Chapitre 22 Cela veut dire que je n'ai pas rêvé ?
Chapitre 22 Cela veut dire que je n'ai pas rêvé ?
Charlie était stressé. Pas à cause du bal de promo, enfin pas directement. Il stressait surtout à l'idée que le plan prévu pour ce soir tombe à l'eau.
Il vérifia pour la énième fois que la boite était bien dans sa poche. Il respira profondément, cherchant à évacuer toute cette tension. Il s'assura que Nikki était toujours occupée à la salle de bains pour sortir enfin l'objet qu'il vérifiait sans cesse : une bague. Ce n'était pas une bague quelconque, c'était avec ce bijou qu'il comptait faire sa demande de mariage.
Le jeune homme marchait de long en large, répétant son texte, changeant quelques parties sans être sûr de choisir les bons mots. Soudain, il aperçut dans un coin, la caméra vidéo de sa petite amie. Voilà, c'est ça, il n'avait qu'à s’entraîner devant la caméra, regarder ensuite la vidéo et corriger ce qui n'allait pas.
- Tu en as encore pour longtemps ? Cria Charlie.
- Cinq minutes ! Lui répondit sa petite amie, toujours dans la salle de bains.
Il savait très bien que cinq minutes pour Nikki, ça voulait plutôt dire vingt. Chose d'autant plus vraie depuis que la jeune fille avait appris qu'il existait le maquillage. Il installa rapidement la caméra puis s'installa sur le lit, la bague à la main. Il commença alors son monologue face à l'objectif.
*
Nobuko fut réveillée par la voix d'Akira. Elle se releva rapidement et s'aperçut qu'elle était dans sa chambre. Surprise, elle sortit de son lit sous le regard surpris de son petit ami qui avait revêtu sa tenue de soirée. La jeune fille ne comprenait plus rien. Elle était passée chez Akira un peu plus tôt et était tombée sur Claudia. Alors, que faisait-elle ici ?
- Mais... ta belle-mère.... elle m'a kidnappé et...
- Elle a fait quoi ? Demanda son petit ami. Je sais bien qu'elle n'est pas très claire mais je crois que cette fois, ton imagination te joue des tours.
- Je suis sûre d'avoir été séquestré dans ce hangar, j'ai même vu...
- Je viens juste d'arriver et je t'ai trouvé en train de dormir. Tu n'aurais pas fait un cauchemar par hasard ?
- Je... mais ça paraissait si réel...
- Ce qui est réel c'est qu'il est 19h00 passé, que ce soir c'est le bal de promo et que tu n'es toujours pas prête.
- Hein ? Quoi ? Bon, sors de cette chambre, je vais m'habiller.
Akira s’exécuta tandis que Nobuko sortait de son placard la robe qu'elle avait prévu pour l'occasion. Alors tout cela n'était qu'un mauvais rêve ? Finalement, cela la rassura. Pourquoi Claudia, la belle-mère d'Akira, bien de plus en plus antipathique au fur et à mesure de leurs rencontres, aurait fait une chose de ce genre ? La jeune asiatique soupira, pensant qu'elle avait vraiment trop d'imagination.
Elle s'assied près de son miroir et s'empara de la brosse à cheveux posée sur la table. Alors qu'elle démêlait sa chevelure, elle s'aperçut d'une écorchure au niveau de sa tempe droite. Elle s'arrêta un instant, surprise. Comment s'était-elle blessée ? La seule raison qui lui vint à l'esprit fut sa chute lorsque les deux malabars de Claudia l'avaient obligé à rentrer dans l'appartement.
- Cela veut dire que je n'ai pas rêvé ?
Voilà qu'elle parlait à haute voix. L'incompréhension gagnait Nobuko. Que s'était-il réellement passé ? Akira était-il au courant de quelque chose ? Et s'il ignorait tout, fallait-il lui en parler ?
Nobuko n'avait aucune réponse à ces questions. Elle décida donc de faire comme si de rien n'était et de voir ce que cela pourrait donner.
*
Sano semblait porter le poids du monde sur ces épaules. Il se rendait compte peu à peu qu'il avait été trop loin avec Masaki. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler, pensait-il alors qu'il tentait pour la vingtième fois au moins de joindre la jeune fille sur son portable.
Il avait d'abord pensé que Masaki lui avait fait une mauvaise blague. Après tout, c'était sa spécialité de le menacer. Durant tout la période où il avait squatter son appartement, il ne s'était pas passer un jour sans qu'elle ne lui crie dessus, insistant pour que dès le lendemain, il rentre chez lui. Elle menaçait de balancer ses affaires par la fenêtre mais le faisait jamais.
Après avoir lu la lettre de Masaki, il avait fait le tour des endroits de New York que Masaki fréquentait. Il passa à l'agence où il travaillait avec elle, au café d'à côté ou tout les jours, elle commandait des cafés à emporter pour eux. Il s'arrêta un instant au restaurant où ils avaient l'habitude de déjeuner, passa près du kiosque à journaux où Masaki pestait toujours lorsque Sano souriait trop longtemps à la vendeuse qui tenait l'endroit. Après avoir couru un peu partout, il se rendit compte que Masaki était vraiment partie. Elle devait probablement être en route pour l'aéroport.
Taquiner Masaki était devenu un jeu, elle aussi adorait le provoquer, c'était presque devenu un moyen de communication. Pourtant, Sano regrettait aujourd'hui son geste. Pourquoi avait-il fait capoter la soirée de Masaki et de cet étudiant ? En quelques instants, il avait brisé cette relation si spéciale qu'ils entretenaient. Sano était un vrai don Juan, il le savait et en jouait constamment. Masaki était la seule qui résistait à son charme et c'est bien, ce qui lui avait plu. Il ne voulait pas que cela se termine ainsi. Il héla un taxi, direction l'aéroport Kennedy.
*
Le bal de promotion avait bien débuté. Cette année, une fois encore, ce bal était la soirée de l'année. Un groupe jouait sur l'estrade tandis que les Terminales du lycée dansaient sur la piste, prenaient un verre ou se faisaient prendre en photo à leur arrivée.
C'est justement là que se trouvait Sarah accompagnée de Justin. Elle était ravie de passer cette soirée avec lui, surtout que cela faisait trois semaines que le couple ne s'était pas vu. Depuis son retour à New York, les deux tourtereaux n'avaient pu se parler uniquement par téléphone.
Une fois le cliché pris, Sarah et son cavalier s’apprêtèrent à rejoindre les festivités lorsque Carlos et Adena firent leur apparition.
- Je croyais que tu voulais boycotter la soirée, tu as changé d'avis on dirait, fit remarquer Sarah.
- Mademoiselle ne voulait pas venir sous prétexte qu'elle n'avait pas de robe à se mettre, expliqua Carlos.
- Et cette robe que tu portes alors ? Demanda Justin.
- C'est celle que j'ai mise au bal de la Saint Valentin, répondit Adena.
- Et alors ?
- J'ai déjà mis cette tenue ! Tout le monde va s'en apercevoir.
- Tu ne crois pas que tu exagères ? Fit la représentante des élèves.
- Sarah, ma petite Sarah, on est Liberty High, je te le rappelle. Tiens, regardes ces filles, elles me fixent à riant. Elles, elles ont remarqué.
- Adena, souffla son petit ami.
- Je sais, c'est débile mais c'est la première fois que je porte deux fois la même robe de soirée.
*
Au comptoir de la Japan Airlines, Sano tentait depuis dix minutes, de convaincre la guichetière de lui dire si Masaki avait pris un billet. L'employée était fidèle à ses principes et ne pouvait pas divulguer ce genre d'informations. Pourtant, à force d'insister, elle était sur le point de craquer. Il tenta son regard de tombeur, celui qui faisait tomber en quelques secondes n'importe quelle fille.
- Je ne peux pas vous dire si cette jeune fille est enregistrée sur ce vol. Je pourrais me faire renvoyer.
- S'il vous plaît, l'implora le garçon.
- Et bien...
- Je vous jure, je n'ai rien d'un psychopathe.
- Je suis vraiment désolée, lui répondit l'employée.
- Tant pis.
Sano y avait pourtant cru jusqu'au bout. Il souffla puis prit finalement le chemin de la sortie. Il s'était peut-être trop avancer. Après tout, Masaki pouvait avoir pris un vol pour une autre destination. Elle n'avait peut-être même pas quitter la ville. Il déambula dans le hall, ne pouvant se résigner à partir. Soudain, il crut apercevoir la jeune fille derrière une vitre. Il courut dans sa direction mais fut arrêter par deux gardes de la sécurité. Les deux policiers lui montrèrent la pancarte salle d'embarquement. Autrement dit, il ne pouvait pas passer sans un billet d'avion. Il se dirigea alors vers le premier guichet de libre pour obtenir au plus vite, le précieux sésame.
- Un billet d'avion s'il vous plaît.
- Quelle destination ? Demanda le guichetier.
- N'importe laquelle, lui répondit Sano. Je veux juste entrer dans la salle d'embarquement.
*
Tout le monde profitait de cette dernière soirée au lycée. Nikki et Charlie enlacés, dansaient sur la piste. Ils profitaient complètement de cette dernière fête de lycée. A quelques mètres, Nobuko et Akira dansaient également mais sans la même complicité. Il ressemblait à un couple qui venaient de se disputer mais qui essayait de faire bonne figure.
Sarah était assise dans les gradins. Justin s'était absenté pour aller chercher des boissons. La représentante des élèves semblait préoccupée, cela n'échappa pas à Adena. Elle profita qu'elle était toute seule pour aller lui parler.
- Tu as l'air songeuse, remarqua Adena. Tout va bien ?
- Je réalise que tout le monde est heureux, en couple, à plein de projets et moi je...
- ça ne va pas avec Justin ?
- Si, très bien, la rassura Sarah. Il est très gentil, on passe de bons moments ensemble mais on sait tout les deux que notre relation n'a aucun avenir.
- 18 ans et déjà blasée !
- Je suis juste réaliste. Toi et Carlos, vous vivez ensemble, Nobuko et Akira vont aller dans la même fac, Nikki et Charlie vont se marier...
- Ils vont quoi ?
- Chut ! C'est un secret. Charlie doit lui faire sa demande ce soir.
- Sérieux ?
- Ils s'aiment et vont avoir un bébé. Le mariage, c'est pas une mauvaise idée en soi.
- Je sais, c'est juste que j'ai du mal à y croire. A la rentrée dernière, je n'aurais jamais pensé qu'on en serait là. Je veux dire, il y a encore quelque mois, lorsque je pensais à cette soirée, je me voyais au bras de Jake. Je n'aurais jamais imaginer une seule seconde que Nikki puisse sortir avec Charlie.
- Est-ce qu'au moins, tu le connaissais ?
- Et bien, quoi ? Pourquoi tu ries ? S'écria Adena.
- Excuses-moi, c'est nerveux. C'est juste, il a quelques mois, tu me tyrannisais, tu me menaçais. Alors qu'aujourd'hui, on se parle comme si on se connaissait depuis toujours.
Adena se mit, elle aussi, à rire. Il est vrai que cette année scolaire avait été riche en événements. Elle n'aurait jamais pu imaginer une seule seconde tout ce qu'elle venait de vivre. Elle avait enchaînée les galères ces derniers temps. Pourtant, elle n'était pas malheureuse d'avoir dû traverser toutes ces épreuves.
Certes, cela n'avait pas toujours été simple ces derniers mois mais aujourd'hui, elle se sentait elle-même. Elle n'était plus aussi riche ni aussi populaire mais il ne lui semblait pas avoir perdu au change. Désormais, elle savait vraiment ce qu'elle attendait de sa vie. Elle ne vivait plus à travers le regard des autres, cherchant constamment à se conformer à une image parfaite. Elle vivait d'abord pour elle. Tout cela, c'était grâce à Carlos et Sarah notamment. Carlos, son actuel petit ami, lui avait pris le vrai sens du mot aimer. Quand à Sarah, sa meilleure ennemie comme elle aimait l’appeler s'était révéler être une oreille attentive et qui était devenue son amie sans rien attendre en retour.
Pendant ce temps, sur la piste, le téléphone portable d'Akira se mit à sonner. Il s'excusa auprès de Nobuko et partir dans un endroit plus calme pour répondre. Sa cavalière trouva que le moment était mal choisi pour prendre cet appel. Elle se retint de lui en faire la remarque. En effet, son attention se déporta sur Lindsay. Elle tenta de la rattraper mais la jeune fille sortait du gymnase. Elle n'abandonna pas la poursuite et la retrouva dans un couloir désert. Après avoir fait quelques pas, elle retrouva la lycéenne aux escaliers, adossée sur le mur.
- On dirait que tu me cherches ! S'exclama Lindsay.
- Je sais que tu étais dans cet hangar cet après-midi.
- De quoi tu parles ?
- Qu'est ce que tu trafiques avec Claudia Fisher ? La somma de répondre Nobuko.
- En quoi ça te concerne ?
Nobuko n'avait donc pas rêver comme Akira ne cessait de lui répéter. Elle était bien dans cet hangar et cette personne qu'elle avait vu avec Claudia, c'était bien son éternelle ennemie, Lindsay. Nobuko en avait assez de ces questions sans réponses. Bal de promotion ou pas, elle allait régler cette histoire dès maintenant.
Lindsay fit un pas vers elle. Habituée aux coups imprévues de la méchante brune, Nobuko tressaillit. Lindsay arbora alors ce terrible sourire qui l'effrayait tant.
*
Enfin muni du précieux sésame, Sano pu entrer dans la zone d'embarquement. Le plus difficile restait à faire, retrouver Masaki. Un vol pour Tokyo allait bientôt avoir lieu. Il courut à travers les passagers afin d'arriver le plus vite possible à la salle d'attente pour ce vol.
Une fois sur place, il chercha Masaki parmi le flot de passagers. Il commença à se dire qu'il avait fait tout ça pour rien. Masaki n'était pas là, il avait dû rêver, ce n'était pas elle qu'il avait aperçu.
Il fit demi-tour, direction la sortie. Il marchait en traînant les pieds lorsque brusquement, une personne lui bloqua la route. Il leva les yeux lentement et reculement brutalement en voyant qui était devant lui.
- Excuses-moi, j'ai un avion à prendre.
- Masaki-chan...
- Je ne veux pas le louper.
Masaki le contourna, tirant sa valise derrière elle. Sano la suivit.
- Je ne voulais pas te faire autant de mal. Je suis désolé.
- C'est trop tard ! Répliqua la jeune femme.
- Je t'en prie, tu ne peux pas me laisser comme ça ! Tout seul ici !
- Ne t'inquiètes pas, tu trouveras vite une fille qui te tiendra compagnie.
- Mais je ne veux pas d'autre fille ! S'écria Sano.
Masaki s'arrêta. Que voulait-il dire exactement ? Elle restait plutôt sceptique sur cette dernière phrase.
*
Akira savait très bien qui essayait de le joindre : son père. Plus tôt dans la journée, il lui avait fait parvenir toutes les preuves qu'il avait pu réunir contre sa belle-mère. Il voulait montrer à son père les vraies intentions de Claudia, c'est à dire s'approprier la richesse de leur famille.
Cependant, aujourd'hui l'allemande avait dépassé les bornes. Elle s'en était prise aux deux personnes les plus importantes pour lui : Nobuko et Yankumi. Il avait retrouver sa gouvernante inconsciente, battue par Claudia pour visiblement obtenir des informations importantes. Ayant fait chou blanc, elle s'était attaquée à Nobuko. Retenue dans un hangar, Akira qui n'avait pas ce que voulait sa belle mère avait tout de même réussi à négocier la libération de Nobuko. Il lui avait remis tout l'argent liquide qu'il avait pu réunir en guise de caution. Cependant, il n'avait plus que vingt quatre heures pour lui rapporter la clé, faute de quoi, elle menaçait de s’en prendre à la vie de sa petite amie.
- Akira, j'ai reçu ton dossier. Méfies-toi de Claudia, fit son père. Je viens tout juste d'apprendre qu'elle est recherchée en Europe pour escroquerie, agression et qu'elle est même suspectée de meurtre.
- Je sais que cette femme est dangereuse. Elle a tenté de kidnapper ma petite amie.
- Mais que cherche-t-elle exactement ? Rien qu'avec les informations qu'elle a réunie, elle aurait pu couler la compagnie.
- Elle veut le contenu du coffre, expliqua Akira. Mais de quel coffre elle parle ? Je lui ai pourtant dit que je n'étais au courant de rien.
- Elle croit que l'on cache un trésor ?
- Si j'ai bien compris, c'est Maman qui avait ce coffre.
- Ta mère ? Ah oui... ce coffre-là.
- Il ne lui manque que la clé. Mais pourquoi pense-t-elle qu'elle se trouve ici ?
- Le seul coffre possédé par ta mère se trouve à Tokyo. Elle gardait toujours la clé avec elle, elle l'avait fait transformé en bijou, lui raconta Monsieur Okayasu.
- Le collier de Maman, c'est la clé ?
- On dirait mais pourquoi ce coffre en particulier ? C'est étrange car...
Akira n'écoutait plus son père. Il venait de réaliser que c'était le collier qu'il avait offert à Nobuko, et elle le portait ce soir. Cela signifiait qu'elle était encore en danger. Il fallait qu'il aille la retrouver immédiatement et la prévenir.
Lorsqu'il retourna à la fête, Nobuko semblait s'être volatiliser. Il interrogea ses camarades qui indiquèrent l'avoir vu dans les couloirs discutant visiblement avec Lindsay. Cette nouvelle n'était pas pour le rassurer car cette dernière était aussi dangereuse que Claudia. Son air innocent cachait sa véritable nature. Il courut dans les couloirs, vérifiant chaque salle de classe pour savoir si Nobuko s'y trouvait.
*
Dans un autre couloir du lycée, régnait une moindre agitation. Pour la dernière soirée au lycée, Nikki et Charlie effectuaient un petit pèlerinage.
Ils repassaient dans ce couloir où Nikki avait sortit Charlie des griffes de l'homophobe Rick. Ils marchaient devant les casiers où Charlie avait demandé à Nikki de sortir avec lui, cette fois-ci pour de vrai, et non pas seulement pour lui rendre service.
Arrivés au rez de chaussée de l'établissement, le couple prenait la direction de l'infirmerie, lieu riche en souvenirs. C'était là qu'ils s'étaient parlé pour la première fois.
En vérité, ce jour-là, Charlie s'était fait soigné après avoir été amoché par des élèves et Nikki avait simulé de nouveau un mal de ventre. Ils s'étaient retrouvé ensemble sans le vouloir. D'ailleurs, il l'avait trouvé très agaçante car elle ne cessait de lui poser des questions. L'infirmerie était également le lieu où Nikki avait compris qu'elle comptait pour lui. Après qu'elle se soit battue avec Sarah, la meilleure amie de Charlie qui la détestait et qui convoitait également le jeune homme, Nikki était la première personne pour qui il s'était inquiété.
C'est ici, dans ce lieu particulier du lycée, que Charlie voulait faire sa demande à Nikki. Elle n'avait aucune idée de ce qui se tramait en réalité.
En effet, Lindsay avait finalement conduit Nobuko dans cette pièce. Les deux jeunes filles s'étaient battues. Leurs robes froissées et leur cheveux décoiffés en étaient la preuve. Cependant, lorsque Lindsay sortit un couteau, Nobuko fut obligé de coopérer.
Bâillonnée, Nobuko avait les mains attachés aux barreaux du lit. Elle paniqua lorsqu'elle vit l'adolescente toujours le couteau à la main, s'approcher d'elle dangereusement. Cette dernière fit danser la lame sur la peau de la jeune asiatique. Le rythme cardiaque de Nobuko s'accéléra lorsqu'elle sentit le froid de la lame effleurant sa carotide.
Finalement sa tortionnaire s'arrêta brusquement. Elle se contenta de lui arracher son collier et s'éloigna dans un coin de la pièce. Nobuko finit par réussir à rouvrir les yeux lorsqu'elle comprit le danger s'était éloigné. Lindsay était pendue à son téléphone portable. Elle décida de profiter de ce manque de surveillance pour s'échapper. Malheureusement, son intention fut stoppée par les liens très serrés qui la retenaient au lit.
Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit. Nikki et Charlie s’engouffrèrent dans la pièce. Collés l'un à l'autre et trop occupés à s'échanger un langoureux baiser, ils ne remarquèrent pas tout de suite qu'il y avait un problème. Surtout que la pièce était séparée en deux par un rideau.
- Alors ! Dis le moi maintenant ! Réclama Nikki. On y est ! Alors, c'est quoi cette chose dont tu voulais me parler, hein ?
- Et bien, je...
Charlie allait se lancer. Il allait faire sa demande à Nikki. Le moment était important. Il tenta de rassembler son courage et essayait tant bien que mal de ne pas laisser paraître son stress. Il recherchait la bague dans sa poche lorsqu'il crut apercevoir une ombre derrière le rideau.
- Il y a quelqu'un, fit soudainement le garçon. On dirait que....
- Mais non, il n'y a personne. fit sa petite amie.
Nikki était sûre d'elle et pour le prouver elle tira le rideau. Elle ne pensait pas y trouver derrière Nobuko, ligotée.
- Nobuko ? S'étonna-t-elle.
- Qu'est ce que... S'écria son petit ami.
Tout alla très vite. Quand Nikki tira sur le rideau, le bruit alerta Lindsay qui n'avait jusqu'ici pas remarqué la présence du couple. La jeune fille coupa net sa conversation téléphonique et se rua vers les intrus.
Nobuko fut la première à la voir arriver le couteau à la main. Elle tenta de crier à Charlie et Nikki de s'enfuir mais le bâillon l'empêchait de s'exprimer. Elle bougeait la tête mais n'arrivait toujours pas à se faire comprendre.
Charlie, un peu en retrait, s'avança vers son amie lorsqu'il la vit mal au point. Alors que Nikki commençait à détacher Nobuko, Lindsay se retrouva en panique. Elle était dans une impasse, elle avait franchit une limite et elle était sûre que cette fois-ci, elle n'allait pas pouvoir s'en tirer sans encombre.
Sans qu'elle y réfléchisse, Lindsay brandit son couteau en direction de Nikki qui n'avait toujours pas remarquer sa présence. Lorsque Charlie comprit ses intentions, il se précipita. Il poussa Nikki qui retomba brutalement à quelques mètres.
- Eh mais qu'est ce te prends ? Cria Nikki.
L'incompréhension de la jeune blonde se transforma rapidement en un cri strident. Une mare de sang s'étendait à une vitesse folle autour de Charlie. Nobuko, toujours ligotée était impuissante. Nikki, sous le choc, ne pouvait pas bouger. Le couteau encore sanglant, Lindsay profita de la situation pour quitter les lieux du crime.
Elle courrait dans le couloir, en direction de la sortie. Elle n'avait plus les idées très claires. Elle savait juste qu'elle avait fait quelque chose de grave, d’extrêmement grave. Dans sa course, elle heurta Akira qui sortait d'une salle de classe vide. Il lui semblait avoir entendu un cri.
- Toi ! S'écria-t-il.
Quelque chose clochait chez Lindsay, plus que d'habitude en tout cas. Akira savait que l'adolescente était capable du pire. Cependant, en croisant son regard, il ne la reconnut pas. Elle semblait comme possédée et son comportement n'était pas pour le rassurer.
Réalisant qu'elle était tombée sur Akira, Lindsay perdit le contrôle. Elle se mit à croire que cette rencontre n'était pas fortuite. Akira, celui qu'elle aimait en secret depuis son entrée au lycée se retrouvait sur sa route. Ce n'était pas une simple coïncidence mais plutôt le destin.
- Je peux savoir ce qui se passe ? Demanda-t-il.
- Le destin nous réunit, enfin, lui répondit Lindsay visiblement en plein délire.
- Où est-elle ? Où est Nobuko ?
Lindsay se rapprocha d'Akira. Ce dernier resta immobile, comprenant qu'il valait mieux qu'il coopère. Pourtant, lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes, il se recula et la tint à distance d'une main. Lindsay posa alors ses mains sur celle d'Akira, pour tenter probablement de le faire changer d'avis. C'est à ce moment qu'il vit le sang et surtout un couteau. Akira ne chercha pas à obtenir d'explications. Il comprit que Lindsay n'était plus dans son état normal. Il se contenta d'emprunter le couloir d'où venait Lindsay. L'angoisse le gagna quand il entendit un cri.
Lorsqu'il entra dans l'infirmerie, ses jambes manquèrent de flancher, à la vue de tout de sang. Il vit d'abord Nobuko baillônée sur lit, immobile et sous le choc. Il comprit rapidement que ce sang n'était pas celui de sa petite amie mais celui de Charlie qui gisait par terre tandis que Nikki essayait tant bien que mal de stopper son hémorragie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top