Chapitre 6 A t'entendre, tout les lycéens de Liberty sont des tordus.

Chapitre 6 A t'entendre, tout les lycéens de Liberty sont des tordus.

 Il était dix heures passé et pour Nobuko, sa sœur avait largement assez dormi. Elle traînait au lit sans cesse ces derniers jours, il fallait que cela cesse. Elle était bien décidée à découvrir de qui rendait sa sœur si déprimée et allait lui redonner le sourire.

La jeune fille entra dans la chambre en trombe et ouvrit les rideaux, laissant entrer la lumière brutalement dans sa pièce. Il ne fallut pas plus d'une minute pour que Masaki se mette à grogner.

- Allez, debout la marmotte ! Tu comptes hiberner encore longtemps ?

- No-chan, t'exagères ! Ce n'est pas humain de réveiller les gens comme ça.

- C'est vrai, continua alors une voix masculine.

Nobuko sursauta et remarqua la présence de Sano à côté de Masaki. Elle ne l'avait pas vu tout de suite, il était caché par les couvertures. Nobuko se sentit tout à coup très bête. Si elle avait su que sa sœur avait de la compagnie, elle l'aurait laissé tranquille. Elle préféra s'éclipser en vitesse de manière à fuir le malaise qui s'installait.

A peine sa sœur eut-elle refermée la porte que Masaki, tout à fait réveillé maintenant, poussa violemment Sano hors du lit. Il faut dire qu'en l'apercevant, elle fut tellement surprise que cela acheva de la réveiller. Lui au contraire, ne semblait pas étonné de la situation et s'apprêtait à continuer sa nuit de sommeil lorsqu'il se retrouva sur le sol.

- Aie ! Franchement, ce n'est pas la manière la plus douce que je connaisse pour réveiller quelqu'un mais venant de toi, je commence à me dire que la violence, c'est un mode d'expression. Tu balances toujours les mecs de ton lit de la sorte ? A moins que j'ai le droit à un traitement particulier ? Je sais que tu m'adores.

Masaki sortit de son lit en quatrième vitesse. Elle s'enroula dans les draps en réalisant qu'elle était complètement nue. Elle avait mal à la tête les souvenirs de la veille étaient flous. Elle se souvenait d'avoir bu quelques verres mais n'avait aucune idée de la manière dont elle s'était retrouvé au lit avec Sano.

- Qu'est ce que tu m'as fait ? S'écria-t-elle. Et d'abord, qu'est ce que tu fais là ? Je me rappelle avoir pas mal bu hier soir mais je n'ai pas souvenir de t'avoir invité à passer la soirée avec moi.

- En fait, je suis rentrée avec mes clés.

- Quoi ? Mais tu n'as pas le droit !

- Je m'inquiétais pour toi.

- Tu t'inquiétais tellement que tu as abusé de moi ! Espèce de sale pervers !

- Abusé de toi ? Tu délire complètement, lui répondit Sano. Tu me prends pour qui au juste ?

- Pour le diable ! C'est bien simple, j’enchaîne les galères depuis que je te connais.

- Masaki-chan, écoutes-moi une minute !

- Je ne veux pas entendre tes excuses. Sors d'ici ! Tout de suite ! Je ne veux plus jamais te revoir. D'ailleurs, je vais quitter cet appartement. Je ne veux plus avoir affaire à toi.

- Tu exagères pas un peu là !

- Iwasaki-kun, vous pouvez dès aujourd'hui trouver un autre locataire. Maintenant, j'aimerais que vous partiez et que vous me laissiez enfin tranquille !

*

Le mardi suivant, Adena sortait du studio de radio. Depuis le départ de Sarah, elle était seule aux commandes de l'émission. Elle avait fait son possible pour continuer, comme si de rien n'était. Elle était même au départ, ravie du brusque départ de Sarah car elle avait enfin ce qu'elle souhaitait : l'émission pour elle seule. Cependant, elle commençait à déchanter d'avoir hériter de ce cadeau. Mine de rien, cela lui demandait beaucoup de temps pour préparer les deux émissions de la semaine.

Le week-end dernier, elle avait mis de côté ce travail, préférant passer du bon temps avec Carlos. Résultat, aujourd'hui elle avait enchaîné les erreurs durant l'émission. Elle s’apprêtait à rejoindre les salles de cours lorsqu'elle vit le proviseur qui venait vers elle. Elle savait très bien pourquoi il venait la voir.

- Mademoiselle Stiles, je peux savoir ce qui s'est passé ? Je pensais que vous étiez professionnelle.

- Je vous promets que cela ne se reproduira plus.

- Vous savez, je comprendrais que vous souhaitiez arrêter, Sarah n'étant plus là, je comprendrais que vous ne pouviez pas tout gérer.

- Non ! Je ne veux pas abandonner !

- Très bien ! Alors montrez moi que je peux vous faire confiance. Si ce n'est pas le cas, je serais obligé de prendre les mesures qui s'imposent, informa le proviseur.

- Bien sûr mais je vous assure que cela ne sera pas nécessaire. Je vais me ressaisir et je vous promets que la prochaine émission sera sans faute.

Adena avait semble-t-il rassurer le proviseur car celui-ci reparti en souriant. Prendre les mesures qui s'imposent ? Adena avait bien du mal à s'imaginer ce que le proviseur voulait dire par là. Avait-il dans l'idée de la remplacer si elle faisait encore une fois une émission pitoyable ? Une chose était sûre, elle n'avait pas le droit à l'erreur lors de la prochaine émission.

*

Dans les vestiaires des filles, tout le monde se dépêchait de se rhabiller. C'était le dernier cours de la journée. Nobuko sortit des douches et retourna à son casier. Elle n'aimait pas trop cet endroit, elle avait toujours à l'esprit la mauvaise blague qui lui avait été faite quelques mois plus tôt lorsqu'on lui avait volé son uniforme et ses vêtements de sport. Elle soupira de soulagement en ouvrant la porte et en voyant que toute ses affaires étaient à leurs places. Elle se changea rapidement puis sortit des vestiaires. Elle se prit alors les pieds dans un sac qui traînait par terre et tomba, entraînant avec elle une autre lycéenne. Elle se releva rapidement et s'excusa auprès de la jeune fille brune.

- Excuses-moi, je n'ai pas regardé où j'allais, tu vas bien ?

La lycéenne tourna la tête vers Nobuko, la regardant méchamment. Il était clair qu'elle lui en voulait. La jeune fille tenta de se relever mais visiblement, elle s'était blessée à la cheville. Nobuko proposa de l'aider mais elle refusa. A peine trente secondes plus tard, une dizaine de filles s'étaient pressées près de Nobuko et Lindsay, la lycéenne blessée. Nobuko s'en voulait, elle venait de blesser quelqu'un sans le vouloir cependant, elle réalisa soudain que Lindsay exagérait. Elle prenait à partie ses amies pour accuser Nobuko de l'avoir blessé intentionnellement.

- Cette fille est folle, elle m'a poussée, vous l'avez vu ? S'écria Lindsay.

- Mais pas du tout, c'est un accident.

- Aie ! Je suis sûre qu'à cause de cette imbécile, je me suis cassé la cheville.

Lindsay se mit alors à sangloter ce qui exaspérait Nobuko. Tout les autres étudiantes se retournèrent vers Nobuko qui soudain se sentit comme un animal chassé en pleine forêt. Elle était devenu en l'espace d'une seconde la nouvelle cible à abattre. Nobuko resta sans voix mais comprit rapidement qu'elle venait de se faire une nouvelle ennemie. Cette fois-ci, elle n'avait pourtant rien fait. Le rictus machiavélique qui se lisait sur le visage de Lindsay ne présentait rien de bon pour l'avenir de Nobuko à Liberty High.

*

Le lendemain, en fin de matinée, Masaki marchait à travers les rues de New York, un plan dans la main et une carte de visite dans l'autre, elle avait un peu de mal à se retrouver dans cette grande ville. Elle sourit en réalisant qu'elle était enfin dans la bonne rue. Elle marcha quelques minutes et finit par trouver la bonne adresse. Cependant, une fois devant l'agence, elle se demanda si c'était le bon endroit.

Elle venait voir Sano dans son agence de voyage mais fut surprise en découvrant les lieux. Ce dernier lui avait dit que son agence marchait fort et qu'il ne manquait pas de travail, devant même parfois refuser des clients. Masaki douta de la sincérité de ses mots lorsqu'elle découvrit l'agence. La façade aurait eu besoin d'un bon coup de peinture et Masaki fut surprise par le désordre qui régnait à l'intérieur de la boutique.

Elle réussit à se frayer un chemin à travers les dossiers et autres papiers qui étaient entassés partout. Masaki ne fut qu'à moitié étonné de voir tout ça. Sano était un beau parleur et il avait dû en rajouter. Elle hésita un instant à faire demi-tour mais n'eut pas le temps de ressortir que Sano fit son apparition.

- Masaki ! Qu'est ce que tu fais là ?

- Et bien, je... je suis venue pour, bredouilla la jolie asiatique.

- Mais encore ?

- Je suis venue pour m'excuser. L'autre jour, j'ai été un peu dure avec toi.

- Un peu ? Je trouve que tu minimises beaucoup. Si je me souviens bien, tu m'as traité de pervers qui mériterait de brûler en enfer, sans compter que tu m'as littéralement jeté dehors. Tu ne m'as même pas laisser t'expliquer ce qui était réellement passé. Voilà ce que l'on récolte à vouloir joué les héros. Si j'avais su que tu serais si peu reconnaissante, je t'aurais laissé te noyer dans ton bain.

- Je sais bien.

- Et croire que je puisse abuser d'une fille saoule, je n'ai pas besoin de ça pour mettre une fille dans mon lit. Quoi ? Tu le sais ? Je peux savoir ce qui t'as fait subitement changé d'avis ? Demanda Sano.

- Parce qu'en y réfléchissant, même saoule, je ne t'aurais jamais laissé m'approcher. Non, plus sérieusement, une fois les idées claires, je me suis souvenue de ma soirée. Je me souviens d'avoir beaucoup bu et d'avoir voulu prendre un bain. Je me rappelle que tu m'as sortie de la baignoire en n'osant pas me regarder. D'ailleurs, ça m'intrigue un peu, je suis si peu attirante ou quoi ? A moins que ce soit parce que tu sois trop gêné. Tu es sûre d'avoir déjà vue une femme nue ?

- Masaki, tu sais à qui tu parles ? Si je n'ai profité de la situation, c'est seulement parce que j'avais peur que tu te réveilles et que tu me donnes une gifle. Tu ne perds jamais une occasion pour me frapper, je préférais prendre mes précautions.

- Bref, continua-t-elle, je suis désolée de t'avoir parler comme ça l'autre jour.

- Ne t'inquiètes pas, c'est oublié.

- Tant mieux.

- Dis-moi, chercha à savoir Sano, tu as sérieusement cru que toi et moi, on avait couché ensemble ? Tu prends tes rêves pour des réalités ma parole !

- Pour moi, ce serait plutôt un cauchemar.

- De toute façon même si tu étais la dernière femme au monde et que la survie du genre humain dépendait de nous, je ne coucherais pas avec toi.

- Rassures-toi, ça ne me dit rien non plus.

- Bien, alors l'histoire est close. Tu as faim ? Je t'invite à déjeuner !

*

En rejoignant Akira à une table, Nobuko eut la curieuse sensation que l'on parlait d'elle. Elle se retourna sur une table qui s'arrêta de parler en la voyant puis qui se mit à rire lorsqu'elle repartit. Il était clair que l'on se fichait d'elle dans son dos. Nobuko préféra ignorer la situation.

D'un seul coup, Lindsay qui depuis ce matin se baladait en béquilles dans tout le lycée, se planta devant elle. Nobuko faillit renverser son plateau. Elle tenta de garder son calme et sourit bien que Lindsay soit la dernière personne à qui elle aurait souhaité parler aujourd'hui.

- Lindsay, je peux t'aider ?

- Momoko, tu as vu...

- C'est Nobuko, la coupa la jeune asiatique.

- Excuses-moi ?

- NO-BU-KO ! Et pas Momo je ne sais quoi.

- Excuses-moi mais les noms étrangers c'est pas mon fort.

- Non, tu excelles davantage dans l'art d'en rajouter. Ton talent de comédienne laisse cependant un peu à désirer, enfin c'est mon avis. Et puis, tu crois que c'était nécessaire ces béquilles ?

- Tu m'as cassé la cheville, tu t'en souviens pas ? Lui rappela Lindsay.

- Cassée ? Franchement, je n'y crois pas une seconde. Le plus étrange dans cette affaire c'est que la cheville droite qui est bandée aujourd'hui mais hier, tu avais mal à la cheville gauche. Vraiment étrange.

- Je peux savoir ce que tu insinues ?

- Rien ! Rien du tout voyons !

- Penses ce que tu veux mais fais attention à toi. Je n'aime pas les filles dans ton genre.

- Dans mon genre ? Demanda Nobuko.

- Je ne pense pas que tu réalises à qui tu as affaire. Mais ne t'en fais pas, tu vas bientôt le découvrir.

- Tu me menaces ? Je peux savoir pourquoi tu m'en veux au juste ?

Lindsay n'en dit pas plus en s'en alla toujours avec ce terrible sourire. Nobuko craignait le pire et lorsqu'elle vit la tête d'Akira, elle comprit que ses peurs étaient fondées.

- Tu as un problème avec Lindsay ? Demanda-t-il.

- Moi non, c'est elle qui a un problème avec moi. Elle m'accuse de l'avoir poussé hier dans les vestiaires.

- Le coup de la cheville cassée, c'est...

- C'est faux ! S'exclama Nobuko. Hier c'était l'autre jambe qui soit-disant la faisait souffrir. C'est qui cette Lindsay ? Une fille dans le genre d'Adena ou Nikki ?

- Qu'est ce que tu veux dire par le genre d'Adena et Nikki ?

- Je veux dire le genre de personnes à aimer rendre la vie infernale aux autres et de s'en amuser.

- Non, je ne pense pas. Lindsay est quelqu'un de très gentil, tout le monde l'apprécie, lui apprit Akira.

- Vraiment ? Moi, elle me donne la chair de poule.

- Nobuko, à t'entendre, tout les lycéens de Liberty sont des tordus.

- Pas tous, commença la lycéenne. Mais cette Lindsay, je le crains le pire. Tu aurais vu le regard qu'elle m'a jeté ! Toi aussi tu penserais que cette fille n'est pas ce qu'elle paraît être.

- D'un autre côté, il y a certaines rumeurs qui circulent à son sujet, je me suis toujours demandé si elles étaient fondées.

- Quelles rumeurs ?

- Je croyais que tu n'aimais pas colporter les rumeurs ?

- Là c'est différent, j'ai besoin de savoir qui est cette fille. Elle m'a clairement menacée, j'aimerais être préparée.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top