Chapitre 6 - Tendre Haine

Je remue mes céréales dans mon bol en prenant soin de faire tinter le plus péniblement du monde la petit cuillère.
Oui je sais ça ne sert à rien mais c'est un moyen de me canaliser.

En effet, en ce matin je suis partiellement agacée voir énervée.
Après la soirée d'hier où je me suis occupée de l'épave alias Cameron après l'humiliation qu'il m'a fait subir au cour de la soirée, je m'attendais au moins à un petit remerciement.
Je demande pas des fleurs hein ! Non, juste un petit merci aurait suffit... Que dalle !

Lorsque je me suis levée vers neuf heures, encore toute endormie, le cerveau pédalant dans la semoule, j'ai remarqué que la porte de sa chambre était ouverte, c'est donc le coeur battant et la tête haute que j'ai descendu le plus lentement possible les marches vers le salon.

Il faut bien avouer que ce petit face à face ne rend très mal à l'aise.
Nerveusement je me tord les mains en avançant à pas de loup vers la cuisine.

Il est là, de dos et... En caleçon !

Je détourne rapidement les yeux de son postérieur qui je dois avouer est parfaitement moulé dans ce fin tissus noir.

Je ne fais pas de bruit, je jette un œil aux alentours : aucuns pères en vu.

Bien, ça évitera d'étaler l'affaire à toute la famille.

Je me racle la gorge, il semble sursauter.
Il se retourne lentement très, très lentement.

Une cuillère dans la bouche et un bol de céréales à la main, il lève un sourcil.
Je ne le quitte pas des yeux, les bras ballants, une boule se forme au creux de mon estomac tandis que j'ordonne à mes yeux de ne pas s'arrêter sur ses abdos tellement...

Parfaits, terriblement sexy et...

Wouho ! Ces abdos tellement rien du tout.

Je me mord nerveusement la joue.
Ses yeux me scrutent, m'examinent comme si il cherche à me décortiquer.
Je suis terriblement mal à l'aise et mes joues s'empourprent malgré moi.
Je prie pour qu'il ne le remarque pas.

Pour me donner plus d'assurance, je croise mes bras sur ma poitrine et je le questionne :

"Alors ? Bien dormis ?"

Il retire la cuillère de sa bouche effaçant au passage le visage enfantin que ça lui donne :

"C'est quoi ça ?"

Je ne comprends pas le sens de ça phrase et apparemment je ne réponds pas assez vite puisque qu'il embraye sur des explications :

"Bien dormis ? Il tente une très mauvaise imitation de moi même. Tu crois qu'on est pote pour me demander ça ?"

Ses sourcils épais sont désormais froncés et sont regard est noir presque menaçant. Je ne peux pas ne rien dire. Il faut que je me défende !

"Apprends à discerner l'ironie monsieur fortiche, je ne cherche pas à être ton ami Cameron. Je me moque juste de l'etat pitoyable dans lequel tu étais hier soir. Tout vomissant."

Je fais une grimace avant de laisser échapper un petit rire.
Un rire grave presque nerveux. Je ne le connais pas je ne sais pas de quoi il est capable et j'avoue que cette idée me perturbe.

Vu son regard je pense qu'il m'a déjà tué et enterré dans sa tête. Ses doigts sont crispés sur son bol bleu pastel.
Il ne bouge pas, ne parle pas. C'est comme si le temps venait de se figer.
Finalement ça voix sauvagement rauque m'atteint comme une lame acérée, en plein dans le coeur :

"C'est sur que vu le gros balais qui a élu domicile dans ton cul, cet état ne pouvait pas t'arriver. Tu sais ce que c'est : l'amusement ?"

Sans plus de mots il s'éloigne, le bol entre ses longs doigts.

Je reste donc seule, vide, clouée sur place. Avec pour seule compagnie la sensation de mes pieds nus sur le carrelage.

Vous comprendrez donc que je sois partiellement énervée.

Quel abruti !
Je sais m'amuser seulement avec les bonnes personnes !

Et sûrement pas avec des gens comme lui. Si... Stupide.

Des pas résonnent, je redresse vivement la tête prête pour un deuxième round, seulement c'est la silhouette de son père qui apparaît.
Je lui souris faiblement :

"Tout va comme tu veux jade ?"

La cafetière fumante en main et une tasse dans l'autre, parfaitement propre sur lui dans son élégante chemise noire il semble attendre une réponse positive tandis que moi je rêve de lui crier que ce nouveau départ est complètement foireux, que son fils est un connard de première et que je veux rentrer à ma maison.

Mais tout ça n'est pas très polis alors je me contente d'un :

"Oui oui tout va bien"

Il trempe ses lèvres dans le liquide noir, boit une petite gorgée et repose la tasse.
Il sort une petite carte de la poche de son jeans arrière.
Il farfouille des yeux le plan de travail derrière lui à la recherche de je ne sais quoi.

Un stylo apparemment, vu la façon dont ses yeux s'illuminent dès qui il met la main dessus.

Il griffonne quelque chose au dos de la petite carte et me la tendant dune main sûre :

"Toi père est déjà partit au travail et moi je dois y aller aussi, alors tu fais comme chez toi bien-sûr et si tu as besoin de quoi que ce soit tu as mon numéro. Il retourne la carte et rajoute. Je t'ai aussi mit celui de Cameron, il est un peu sauvage comme garçon mais ne t'en fais pas."

Un large sourire étire ses lèvres et je limite en tendant une petite main pour réceptionner le petit carton blanc.
Je contemple les petites chiffres.

Un bruit de tasse mindique qu'il vient de finir son café et donc qu'il s'apprête à partir ce qui est confirmé quelques minutes plus tard par un froissement de tissus quand il enfile son manteau et suivit dun claquement de porte.

Je fixe la porte sans bouger, je respire lentement, mes yeux papillonnent. Je ne veut pas rester seule avec l'autre abruti.
Alors je me décide enfin à bouger.

Je file directement sous la douche.
Je laisse les petites goutes d'eau pures et rondes nettoyer mon mal-être. Elles glissent sur ma peau me procurant un bien-être instantané. Je savoure ce moment de douceur avec pour seul bruit le fracas des gouttes qui viennent mourir, s'écrasant contre le sol.
J'aimerai y rester des heures et des heures jusqu'à vider le cumulus et exploser la facture d'eau qui je suis sûre n'est pas un problème pour les Kent.

Seulement je dois laisser place à mon deuxième passe temps : courir.

Je démêle le champ de bataille que sont mes cheveux et les relève en queue de cheval.
Mon jogging est vite enfilé et mes baskets très vite lacés.
Je ne prends même pas la peine de jeter un coup d'œil à mon téléphone pour m'assurer que je n'ai aucun message de ma meilleure amie.
Non. Je dois partir de cette maison. M'enfuir loin de celui qui nourrit la colère en moi. Je dois me libérer.

Alors je cours.

--------
Chapitre tant attendue et oui ceci n'est pas une fausse notif ou une fausse joie 😊
J'ai surmonté le syndrome de la page blanche.
En espérant que ça vous plaise et toujours désolée pour les fautes d'orthographes 😕

Laissez vos avis et votez 😜

Pensez vous que cette relation pourrait s'arranger ?

Des idées pour la suite ?

Bientôt j'aurai un ordi du coup ce sera plus facile pour moi d'écrire des chapitres 😘

Bisous bisous

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top