Chapitre 2 Ne poses pas de questions et viens me chercher.

Chapitre 2 Ne poses pas de questions et viens me chercher.

Charlie tentait de faire la conversation mais Nikki ne semblait pas vouloir lui répondre. Elle l'ignora comme elle l'avait fait presque toute la soirée. Monsieur Hargrove avait invité Charlie à se joindre au dîner familial et celui-ci n'avait pas pu refuser. Il avait attendu tout l’après-midi de croiser Nikki pour enfin avoir l’occasion de s’expliquer et de s’excuser, il n’allait pas laisser échapper cette occasion.

Lors de cette soirée, il rencontra pour la première fois, David, le frère aîné de Nikki. L’enfant parfait de la famille dont le parcours sans faute faisait la fierté de sa mère. Madame Hargrove comparait ces enfants, répétant à Nikki qu'elle ferait mieux de prendre exemple sur son frère. Ce dernier semblait d’ailleurs gêné d’être sans cesse mis sur un tel piédestal. Nikki, elle, n'y prêtait aucune attention, trop absorbée à se demander pourquoi Charlie s'accrochait à elle avec autant de force.

En quittant le restaurant, Charlie proposa à Nikki de la raccompagner. Elle n'eut pas le temps de refuser. Pour une raison qui échappait à Nikki, Monsieur Hargrove semblait apprécier Charlie. C'était la première fois qu'un de ses petits amis plaisait à son père. En y repensant, à part Charlie et Akira, il n'avait jamais connu les autres petits amis de sa fille. Le fait qu'il vienne d'une famille connue du monde des affaires et qu'il se destine à de brillantes études devait jouer en sa faveur. Cependant, ce n'était pas parce que Charlie était un bon parti qu'elle allait se laisser avoir. Elle n'avait pas apprécié la manière dont il la traitait et surtout les remarques qu'il avait faites quelques jours plus tôt. Ses parents rentrèrent en taxi, son frère et son épouse firent de même. 

Elle se retrouva alors seule avec Charlie en face du restaurant, ne sachant pas quoi dire. Toute la soirée, elle avait pris soin de ne pas lui adresser une parole ou un même un seul regard.  Quelques minutes plus tard, Charlie et Nikki marchaient côte à côte. Si elle avait finalement accepté qu'il la raccompagne, elle n'avait pas promis qu'elle lui donnerait davantage d'attention et continua à l'ignorer comme elle le faisait si bien depuis deux jours. Charlie était patient mais ce comportement enfantin le poussait à bout. Il tenta alors une autre technique pour attirer son attention. Il s'arrêta et s'agenouilla en plein milieu du trottoir. Nikki se retourna et sentit la honte la gagner. Tout le monde les regardait.

- Mais enfin, qu'est ce que tu fais ? Relèves toi ! Lui ordonna Nikki.

- Hors de question.

- Arrêtes, tout le monde te regarde...

- Et alors ? Répliqua Charlie. Je m'en fiche moi que l'on me prenne pour un fou ! Ce que pensent les autres, ça m'est complètement égal. Ce qui m'importe pour le moment, c'est que tu me donnes une seconde chance. Je ne pensais pas ce que j'ai dit.

- Bien sûr, comme si j'allais te croire.

- Tu crois que je ferais un tel cinéma quitte à passer pour un dingue en plein milieu de la rue si je ne t'aimais pas ? 

Charlie fixa Nikki, attendant une réponse de sa part. Des passants s'étaient arrêtés mais le couple semblait dans sa bulle. La jeune fille resta un instant la bouche ouverte, cherchant quelque chose à dire mais rien ne sortait. Elle était en état de choc, se demandant si elle avait bien entendu. C'était bien Charlie qui lui disait qu'il l'aimait agenouillé devant elle ?

- Je t'en prie, laisses moi une autre chance. Je t'aime Nikki !

- Tu... tu... Hein ?  Bredouilla la jeune fille.

*

Masaki jeta un œil par la fenêtre et découvrit une magnifique vue de Las Vegas. Elle avait suivit Devon dans sa chambre mais c'était sans arrière pensée. Au club, il avait reçut un verre sur sa chemise et avait souhaité passer se changer. Masaki le trouvait charmant et lorsqu'il lui proposa de continuer la soirée au casino, elle pensa que c'était une bonne idée.

Maintenant, elle avait des doutes sur la gentillesse de Devon. Il la fixait avec un regard qui disait long sur ses attentions. Il s'approcha tel un animal sur sa proie, elle commença à paniquer. Visiblement, il n'était pas seulement passé dans sa chambre pour se changer.

- Pourquoi tu fais cette tête ? Tu as peur de moi ? Lui demanda-t-il.

- Je... je pensais que... Balbutia Masaki.

- Quoi donc ? Que j'allais me contenter de tenir la main toute la soirée en te payant des verres ? 

Masaki ne répondit rien tandis Devon se mit à rire. Un rire de sadique qui affola la jeune fille.

- Quoi ? Tu le croyais vraiment ? Comme c'est mignon ! 

Devon n'avait plus rien du gentil garçon que Masaki pensait avoir rencontré plus tôt. Il s'approcha d'elle, commença à l'embrasser tout en la tripotant. La jeune asiatique faisait son possible pour le repousser mais il se faisait de plus en plus insistant. Elle rassembla ses forces et réussit à lui donner un coup de poing. Sonné, Devon recula et Masaki en profita pour tenter de s'échapper.

Malheureusement, Devon ne semblait pas prêt à la laisser filer si facilement. Il était même encore plus en colère après ce coup reçu. La main sur la poignée de porte, Masaki était presque arrivée à sortir de cet enfer lorsqu'elle réalisa que ses pieds avaient quitter le sol. Son agresseur l’avait saisit par la taille et l'envoya valser sur le lit. Au passage, elle se cogna la tête à la table de chevet. Le temps de reprendre conscience, Devon était sur elle et la déshabillait. Elle tenta de nouveau de le frapper mais cette fois-ci, il esquiva.

Masaki pleurait mais Devon ne semblait pas touché, au contraire, il semblait s'amuser encore plus. Masaki, le regard brouillé de larmes, prit le téléphone posé sur la table de chevet et s'en servit pour donner un coup sur la tête de Devon qui lâcha son emprise. A moitié nue, Masaki se releva, attrapa son sac au passage et se rua vers la porte.

Devon était inconscient, gisant sur le sol. Masaki se retourna, hésita un instant à aller voir s'il respirait encore. Elle voulait lui échapper, pas l'assassiner. Elle s'apprêtait à s'approcher de lui lorsqu'il se mit à grogner en se réveillant.

- T'es complètement folle ! Si je t'attrape, tu es morte ! 

Masaki réalisa qu'elle s'inquiétait pour un homme qui avait essayé de la violer et qui menaçait maintenant de la tuer. Elle était vraiment trop bête parfois. Elle quitta la chambre en courant, claquant la porte au passage alors que Devon continuait de lui hurler dessus.

Quelques minutes plus tard, Masaki sortit en courant de l'ascenseur et se retrouva dans le hall de l'hôtel. Plusieurs clients se retournèrent, la prenant probablement pour une call-girl. Il fallait dire qu'elle attirait le regard avec ses cheveux en batailles et sa tenue débraillée. Masaki remarqua alors que dans la précipitation, elle avait oublié sa veste et qu'elle se baladait presque nue. Elle n'allait pas sortir dans cette tenue, on allait l'arrêter pour racolage en moins de deux minutes. Elle chercha du regard une âme compatissante pour l'aider mais tout le monde détourna le regard.

Elle se rendit alors dans les toilettes pour femmes et s'enferma dans une cabine. Elle se rendit compte soudain qu'elle venait d'échapper au pire et se mit à pleurer longuement avant de prendre son téléphone portable. Elle parcourut son répertoire cherchant quelqu'un qui pourrait venir l'aider mais réalisa soudain qu'elle était à Las Vegas et qu'elle ne connaissait personne ici. Elle soupira et finit par sélectionner le numéro de la dernière personne qu'elle aurait appelé en cas d'urgence.

- Masaki-chan ? Fit Sano à l'autre bout du fil. Moi qui pensais que tu avais effacé mon numéro. Que me vaut l'honneur de ton appel.

- J'ai besoin que tu viennes me chercher, je suis à l'hôtel Flamingo.

- Tu me prends pour un taxi ? Je suis plutôt occupé pour le moment. Tu n'as qu'à demander à ton petit copain de te raccompagner. Je t'ai vu partir avec ce type tout à l'heure.

- Ce n'est pas possible.

- Quoi ? Il est trop fauché pour te payer un taxi ? Ah non, je sais, il en a eu marre de t'entendre te plaindre.

Sano s'arrêta net. A l'autre bout du fil, il distinguait des sanglots. Il mit un peu de temps avant d'en être sûr car Masaki en train de pleurer, c'était pour lui inconcevable.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? S'inquiéta-t-il.

- Ne poses pas de questions et viens me chercher, s'il te plaît, implora la jeune femme.

*

Sarah ne répondant plus à son portable et ne donnant plus signe de vie depuis deux jours, Nobuko décida de passer la voir. Elle était bien déterminée à lui remonter le moral. Elle n'allait pas laisser son amie se morfondre des jours, seule enfermée chez elle à cause de Charlie. Elle sonna et quelques secondes plus tard, Jenny lui ouvrit, surprise de la trouver là.

- Nobuko, qu'est ce que tu fais là ?

- Sarah est là ?

- Elle ne t'a rien dit ?

- Dit quoi ?

- Sarah est repartie chez mes parents. Elle a quitté la ville vendredi soir. Je savais que son départ était précipité mais je pensais qu'elle t'avais averti.

- Elle a quitté la ville ? Mais c'est définitif ?

*

Sarah était assise près de la fenêtre, jetant de temps à autre sur la rue. Après avoir laissé son portable sonné des dizaines de fois, elle daigna regarder qui l’appelait sans cesse. Il s'agissait de Nobuko. Sarah en conclut qu'elle venait probablement d'apprendre sa  fuite  de New York et devait se poser tout un tas de questions. Elle n'avait pas envie d'en parler pour le moment et bien qu'elle soit un peu contente que quelqu'un s'inquiète pour elle, elle coupa son téléphone.

Soudain, on frappa à sa porte. l'adolescente tourna la tête et découvrit sa mère. Elle allait avoir droit à une petite conversation qui tournerait à l'interrogatoire, elle en était persuadée. Cela faisait deux jours qu'elle était revenue et ses parents ne l'avaient pas encore assommer de questions.

- Je me demandais quand tu allais venir faire ta petite enquête.

- Ma quoi ? Demanda Madame Baker.

- Me tirer les vers du nez pour savoir pourquoi je suis ici.

- Je... Sarah, je me pose juste quelques questions sur ce soudain retour. Je veux dire, c'est toi qui a voulu aller faire tes études à New York. Je pensais que tu t'y plaisais là-bas. Il s'est passé quelque chose ?

- Non. Qu'est ce que tu vas encore imaginé !

- New York est une grande ville pleine de dingues !

- Maman, il ne m'est rien arrivé ! Je te le jure ! La rassura la jeune fille. Je te l'ai dit, je suis encore fatiguée par cet accident de voiture et je pense que je me remettrais plus vite ici avec ma famille qu'à New York. C'est tout.

- Vraiment ? Tu peux tout me dire tu sais.

- Maman, arrêtes de penser au pire. 

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