Chapitre 14 C'est l'histoire de quelques jours.
Chapitre 14 C'est l'histoire de quelques jours.
Masaki ouvrit la porte et alluma les lumières. Elle était venu très en avance à l’agence aujourd'hui car elle avait encore beaucoup de travail à faire dans la journée.
Elle se mit soudain à hurler lorsqu'elle aperçut qu'il y avait quelqu'un au fond de la pièce et qui semblait dormir dans un sac de couchage. Elle chercha désespérément un objet en guise d'arme pour se défendre mais tout ce qu'elle réussit à trouver ce fut un parapluie oublié par un client.
Elle s'approcha de l'inconnu et rassembla son courage. Elle ne fut pas tellement téméraire car à peine l'homme fut debout, prise de panique, Masaki ouvrit son parapluie et ferma les yeux. Comme si fermer les yeux allait la rendre invisible.
- Je vous en prie, ne me tuer pas ! Implora-t-elle.
- Qu'est ce que tu fais là ?
Masaki ouvrit les yeux et réalisa que l'homme qu'elle avait pris pour un squatteur était en fait Sano. Elle soupira de soulagement tandis que Sano prit le parapluie qu'elle avait dans les mains pour le refermer.
- Ouvres pas ce genre de truc ici, ça porte malheur.
- Sano ! Mais... Depuis quand tu dors ici ?
- Juste cette nuit. Je n'ai pas pu rentrer chez moi hier soir. Mon appartement est provisoirement indisponible.
- Indisponible ? Qu'est ce que tu as fait encore ?
- Comment ça, ce que j'ai fait ?
- A mon avis, tu as fuis ton appartement parce qu'une de tes copines devenait trop envahissante et que tu ne savais pas comment t'en débarrasser.
- N'importes quoi ! Fit le jeune homme.
- En tout cas, je suis persuadée que ton problème d'appartement est liée de près ou de loin à une fille. C'est qui cette fois ? La blonde de l'épicerie ou la rousse que tu as rencontrée dans le métro ? Je t'avais prévenu qu'il ne fallait pas sortir avec deux filles en même temps.
- Tu as fini ton sermon ? De toute façon, ça n'a rien à voir avec Cindy ou Linda. En fait, le problème vient de Mike.
- Mike ?
- Le petit copain de Julia, une fille que j'ai rencontré en début de semaine. Il a disjoncté lorsqu'il m'a surpris avec elle.
- Tu ne pouvais pas sortir avec une fille célibataire ?
- Eh, me regardes pas avec ces yeux ! Elle m'a dit qu'elle avait rompu avec ce Mike.
- Je sais que cette agence est à toi mais hors de question que tu t'installes ici. Tu vas effrayer les clients avec tout ce bazar.
- Je n'ai pas les moyens de payer une chambre d’hôtel.
- Tu es propriétaire de plusieurs appartements et tu n'as pas les moyens de te payer une nuit à l'hôtel !
- Qu'est ce que tu crois, la vie de séducteur coûte cher.
*
Nikki entra dans la chambre d'hôpital d'Akira. Ce dernier était allongé dans son lit et bouquinait. Il sourit en voyant qu'il avait un peu de visite. Cette dernière poussait un fauteuil roulant.
- Je me suis dit que tu voudrais peut-être sortir de cette chambre lugubre !
- Salut Nikki, où tu as trouvé ce fauteuil ?
- Je l'ai volé au patient de la chambre voisine. Non, je plaisante, j'ai demandé au bureau des infirmières si je pouvais aller me balader dehors avec toi et elles m'ont dit d'utiliser ça.
- Tu as eu une excellente idée. Je n'en peut plus de rester enfermer ici.
Quelques minutes plus tard, Akira et Nikki étaient devant l'hôpital, dans ce qui semblait être un petit jardin. Nikki finit par s'arrêter près d'un banc public afin qu'ils puissent discutent tranquillement au soleil. Nikki avait remarqué qu'Akira semblait soucieux et il ne fallut pas longtemps pour qu'il commence à se confier à elle. Nikki avait un vrai pouvoir sur Akira, il se confiait à elle avant même qu'elle pose la moindre question.
- Nobuko va bien ?
- Je crois.
- Tu penses qu'elle voit quelqu'un d'autre ?
- Akira, pourquoi tu me poses toute ces questions ? Y'a un souci avec Nobuko ?
- Je ne sais pas. Elle m'a envoyer un drôle de SMS lundi. Je ne comprends pas ce qu'elle a voulu dire.
- Tu ferais peut-être mieux de voir ça avec elle directement.
- J'aimerais bien mais je suis coincé ici et elle ne veut pas me voir. Qu'est ce que j'ai fait ou dit pour qu'elle réagisse comme ça ?
- Qui a dit qu'elle ne voulait plus te voir ?
- C'est Lindsay. Nobuko lui a dit qu'elle ne voulait plus me voir et qu'elle avait tiré un trait sur notre relation.
- Et tu crois cette fille ?
- Pourquoi elle me mentirais ?
- Parce qu'elle veut...
Nikki n'eut pas le temps de continuer sa phrase que Lindsay fit son apparition un peu plus loin. Elle ne put pas en savoir plus sur ce qui rendait si triste Akira et ce n'était pas avec Lindsay dans les parages qu'elle allait en savoir plus. Lorsqu'elle vit arriver avec son grand sourire hypocrite, elle n'arriva pas longtemps à rester polie.
- On m'a dit que vous seriez peut-être ici, fit la jeune fille.
- Qu'est ce que tu fais là toi ? Tu n'as pas assez fichu la merde ?
- Nikki, qu'est ce qu'il te prend ? Demanda Akira. Lindsay s'est juste proposer pour m'apporter les cours que j'ai raté.
- Laisses tomber, s'exclama Lindsay, ce n'est rien.
- Excuses-moi, continua Nikki. Je ne peux rester à discuter avec une fille comme elle.
Nikki s'en alla. Rien que de savoir que Lindsay avait réussi à s'approcher d'Akira la rendit malade. Elle aurait voulu la frapper mais ce genre de comportement aurait poser Lindsay en victime et Akira n'aurait rien compris. Elle préféra s'éloigner avant de faire quelque chose qu'elle regretterait.
Akira regarda son amie s'en aller sans comprendre ce qui venait de se passer. Apparemment, les deux jeunes filles étaient en froid mais il ignorait pourquoi. Lindsay ne perdit pas le nord et profita de la situation pour mettre Akira de son côté.
- J'ai dit quelque chose ?
- Il faut l'excuser, Nikki réagit bizarrement des fois, expliqua le malade.
- Il commence à faire froid, tu ferais peut-être mieux de remonter dans ta chambre.
- Oui, tu as raison.
Lindsay poussa Akira vers l'hôpital en souriant. Elle touchait à son but. Elle avait réussi à éloigner Nobuko et sympathisait avec Akira. Bientôt, elle arriverait au bout de son objectif : être la petite amie du garçon. Elle devait cependant rester sur ses gardes, Nikki était incontrôlable et il ne fallait pas qu'elle fasse capoter ses plans.
*
Une demi-heure plus tard, Lindsay sortit de l'hôpital et s’apprêtait à appeler un taxi lorsque Nikki lui rentra violemment dedans. Elle n'eut pas le temps de se plaindre qu'elle l’entraîna un peu plus loin, à l'écart du flot des piétons. De voir Lindsay se rapprocher d'Akira avait fait revenir l'ancienne Nikki, celle qui préférait frapper avant de discuter. Lindsay réussit à se défaire de l'emprise de la blonde. Elle se frotta le bras, Nikki avait décidément beaucoup force contrairement à ce que l'on aurait pu croire en la voyant.
- Qu'est ce que tu as été raconté à Akira ?. Il m'a dit que Nobuko refusait de lui parler, qu'est ce qui s'est passé ? Qu'est ce que tu as fait ?
- Si tu t'inquiètes tellement pour Nobuko, vas lui demander directement ! Répliqua Lindsay. Et puis d'abord, en quoi tout cette histoire te concerne, hein ?
- Je ne te laisserais pas détruire la vie de Nobuko comme tu as détruit la mienne.
- Toute de suite les grands mots ! Détruire ta vie ! Rien que ça ! Laisses-moi rire. Franchement, te rendre dingue était tellement facile que ce n'était même plus drôle à la fin.
- Tu es complètement folle ! Je vais aller raconter à tout le monde ce que tu fais, je ne peux pas te laisser jouer avec les sentiments des gens. Je vais tout raconter à Akira et...
- Je t'interdis de faire ça, lui ordonna Lindsay.
- Sinon quoi ? Tu ne me fais plus peur. Je vais tout raconter et crois moi, à mon avis, tu ne restera pas longtemps au lycée Liberty. Ta place serait plutôt dans un hôpital psychiatrique.
Nikki était très remontée et bien décidée à faire cesser les plans diaboliques de son ennemie. Elle s’apprêtait à retourner voir Akira et à lui expliquer qui était vraiment Lindsay, qu'elle n'était pas la gentille fille qui lui apportait ses devoirs.
Lindsay n'allait pas la laisser faire et prise de cours, elle paniqua. Elle voulait à tout prix empêcher Nikki de parler. Elle l'attrapa par le bras et sans réfléchir, elle la fit tomber dans les escaliers qui étaient à côté. L'adolescente n'avait pas vu venir le mauvais coup et ne put éviter la chute. Elle dégringola sur une vingtaine de marches et termina inconsciente en bas. Lindsay prit alors la fuite alors que quelques passants s'arrêtèrent pour aider Nikki.
*
Nobuko regardait la télévision tandis que sa soeur sortait de son bain. Masaki était en peignoir lorsque l'on sonna à la porte. Elle se rendait dans sa chambre pour se changer.
- Tu peux aller ouvrir, ça doit être notre dîner, indiqua Masaki.
- Tant mieux, je meurs de faim !
Nobuko ouvrit la porte mais ne tomba sur un livreur.
- Onee-chan, ton chéri est là !
- Mon quoi ?
- Ah cool, des sushis, ça fait un bail que je n'en ai pas mangé !
Nobuko s'empara des plats qu'apportait Sano lorsque Masaki, intriguée, sortit de sa chambre. Elle fut surprise de le voir ici et encore plus lorsqu'elle se prit les pieds dans un énorme sac posé près du canapé.
- Tu peux m'expliquer ? Ne me dis pas que tu comptes dormir ici ? Demanda-t-elle.
- Et bien justement, répondit Sano, si tu le proposes si gentiment...
- Quoi ?
- C'est l'histoire de quelques jours.
- Tu as un problème avec ton appartement ? Demanda Nobuko.
- Ouais. On traite tout l'immeuble pour les cafards, impossible d'y entrer avant trois jours.
- Tu peux rester ici, moi, ça ne me dérange pas !
- No-chan ! S'écria Masaki.
- Quoi ? Lui répondit sa petite soeur. La seule chose que je vous demanderais, c'est d'être discret.
Nobuko prit quelques plats cuisinés et fila dans sa chambre en souriant en direction de sa soeur. Masaki se laissa sur la chaise qui se trouvait près d'elle.
- Génial ! S'exclama-t-elle. Tu t’incrustes chez moi et en plus, ma soeur pense que l'on couche ensemble. Je ne sais pas ce qui est le pire. Tu pouvais pas aller chez une de tes conquêtes ?
- J'ai bien été voir Linda mais figures toi qu'elle a une amie qui connaît la soeur de Cindy.
- Et alors ? C'est quoi le rapport avec le fait que tu comptes squatter mon salon ?
- Elles ont appris que je sortais avec elles en même temps.
- Je vois, tu t'ai fait jeter.
- Je dirais plutôt que j'ai préféré mettre un terme à une relation qui n'avait pas d'avenir, nuança le garçon.
- Bref, tu es célibataire, fauché et sans toit.
- Tu es super intelligente finalement, lui lança ironiquement Sano.
- Fais attention à ce que tu dis ! Je n'aurais aucun remords à te fiche dehors et aller voir ce Mike pour lui dire où il peut te trouver.
- Non, tu ne ferais pas ça ?
Masaki ne répondit pas et mordit dans un des sushis qui étaient sur la table de la cuisine sous le regard inquiet de Sano.
*
Sarah était en compagnie d'Adena à une fête. Justin les avaient entraînés là leur promettant de s'amuser mais pour le moment, c'était le calme plat. Sarah s'endormait presque tellement s'était ennuyeux. Adena avait trouvé un moyen de s'occuper, elle parlait à Justin de New York. Il était passionné lorsqu'elle commença à lui parler de la Black List.
Soudain, le téléphone portable de Sarah sonna, la sortant de sa rêverie. Elle décrocha et quelques minutes plus tard, elle se retourna vers Adena et Justin qui riaient en parlant des mauvais coups qu'Adena avait pu faire subir aux pauvres lycéens de Liberty.
- Il faut que je rentre chez moi, annonça Sarah.
- Il y a un problème ? Demanda Adena.
- La voisine vient de m'appeler. Elle dit qu'il y a un homme qui rôde près de la maison. Je ferais mieux d'aller y faire un tour, mes parents sont absents ce week-end. Mais tu n'as qu'à rester avec Justin si tu veux.
- Tu veux que je te prête ma voiture ? Proposa Justin.
- Pas la peine, j'en ai pour à peine dix minutes en marchant. Et puis de toute manière, je vais en profiter pour rentrer, je suis fatiguée, je préfère aller me coucher. Tu pourras ramener Adena à la maison ?
- Aucun problème, je m'en occupe. Lui promit le garçon.
Sarah sortit de la maison et prit la direction de chez elle. Elle habitait quelques rues plus loin. Elle marcha tranquillement et une dizaine de minutes plus tard, elle arriva enfin à son domicile. En effet, il y avait bien un homme devant la maison mais il n'avait pas vraiment l'air d'un rôdeur. Il attendait, assis sur les marches du perron.
Elle s'approcha doucement, sans faire de bruit. Bien que l'inconnu ne semble pas tellement dangereux, il restait tout de même suspect. Attendre de cette manière, dehors, en pleine nuit, c'était assez étrange. Cependant, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour reconnaître cet inconnu, il s'agissait tout simplement de Carlos.
- Bonsoir, fit le jeune homme, je ne sais pas si tu me reconnais, je suis...
- Carlos. Je sais qui tu es ! Indiqua Sarah. Adena me parle de toi depuis une semaine. Franchement, qu'est ce que tu viens faire ici ? Tu ne penses pas que tu lui a fait assez de mal ? Adena ne mérite pas tout ça. D'abord Jake, maintenant toi ! Elle pensait pouvoir prendre un nouveau départ avec toi mais tout ce qui t'intéressais, c'est son argent. Maintenant vas-t-en d'ici ou j'appelle la police.
- Je suis venu voir Adena.
- Elle ne veut pas te voir, l'informa la jeune fille.
- Je ne repartirais pas d'ici sans lui avoir parler.
- C'est ça, pour qu'elle passe encore une seconde semaine à pleurer ! Hors de question. Sa mère t'a déjà donné un tas de fric, ça ne te suffit pas ? De toute façon, ça ne sert à rien de venir lui réclamer de l'argent, sa mère lui a bloqué ses comptes.
- Je le sais. Elle a fait ça à cause de moi. Lui apprit Carlos.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top