Chapitre 7 Tu as pris quelque chose qui m'appartenait....

Chapitre 7 Tu as pris quelque chose qui m'appartenait, je compte bien le récupérer.

 L'appartement était désert, toutes les lumières étaient éteintes. Masaki était probablement sortie dîner dehors. Nobuko passa le pas de la porte et se laissa tomber par terre. Elle se mit à pleurer.

La fin de semaine avait été terrible. Elle pensait avoir déjà vécu le pire avec Adena et Nikki mais Lindsay se montrait encore plus horrible. Non contente de faire croire à qui voulait l'entendre que Nobuko l'avait délibérément poussée pour la blesser, elle mettait un point d'honneur à jouer la pauvre victime dans les couloirs du lycée.

Cela faisait déjà trois jours que Nobuko devait faire semblant de ne pas être toucher par les messes basses et autres ricanements sur son passage. La jeune fille pensait qu'en ne répondant pas aux diverses attaques de Lindsay, cette dernière laisserait tomber. Ce n'était pas vraiment une bonne stratégie, Lindsay se montrait vraiment tenace. Elle ne manquait pas une occasion pour la ridiculiser devant ses amies, que ce soit sur sa tenue ou sur n'importe quoi d'autres.

Mais aujourd'hui, sa nouvelle ennemie avait monté d'un échelon dans la méchanceté. Nobuko se demanda combien de temps elle allé pouvoir supporter tout ça.

*

La sonnerie retentit enfin. Nobuko rassembla ses affaires puis les fourra dans son sac. Akira, assis non loin la rejoignit.

- On rentre ensemble ? Proposa-t-il.

- Je dois d'abord passer au secrétariat. Des cours à récupérer pour Sarah.

Le couple pris la direction de la porte comme tout les élèves lorsque Charlie se planta devant eux, leur bloquant le passage. Il semblait décider à ne pas laisser partir Nobuko aussi facilement.

- Nobuko, j'aimerais te parler un instant.

- Je suis plutôt pressée.

- S'il te plaît ! Je voudrais te parler de Sarah.

- Tiens donc ! Tu te souviens enfin de ta meilleure amie, il était temps !

- Je sais. Je peux te voir une minute... toute seule ?

Nobuko aurait voulu trouver une excuse pour refuser mais Akira fut plus rapide. Elle se retrouva au pied du mur.

- Je vais vous laisser. Je t'appelle ce soir !

Il embrassa rapidement sa petite amie avant de quitter la salle de cours. Bientôt, Charlie se retrouva seul face à Nobuko tandis que la salle de classe se vidait de ses occupants. La jeune asiatique se serait bien passée de cette mise au point. Depuis le départ de Sarah, elle évitait celui qui avait été l’un de ses premiers copains à son arrivée à Liberty High.

- Nikki n'est pas avec toi, c'est rare !

- Je lui est demandé de partir. Je voulais te parler et je sais que tu n'aurais pas voulu m'adresser la parole si elle avait été là.

- Ce n'est pas faux, admit Nobuko. Bon, que voulais-tu me dire exactement ? J'ai un tas de choses à faire moi !

- Je voulais savoir, comment va Sarah ?

- Tu t'inquiètes vraiment ou c'est juste par politesse que tu me demandes ça ?

- Tu me prends pour quelle genre de personne ? Tu penses que son départ ne pas affecté ?

- Je pensais que tu t'en fichais, en effet.

- Bien sûr que non ! Répliqua Charlie. Sarah est ma meilleure amie, la voir souffrir et partir à cause de moi, bien sûr que ça me touche.

- C'est pas l'impression que j'avais en te voyant avec Nikki.

- J'aurais dû faire quoi ? Lui courir après ? La supplier de rester ?

- Tu aurais pu faire quelque chose au lieu de la laisser tomber comme une vieille chaussette.

- Je ne l'ai pas laisser tomber. J'ai juste... choisi Nikki. Sarah, je l'aime beaucoup mais elle restera juste une amie. Je la considère comme ma petite soeur. Je pensais que c'était la même chose pour elle.

- Tu t'es trompé. Votre relation était bien plus importante à ses yeux.

Charlie semblait vraiment triste. Nobuko réalisa soudain qu'il n'avait probablement pas fait tout ça dans le but de nuire, de faire du mal à Sarah. Il avait fait l'effort de venir la voir, pour essayer de se justifier, c'était déjà une preuve de sa bonne foi.

- Je peux te poser une question ? Demanda la lycéenne.

- Laquelle ?

- Pourquoi avoir choisi Nikki ?

- Nikki est le choix qui s'est imposé à moi à ce moment là. Et si je devais de nouveau choisir, ce serait encore Nikki, répondit son ami.

- Mais qu'est ce qu'elle a de si spécial cette fille ? Elle est cruelle et...

- Nikki n'est pas ce qu'elle paraît être. Si tu prenais le temps de la connaître, tu t'apercevoir qu'elle est bien plus sensible qu'il n'y paraît.

- Sensible ? C'est un adjectif que j'ai du mal à lui associer.

- Nobuko, tu ne devrais pas juger les gens si vite. Tu te permets de juger sans connaître.

- C'est juste que... je n'ai pas confiance en Nikki.

- Je veux pas jouer la rabat-joie mais ton petit copain n'a pas toujours été le petit ange que tu connais.

- Je peux savoir ce que tu insinues par là ? Demanda Nobuko.

- Juste que les gens peuvent changer et tu devrais accorder une chance à Nikki, expliqua Charlie. Il n'y pas si longtemps, ton petit copain n'était pas vraiment du genre fréquentable. Lorsqu'il était ami avec Jake, il n'a pas fait que des choses sympa.

- Akira a changé.

- C'est vrai. Nikki aussi, pourquoi tu n'arrives pas à le comprendre ?

*

Au même moment, Nikki sortit en trombe de la salle de cours. Elle ne voulait pas rester une seconde plus dans cette pièce. Elle regrettait d'avoir choisi ce cours d'économie facultatif. Certes, ça permettait de gagner quelques points assez facilement pour l'examen final mais c'était d'un ennui mortel. Heureusement, cette sonnerie était également le signal du début du week-end, ce qui était bien plus intéressant.

La jeune lycéenne blonde se dirigea vers la sortie sans attendre Charlie. Il voulait parler à Nobuko et il valait mieux qu’elle ne soit pas dans les parages à ce moment là. Arrivée près de l'entrée, elle remarque un jeune homme brun, pas très grand qui semblait attendre quelqu'un. Nikki s'approcha et le reconnut rapidement, il s'agissait de Carlos.

- Salut, tu es Carlos, c'est ça ?

- Oui mais on se connaît ? Fit l'inconnu.

- Non mais Adena m'a parler de toi et surtout, elle n'a pas arrêter de me montrer ta photo.

- Vraiment ?

- Enfin, elle me l'a montré assez souvent pour que je te reconnaisse.

- Je vois.

- Elle a fini les cours il y a déjà une heure, tu sais.

- Je sais. Elle est restée un peu pour préparer son émission de radio de la semaine prochaine.

- Alors elle doit être dans le studio. Tu n'as qu'à aller la rejoindre. Tu prends ce couloir, tu tournes à gauche, c'est la première porte. Tu peux pas la louper.

- Merci... Nikki, c'est ça ?

- Comment tu as deviné ?

- Adena parle beaucoup de toi, elle t'apprécie beaucoup, lui apprit Carlos. Elle dit toujours que tu es la seule à être rester près d'elle lorsque son ex a décidé de ruiner sa vie au lycée.

- C'est ma meilleure amie tu sais, je n'allais pas l'abandonner à un moment si difficile. Confidence pour confidence, je pense que la raison qui l'a fait remonter la pente, c'est toi. Depuis qu'elle te fréquente, je trouve qu'elle est beaucoup plus joyeuse.

- Je te remercie.

- Et puis, sortir avec un étudiant en médecine, c'est tellement plus glamour que de sortir avec un lycéen. Adena est vraiment chanceuse.

- Etudiant en médecine ? Adena t'a dit que je faisais médecine ?

- Ce n'est pas le cas ?

Carlos resta un moment sans voix. Il ne savait plus quoi dire. Il était trop choqué d'apprendre qu'Adena le présentait pour ce qu'il n'était pas. Avait-elle honte de lui pour enjoliver les choses ? D'ailleurs, elle avait plus qu'enjoliver son parcours scolaire. Carlos ne faisait pas d'études de médecine, il ne fréquentait même pas une université. Il aurait d'ailleurs bien voulu faire des études supérieures mais il avait dû se contenter d'un travail de serveur. Après le lycée, il avait dû se résigner à travailler en comprenant qu'il ne pourrait jamais aller à la fac à moins de s'endetter jusqu'à sa retraite.

- Médecine, ça doit être super compliqué, non ? Moi je ne pourrais jamais faire ça, beaucoup trop compliqué...

Nikki ne semblait pas se rendre compte du malaise et continua à parler. Brusquement, Carlos se retourna et quitta le lycée. Nikki le regarda partir sans comprendre. Elle avait dit ou fait quelque chose ?

- Eh ! Tu ne voulais pas voir Adena ? L'interpella Nikki.

*

Nobuko sortait du secrétariat. Elle avait récupérer quelques notes laissées par des professeurs pour Sarah. Ce n'était pas vraiment la procédure habituelle mais Sarah était une élève très appréciée. Les professeurs pensaient qu'elle était rentrée chez elle pour se reposer suite à son accident et qu'elle pourrait rapidement revenir en classe.

Nobuko s’apprêtait à rentrer chez elle. Elle était encore choquée par la conversation qu'elle avait eu avec Charlie. Elle devait admettre qu'il n'avait pas totalement tort. Elle jugeait peut être trop vite les gens. Ce n'était pas vraiment son habitude mais depuis qu'elle vivait à New York, elle avait rencontré tellement de personnes qui lui voulaient du mal qu'elle avait du mal à faire confiance.

Elle pensa qu'elle pourrait peut-être faire un effort et être plus tolérante. Cette idée disparut lorsqu'elle vit apparaître au bout du couloir, Lindsay et toute la bande de pom-pom girl du lycée. Elle aurait voulu l'éviter mais c'était le seul passage pour atteindre la sortie. Elle continua son chemin, évitant de regarder Lindsay, elle n'aurait pas manquer l'occasion pour lui lancer une nouvelle vacherie. Malheureusement pour Nobuko, ignorer le problème ne le solutionnait pas. En un instant elle se retrouva encerclée de pom-pom girls. Lindsay était face à elle, le sourire en coin. Elle avait clairement une idée derrière la tête, cela effraya la jeune asiatique.

- Tiens tiens, regardez donc qui voilà, fit Lindsay. Nobuko, tu n'es pas accompagné de ton garde du corps aujourd'hui ?

Depuis qu'Akira lui avait raconté les quelques rumeurs qui circulaient sur Lindsay, Nobuko avait préféré jouer la sécurité. Elle était rarement seule dans les couloirs, Akira n'était jamais loin. Le seul endroit qu'elle redoutait, c'était les toilettes. Lindsay en profitait pour la coincer dans un coin et la menacer. Elle prenait aussi un malin plaisir à l'humilier lorsqu'elle était accompagné de sa bande de copines.

- C'est dangereux de se balader seule, il pourrait t'arriver tout un tas de choses.

- Pourquoi tu m'en veux autant ? Qu'est ce que je t'ai fait au juste ? Chercha à comprendre Nobuko.

- A cause de toi l'équipe de pom-pom girls se retrouve sans capitaine. Tu essaies de me piquer ma place ? Je te laisserais pas faire.

- Je suis navrée pour ta cheville mais je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai pas fais exprès de te faire tomber et je sais que tu n'as rien de casser.

- Tu penses que je mens ?

- Exactement !

- Nobuko, je crois que tu n'as pas bien compris.

- Compris quoi ?

- Ici, tu ne fais pas la loi, dit Lindsay. Tu as pris quelque chose qui m'appartenait, je compte bien le récupérer.

- Je ne comprends rien du tout. Avant mercredi, je ne te connaissais pas. Je ne savais même pas ton nom. Je n'ai rien qui t'appartient.

- Les filles, attrapez là !

Nobuko n'eut pas le temps d'en savoir plus qu'une dizaine de filles l'attrapèrent. Une seconde plus tard, elle se retrouva enfermer dans un placard à balai minuscule. Elle tambourina à la porte mais tout ce qu'elle entendit c'est les pauvres idiotes de pom-pom girls qui rigolaient de leur blagues.

- Laissez moi sortir ! Cria Nobuko. Arrêtez, ce n'est pas drôle ! Lindsay, ouvres cette porte !

- Hors de question ! Répliqua Lindsay.

- Mais pourquoi tu me fais ça ? Je ne t'ai rien pris !

Nobuko continua de tambouriner à la porte mais cela ne servait à rien. Le groupe de filles s'éloignait déjà.

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