Il avait rencontrer une vingtaine d'investisseurs potentiels mais aucun ne voulait s'engager. On trouvait son projet trop fragile ou c'est Akira qu'on pensait trop jeune pour mener à bien une telle affaire. Il était donc très tendu ce matin car il avait rendez-vous avec Monsieur Kimura, un japonais installé aux Etats-Unis depuis près de 20 ans. C'était son dernier espoir. Il avait tout d'abord refusé de le voir car il s'agissait d'un ami de son père. Il ne voulait pas user des relations de son paternel mais prouver qu'il était capable d'y arriver seul. Pourtant, au fil des rendez-vous et des refus qui suivaient, il s'était vite rendu compte qu'il ne fallait pas laisser passer une seule opportunité. Après tout, même si c'était un ami de son père, ce n'était pas pour autant dit qu'il allait investir dans son projet.
Nobuko apparut soudain à l'entrée du restaurant et tandis qu'elle se dirigeait vers lui, Akira ne put regretter que ses relations avec elle n'évoluèrent guère . Certes, ils passaient toute la journée ensemble depuis quinze jours mais cela n'avait pas pour autant créer un quelconque climat d'intimité. A leur arrivée, ils s'étaient pourtant retrouver obliger de partager la même chambre mais cela ne dura finalement que deux jours et rapidement, ils retrouvèrent des relations professionnelles. Akira était un peu déçu, Nobuko n'était plus la jeune fille de ses souvenirs, elle semblait beaucoup plus réfléchie. Elle n'avait pas perdu son franc parlé, il en avait souvent fait l'expérience mais la jeune femme s'évertuait à mettre une distance entre eux. Plusieurs fois, il l'avait invité à diner mais à chaque fois elle refusait. Après plusieurs refus, il avait tout simplement arrêter de lui poser la question. De toute façon, cela ne servait plus à grand chose d'essayer de faire ami-ami. Dans quelques jours, ils rentreraient à Tokyo et elle allait probablement demander à changer de service. Il avait compris que sa carrière était importante et elle n'allait surement pas resté l'assistante d'un si mauvais chef d'entreprise.
- Nous avons un problème, fit la jeune femme en prenant place devant Akira.
Le garçon ne réalisa pas tout de suite qu'elle lui parlait. Pour le moment, il était encore concentré sur la tenue de Nobuko. Aujourd'hui, elle portait un short en jean et une tunique fluide dans les tons rose. Elle avait relâchée ses cheveux. Akira se demanda un instant si c'était bien elle. Depuis qu'ils travaillait ensemble, elle ne portait que des vêtements très stricts, le plus souvent une jupe et une veste de tailleur.
- Akira, je te parle !
- Hein ? Oui oui je t'écoute, fit le garçon qui ne pouvait s'empêcher de regarder son assistante de bas en haut.
- Ce que tu fais est malpoli ! S'exclama Nobuko en remarquant le comportement d'Akira.
- Désolé, c'est juste que je n'ai pas l'habitude de te voir ainsi.
- J'ai eu un problème avec le service lingerie, je n'avais plus rien à me mettre à part ça. Mais on est pas là pour parler de mes problèmes de lessive. Je viens d'avoir la secrétaire de Monsieur Kimura au téléphone. Il a eu un accident cardiaque il y a deux jours. Il va bien mais ses médecins lui interdisent de reprendre le travail avant au moins deux mois.
- Deux mois ? Mais comment on va faire ? On ne peut attendre deux mois !
*
* *
- Hors de question ! Fit une voix féminine.
L'ambiance était explosive dans cette chambre d'hôpital. Monsieur Kimura savait que sa fille n'aurait pas été ravie à l'annonce de cette nouvelle mais il espérait qu'elle se montrerait responsable. Il avait oublié que sa fille, Erika, ne se laissait pas convaincre facilement. L'adolescente était âgée de 18 ans mais l'on pouvait croire qu'elle était encore au lycée lorsqu'on voyait son visage encore très enfantin. Elle avait de grand yeux et de longs cheveux bruns retenus par un serre-tête surmonté d'un énorme nœud. Elle portait comme souvent une tenue très étudiée, elle mettait un point d'honneur à être à la mode. Aujourd'hui, elle avait choisit une robe légère qui mettait en avant sa silhouette mince. Les chaussures à talons qu'elle portait l'aidait à avoir l'air très féminine et cachait en même temps sa petite taille.
Erika n'avait pas pour habitude de suivre les règles. Elevée en véritable princesse, son père finissait toujours par céder à ses caprices. Il n'arrivait jamais à résister longtemps lorsqu'elle lui faisait son regard de cocker. Pourtant, aujourd'hui, il avait décidé que cette situation avait assez duré. Cet arrêt cardiaque lui fit prendre conscience que de la vie ne tenait qu'à un fil. Un jour ou l'autre, sa fille se retrouverait seule et brusquement, il réalisa qu'elle n'arriverait à rien si elle continuait à vivre comme elle le faisait. Il était tant qu'elle quitte le monde de l'enfance et de la facilité et qu'elle prenne enfin les rennes de sa vie.
De son côté, Erika, même si elle paraissait à première vue superficielle, fut touchée en apprenant l'hospitalisation de son père et rassurée d'apprendre qu'il allait mieux. Elle ne fut pas étonnée d'apprendre que le rythme effréné de son père était probablement la cause de son accident cardiaque. Elle trouvait que cette pause professionnelle n'était pas une mauvaise chose mais ne comprenait pas pourquoi il insistait pour qu'elle s'implique dans la société.
- Il est hors de question que je te remplace.
- Tu le feras un jour, c'est un bon entrainement, lui rétorqua son père.
- Qui te dis que j'ai envie de prendre ta place ? Hein ? Et puis je suis trop jeune, je n'y connais rien.
- Tu seras bien entouré...
- Et la fac ? Je te rappelle que je suis étudiante, les examens approchent.
- Erika-chan, cette école de stylisme, ce n'est pas ce que j'appelle...
- Tu n'approuves jamais mes choix de toute façon !
- Ce n'est pas parce qu'on aime la mode et dépenser des fortunes en vêtements qu'on a le talent pour devenir styliste.
- J'ai du talent ! S'offusqua la jeune femme. Tout le monde le dit à l'école.
- Je suis sûr que si j'arrêtais d'être si généreux avec eux, ils seraient moins élogieux.
- Tu dis n'importe quoi !
- Tu me remplaceras durant deux mois, point final !
- Mais pourquoi ? Tu as un tas de gens bien plus compétents sous tes ordres. Ils n'attendent que cela de te remplacer.
- C'est une entreprise familiale, il est hors de question qu'elle soit dirigée par quelqu'un d'autre qu'un Kimura.
- Je refuse.
- Tu n'as pas le choix. J'ai déjà prévenu ton école de ton absence. Tu me remplaceras durant ma convalescence, c'est non négociable.
- Tu agis en véritable dictateur ! Fit la jeune femme avant de quitter avec fracas la chambre d'hôpital.
*
* *
Un peu plus tard dans la journée, Akira était dans sa chambre d'hôtel. Il revoyait la liste de tous ses contacts et se demandait s'il ne ferait pas mieux de rentrer au Japon et tout abandonner. Il était trop présomptueux, comment pouvait-il redresser une entreprise en six mois s'il n'était même pas capable de trouver des investisseurs ? Il imaginait déjà la tête de son père, lui disant qu'il savait dès le début qu'il échouerait. Cela faisait longtemps que quelque chose ne marchait pas comme il voulait, Akira commença à douter de ses compétences. Il avait peut-être fait de brillantes études mais pour le moment, dans la pratique, il n'arrivait à rien.
Il consultait en soupirant les horaires de vol pour Tokyo lorsqu'on toqua à sa porte. Il reconnut la façon de frapper de Nobuko et lui indiqua d'entrer sans même lever la tête.
- Il y a un vol en fin de journée pour Tokyo, tu peux t'occuper des réservations ?
- Impossible, on a encore des choses à faire ici.
- Nobuko-chan, on a plus rien à faire à New York. Je n'ai convaincu personne d'investir. Sans cet argent, impossible de relancer la boite, il faut se rendre à l'évidence, j'ai échoué, lamentablement.
- Tu as encore un rendez-vous avec Kimura-san.
- Quoi ? Je croyais que Monsieur Kimura était souffrant.
- Oui, il sera absent pour deux mois.
- Alors pourquoi tu parles de ce vieux croulant qui aurait refusé de me suivre de toute façon ?
- Tu as rendez-vous avec Kimura Erika-san, sa fille, expliqua Nobuko. Elle le remplace pendant son absence et j'ai réussi à t'avoir un rendez-vous pour aujourd'hui.
- Aujourd'hui ? Comment tu as fait pour avoir un entretien si rapidement ?
- J'ai su convaincre la secrétaire.
- C'est ce qu'on appelle être efficace.
- Au fait, j'aurais besoin des deux places VIP que tu as acheté pour cette comédie musicale. Je les ai promis à sa secrétaire.
- Tu sais combien elles m'ont coutées ? S'offusqua Akira.
- Oui, un rendez-vous prioritaire avec Kimura-san ! Fit en souriant la jeune femme.
*
* *
Erika se sentait mal à l'aise dans cet immense bureau. Assise sur le fauteuil de son père, elle ne se sentait pas à sa place. Depuis le matin, elle tentait de suivre les explications des conseillers de son père mais avait bien dû mal à tout comprendre. Entendre parler contrats, actions et croissance de l'entreprise lui donnait mal à la tête. Déjà lassée de jouer à la directrice, elle jeta un œil sur son agenda et réalisa qu'il était plutôt chargée. Et pourtant, on avait retirer tout les dossiers qui pouvait attendre le retour de son père. Elle comprit pourquoi son père avait fait une crise cardiaque. Comment pouvait-il mener de front autant de dossiers ?
La jeune femme ne voulait pas être là mais elle n'avait pas le choix. Son père, en lui retirant ses cartes de crédits, lui mis le couteau sous la gorge. Son compte était bloqué jusqu'à ses 21 ans, elle ne pouvait pas y accéder sans l'accord de son père. Erika aimait son confort et son train de vie, elle n'allait pas l'abandonner. La seule possibilité pour continuer de profiter de la fortune paternelle : accepter son offre. Elle finit par s'y plier en lui faisant promettre qu'après cela, il la laisserait faire ce qu'elle veut de sa vie. Son père accepta le marché sous une seule condition : elle devait une PDG responsable et faire de son mieux pour le remplacer.
Erika se saisit du téléphone et après quelques ratés, finit par réussir à contacter son assistante.
- Je vois qu'il est bientôt midi, je vais prendre ma pause déjeuner.
- Je suis désolée Mademoiselle Kimura, un rendez-vous a été ajouté et...
- C'est mon premier jour ! Ce serait sympa d'éviter ce genre de désagrément. Qui est-ce ?
- C'est le fils d'un ami de votre père. Il avait normalement rendez-vous avec lui. Il doit repartir pour Tokyo demain, son assistante a insisté pour...
- Tokyo ? C'est un japonais ?
- Oui, Monsieur Okayasu. Il est là avec son assistante.
- Faites-les entrer, je vais les recevoir. Et commandez-moi un sandwich, je n'aurais surement plus le temps de sortir déjeuner maintenant. Mais éviter de prendre quelque chose de trop gras.
Erika raccrocha en soufflant, réalisant que cette situation allait probablement se répéter plusieurs fois durant son remplacement. Quelques minutes plus tard, elle vit entrer Akira et Nobuko. Elle s'attendait à tomber sur un homme bien plus âgé après avoir parcourut les quelques notes laissées par son père au sujet du projet d'Akira. Elle fut agréablement surprise en le voyant passer le pas de sa porte.
La jeune femme se laissa bercer par les paroles d'Akira lui expliquant les raisons de sa présence. Elle ne comprenait pas grand chose à ce qu'il racontait mais elle aurait pu le laisser parler durant des heures. Il n'était pourtant pas son type d'homme. Erika était plutôt attiré par de grands garçons musclés occidentaux. Pourtant, Akira avait quelque chose, elle n'aurait pas su dire quoi. Etait-ce à cause de son visage souriant et de son regard pétillant ou bien par son élégance naturelle ? Une chose est sûr, cela contrastait avec son assistante. Erika ne comprenait pas pourquoi il avait choisi une personne avec si peu de classe pour l'accompagner. Elle trouvait que sa tenue n'était pas appropriée pour un entretien.
Nobuko n'avait pas eu le temps de se changer et avait dû conserver cette tenue bien trop décontractée. Son linge n'était pas encore remonté de la laverie et elle n'avait pas eu le temps de passer s'acheter une nouvelle tenue. Elle avait tenté de redonner un peu de professionnalisme en attachant ses cheveux mais elle comprit que cela ne suffisait pas lorsqu'elle vit le regard condescendant, presque méprisant d'Erika sur elle. Elle tenta de faire abstraction et se contenta de faire son travail au mieux. Soudain, un appel de sa secrétaire lui indiquant que son sandwich était arrivé sortit la jeune chef d'entreprise de sa rêverie.
- C'est très intéressant mais je suis un peu perdue par tout cela, fit Erika faussement gênée. Vous pourriez m'expliquer un peu plus en détails tout cela.
- Bien sûr, sans aucun soucis, lui répondit Akira qui aurait répété son speech des centaines de fois si cela suffisait à obtenir un chèque.
- Autour d'un diner, disons ce soir ? Proposa aussitôt la jeune femme.
- Très bien, nous vous expliquerons plus en détails notre projet.
- Votre assistante a sûrement des projets pour ce soir, non ?
- C'est à dire... bégaya Nobuko.
- Alors à ce soir, fit Erika en raccompagnant à la porte Nobuko et Akira. Je suis impatiente d'en savoir plus sur vous... enfin sur votre projet. Je vous laisse régler les détails avec ma secrétaire.
Sur ces mots, elle referma la porte. Akira était ravi. Certes, pour le moment, elle n'avait rien signé mais c'était la première fois qu'il n'essuyait pas à un refus. Nobuko, de son côté, n'était pas très emballée. Akira était tellement concentré dans son discours qu'il n'avait probablement pas remarqué le manège de la jeune femme.
- Cette fille n'en a rien à faire de notre projet. Elle veut juste sortir avec toi.
- Qu'est ce que tu racontes ? C'est une gamine !
- Et alors ? Tu n'as pas vu comment elle te dévorais du regard ? C'était limite indécent.
- N'importe quoi, tu dis cela uniquement parce qu'elle ne t'a pas invitée à diner.
- Non, pas du tout, fit en bougonnant Nobuko.
- Allez, sois pas triste ! Fit Akira en lui ébouriffant les cheveux. De toute façon, les diners d'affaires, c'est toujours ennuyeux, tu ne vas rien loupé.
*
* *
Dans la soirée, Nobuko tournait en rond dans sa chambre d'hôtel. Akira venait de partir rejoindre Erika pour son diner d'affaires. Un diner d'affaires qui n'en avait que le nom, elle en était persuadée. La jeune Erika semblait avoir le béguin pour son patron, elle espérait seulement qu'il ne ferait pas tout capoté. Il n'était pas de bon ton de mélanger affaires et sentiments. Nobuko connaissait la réputation du garçon, il avait pour habitude de ne pas s'attacher aux femmes. Nobuko espérait qu'il serait se montrer gentleman et professionnel et qu'il saurait retenir ses ardeurs. La société Kimura était leur dernière chance. Si Akira n'obtenait pas le partenariat, il pouvait dire adieu à toute chance de relancer Kamasaki Corporation. Elle ne connaissait pas les détails mais savait qu'Akira risquait gros s'il ne réussissait pas sa mission. Il devait rendre des comptes à son père, d'après ce qu'elle avait compris.
Nobuko savait également que son patron serait extrêmement déçu de ne pas réussir à mener à bien son projet. Cela faisait deux semaines qu'elle travaillait à ses côtés et remarqua que malgré une attitude parfois désinvolte, c'était toujours quelqu'un sur qui on pouvait compter, en tout cas, au niveau professionnel. Elle n'avait rien à lui reprocher. Il était toujours très ponctuel et avait toujours pris le temps de se renseigner sur les dirigeants qu'il rencontrait. Régulièrement, il disparaissait plusieurs heures, disant qu'il devait voir quelqu'un mais ne donnant aucun détail. Nobuko savait qu'il voyait une fille en remarquant les cadeaux qu'il lui emmenait mais ne cherchait pas à en savoir plus. Après tout, il faisait ce qu'il voulait de sa vie privée et tant que cela ne se répercutait pas sur son travail, elle ne voyait pas en quoi cela pouvait lui importer. En tout cas, c'est ce qu'elle se répétait, pour s'en convaincre, en le voyant quitter l'hôtel.
La jeune femme tenta de se changer les idées et parcourut les quelques magasines qu'elle avait acheté un peu plus tôt dans la semaine et qui étaient toujours posés sur la table basse. Elle n'avait pas encore eu le temps de les lire.
- Sortez de chez vous, vous risquez d'avoir une belle surprise. Je me demande pourquoi je lis ces bêtises, fit Nobuko en refermant ce magazine féminin et se demandant pourquoi elle lisait l'horoscope. Elle n'y croyait pas et trouvait que c'était des phrases toute faites. Elle jetait un œil sur les autres magazines qu'elle avait en stock lorsque son téléphone sonna. A l'autre bout du fil, sa meilleure amie qui venait aux nouvelles.
- Je vais surement rentrée au Japon la semaine prochaine.
- Déjà ? Je pensais que vous deviez y rester au moins un mois.
- C'est ce qui était prévu mais Akira n'arrive pas à convaincre un investisseur de le suivre. Il n'y aucune raison de rester.
- C'est dommage. Une fois rentrée, tu vas faire quoi ? Demanda Akane.
- Je vais essayer de retrouver une autre place dans la boite, je ne pense qu'il est encore besoin de moi.
- Et sinon, comment ça se passe entre vous ? Toujours au point mort ?
- Akane-chan !
- Quoi ? Il est plutôt mignon et vous êtes loin de chez vous, ça aide au rapprochement.
- Il a bien essayé de m'inviter à diner mais j'ai refusé.
- Pourquoi ?
- Parce que !
- Nobuko-chan, des fois j'ai dû mal à te suivre. Vous vous connaissez déjà, vous travailler tout les jours ensemble, où est le mal ?
- Je connais sa réputation et il est hors de question que je sois ajoutée à son tableau de chasse. De toute façon, il voit déjà quelqu'un.
- Comment le sais-tu ?
- Il s'est absenté plusieurs fois et parles régulièrement au téléphone avec une femme, expliqua Nobuko.
- Très bien, dans ce cas, toi aussi, vois quelqu'un.
Un peu plus tard, Nobuko finit par se laisser convaincre par Akane. Akira se payait du bon temps, elle allait faire de même. Elle avait prévu de commander à diner dans sa chambre mais décida de sortir manger quelque chose dehors. Elle était bien décidée à rencontrer du monde. Elle n'allait pas laisser Akane avoir raison en disant qu'elle était une ermite qui ne pensait qu'au travail. Elle allait lui prouver qu'elle pouvait sortir de sa coquille. Son séjour à New York allait sûrement prendre fin bientôt, elle n'allait pas passer ces derniers jours dans cette chambre d'hôtel.
Après tout, elle était venu pour affronter son passé mais pour le moment, elle faisait tout pour éviter de s'y confronter. Elle était venu ici pour arrêter de paniquer à chaque fois qu'elle repensait à ce qui s'était passé lors de son bal de promo. Elle devait affronter ses angoisses. Elle savait que ce n'était pas facile mais elle devait le faire.
C'est donc pleine d'assurance qu'elle ferma la porte de sa chambre et rejoignit l'ascenseur. Tandis qu'elle rangeait sa carte magnétique dans son sac, elle ne vit pas débouler une petite fille qui courrait vers elle. Elle ne put l'éviter et se retrouva à terre. Quelques secondes plus tard, elle se releva et tentait de rassembler le contenu de son sac à main étalé au sol. Elle se retrouva alors nez à nez avec la mère de l'enfant. Mais Nobuko était alors trop occupée à ranger ses affaire pour lui accorder un regard. Cette dernière s'excusa pour sa fille qui trop pressée, ne regardait pas où elle allait.
- Je suis désolée, vous n'avez rien ?
- Non, non, tout va bien, fit Nobuko qui ramassait son téléphone portable.
- Charlie, excuses-toi auprès de cette dame. On ne court pas ainsi dans les couloirs d'un hôtel, réprimanda la mère de famille.
En entendant ce nom, le cœur de Nobuko manqua un battement. Elle resta quelques instants figé. La mère de famille l'aidait à rassembler ces affaires. Elle lui tendit une trousse de maquillage et Nobuko leva pour la première fois les yeux sur cette femme.
- Je vous prie de m'excuser, fit la dite Charlie.
- Je suis vraiment désolée, fit sa mère.
- Nikki ? S'écria soudain Nobuko.
La jeune asiatique voulait affronter ses démons mais ne pensait pas qu'elle tomberait aussitôt sur la personne qui lui rappelait ce dramatique moment.
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