Chapitre 12 Lendemains difficiles

Chapitre 12 Lendemains difficiles

 Adena n'en revenait pas, Sarah était complètement saoule. Et pourtant, elle n'avait pratiquement rien bu. Au début, elle trouvait assez drôle de la voir dans cet état mais depuis une demi-heure, ce n'était plus aussi comique. Sarah avait l'alcool mauvais et commençait à déprimer.

- Non mais c'est vrai quel abruti ! S'écria Sarah. Me faire ça à moi ! Et cette pétasse de Nikki ! Oups ! C'est ta copine je crois !

- En effet...

- Mouais, ça m'étonne pas, vous êtes pareilles.

- Tu es peut-être bourrée mais ce n'est pas une raison pour être désagréable, lui fit remarquer Adena.

- Je sais... Je suis horrible !

Sarah commença à pleurer et Adena leva les yeux au ciel. Elle qui pensait une soirée sympa, elle regretta d'avoir entraîner Sarah dans cet endroit. Elle qui pensait la décoincer un peu en la faisant boire...

*

Adena toujours à côté de Sarah l'écoutait d'une oreille. Depuis près d'une heure, elle lui racontait ses malheurs. Autant dire qu'elle n'en avait rien à faire. Elle ne pouvait cependant pas se résoudre à partir et à la laisser parler dans le vide. Si elle était dans cet état, c'était un peu de sa faute.

Adena jeta un oeil à sa montre tandis que Sarah, épuisée à force de se plaindre et pleurer, s'endormait sur le comptoir. Adena, la regarda un moment puis finalement se leva et l'aida à marcher vers la sortie. Sarah marchait difficilement, ne cessant de répéter la même chose. Alors que les deux jeunes filles atteignirent la porte d'entrée, un jeune homme se cogna, manquant de les faire tomber toute les deux.

- Tu peux pas faire un peu attention ?

- Désolé ! Fit le jeune homme.

Il se retourna et fixa les deux jeunes filles un instant.

- Quoi tu veux nos photos ? S'excita Adena.

- On s'est pas déjà croisé ? Demanda le garçon.

- Je m'en rappellerait...

- Je me sens pas bien... la coupa soudain son amie.

Sarah sentit une nausée montée, elle était prête à vomir et en plein sur Adena. Le genre de désagrément dont elle se saurait bien passé. Elle aida à sortir Sarah de la boite, aidé par ce jeune homme inconnu. A peine étaient-ils sur le trottoir que Sarah vomit dans le caniveau sous le regard écoeuré des passants.

- Adena, je vais mourir !

- Arrêtes ton délire Sarah, tu as juste trop bu, lui signala Adena?

- Ah, ça y est, je me souviens ! S'écria le jeune inconnu. Je me rappelles !

- De quoi tu parles ? Qui es-tu ? Chercha à savoir la plus sobre des deux adolescentes.

*

Le lundi suivant, aux alentours de midi, Sarah était assise sur une chaise, près de l'entrée du bureau du principal. Un peu plus loin, la secrétaire qui semblait être très absorbés par son ordinateur, tapant frénétiquement sur son clavier. En la voyant sourire, Sarah se demanda si elle ne faisait pas autre chose que taper du courrier ou tous autres rapports. Il était fort probable qu'elle discute en ligne ou quelque chose dans le même genre.

Sarah jeta un œil à la pendule fixée au mur. Elle voyait l'heure tournée mais toujours pas d'Adena en vue. Elle lui avait pourtant rappelé ce matin qu'elles devaient voir le principal.

Elle souffla d'impatience. Elle avait faim et elle devrait probablement présenter le projet d'émission radio seule. Autant dire qu'elle n'était pas forcément de bonne humeur.

La porte grinça, Sarah leva les yeux et vit Adena entrer. Elle s'assit près de Sarah qui lui jeta un regard accusateur.

- Tu es en retard !

- Vu que le principal aussi, ça ne compte pas, répliqua la retardataire.

- J'ai cru un instant que je devais présenter ce projet toute seule.

- Excuses moi, j'étais au téléphone avec Carlos.

- C'est qui celui-là encore ?

- Tu ne te souviens pas de lui ?

- Je devrais ?

- Tu lui a vomi dessus, tu as oublié ? A peine sortie hors de la boite, tu as tout rendu ! Carlos en a reçu la moitié sur lui !

Sarah la fixa un instant, ne croyant pas un instant qu'elle avait pu faire une chose pareille.

- Tu pourrais éviter les détails dégueu ! Exigea Sarah. Je risque de rien pouvoir avaler tout à l'heure.

- Excuses moi mais c'est la vérité. Tu ne tiens pas l'alcool, c'est tout. C'était ta première cuite ?

- Oui... et j'espère la dernière, j'ai passé mon samedi avec un mal de crane... J'ai cru que j'allais mourir !

- Ah oui, tu n'arrêtais pas de le dire vendredi : Adena, je vais mourir ! Juste avant que tu appelles Charlie et que...

Sarah se retourna brutalement vers Adena. Elle n'avait aucun souvenir précis de sa soirée. Elle souvenait avoir enchaîné les verres, histoire peut-être d'oublier tout ses problèmes. Après cela, c'était le trou noir. Elle s'était réveillé dans son lit, encore habillée et avec un mal de tête épouvantable. Elle savait qu'elle avait un peu abusée d'alcool mais ne pensait pas avoir fait quelque chose de honteux.

- Comment ça j'ai appelé Charlie ?

Sarah, effrayée de savoir ce qu'elle avait vraiment fait, avait parlé un peu trop fort. La secrétaire se racla la gorge et la regarda de manière à lui faire comprendre qu'elle devait baisser d'un ton. Sarah essaya de se calmer et continua de parler à voix basse.

- Dis moi, je n'ai rien dit ou rien fait qui pourrait...

- Non... La rassura immédiatement Adena.

- Je suis soulagée !

- Après tout, qui ne serait pas flatté d'avoir la déclaration d'amour d'une nana bourrée sur son répondeur.

- Oh merde ! Qu'est ce j'ai fait...

- Oh Charlie, fit Adena en tentant d'imiter la voix de Sarah. Je t'aime, je t'ai toujours aimé ! Pourquoi elle et pourquoi pas moi... Et bla bla bla... C'était très drôle !

Sarah ne trouvait pas ça drôle, pas drôle du tout même. Elle se cacha le visage dans ses mains. Sa relation était déjà compliquée, elle venait d'en rajouter une couche. Elle ne pourrait jamais plus le regarder en face.

Elle n'eut pas le temps de lamenter sur son sort. Le principal sortit de son bureau et invita Sarah et Adena à y entrer. Suite à toutes ses révélations, elle respira un bon coup et suivi monsieur Baxter. Elle s'était mise dans une galère impossible mais pour le moment, elle devait se concentrer sur son projet et laisser ses problèmes de côté.

*

Tandis qu'Akira terminait son plateau repas, Nobuko, assise en face de lui, tapait un message sur son téléphone portable. Akira leva les yeux vers elle et joua les curieux.

- Tu envois un message à qui ? Au gars de la photo ?

- J'envoie un message à Sarah, lui expliqua sa petite amie. Je veux la faire monter sur le toit.

- Sur le toit ?

- J'ai envoyé le même message à Charlie. Je leur ai demandé de me rejoindre sur le toit. Ils croient que je veux leur montrer un truc mais c'est juste un moyen de les obliger à se parler.

- En gros, c'est un piège.

- Un piège ! C'est tellement négatif comme mot ! J'essaie juste d'aider le destin à les rapprocher.... Et d'abord, de qui tu me parles ? Quel garçon ?

- Celui de la photo. Celui dont tu évites de parler.

- Oh !... Lui !

- Oui, lui... Tu veux pas me dire qui c'est ?

- Personne, juste un ami....

- Vraiment ? Insista l'adolescent.

- Mais qu'est ce que tu me fais ? C'est quoi cet interrogatoire ? Est ce que moi, je t’embête avec toutes les filles avec lesquelles tu es sorti ?

- Alors c'est un de tes ex... T'es sorti longtemps avec lui ?

- Akira ! Oui, c'est un de mes ex mais arrêtes avec tes questions. Je n'ai pas envie de t'en parler.

*

Après avoir lu le message plus qu'intriguant de Nobuko, Sarah était montée sur le toit directement après son entrevue le principal. Elle monta les marches en traînant des pieds, ne cessant de repenser à ce qu'Adena lui avait dit. Elle comprenait mieux pourquoi Charlie la regardait bizarrement ce matin. Ils ne s'étaient pas échangés un seul mot mais ça, c'était une chose courante depuis quelques jours. Pourtant, aujourd'hui, elle avait trouvé que Charlie avait un comportement étrange.

Elle arriva en haut de l'escalier et ouvrit la porte qui menait sur le toit. Elle fit quelques pas et se retourna en entendant le claquement brusque de la porte. Elle avança à la recherche de Nobuko mais elle ne voyait personne. Elle s'arrêta et elle sentit son coeur faire un bond lorsqu'elle vit Charlie, assis un peu plus loin. Elle préféra partir mais il l'avait vu et accouru vers elle. Tandis qu'elle marchait vers la sortie, Charlie lui parlait.

- Sarah, attends ! Il faut qu'on parle !

- Je... je ne pense pas que ce soit nécessaire.

Sarah posa la main sur la poignée et la tourna mais la porte resta close comme si elle était bloquée. Elle leva les yeux au ciel et comprit rapidement qu'elle s'était fait piéger par Nobuko et qu'elle n'avait rien vu venir.

- Dis moi, tu n'aurais pas reçu un message de Nobuko te demandant de la rejoindre ici ? S’enquerra la jeune fille.

- Si... Toi aussi ?

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