Chapitre 11 Je ne te laisseras pas faire l'erreur de ta vie...

Chapitre 11 Je ne te laisseras pas faire l'erreur de ta vie. Tu ne reverras plus Carlos.

 Sarah n'arrivait toujours pas à réaliser. Elle ne rêvait pas, Adena était chez elle, pleurant comme une madeleine. Elle avait longtemps cru qu'Adena était dénuée de sentiments mais depuis quelques mois, elle semblait avoir changée. A croire que s'être retrouvée placardée toute nue dans le lycée, ridiculisée et humiliée par Jake avait fini par lui donner une âme.

Sarah ne savait pas trop comment réagir. C'était la première fois qu'elle voyait Adena aussi malheureuse. Elle se contenta d'essayer de comprendre ce qui s'était passé. Cependant, ce n'était pas facile. Adena n'était pas très claire dans ses explications et éclatait en sanglots toutes les deux minutes.

- Tout ça, ne me dit pas pourquoi tu es ici.

- Je n'aurais pas du venir, fit Adena entre deux sanglots. Je vois bien que je dérange.

- Ce n'est pas la question. Je suis juste très surprise de te voir là. Et d'ailleurs, comment tu savais que j'étais là ?

- Au secrétariat du lycée.

- Quoi ? Tu as fouillé dans les dossiers des élèves ? S'indigna Sarah.

- Mais non ! J'ai juste embobiner la secrétaire, je lui ai dit que je devais absolument te parler pour l'émission de radio. J'en ai un peu rajouté et elle a fini par donner ton adresse. J'étais plutôt insistante et elle était plutôt pressée de partir. Elle a fini par craquer.

- D'accord mais pourquoi moi ? Tu n'as pas d'amis à New York ?

- J'ai bien pensé à aller chez Nikki mais ma mère et la sienne sont amies, c'est impossible. Et à part Nikki, je dois dire que je n'ai pas vraiment d'amis.

- Ah, vraiment ? C'est pas ce que l'on m'a dit. Il paraît que tu es redevenue très populaire à Liberty depuis mon départ.

- La popularité n'a rien à voir avec l'amitié, expliqua Adena. Franchement, tout ces gens que je considérais comme mes amis, ce sont les premiers à m'avoir tournés le dos lorsque Jake a... enfin tu sais bien. Je n'ai pas réellement envie de fréquenter de nouveau ses hypocrites.

- Je comprends. Mais dis-moi, pourquoi évites-tu ta mère ? Demanda Sarah.

Adena lui raconta alors toute l’histoire.

*

Adena avait finalement décider d'officialiser sa relation avec Carlos. Elle voulait lui prouver qu'il était important pour elle. Elle avait donc décider de le présenter à sa mère. C'était un moment important. Elle avait longtemps appréhender cette rencontre. Toute la journée, elle avait eu mal au ventre, imaginant tout les scénarios catastrophes possible.

Cependant, en voyant comment se déroulait le dîner, elle se mit à penser qu'elle avait peut-être stressée pour rien. Carlos, bien qu'un peu mal à l'aise, répondait à toutes les questions de Madame Stiles. Veronica, en petite garce qu'elle était, s'amusait à le déstabiliser en faisant quelques remarques désobligeantes.

- Rony, tu pourrais faire un effort ! S'exclama Adena. Nous avons un invité !

- Quoi ? Il est petit, mexicain et n'a pas un rond. Excuses-moi mais franchement, tu aurais pu mieux choisir.

- Rony !

- C'est la vérité ! De toute façon, depuis que Jake t'a quitté, tu es vraiment trop bizarre. Je me demande ce qu'il devient. Tu as de ses nouvelles ?

- Non et c'est aussi bien.

- A cause de toi, il se retrouve en école militaire.

- Rony, tu as oublié ce qu'il a fait ? L'école militaire, c'est rien. Il aurait mérité bien pire.

- Qu'est ce qu'il a fait au juste ? Chercha à savoir Carlos.

- Rien... Rien du tout...

- Il a juste fait une petite blague mais Adena l'a très mal pris, expliqua simplement Veronica.

- Excuses moi mais tu sembles oublier qu'il a payé quelqu'un pour me droguer et me photographier nue et qu'ensuite il a placardé le tout dans tout les couloirs du lycée. Ce n'est pas une simple petite blague.

Dans l'énervement, elle avait tout raconté. Carlos fut un peu choqué, Adena ne lui avait jamais parlé de ce que lui avait fait Jake. Les deux soeurs étaient sur le point de se sauter l'une sur l'autre lorsque leur mère se racla la gorge.

- Les filles ! On se calme ! Vous ne pouvez donc jamais vous parler normalement ?

- Je n'ai rien dit ! S'écria la plus jeune soeur.

- Je croyais avoir été claire, nous ne devons plus parler de cet incident. Jake a fait une erreur, il en paye aujourd'hui les conséquences. C'est dommage, c'est un jeune homme si gentil.

- Etait ! Rectifia Adena. Il a dépassé les limites ! Si l'on pouvait éviter de parler de lui, Carlos n'a sûrement pas envie que l'on parle de mon ex-petit ami toute la soirée.

- Euh... Et bien...

- Bien, parlons de ton nouveau petit ami alors ! Il paraît que vous êtes barman ? Je parie que c'est là que vous avez rencontré Adena. Ma soeur adore...

- Rony ! S'écria Madame Stiles. Encore une réflexion et je te coupe ton argent de poche.

Veronica perdit son grand sourire. Pourrir la vie d'Adena ne valait pas d'être privée d'argent de poche. Elle finit par se taire et se contenta de manger ses haricots verts en jetant un regard noir à sa soeur.

Adena, elle, souriait, ravie que quelqu'un est réussit à arrêter Veronica. A ce train-là, elle aurait été capable de raconter à Carlos les pires horreurs et autres secrets. Maintenant, il savait pour Jake, elle n'avait pas envie qu'il en sache davantage, surtout pas en l'apprenant de la bouche de quelqu'un d'autre.

Madame Stiles continua de parler comme si rien ne s'était passé. Elle avait le don pour faire croire que tout allait bien même dans les pires situations. Ces années de cocktails, réceptions et autres dîners faisaient de Madame Stiles une hôtesse de première ordre. Les débordements de Veronica n'était pas un problème. Elle fit son possible pour sauver la soirée, se tournant vers Carlos et lui posant des questions.

- Adena m'a dit que vous occupiez souvent de votre neveu. Comment s'appelle-t-il ?

- Max ! C'est un petit garçon vraiment exceptionnel, il est premier de sa classe et n'a pas la langue dans sa poche. Je le garde lorsque ma soeur travaille de nuit, elle essaie de mettre de l'argent de côté. En fait, Max a la possibilité d'intégrer une école privée l'année prochaine mais les frais de scolarités sont vraiment élevés.

- Et elle fait quoi ? Je parie qu'elle est strip-teaseuse ! S'exclama Veronica en se tournant vers sa soeur assise près d'elle.

Adena essaya de ne pas tenir compte de la remarque. Carlos ne semblait ne pas avoir entendu, c'était l'essentiel. Il était trop occupé à parler avec sa mère, heureusement.

- Elle est infirmière.

- Et que font vos parents ?

- Ma mère est morte il y dix ans, un cancer, cela faisait déjà trois ans qu'elle se battait contre cette maladie.

- Je suis désolée. Perdre sa mère lorsque l'on est si jeune, c'est vraiment dramatique. Heureusement, il vous reste votre père.

- Je ne l'ai jamais connu et c'est peut-être mieux ainsi. Il a abandonné sa famille et est parti avec toutes nos économies. J'avais deux ans, je n'ai pas vraiment de souvenirs de lui. Lorsque ma mère est morte, on a bien essayé de le retrouver mais il semble avoir disparu de la circulation, expliqua le jeune homme.

- Qu'est ce qui s'est passé, tu as été placé en famille d'accueil ? Demanda Adena.

- Quelques semaines seulement. Ma soeur avait promis à ma mère ne jamais séparer notre famille. Cela a été un peu difficile mais elle a réussi à obtenir ma garde. Elle a arrêté ces études, elle a même renoncer à une bourse d'Etat et elle est revenu s'installer à New York pour s'occuper de moi.

Adena réalisa soudain qu'elle ignorait complètement tout sur le passé de Carlos. Elle ne s'était jamais demandé où il avait grandit, comment s'était passé son enfance. Elle comprenait mieux la réaction de Monica, la soeur de Carlos. C'était sa seule famille, elle faisait tout pour le protéger. Si elle avait si dure avec elle l'autre jour, c'était sûrement pour cela.

*

Le lendemain de ce dîner, au lycée Liberty, le professeur de mathématiques venait de donner une série d'exercices et tout le monde travaillait dans son coin. Adena profita qu'il donnait une explication à une élève du premier rang pour pouvoir discuter avec Nikki, assise juste à côté d'elle. Elle fut surprise de voir que son amie n'avait aucune difficultés pour ses exercices, elle avait même fait la moitié des questions alors qu'elle en était toujours à la troisième équation.

- Tu es devenue la reine des équations ma parole ! Je pensais qu'Akira avait arrêter de t'aider.

- C'est vrai mais j'ai trouvé un bien meilleur professeur : Charlie.

- Je vois ça, à ce train là, tu vas finir première de la promo, fit Adena.

- Ne te fais pas de films ! J'améliore juste mes notes en maths, histoire de ne pas finir la dernière. Je n'ai pas l'attention de te voler ta place, ça me demanderait trop d'efforts. J'ai autre chose à faire de mon temps libre que de le passer le nez dans les bouquins.

- Je le sais bien !

- Alors, comment ça c'est passé hier soir ? Demanda Nikki.

- Carlos a passé l'examen haut la main. Ne fais pas cette tête, je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas réussi.

- Je ne doute pas de Carlos, je me demande juste pourquoi ta mère n'a rien dit. Excuses moi d'être si franche mais pour ta mère, tu ne deviens intéressant que lorsque ton compte en banque est bien rempli.

*

- Vous vous moquez de moi ?

Mme Stiles renvoyait une vendeuse qui venait de lui montrer des robes d'un goût plus que douteux. C'était déjà la dixième robe qu'on lui proposait. La vendeuse faisait tout son possible pour garder son calme. Elle aurait bien envoyé balader Mme Stiles mais elle ne pouvait pas. Certes, elle était horrible avec le personnel, critiquant sans cesse mais c'était une cliente fidèle qui dépensait sans compter. La vendeuse repartit chercher un autre modèle. Mme Stiles en profita pour se retourner vers Mme Hargrove, sa meilleure amie.

- Et donc, hier soir, il a dîné à la maison. Je suis vraiment tombée de haut. Je me demande bien ce qu'Adena peut lui trouver. Lorsque j'ai su qu'il vivait à Brooklyn et qu'il était barman, j'ai bien cru faire une crise cardiaque.

- Ne t'inquiètes pas autant, ce genre de relation ne dure jamais bien longtemps. Elle se laissera vite.

- Je l'espère. Toi au moins, tu n'as pas ce problème. J'ai appris que ta fille sortait avec le fils Todd.

- C'est bien la première fois qu'elle fait quelque chose de bien, s'exclama Madame Hargrove. La connaissant, elle va encore tout faire rater. Elle rate toujours tout de toute façon. Je me demande parfois ce qui cloche chez elle.

- Tu n'es pas un peu dure là ?

- Je suis juste réaliste. Nicole ne sait faire qu'une chose : la rebelle. Je n'avais pas autant de problèmes avec son frère. Elle ferait bien de prendre exemple sur lui.

- David n'a pas toujours été aussi parfait. Tu te rappelles de cet été, après sa première année d'université.

- Ah, c'est vrai. Lorsqu'il avait ramené cette fille et qu'il voulait arrêter ses études pour se marier et vivre en Amérique du Sud. J'avais complètement oublié cette période.

- Enfin, il a vite repris ses esprits, c'est l'essentiel. Quand on pense que cette fille est repartie aussi vite qu'elle est arrivée. Heureusement qu'il n'a pas fait l'erreur de la suivre, continua Madame Stiles.

- Tu crois qu'elle est partie d'elle même ? J'ai eu un mal de chien à la convaincre d'abandonner ses rêves de mariage.

- C'est toi qui les a séparé ?

- Je n'allais pas laissé cette hippie gâcher l'avenir de mon David. Il était promis à une grande carrière, je n'allais pas laissée cette fille faire tout capoter. D'ailleurs, il ne m'a pas fallu longtemps pour la convaincre de laisser tomber.

- Et comment tu t'y es pris ? Demanda son amie, très intéressée.

- Tout s'achète. Et crois-moi, les gens comme cette fille ou ce Carlos, il suffit de quelques billets verts et ils font tout ce que tu veux.

*

Adena rentrait du lycée et consulta le répondeur. Elle n'avait aucune nouvelle de Carlos depuis le dîner. Aucun message sur son portable, elle n'arrivait pas à le joindre. Elle s'était pressée après la fin des cours pour rentrer chez elle mais visiblement, il n'avait pas appeler ici également.

Déçue, elle se laissa tomber dans le canapé. Elle entendit quelqu'un entrer, elle pensait voir sa soeur mais c'était sa mère. C'était assez inhabituel de la voir là, à cette heure-ci.

- Maman, tu n'es pas chez ton esthéticienne ? On est vendredi pourtant.

- J'avais un tas de choses à faire aujourd'hui.

- Je ne t'ai jamais vu loupé une seule séance depuis que je te connais, cela devait être important. Et dis-moi, Carlos n'aurait pas laisser de messages par hasard ?

- Adena, j'ai autre chose à faire que prendre tes messages téléphoniques.

- Il n'a pas appelé depuis mercredi soir, je trouve ça bizarre, fit la jeune fille.

- Ecoutes, continua sa mère, il a peut-être compris qu'il n'avait pas sa place ici.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Toi et Carlos, vous êtes, comment dire, très différents. C'est peut-être mieux ainsi.

- J'aime Carlos et lui aussi il m'aime.

- Adena ! Reviens sur terre ! Tout vous éloigne l'un de l'autre. Vous n'avez rien à faire ensemble. On ne mélange pas les torchons et les serviettes.

- C’est justement ce qui me plaît chez lui, il ne ressemble pas à ces gosses de riches du lycée. Je le sais bien que nous sommes différents, je ne suis pas aveugle.

- Et bien parfois, on se demande si tu as réfléchi aux conséquences de tes actes.

- Quoi ? Mais je croyais que l'aimais bien. Mercredi tu as...

- J'ai un minimum de savoir vivre, c'est tout.

- Mais...

- Tu mérites tellement mieux !

- Je ne veux pas mieux. Je veux Carlos, affirma Adena.

- Cesses de faire tes caprices, il est hors de question que je te laisse le fréquenter.

- Tu préfères que je sortes avec des types comme Jake ! Des types riches, égoïstes et prêt à tout pour obtenir ce qu'ils veulent ?

- Ce Carlos ne t'apportera rien de bon, crois moi.

- Mais qu'est ce que tu en sais ? Qu'est ce que tu connais à l'amour ? Tout ce que tu aimes, c'est l'argent. Regardes où cela t'a mené ? Cela fait des années qu’il n’y a plus d’amour entre toi et papa. Je suis pas idiote, je sais très bien que vous faites chambre à part et qu’il évite cette maison le plus possible. Tu ne vis que pour paraître plus jeune. C’est ton unique préoccupation, et pour quel résultat : aucun ! Rien, nada !Tu n'as rien fait de ta vie ! Finir comme toi serait la pire chose qui pourrait m'arriver.

- Adena, tu dépasses les bornes. Je suis ta mère tout de même.

- Tu parles d'une mère. Même pas fichue d'être là quand il faut. Après ce qu'à fait Jake, la seule chose que tu es dit c'est, dommage, vous formiez un si joli couple. Quelle mère dirait une chose pareille ?

- J'ai peut-être eu tort cette fois-ci mais ce n'est pas le sujet. Je ne te laisseras pas faire l'erreur de ta vie. Tu ne reverras plus Carlos.

- Comme si tu pouvais m'empêcher de le voir, on n'est plus au moyen âge, je n'ai pas besoin de ton approbation pour sortir avec qui je veux.

- Je n'ai peut-être pas de pouvoir sur toi, mais j'en ai sur Carlos, répliqua Madame Stiles.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

*

Sarah avait laissé parler Adena et était restée bouche-bée en apprenant tout ce que Mme Stiles avait fait à sa propre fille. Elle n'arrivait pas à le croire. Elle se sentait tellement désolée pour Adena, elle ne savait pas vraiment quoi dire pour lui remonter le moral.

- Je comprends mieux maintenant.

- Tu te rends comptes ? S'écria Adena. Elle lui a donné 10000 dollars pour qu'il arrête de me voir.

- C'est clair que c'est une somme.

- Et moi qui pensait qu'elle l'appréciait. Et le pire dans l'histoire c'est Carlos. Je n'aurais jamais cru qu'il puisse se faire manipuler de la sorte.

- Malheureusement, continua Sarah, l'argent ne fait pas toujours le bonheur.

- Je pensais qu'il était au dessus, qu'il était honnête, qu'il m'aimait. Je me suis bien fait avoir. Il m'a juste utiliser. Et moi qui suis aller le voir quasiment en rampant pour qu'il me pardonne. Je suis vraiment stupide !

- Tu n'es pas stupide, tu es juste amoureuse.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top