Chapitre 9 Comment connais-tu Lindsay ?

Chapitre 9 Comment connais-tu Lindsay ?

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Adena avait séché la dernière heure de cours. Officiellement, elle ne se sentait pas bien et était partie à l'infirmerie. En réalité, elle avait discrètement quitté l'établissement. Elle avait tout juste eu le temps de se rendre à Broklyn, plus précisément à la sortie d'une école primaire.

Après avoir passé le week-end à essayer de joindre Carlos sur son portable, sans succès, elle avait décidé d'aller mettre au clair ce malentendu. Cependant, lorsqu'elle arriva à son appartement, personne ne lui répondit. Elle fit d'ailleurs tellement de bruit qu'un voisin sortit sur le palier pour lui demander d'arrêter de crier. Visiblement son petit ami n'était pas là, en tout cas, c'était ce que se disait la jeune fille. Elle préféra se dire qu'il était probablement occupé à travailler et qu'il ne pouvait pas prendre ses appels plutôt que de penser qu'il était chez lui, l'entendant lui demander d'ouvrir cette fichue porte mais qu'il l'ignorait.

Elle était donc passé chercher Max, le neveu de Carlos après l'école. Le garçon de huit ans fut tout heureux de voir qu'Adena était là. Il accourut vers elle, bousculant comme d'habitude tout ce qui était sur son passage.

*

Lindsay ne s'approchait jamais lorsqu'Akira était près de Nobuko. Cette dernière avait donc passé toute la journée avec lui. Elle ne l'avait pas lâché d'une semelle. Elle redoutait de se retrouver seule et tomber sur Lindsay et sa bande. Après les menaces reçues ce week-end, elle envisageait le pire. Toute la journée, elle avait eu la curieuse impression que Lindsay était toujours derrière elle, lui lançant des regards qui en disait longs et souriant d'une manière démoniaque. La paranoïa s'emparait de Nobuko.

Malheureusement, Akira ne pouvait pas l'accompagner partout. Après les cours, Nobuko quitta rapidement la classe, vérifiant qu'elle n'était pas suivie. Rassurée de voir que Lindsay était occupée à discuter avec ses amies, elle se rendit aux toilettes des filles.

Lorsqu'elle sortit de la cabine, elle comprit que ce qu'elle redoutait le plus était sur le point d'arriver. Lindsay lui bloquait le passage.

- J'ai la curieuse impression que tu m'évites. Au fait, tu as reçu mon petit cadeau ? A voir ta tête, je suppose que oui.

- Je peux savoir pourquoi tu t'amuses à me faire ça ?

- Tu viens justement de le dire, ça m'amuse !

- Arrêtes ça tout de suite ou…

- Ou quoi ? Tu vas aller le dire ? Se moqua Lindsay.

Nobuko poussa Lindsay et se rendit au lavabo. Elle se lava les mains, essayant d’ignorer la présence de Lindsay. Depuis le temps qu'elle fréquentait Liberty, Nobuko avait appris une chose : il valait parfois mieux s'écraser de temps en temps pour éviter les problèmes. Elle ne voulait pas finir comme la poupée qu'elle avait reçue. Lindsay semblait très sûre d'elle, elle avait probablement un plan pour la détruire. Nobuko ne voulait pas la laisser faire. Elle se tut mais à l'intérieur d'elle, elle hurlait contre cette ignoble lycéenne.

- C'est ça, ignores moi, si ça te fais plaisir. Je te dis juste une chose, je ne te laisserais pas tranquille tant que je n'aurais pas obtenu ce que je veux.

Sur ces mots, elle quitta les toilettes. Nobuko ne put s'empêcher de répliquer.

- Eh ! Ta cheville a l'air de s'être remise, pour quelqu'un qui était soit disant si mal au point. Si tu veux jouer les pauvres victimes, n'oublies pas tes accessoires !

Nobuko lui indiqua les béquilles posées un peu plus loin. Cette remarque mis en colère Lindsay. Décidée à lui montrer qu'elle n'appréciait pas son humour, elle prit une béquille et s'en servit pour frapper Nobuko aux jambes. Alors que la jeune asiatique était à terre, elle s'apprêtait à lui donner un second coup lorsque Nikki apparut comme par magie et arrêta la béquille juste à quelque centimètre de la tête de Nobuko.

- Je peux savoir ce que tu fais ? S'écria Nikki.

- C'est entre Nobuko et moi. Mêles toi de tes affaires !

- Je le sais bien mais si je te laisse faire, c'est moi qui risque d'avoir des ennuis.

Les deux jeunes filles se regardèrent quelques instants en silence puis finalement Lindsay abandonna. Elle reprit ses béquilles et sortit des toilettes, reprenant son rôle de pauvre petite victime. Nikki se retourna alors vers Nobuko et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Devant un tel geste, la jeune fille hésita puis finalement, accepta son aide.

- Merci, commença la jeune asiatique. Je n'aurais jamais cru pouvoir te dire ça un jour.

- Lindsay est très dangereuse, tu ferais mieux de prendre ces menaces au sérieux.

- Pourquoi ? Ne me dis pas que ce que l'on raconte sur elle, c'est vrai.

- Qu'est ce qu'on t'a dit au juste ?

- Et bien, il paraît qu'elle a poussé plusieurs filles au suicide. Enfin, comment on peut pousser quelqu'un à se suicider ? C'est hallucinant.

- Tu sais, ça ne l'est pas tant que ça. Lindsay arrive très rapidement à t'isoler et à jouer avec tes nerfs. Au bout d'un moment, tu peux penser que le suicide est la seule solution, expliqua la lycéenne blonde.

- Comment ça se fait que tu la connaisses si bien les méthodes de cette fille ?

Nikki n'avait vraiment envie d'aborder davantage le sujet. Elle préféra alors faire mine de ne pas entendre la question et prit la direction de la sortie.

- Je dois y aller, Charlie va m'attendre.

- Eh attends une minute ! S'écria Nobuko. Comment connais-tu Lindsay ?

- A demain !

Nikki ignora de nouveau la question. Elle fit un signe de la main puis sortit de la pièce. Nobuko la regarda partir, se demandant ce qu'elle lui cachait. Il ne faisait aucun doute qu'il avait quelque chose de louche. Comment Nikki connaissait Lindsay ? Était-ce une de ses amies ? Dans ce cas-là, pourquoi lui avoir conseillé de se méfier d'elle ? Le regard de Nikki s'était brusquement assombri lorsqu'elle lui avait raconté de quoi était capable Lindsay mais pourquoi ? Nikki avait-elle quelque chose à se reprocher dans cette histoire de persécutions menant aux suicides ?

*

Adena avait trouvé la technique imparable pour faire parler Max : la glace. Elle lui avait payé une énorme glace à la vanille et au chocolat. Entre deux bouchées, elle le bombardait de questions. Trop occupé à dévorer ce dessert, le petit garçon répondit sans se demander pourquoi Adena jouait autant les curieuses.

- Carlos va bien ?

- Oui, très bien mais il est est bizarre depuis quelques jours.

- Bizarre comment ?

- Triste, je ne sais pas moi ! Je n'ai que 8 ans ! Tous les adultes sont bizarres ! S'exclama le petit garçon.

- Il a dit quelque chose sur moi ?

- Pas vraiment.

-Tu pourrais être un peu explicite ?

- Expli quoi ?

- Tu pourrais donner un peu plus de détails, expliqua Adena. Qu'est ce qu'il a dit exactement ?

- En fait, à chaque fois que je demande pourquoi tu n'est pas là, il s'énerve. Et il n'arrête pas de répéter qu'il s'est fait avoir, qu'il pensait que tu n'étais pas comme ça.

*

Lorsqu'Akira rentra chez lui, il eut la surprise de voir Yankumi qui l'attendait. Sa gouvernante, celle qu'il considérait comme sa propre mère, semblait effondrée. Akira s'en aperçut immédiatement.

- Qu'est ce qui ne va pas Yankumi ?

- C'est Claudia-san...

- Qu'est ce qu'elle t'a fait ? Je ne laisserais personne te manquer de respect et encore moins une blonde dans son genre !

Claudia, la belle-mère d'Akira depuis peu, avait probablement compris que l'on parlait d'elle. Elle ne pouvait guère se tromper, ces derniers temps, à chaque fois qu'Akira grognait, c'était contre elle. Il ne pouvait pas la supporter.

- On parle de moi ?

- Qu'est ce vous avez encore fait ?

- Bonjour quand même ! Akira, ta mère ne t'a jamais appris la politesse !

A croire qu'elle cherchait le conflit. Akira fit un pas en avant, près à la frapper. Yankumi l'empêcha d'aller plus loin.

- Akira, ça ne servirait à rien.

- Je le sais mais ça me ferait un bien fou !

Finalement, Akira se calma un peu, Claudia sourit, contente de son petit effet. Cette femme qui au première abord semblait angélique se révélait être un vrai petit démon, surtout avec son beau-fils. Le téléphona se mit alors à sonner, elle alla répondre.

- Je déteste cette femme ! S'écria le jeune homme. Elle n'a aucun respect pour moi et encore moins pour le souvenir de ma mère.

- Aujourd'hui, elle s'est encore pris d'une folie de décoration. Elle m'a demandé de retirer toutes les photos de ta mère.

- Quoi ? J'espère que tu ne l'a pas laisser faire.

- Elle a menacé de me renvoyer si je ne le faisais pas. Je n'ai pas eu le choix, expliqua la gouvernante.

- Cette fois, elle a poussé le bouchon trop loin. Elle peut refaire les peintures, changer les meubles mais il est hors de question de retirer les photos de...

- Excuses moi mais cette femme, l'interrompit Claudia, je ne la connais même pas. Pourquoi je voudrais avoir des photos d'elle dans mon salon.

Akira resta sans voix en entendant cette remarque. Claudia était réellement sans coeur ou cherchait-elle seulement à l'énerver davantage ? Une nouvelle fois, il faillit bondir sur sa belle-mère mais la voix de la sagesse, celle de Yankumi l'en dissuada. Il préféra ne plus rien dire et partit dans sa chambre, claquant la porte avec grand bruit pour montrer son mécontentement.

*

Adena raccompagna ensuite Max chez lui, elle l'avait mis en retard et ne voulait pas qu'il se fasse disputer à cause d'elle. Malheureusement, à peine avait-elle sonné que la porte s'ouvrit à la volée. La mère de Max, une jeune femme d'une trentaine d'année, de type hispanique lui hurla au visage avant même qu'elle ne puisse dire quelque chose.

- Vous ! Je me doutais bien que cela ne pouvait être que vous ! Après mon frère, vous vous en prenez maintenant à mon fils ! Allez vous-en, la visite au zoo des pauvres est terminée.

- Excusez-moi, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Je ramène juste Max, je l'ai emmené manger une glace et je n'ai pas vu le temps passé.

- Maman, ne t'énerves pas comme ça, ajouta Max. Adena est super sympa, elle m'a acheté une méga glace au choco....

- Toi tu rentres tout de suite et tu fais tes devoirs ! Tu as vu l'heure, je commençais à m'inquiéter.

Max entra en faisant rapide au revoir de la main à Adena. Cependant, en voyant que sa mère n'aimait pas cela, il s'arrêta net et courut dans sa chambre. La mère de Max n'en avait pas fini avec Adena et continua à lui dire ce qu'elle avait sur le coeur sur le palier de la porte.

- Vous vous prenez pour qui pour enlever mon fils de cette manière ?

- Je ne l'ai pas enlevé, n’exagérez pas, répondit Adena.

- C'est vrai, vous avez l'air de reformuler les choses vous ! Comme pour mon frère ! C'est tellement plus glamour de raconter qu'il est médecin.

- Je n'ai pas dit ça ! Enfin... C'est un malentendu.

- Je m'en fiches, répliqua la trentenaire. De toute façon, Carlos ne veut plus vous voir.

- Ce n'est pas ce que me disait Max tout à l'heure.

- Vraiment ?

- Ecoutez, je vois bien que pour vous, je suis coupable, que tout est de ma faute. Je n'ai pas envie de vous faire perdre votre temps, je ne suis pas idiote, je sais que vous m'avez déjà juger et j'aurais beau vous dire n'importe quoi, pour vous, je ne serais toujours qu'une petite fille de riche qui s'amuse avec votre frère. Vous avez le droit de penser ça, même si c'est entièrement faux. Je vous demanderais juste une petite chose.

- Quoi donc ?

- Juste de remettre cette lettre à Carlos.

Adena sortit une lettre de sa poche et la donna à la soeur de Carlos qui ne savait pas trop quoi en faire. Finalement, elle accepta. Elle pouvait bien jouer les messagères. En voyant le regard d'Adena, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle ne pouvait pas être si horrible que ça, qu'elle avait tout de même des sentiments pour Carlos.

*

Le lendemain matin, alors qu’il était encore très tôt, Adena était déjà réveillée. Il aurait plutôt fallut dire qu’elle ne dormait pas encore. Elle avait passer la nuit à attendre que Carlos lui téléphone. Elle finissait par croire qu’il avait lu sa lettre mais qu’il se moquait de ses excuses.

Soudain, lorsque son téléphone se mit à sonner, Adena se demanda si elle ne rêvait pas. Cela faisait des heures qu’elle fixait cet appareil resté silencieux. Lentement, elle se pencha sur son téléphone et recula brutalement lorsqu’elle eut confirmation. C’était bien Carlos qui appelait. Elle laissa encore sonner. Etait-ce bon signe ? Carlos avait-il accepté ses excuses ? A moins qu’il voulait simplement mettre un terme définitif à leur relation ? Toutes ces questions sans réponses se bousculèrent dans l’esprit d’Adena.

Finalement, à force d’hésitation, la sonnerie s’éteignit. La jeune fille s’en voulait, elle avait peut-être laissé la chance de s’expliquer. Elle resta figée quelques secondes, encore sous le choc de cet appel. Puis soudain, une nouvelle sonnerie se fit entendre dans la chambre. Adena saisit son téléphone, on lui avait laissé un message sur le répondeur. Elle respira profondément puis écouta, concentrée, la boite vocale. Elle voulait être sûre d’avoir bien entendue.

Elle l’écouta une seconde fois puis une troisième fois avant de se mettre crier et sauter hors de son lit. Elle mis en route son Ipod et bientôt la musique résonna à tue-tête dans sa chambre.

Adena dansait comme une folle lorsque sa soeur débarqua à peine une minute plus tard. Les cheveux en bataille et le pyjama chiffonné, Rony venait d’être tirer de son sommeil et ne semblait pas ravie.

- Mais tu as vu l’heure ? T’as perdue la tête ou quoi ? Qu’est ce qui te prends ?

- Rien, une belle journée vient de commencer. Il faut en profiter !

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