Chapitre 17 Vous n'êtes plus inscrite au lycée...

Chapitre 17 Vous n'êtes plus inscrite au lycée, vous n'avez plus votre place ici.

 Assise toute seule dans un coin, buvant tranquillement un café qu'elle venait de prendre au distributeur, Adena souriait bêtement, regardant vaguement les lycéens qui passaient devant elle. A paraître si joyeuse en ce lundi matin, la jeune fille détonnait par rapport aux autres. Cependant, elle se fichait bien d'avoir l'air stupide. Elle était heureuse, surtout après ce qui s'était passé ce week-end.

*

Adena se pressait à travers la foule de voyageurs agglutinés sur le quai. Elle tentait tant bien que mal de fuir Carlos car elle n'avait aucune envie de l'écouter lui donner une excuse bidon pour expliquer son comportement.

Lorsqu'elle entendit lui crier qu'il n'avait pas pris l'argent de sa mère, le cœur d'Adena fit un bond dans son poitrine. Surprise, elle se tourna si vite qu'elle fit un faux pas et tomba sur la voie.

A ce moment, un train entrait en gare. Pétrifiée par la peur, l'adolescente n'arrivait plus à faire le moindre mouvement. Elle ferma les yeux. C'était la fin, elle allait mourir, écrasée par ce monstre de fer qui fonçait droit sur elle.

Soudain, elle sentit qu'une force l'attirait sur le côté. Lorsqu'elle réussit enfin à ouvrir les yeux, le train passait à moins d'un mètre d'elle. Encore sous le choc, elle n'arrivait pas à comprendre ce qui s'était passé. Reprenant peu à peu ses esprits, elle réalisa qu'elle était dans les bras de Carlos. Elle comprit alors qu'il avait risqué sa vie pour sauver la sienne. Elle se mit alors à pleurer à chaudes larmes. D'abord parce qu'elle venait d'échapper à une mort imminente mais surtout parce qu'elle était touché par ce geste.

*

Une voix masculine sortit brusquement Adena de sa rêverie. Elle leva la tête et aperçut le principal du lycée qui la fixait.

- Mademoiselle Stiles, je pourrais vous voir un instant, dans mon bureau.

La lycéenne tenta de garder son calme. Elle n'avait pas penser qu'elle se retrouverait chez le principal, surtout à peine revenue au lycée mais il fallait bien qu'elle justifie son absence, chose qu'elle n'avait pas du tout envisagée.

Le principal referma la porte derrière Adena avant de prendre place dans son fauteuil. Elle tenta de trouver rapidement une excuse mais elle n'eut pas le temps de penser à quoi que ce soit qu'il commença à parler,

- Adena, vous vous doutez sans doute de la raison de votre présence ici.

- Probablement à cause de mon absence. Je sais, je n'aurais pas dû rater une semaine entière de cours, les examens approchent mais j'ai eu quelques petits soucis et...

- Vous n'êtes plus inscrite au lycée, vous n'avez plus votre place ici.

- Quoi ? Fit Adena étonnée. Mais Monsieur Baxter, je n'ai séchée qu'une semaine, vous n'allez pas me renvoyer pour ça ? Je suis désolée mais j'ai dû quitter New York précipitamment. J'aurais dû prévenir mais à vrai dire, j'avais d'autres soucis en tête. Je vous en prie, vous ne pouvez pas me renvoyer maintenant, les examens finaux ont lieu bientôt.

- Calmez-vous, vous n'êtes pas renvoyer. Vous ne faites juste plus partie du lycée Liberty. C'est vrai que je ne tolère pas que mes élèves fassent l'école buissonnière mais je ne vais pas pour renvoyer pour votre absence. Je vous connais un peu, je me doute bien qu'il y a une bonne raison à cela. Vous êtes une jeune fille intelligente, je sais que vous ne mettriez pas votre entrée en fac en péril en séchant les cours, surtout en fin d'année.

- Que voulez-vous dire par, vous ne faites juste plus partie du lycée ? Si je ne suis pas renvoyée, pourquoi je n'ai plus ma place ici ?

- En fait, c'est probablement un oubli de votre mère mais elle a cessée de payer vos frais de scolarité. Vous ne pouvez donc pas rester parmi nous.

- Je ne pense pas que ce soit un oubli. Ma mère m'a rayée de sa vie, elle n'approuve pas mes choix.

- Quoi qu'il en soit, poursuivit le principal du lycée, si vous voulez terminer votre année scolaire à Liberty, il vous faut régler vos frais de scolarité. Je vous laisse jusqu'à vendredi.

- Ma mère ne voudra probablement rien déboursée, je vous ferais un chèque moi même. Combien reste-t-il à payer au juste ?

- 2000 dollars.

- Quoi ? C'est une blague ?

- Nous sommes un lycée privé et l'éducation que nous proposons ici est assurée par des professeurs hautement qualifiés. Tout cela n'est pas gratuit.

- Bien, je vais m'arranger.

- Je l'espère car je serais vraiment désolé que le lycée perdre une de ses meilleures élèves pour une simple histoire de comptabilité.

Adena sourit au principal mais intérieurement, elle grimaçait. 2000 dollars ? Comment allait-elle trouver une telle somme en si peu de temps ? Il était bien sûr hors de question qu'elle aille demander à sa mère qui se réjouirait trop de la voir supplier de l'aider. C’était probablement une de ses idées, la rendre vulnérable financièrement afin de l’obliger à revenir à la maison.

*

Adena entra dans le bar de l'hôtel. Elle était déjà venu ici des dizaines de fois auparavant mais aujourd'hui, elle n'était pas là pour boire quelques verres d'alcool tranquillement, sans que personne ne vienne contrôler son âge. Elle aurait bien eu besoin d'un petit remontant mais tout ce qu'elle aurait pu se payer ici, c'était les glaçons.

Elle prit place au comptoir et Carlos qui travaillait là, vint la rejoindre. En voyant la tête qu'elle faisait, il comprit rapidement qu'elle n'était pas dans un bon jour.

- Qu'est ce que tu as ? Ça c'est mal passé au lycée ?

- Ma mère a trouvé un nouveau moyen de me pourrir la vie, expliqua Adena. Elle a arrêter de payer mes frais de scolarité. Si je ne paye pas avant la fin de semaine, le principal m'a bien fait comprendre qu'il ne me laisserait pas terminer l'année.

- Si c'est que ça, je vais t'aider. Combien il te faut ? 2, 300 dollars ?

- 2000 dollars.

- 2000 dollars ? Répéta Carlos en manquant de faire tomber le verre qu'il tenait entre les mains, ça en fait une somme.

- Je viens de passer à ma banque et ma mère a vidé tout mes comptes. Je n'ai plus un seul centime. Je crois que je peux faire une croix sur Liberty.

- Non ! On va trouver une solution. Je vais demander une avance à mon patron et ma sœur pourrait peut-être me prêter un peu d'argent.

- Carlos...

- Si tu te retrouves dans cette situation, c'est à cause de moi. Laisses moi t'aider.

- Si j'arrêtais le lycée et que je me trouvais un boulot, ça serait bien plus simple.

- Hors de question que je te laisse faire une chose pareille !

- Mais...

- On va se débrouiller pour l'argent. Tu passeras ton diplôme à Liberty, je te le promets.

Elle aurait voulu le croire. Elle avait cependant un peu de mal à croire qu'il allait réussir à trouver autant d'argent en si peu de temps.

*

- Dire que peut-être une des dernières fois que je mange ici, gémit Adena devant son plateau à la cafétéria.

- Franchement, tu ne perdras rien. La nourriture ici, ça n'a jamais été très fameux, lui rappela son amie.

La lycéenne sourit à la remarque mais le cœur n'y était pas vraiment. Elle trouvait tout de même sympa de la part de Nikki qu'elle essaie de lui remonter le moral. Depuis son retour, la veille, la jeune fille n'avait pas cessé de l'écouter, la réconforter et lui dire que tout finirait par s'arranger.

- Alors dis moi, que s'est-il passé durant toute cette semaine ? Qu'est ce que j'ai loupé ?

- Pas grand chose tu sais.

- Quoi ? Pas un scandale, pas même une petite rumeur ? S'étonna la reine du lycée. Ne me dis pas que rien ne s'est passé durant ma courte absence.

- J'ai pas vraiment fait attention tu sais. Ah si, Akira s'est fait opérer de l'appendicite.

- Palpitant.

Adena s'attendait à quelque chose d'un peu plus croustillant que ça. Au moins, connaître les derniers potins lui aurait permis de penser à autre chose. Déçue, elle planta sa fourchette dans son assiette de légumes et repris le cours de son déjeuner. Elle aperçut alors Charlie qui s'approchait de leur table rapidement. Elle s'apprêtait à le saluer mais visiblement, elle était transparente pour lui.

- Je t'ai déjà dit que je ne voulais plus te voir, fit le petite amie de ce dernier.

- Nikki, cet enfant, c'est aussi le mien. J'ai le droit de dire ce que j'en pense, lui répondit Charlie.

- Je n'ai pas envie d'en parler maintenant. Et parles moi fort ! Tout le monde va t'attendre.

Adena avait un peu de mal à suivre. De quoi parlaient-ils tout les deux ? De quel enfant s'agissait-il ? De toute évidence, durant son absence, il s'était passé bien plus de choses que Nikki le laissait entendre.

- Je peux savoir ce qui se passe ? Demanda Adena. Nikki, tu es...

- Oui, je suis enceinte, et alors ?

Tout à coup, le silence se fit dans le réfectoire. Alors qu'elle voulait que Charlie soit discret, voilà qu'elle venait de crier qu'elle était enceinte. Morte de honte en s'apercevant que tout le lycée avait entendu, Nikki sortit en courant. Charlie ne tenta pas de la rattraper, ce n'était pas le moment. Il prit la direction inverse tandis qu'Adena réalisa qu'à force de ne penser qu'à elle, à ses problèmes avec sa mère, elle n'avait pas vu que sa meilleure amie avait besoin d'elle.

*

Comme tout le monde, Akira se retourna en entendant Nikki faire cette révélation. Nobuko qui n'avait pas bougé et continuait de déjeuner comme si de rien n'était. Ce manque de surprise étonna le garçon.

- Nikki vient de crier devant tout le lycée qu'elle était enceinte et on dirait que ça ne te fait rien.

- Je devrais avoir une réaction particulière ?

- J'en sais rien, Je sais que tu ne l'aimes pas beaucoup mais tu pourrais être un minimum surprise. Lorsque tu n'as aucune réaction, on dirait que tu n'as aucun sentiment.

- C'est juste que je ne suis pas surprise, je le savais déjà. Elle me l'a dit samedi. Arrêtes de faire cette tête. Oui, je sais, c'est hallucinant mais remets toi d'accord, on est pas amies pour autant.

- Je n'arrive pas à le croire.

- Je vois qu'Adena est de retour, tu sais ce qui s'est passé ? Demanda Nobuko qui tentait de changer de sujet. J'ai tenté de joindre Sarah mais on dirait qu'elle est très occupée.

- Je sais juste qu'elle habite chez son petit copain et qu'elle n'adresse toujours pas la parole à sa mère. Mais ne change pas de sujet, pourquoi Nikki t'a parlé de ça ? Pourquoi elle ne me l'a pas dit à moi ?

*

Nikki avait passée une horrible journée. Tout le monde parlait d'elle au lycée. En faisant cette révélation la veille, elle avait attirée l'attention. Elle avait l'impression que tout le monde ne parlait que de ça. A chaque coin de couloirs, elle avait la sensation qu'on la dévisageait et que l'on faisait des messes basses. Elle se rendit compte alors de ce que Nobuko ou Adena avait pu affronter. Nobuko à cause de la rumeur qui courait sur elle et Adena avec les photos la montrant nue qui avaient été affichées partout au lycée.

Une chose rassurait cependant un peu Nikki, on ne parlait plus de ses deux affaires. Un potin en remplaçant un autre, elle n'avait qu'à attendre qu'un autre scandale éclate au lycée Liberty pour qu'on cesse de parler d'elle.

Son calvaire n'était pas encore fini. Aujourd'hui, son père fêtait ses 55 ans. A cette occasion, un dîner était organisé. Elle allait devoir faire bonne figure encore un moment devant ses parents, son frère détesté et la pimbêche qu'il avait pour épouse. Nikki prit place autour de la table. Elle allait tout de même faire un petit effort, au moins pour son père. Le seul dans cette maison qu'elle appréciait.

Au début, tout se passait plutôt bien. Elle avait décidé de ne rien dire. Elle resta silencieuse tout au long du repas, répondant juste lorsqu'on lui posait une question. Ce genre de comportement n'était pas dans ses habitudes. Normalement, elle disait ce qu'elle pensait, quitte à se disputer, notamment avec sa mère. Son père remarqua ce changement d'attitude. Alors qu'il venait de souffler ses bougies et que la bonne distribuait les paires du gâteau, il se tourna vers sa fille.

- On ne t'a pas beaucoup entendu ce soir, tout va bien ?

- Très bien, pourquoi ça n'irait pas.

- C'est parce que Charlie n'est pas là ? Il était invité, lui aussi.

- Je te l'ai dit, il avait un empêchement. Il serait venu avec plaisir mais il avait ce truc, avec son père.

- Dans ce cas, pourquoi tu à l'air si triste ? Des problèmes au lycée ?

- Rien de grave.

Nikki avait presque réussi à passer le dîner sans encombre. Cependant, son père se montrait trop curieux mais en voyant que sa fille n'avait apparemment pas envie d'en parler, il n'insista pas. La jeune fille en fut soulager. Elle s'apprêtait à manger rapidement son gâteau avant de s'éclipser dans sa chambre. Malheureusement pour elle, sa mère n'était pas comme son époux. Elle n'allait pas la laisser tranquille si facilement.

- C'est vrai que tu as l'air un peu pâle, tu es sûre que tu vas bien ?

- Très bien, merci de t'en inquiéter.

- J'ai entendu de drôles de choses à ton sujet lorsque j'ai croisée mes amies cet après-midi. Je ne voulais pas vraiment y croire mais en te voyant, je commence à me dire que ce n'est peut-être vrai.

- Tu ne vas pas commencer à croire les rumeurs. D'ailleurs, qu'est ce que l'on raconte au juste ? Demanda son mari.

- Ta fille est enceinte.

Nikki laissa tomber sa cuillère, faisant au passage, une tache sur son chemisier. Son père se retourna vers elle, le regard inquiet.

- Nicole ? C'est quoi ces histoires ?

- Euh... et bien...

- Oh non ! C'est vrai ?

Nikki cherchait quelque chose à dire mais rien ne sortit. Devant son père, elle fut incapable de dire quoi que ce soit. Monsieur Hargrove était en colère. Il tolérait les nombreux écarts de conduite de Nikki mais celui-ci était celui de trop. Choqué et ne sachant pas quoi faire, il préféra quitter la table avant de dire quelque chose qu'il puisse regretter.

- Merci Nicole, fit Madame Hargrove. Tu viens de gâcher l'anniversaire de ton père !

- Je... Quoi ? C'est toi qui a lancé cette bombe. Pourquoi tu en parles maintenant, hein ? Tu cherches à me ridiculiser devant toute la famille ? Mais pourquoi tu me détestes autant ? Désolé de ne pas être si parfaite que David.

- Je ne suis pas parfait, glissa son frère.

- C'est ça ! Maman ne manque pas une occasion de me vanter tes exploits. Quoi je fasse, ça ne compte pas. Maman ne voit que par toi et par ton parcours exemplaire. Désolé mais je ne suis pas toi !

- Nicole, calmes toi tu veux ! Lui ordonna sa mère.

- Quels exploits ? De quoi tu parles ? Demanda David.

- C'est ça, fait l'ignorant. Désolé mais je suis pas aussi intelligente que toi, je ne finirais pas major de ma promotion et je ne rêve pas d'aller en fac de droit à Harvard depuis que j'ai 5 ans.

- C'est quoi ces histoires ! Nikki, je n'étais pas un mauvais élève mais j'étais loin d'être major de ma promo et en ce qui concerne Harvard, ça n'a jamais été le rêve de ma vie. Maman, qu'est ce que tu lui a raconté ?

Nikki, dont la colère avait grimpée en flèche, tomba des nues. Qu'est ce que cela signifiait ? Son frère n'était pas ce que prétendait sa mère, dans ce cas là, qui était-il vraiment ? Et pourquoi sa mère lui mentait à ce sujet ? Brusquement sa colère se dissipa, laissant place à un flot de questions. Cette soirée venait d’être le théâtre de nombreuses révélations, visiblement trop de révélations pour une seule journée.

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