Chapitre 5 Destin

- Il arrive quand Dean ? Demanda Charlotte sans quitter la fenêtre des yeux.
- Il ne devrait plus tarder, son avion a atterri il y a une heure.

Charlotte attendait depuis de longues minutes, assise sur ce fauteuil, ne quittant pas des yeux la rue. Elle guettait chaque voiture et soufflait à chaque fois qu'elle réalisait que ce n'était pas la bonne.

- Tu crois qu'il sera content de me revoir ? Continua-t-elle.
- Dean t'adore et il impatient de te revoir, lui répondit sa mère.

Nikki n'aurait pas pensé que sa fille puisse être si impatiente de revoir Dean, son demi-frère. Les deux enfants se voyaient assez peu mais avaient réussis à créer de forts liens fraternels. Nikki en était la première étonnée.

Dean était âgé de 10 ans et vivait avec sa mère qui en avait la garde au Canada. Il rendait visite à son père durant les vacances uniquement. 

Lorsque Nikki connut Ben, son mari, il était déjà séparé de la mère de Dean depuis plusieurs mois. Ils n'étaient pas mariés et s'étaient séparés en plutôt bon termes. Ben tenait à participer à l'éducation de son fils. D'ailleurs, au début, Dean vivait une semaine sur deux chez son père. Cet arrangement dura peu de temps car son ex s'installa ensuite à Toronto.

Ben avait toujours considéré Charlotte comme sa propre fille et l'aimait autant que Dean. Pour Nikki, en revanche, les relations avec son beau-fils étaient un peu plus compliqué. En effet, le garçonnet ne l'avait jamais vraiment accepté. Il avait toujours espéré que ses parents finissent par revenir ensemble et il commença sérieusement à détester Nikki lorsqu'elle épousa son père et qu'il du quitter le pays pour suivre sa mère.

Dean devait passer les vacances d'été ici et Nikki savait que cela ne serait pas de tout repos. Elle se demandait quelles mauvaises blagues il lui avait réservé. Il prenait un malin plaisir à lui rendre la vie impossible. La plupart du temps, elle laissait faire, se disant qu'il finirait par grandir mais chaque été, c'était de pire en pire. Ce qui lui faisait peur, c'est que sa fille le prenait en exemple lorsqu'il était là et elle n'aimait pas cela. 

- Les voilà, les voilà, s'écria soudain Charlotte qui guettait à la fenêtre.

Complètement surexcitée, Charlotte bondit de son poste d'observation et courut à l'extérieur, sautillant comme une puce alors que Ben finissait de garer la voiture. Dean eut à peine le temps de poser un pied par terre que Charlotte lui sauta dans les bras, manquant de le faire tomber.

- Salut la naine !
- Dean ! Le reprit son père alors qu'il sortait les valises du coffre.
- Salut ma petite naine adorée ? Proposa le garçon.

Charlotte ne sembla pas blesser le moins du monde par la remarque, après tout, il passait son temps à lui répéter qu'elle était un bébé, il s'amusait toujours à la taquiner. Elle était plutôt contente de voir qu'il n'avait pas perdu son sens de l'humour habituel. Son père soupira et rentra les bagages de son fils dans la maison tandis que ce dernier était déjà en grande discussion avec sa petite soeur.

Nikki était sur le pas de la porte et suivait de loin cette scène de retrouvailles. Elle aurait pu trouver cela très touchant mais le sourire plein de malices que Dean lui adressa fit grandir ses craintes, elle comprit que cet été encore, elle allait avoir droit au traitement spécial belles-mères. C'est donc un peu angoissée qu'elle le vit approché bras dessus bras dessous avec Charlotte.

- Bonjour, Dean.
- Bonjour, Nicole, lui répondit le garçon en insistant sur le prénom.
- Je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appelé Nikki...
- Je sais mais je préfère Nicole.

Il lui dit cela en lui adressant un large sourire. Ce qu'il préférait surtout c'était embêté sa belle-mère qui n'aimait qu'on l'appelle ainsi même si c'était son nom. Tout le monde avait pris l’habitude d'utiliser son surnom. Elle tenta de faire abstraction de cette petite pique et préféra enchainer.

- Il y a du gâteau dans le frigo, vous voulez y gouter ? Demanda ensuite Nikki aux enfants.
- Cela dépend, c'est toi qui l'a préparé ?

Cele faisait à peine dix minutes qu'il était là qu'il commençait déjà à se moquer d'elle. Elle tenta de ne pas prendre personnellement le sous-entendu sur ses talents culinaires médiocres tandis que Charlie était déjà en train de rire de cette blague. L'été s'annonçait long se mit à songer Nikki en suivant les enfants entrant dans la maison et en refermant la porte derrière eux.

*

- Vous ignoriez vraiment que je devenais votre assistante ?
- Je te l'ai déjà dit, je n'en savais rien, s'écria Akira.

L'avion volait depuis une demi-heure et le couple ne s'était rien dit depuis leur embarquement, tout les deux surpris de se retrouver ainsi. Akira avait beau répété qu'il n'y était pour rien pour cette promotion, la jeune femme avait dû mal à le croire. Pourtant, en voyant la façon dont il se défendait, elle finit par lui donner raison.

- Si j'avais su, continua-t-il, crois-moi, j'aurais exigé qu'on trouve quelqu'un d'autre.
- Pourquoi ? S'offusqua son assistante.
- Tu oses me poser la question après le sketch que tu m'as fait au restaurant ? Tu ne manques pas d'air. La dernière fois, tu semblais me fuir comme la peste. Je peux savoir ce qui t'a fait changer d'avis soudainement ? Franchement, vous ne savez pas ce que vous voulez, vous les femmes.
- Non mais vous vous entendez ?
- Excuses-moi mais tu es difficile à suivre. Tu refuses de m'adresser la parole et un mois plus tard, tu acceptes ce boulot.  Celui en droit d'être surpris, c'est moi, tu es bien la dernière personne que j'attendais à voir ici. Enfin, si le staff t'a choisi c'est que tu es celle qui convenait le mieux. 

Il n'avait pas tord. Il faut dire qu'elle était en contradiction avec ses dires. Depuis leurs retrouvailles, elle faisait tout pour le tenir éloigner alors pourquoi accepter de travailler avec lui ? En réalité, elle même ne le savait pas vraiment.

Akira était déconcerté mais heureux. Les années avaient passé et il avait eu de multiples liaisons mais jamais très sérieuses. Nobuko restait importante pour lui même si leur histoire était finie depuis déjà longtemps. Le jeune homme regrettait de ne pas s'être battu davantage pour empêcher la jeune femme de s'éloigner de lui. Le couple ne s'était pas quitter fâché ou en mauvais terme. Pourtant, il y avait un goût d'inachevé dans leur relation.

Il savait qu'il serait difficile de renouer facilement. Ils avaient tout les deux vieillis et pris des chemins différents. Le couple n'avait aujourd'hui plus grand chose en commun. Le garçon espéra cependant que ce voyage aux Etats-Unis, pays de leur rencontre, aiderait à recoller les morceaux.

- Pourquoi ce changement ?
- J'ai mes raisons, lui répondit-elle sans donner plus d'explications.
- J'aimerais bien les connaître.
- Et moi les garder pour moi !

Le garçon réalisa que son ex petite amie n'était pas d'humeur à faire ami-ami. Il changea de stratégie en entendant le ton rude de la jeune femme. Elle n'était pas décidé à retrouver leur ancienne intimité de sitôt.

- Très bien, très bien. Je ne mêle plus de ta vie privée. Mais une seule chose Nobuko, arrêtes de me vouvoyer.
- Mais vous êtes mon patron.
- Peut-être mais il est inutile d'être si formel. C'est agaçant cette distance que tu cherches à créer.
- Je ne cherche rien, murmura la jeune femme.
- Nous allons devoir travailler ensemble. En acceptant ce poste, tu as choisi de suivre mes règles. Donc, tu m'appelles Akira et tu me tutoies.
- Mais...
- Si je t'entends encore m’appeler Okayasu-sama, je te vire !

Il prononça cette phrase sur un ton froid qui effraya légèrement Nobuko. Elle finit par opiner de la tête, résignée. Elle n'avait pas le choix. Elle se retourna vers le hublot se demandant dans quelle galère elle s'était embarquée Elle n'avait pas prévu qu'Akira se montre si directif, il était bien plus sûr de lui qu'à l'époque du lycée.

*

Près de treize heures de vol plus tard, Akira et Nobuko atterrirent à New York. Après avoir passer la douane et récupérer leurs bagages, le couple prit un taxi pour se rendre à leur hôtel. Nobuko ne s'étonna pas vraiment du lieu, elle s'attendait à un bel endroit mais ne pensait qu'ils logeraient dans un hôtel si luxueux. Elle était si fatiguée par ce voyage et elle espérait rapidement récupérer sa clé pour pouvoir se faire couler un bon bain moussant bien chaud. 

 En tant qu'assistante, c'est Nobuko qui se rendit à la réception tandis qu'Akira s'installa dans l'un des fauteuils confortables du hall. Au bout de quelques minutes, une fois que Nobuko eut terminé la paperasse administrative, l'employée lui donna deux clés magnétiques. Elle s'empressa de faire remarquer une erreur.

- Excusez-moi, vous avez donné deux fois la même clé. Je pourrais avoir la clé de ma chambre, s'il vous.
- Ce n'est pas une erreur. Il y en a une clé pour vous et une autre pour Monsieur Okayasu.
- Comment cela ? La réservation n'est pas pour deux chambres ?
- Non, la réservation concerne une suite spécial jeunes mariés.
- Jeunes mariés, répéta en s'étranglant la jeune femme.
- Un souci ?
- Nous sommes là pour affaires, nous ne sommes pas un couple. Et encore moins en lune de miel.
- Je vous prie de m'excuser, il y a dû avoir un souci lors de la réservation. Je vous change de chambre immédiatement.
- C'est possible ?
- Bien sûr, je regarde quelles chambres sont disponibles. Je vous prie de nous excuser pour cette malheureuse erreur.

L'employée fit une recherche sur son ordinateur et Nobuko espéra qu'elle lui trouverait rapidement une autre chose. Travailler avec Akira était une chose, partager une chambre d’hôtel en était une autre.

Ce dernier qui devait trouver le temps long, finit par la rejoindre pour savoir pourquoi il ne pouvait pas encore profiter de sa chambre.

- Bon alors, qu'est ce qui prend autant de temps ? Se plaignit-il. Il y a un problème ?
- Un gros, on nous a réservé la suite nuptiale ! Mademoiselle essaie de régler le problème.
- Je suis vraiment désolée mais toutes nos chambres sont actuellement occupées, informa soudain la réceptionniste. Il y a actuellement un congres médical et nos chambres seront complètes durant les 3 jours à venir.
- Pardon ? Mais ce n'est pas possible, s'inquiéta Nobuko.
- Il nous reste une suite Bussiness Première, il y a deux lits mais...
- Nous prenons celle-ci, coupa Nobuko.

Akira ne chercha pas à la contredire. Il se fichait de savoir dans quelle chambre il dormirait ce soir. Tout ce qu'il voulait s'était poser ses valises au plus vite, il avait un tas de choses à faire. 

Quelques minutes plus tard, un groom les invita à le suivre. Akira et Nobuko s’engouffrèrent dans l'ascenseur sans se douter où ils mettaient les pieds.

*

Une heures plus tard, Nobuko regrettait déjà ce voyage. Elle sortit de son bain et malgré toutes les huiles essentielles qu'elle avait pu y mettre et toutes les bougies qu'elle avait allumées pour créer une ambiance détente, elle était encore plus tendue qu'à son arrivée.

Vêtue du peignoir de l’hôtel, elle ouvrit la porte de la salle de bains, passant la tête vérifiant que la voie était libre. Soulagée de constaté un silence, elle se rendit dans la chambre et s'écroula sur son lit.

Elle souffla en voyant le lit inoccupé qui était juste à côté du sien. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle allait devoir partager cette chambre avec Akira. A ce moment précis, elle regrettait de ne pas avoir laisser la réceptionniste terminer sa phrase. Elle n'aurait pas eu la mauvaise surprise de découvrir que cette suite contenait bien deux lits mais dans la même chambre. Elle aurait alors appris que la seconde pièce de cette luxueuse suite  était dans la formule Bussiness, transformée en bureau.

Nobuko qui se faisait peu à peu à l'idée de se retrouver près d'Akira n'était pas encore prête à dormir dans la même pièce que lui. Elle tenta d'oublier ce détail en s'installant dans le grand salon. Elle pris place dans un confortable fauteuil et alluma la télévision. Elle eut bien dû mal à suivre un programme. Il était à peine trois heures de l'après-midi mais la jeune femme tombait de sommeil. Il faut dire qu'à Tokyo, c'était la nuit et elle avait bien du mal à faire face à se décalage horaire. Elle finit par s'endormir devant la télévision sans vraiment sans rendre compte.

La nuit était tombée sur New York lorsqu'elle reprit conscience. Elle s'étonna de se trouver dans son lit, elle n'avait en effet pas souvenir de s'être couchée, surtout qu'elle était vêtue de son peignoir. Ce n'était pas son habitude de dormir dans cette tenue. Elle se retourna vers le lit d'Akira qui était vide. Cependant, elle remarqua que certaines de ses affaires avaient été déplacés, signe qu'il était repassé dans la suite. Etait-ce lui qui l'avait installé dans son lit ?

Elle se leva et fit le tour de la suite. Il n'y avait personne. Elle regarda la pendule et s'aperçu qu'il était presque dix heures. Elle n'avait aucune envie de sortir à une heure pareille mais elle mourrait de faim, elle n'avait rien avaler depuis le déjeuner dans l'avion. Elle se saisit du téléphone et appela donc le room-service pour qu'on lui apporte de quoi diner.

En attendant son repas, elle alluma la radio. Au bout d'un moment, elle finit par tomber sur ce qu'elle cherchait, l'émission de Miss Love. Elle se rendit à la fenêtre et contempla la magnifique vue sur la ville qui s'offrait à elle. Elle avait dû mal à croire qu'elle était bel et bien à New York, cette ville qu'elle cherchait à fuir malgré elle depuis des années.

Elle était encore plus perdue et stressée. Etait-ce parce qu'elle était dans cette ville ou parce qu'elle y était avec Akira ? Et pourquoi lorsqu'elle s'était réveillée, la première chose qui lui soit venu en tête fut le garçon ? Avait-elle vraiment tirer un trait définitif sur leur histoire comme elle ne cessait de se répéter à elle-même ou bien essayait-elle seulement de s'en convaincre ? Tant de questions sans réponses claires se bousculaient. Finalement, elle sortit de ses pensées que lorsque l'animatrice radio reprit soudain la parole après la diffusion d'une chanson.

- Je suis Miss Love et nous sommes ensemble jusqu'à minuit. Le numéro pour nous joindre n'a toujours pas changé c'est le...

Nobuko eut soudain l'envie irrépressible de composer ce numéro. Pour une raison qui lui était inconnue, il lui sembla que cette femme dont elle ne connaissait que la voix pourrait l'aider. Et si cette femme avait la réponse à ces questions ? 

*

Pendant ce temps-là, Akira était à quelques kilomètres de là et se posait beaucoup moins de questions que son ex petite amie. Pour le moment, une autre fille occupait son esprit et même son corps. Malgré la fatigue du voyage, il avait tenu à venir la voir dès son arrivée en ville. 

La musique s'arrêta et soudain et Akira à bout de souffle, s'écroula sur le divan du salon. Il était complètement épuisé et n'arrivait pas à suivre cette jolie poupée blonde qui avait apparemment encore beaucoup d'énergie à revendre.

- J'abandonne, tu as gagné ! Capitula le jeune asiatique.
- Quoi déjà ?

Akira ne pouvait plus suivre, il avait besoin d'une pause. Apparemment quelqu'un le connaissait très bien car une bière bien fraiche apparut soudain devant ses yeux. Il leva la tête et aperçut Nikki qui lui souriait en lui offrant cette boisson. Elle prit ensuite place à ses côtés sur le canapé.

- Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée. Charlotte est imbattable à ce jeu.

Nikki et Akira regardèrent cette petite fille de 6 ans qui venait d'exploser les scores dans ce jeu vidéo de danse. Le score d'Akira semblait ridicule comparé au sien. 

- Charlie, va te changer maintenant. Ben va vous emmener Dean et toi manger une glace.
- Mais je veux rester avec Akira, s'exclama la petite fille en boudant. On a pas encore essayé le nouveau jeu qu'il a ramené.
- T'inquiètes ma puce, je suis dans le coin pour quelques jours. Je reviendrais et crois-moi, cette fois-ci c'est moi gagnera.
- N'en sois pas si sûre ! Annonça la gamine, sûre d'elle, avant de courir en direction de sa chambre.
- C'est bien la fille de sa mère, dit alors Akira.
- Je ne sais pas comment interpréter cette remarque, fit Nikki.
- C'est un compliment, rassura aussitôt le garçon. J'ai toujours admiré ta détermination et apparemment, Charlotte a hérité de cela.
- Merci. Je dois avouer que ça me remonte un peu le moral d'entendre ça.
- Tu as des soucis ? Un problème avec Ben ?
- Non, plutôt avec Dean. Il est arrivé ce matin et déjà, je suis à bout. L'été va être long... souffla la jeune femme.
- Et bien, ça promet.
- En tout cas je suis ravie de te revoir, continua Nikki avant de se caler contre Akira.

Akira passa son bras autour de Nikki. A les voir ainsi, on aurait pu croire qu'il soit un couple. Leur relation n'avait pourtant rien d'amoureuse. Ils étaient justes les meilleurs amis du monde, ils entretenaient des liens presque fraternels. Nikki, c'était un peu la sœur qu'il n'avait jamais eu. Il avait toujours tout fait pour la protéger.

Akira n'était pas du genre à s'épancher facilement. Même s'il affichait une attitude assurée, il était difficile de le percer à jour.  Il ne se confiait très peu et il était difficile de connaître ses véritables pensées. Il ne montrait pas ses sentiments facilement. En réalité deux femmes uniquement avait réussi à briser la forteresse qui entourait son cœur : Nikki et Nobuko. Mais aujourd'hui, une seule pouvait se vanter d'y avoir encore accès.

- Nikki, tu crois au destin ?
- Pourquoi tu me poses cette question ?
- Tu crois que notre destin est tout tracé ? Est-ce tu penses que peu importe les chemins que tu empruntes, ton destin finit toujours par te mener là où tu devais aller ?
- C'est quoi cette question existentielle ? Tu es sûr que tout va bien ?

La jeune femme passa la main sur le front de son ami pour gentiment se moquer de lui. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu aussi sérieux et arrêta de sourire pour répondre honnêtement à la question.

- Je ne crois pas au destin, déclara-t-elle.
- J'aurais penser le contraire venant de toi.
- Si tu penses que ton destin est tout tracé, alors ça signifie que tu n'es pas maitre de ta propre vie. Pour moi, ce sont nos choix de vie qui détermine notre existence, pas une force mystique.
- Je vois.
- Mais pourquoi tu penses à ça ? Il s'est passé quelque chose ?
- Oui et non... Je t'en reparlerais en temps voulu.
- OK... 

Akira se montrait bien mystérieux tout à coup et Nikki était intriguée. Il ne semblait pas décider à lui confier ce qui le tracassait et elle ne chercha pas à le harceler de questions. Elle savait pertinemment que cette technique était inefficace pour lui faire avouer ce qu'il cachait. Elle n'avait aucun doute, il finirait par lui parler.

De toute façon, pour venir si soudainement la voir, c'est que quelque chose s'était passé. Il ne manquait pas une occasion de venir lui rendre visite lorsqu'il passait à New York mais généralement, il prévenait la veille. Il était venu à l'improviste, c'est une chose qu'il ne faisait jamais. Il était bien plus chambouler qu'il ne voulait bien l'avouer. Nikki pouvait lire en Akira, elle savait interpréter le moindre non dit ou demi-mot. Elle se demanda cependant ce qui avait pu se passer pour qu'il soit si troublé. Elle espéra que ce ne soit pas trop grave et qu'il aurait assez confiance en elle pour pouvoir lui en parler bientôt.

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