Chapitre 5 - oh douce soirée...
"Alors quest ce que tu viens faire ici ?"
Une main sur le volant, il tient dans l'autre son téléphone portable. Son pouce défile le long de sa playlist, à la recherche dune nouvelle musique à faire raisonner dans les enceintes de la voiture.
Moi la tête, appuyée contre la vitre, je laisse aller mon regard dans la nuit noire, vaguant d'étoile en étoile.
Je remercie la musique de cacher les gargouillis de mon ventre affamé.
Quel désastre cette soirée.
Note à moi même : ne plus jamais fréquenter Cameron.
"Changement d'air."
Louis hausse la tête peu satisfait de ma réponse.
Je n'ai pas le coeur à me livrer à un inconnu. Une boule trône au creux de mon ventre. Indignité. Rage. Tristesse.
Tout ce beau mélange me perturbe.
Je commence à avoir mal à la tête.
Au final Cameron m'avait prévenu : "ce n'est pas un cadeau de bienvenue"
La musique s'arrête et un majestueux gargouillis s'échappe de mon ventre.
Je grimace.
Louis rit.
Il bifurque à droite après le feux rouge.
Je ne connait peut être pas encore la ville mais je suis sûre de ne pas être passé par là à l'aller.
Je me redresse et pointe des yeux accusateurs sur Louis qui lui sourit :
"On va où ? Je crois que j'ai parlé un peu trop brusquement.
- Du calme princesse ! Je t'emmène manger un bout : tu es morte de faim."
Je me sens conne bizarrement.
Mon visage se décrispe et le laisse même flotter un petit sourire sur mes lèvres.
Va falloir que j'apprenne à moins être sauvage :
"Merci."
Il hoche la tête.
Immédiatement je reconnais la grande allée de magasins. Il se gare sur les places près du trottoir.
Je descend prudemment en lissant ma robe nerveusement.
Louis me tend son bras et timidement je m'y accroche :
"Bon ça va pas être très romantique mais on mange bien c'est le principal !"
Son sourire est très craquant, ses petits yeux noisettes disparaissent presque.
Il a le don pour apaiser les situations on dirait.
Il me guide rapidement vers une petite pizzeria.
L'enseigne lumineuse aux grosses lettres vertes, m'indique que nous sommes : Chez Mario.
Original tien.
Dans le petit resto, nous faisons un peu tâche : Louis, très propre sur lui dans son tee-shirt blanc et perfecto et moi dans ma petite robe de soirée perchée sur des escarpins.
Le peu de gens qui mangent nous regarde tous. Je me sens étrangement gênée :
"Une quatre fromage Enzo s'il te plait !"
Le gars aussi grand qu'une girafe et tout aussi balèze que Vin Diesel derrière le comptoir, hoche la tête.
Louis doit être un habitué.
Nous nous asseyons à une petite table en bois griffonnée de toutes sortes d'initiales.
Mes pensées voguent vers Evan.
Un lourd sentiment emplit de nostalgie me fait tourner la tête.
Je passe une main dans mes cheveux bruns emmêlés. Je grimace quand un nœud me résiste.
Louis m'observe discrètement, j hausse un sourcil mais je n'ai pas le temps de l'interroger car une pizza est apportée entre nous.
Le gars sourit à Louis de ses dents jaunes avant de lui donner une tape sur l'épaule.
Wahou, un peu plus fort et Louis finissait en mille morceaux.
Il tente de sourire tant bien que mal et quand le gars s'éloigne, il se masse son épaule endolorie.
Je cache un petit rire.
Le carton à l'effigie de la pizzeria m'appelle, torturant mon estomac. Je l'ouvre délicatement comme si il s'agissait du Graal.
Une délicieuse odeur me chatouille le nez et pas très gracieusement j'engloutis une première part.
Je sens que Louis m'observe, la bouche pleine je lui lance un regard interrogateur.
Il secoue la tête et rigole.
Oh merde ! Peut être que la pizza était pour nous deux ?
"T'en veux ?
- J'ai déjà mangé. Régale toi petite sauvage."
D'ordinaire j'aurai répliqué mais là le devoir m'appelle.
Lentement je termine la délicieuse quatre fromage.
Après avoir déposé quelques pièces sur le comptoir, Louis me ramène à la voiture.
Alors que j'allais monter, il me stoppe en me retenant par le bras. Je me retourne interdite.
Il ne dit rien et se contente de m'observer. Se yeux se baladent sur mon visage et viennent se fixer sur mes lèvres.
Je me fixe.
Ah nan hein ! Ne m'embrasse pas j'ai pas le coeur à une nouvelle relation.
Je prie intérieurement.
Son visage sous les lumières artificielles des boutiques est dénué de toutes expressions. Il fixe simplement mes lèvres.
Et quand je pense qu'il va enfin se pencher c'est son pouce qui rencontre le coin de mes lèvres :
"T'as un peu de sauce là."
Il l'essuie avant de faire le tour du véhicule. Un immense soulagement m'envahit mais je suis presque sur le lavoir vu ensuite lécher son pouce.
Un frisson me parcourt.
Aussi le trajet se fait tout en silence. Il n'y a même pas de musique pour combler ce blanc.
Louis ne semble pas gêné lui, il fixe simplement la route.
Le retour me paraît interminable et je ne peux m'empêcher de mordre les petits peaux autour de mon pouce.
Quand ma maison apparaît dans mon champ de vision je suis automatiquement plus d'étendue.
Un léger soupire de soulagement m'échappe.
J'espère qu'il n'a pas entendu...
La voiture s'immobilise sur le trottoir d'en face.
Je m'extirpe du véhicule, Louis aussi.
Ah non pas encore la scène du baiser !
Je me force à sourire parce que après tout, c'est peut être moi qui me fais des idées aussi.
Il s'approche et m'ébouriffe les cheveux.
Attends quoi ?!
"Bonne nuit petite gloutonne."
Un rire m'échappe et je le frappe à la poitrine. Il feint d'être blessé.
L'ambiance s'apaise finalement et ma pression diminue.
Ce gars est vraiment cool.
Je le regarde disparaître dans sa voiture et sous la lumière d'un lampadaire voisin je rentre.
Tout est silencieux et la maison est plongée dans le noir complet alors je retire mes escarpins pour faire le moins de bruit possible et j'avance à tâtons.
Je me cogne le petit doigt d'orteil en tentant de gagner le grand escalier contre ce qui semble être un buffet.
Je le maudis intérieurement en poussant deux trois jurons étouffés.
Bordel de merde !
Je me penche pour le masser.
C'est douloureux cette merde.
Bravo jade on repassera pour la classe.
Finalement jatteint le fameux escalier, je m'appuie au mur pour ne pas tomber sous ses marches qui se confondent dans le noir.
Je passe une main le long du mur et m'arrête quand le mur laisse place au bois de la porte. Je pousse la porte.
Je laisse échapper un soupire de bien être quand mon dos rencontre le moelleux matelas.
Je ferme les yeux un instant.
Il faudrait peut être que je me douche ?
Seulement mes cheveux emmêlés me décourage et la flemme de chercher la salle de bain dans le noir gagne.
Ça attendra demain.
Je retire ma robe noire que je pose négligemment sur la chaise de bureau.
Je la troque contre un long tee-shirt et une culotte.
L'heure du dodo a sonné. Je jette un coup d'œil à mon téléphone que j'avais laissé soigneusement sur la table de chevet.
01h23
Il n'ai pas tellement tard alors je me glisse délicatement sous les couvertures, la tête calée dans le plus gros des oreillers, la lumière de l'écran de mon téléphone se répercutant sur mon visage.
Je fais rapidement un tour sur mes réseaux sociaux. Ce n'est pas très intéressant.
Je fais défiler le fil d'actualité instagram. Une photo me serre le coeur. Automatiquement je porte mon pouce à mes lèvres pour y mordre les petites peaux.
Je hais ce tic et pourtant il me colle depuis ma plus tendre enfance.
Jexamine l'image qui apparait sous mes yeux.
C'est une publication de Pauline. On la voit une bouteille de vodka à la main, elle tire la langue, sa robe bleu très près du corps remonte légèrement sur ses cuisses. Un gars que j'ai vaguement aperçu au lycée la colle extrêmement.
Elle à lair de s'amuser. Sans doutes sa soirée est moins catastrophique que la mienne.
Elle n'a pas du subir les questions infâmes d'un gars dérangé du ciboulot.
Je verrouille mon téléphone pour m'empêcher de partir trop loin dans mes pensées sinon ça va terminer en insomnie.
Pourtant je n'arrive pas à fermer les yeux, je fixe le plafond noir sans bouger.
Mon téléphone sur mon ventre monte et descend au rythme de ma respiration.
Je tente la fameuse technique du contage de moutons en implorant morphée de me prendre dans ses bras.
1 mouton.
2 montons.
Je ris toute seule en imaginant un des cent moutons se casser la figure.
Le pauvre.
3 moutons.
Je laisse rapidement tomber après en avoir compté une centaine et que rien ne se passe.
Rageusement, je me tourne sur le dos et pousse un cri étouffé dans mon oreiller.
La joue aplatit contre l'oreiller me donnant une allure pas très gracieuse j'observe la porte s'ouvrir doucement et lentement.
Wait ! La porte s'ouvre ? La porte s'ouvre !
Je me redresse vivement au aguets, j'empoigne mon oreiller.Oui je compte utiliser un oreiller comme arme et alors ? C'est mieux que rien.
Je ne quitte pas la porte des yeux et bientôt je peu distinguer une silhouette massive noire. Mon sang se glace et je fais moins la fière tout à coup.
Mais très vite un gros bruit retentit dans la pièce suivit dune tonne d'insultes pas toutes compréhensibles, je ne distingue plus la masse mais quelque chose et par terre.
Le plus rapidement possible tel Flash j'allume la petit lampe de chevet.
Quand la lumière éclaire la pièce je suis à la fois hilare mais aussi agacée car en effet le gros truc noir que j'ai aperçu plutôt n'est autre que Cameron.
Il a l'air d'ailleurs très ridicule étalé par terre à tenter de se relever.
Je pourrais aller l'aider mais je n'en ai pas envie.
Je croise les bras sur ma poitrine.
Il relève la tête vers moi, apparemment la situation le fait rire.
Jhausse un sourcil incrédule dans l'attente d'explications.
Il se redresse péniblement :
"Je peux savoir ce que tu fais ici ?
- Je me suis perdu."
Un rire lui échappe enfin un son rauque étranglé plus précisément.
Il examine tout la pièce. Je me lève pour lui faire face, je tire sur mon tee-shirt pour couvrir mes cuisses.
Je lève la tête pour planter mes yeux dans les siennes. Il faut dire qui doit bien faire une tête et demi de plus que moi.
Les poings sur les hanches, je plisse le nez :
"Tu es saoul ?"
Question idiote bien-sûr puisqu'il a du mal à se tenir debout et qu'il galère à aligner des mots cohérents.
Du pouce et de l'index il m'indique qu'il lest un peu. Enfin sa c'est selon lui mais vu la forte odeur qui dégage...
Il rit encore et toujours :
"Tu devrais aller dormir"
Je crois qu'il a un peu trop bien interprété mes paroles puisqu'il s'affale sur mon lit :
"Dormir dans ton lit !"
J'attrape son bras et tente de le relever autant vous dire que c'est peine perdue. Il grogne mais ne bouge pas :
"Cameron bouge."
Dans un effort surhumain je réussi à le faire rouler et il atterrit lourdement sur le sol :
"Ça va pas la tête !
- Moins fort tu veux."
Je met un doigt sur mes lèvres pour lui indiquer que le silence est demandé. Il se relève pour la deuxième fois et masse sa tête.
Je place mes deux mains dans son dos et le pousse vers la porte, il ne proteste pas.
Arrivé dans le couloir, mes mains toujours sur lui je sens que des frissons le parcourent, il se fige avant de partir en courant sa qu'il me semble être la salle de bain.
Des sons dégoûtant me parviennent.
Oh beurk.
Je plisse le nez de dégoût en entendant ses bruits de vomissements.
Une partie me pousse à le laisser galérer tout seul tandis qu'une autre me réprimande d'être aussi égoïste.
Mon côté humanitaire l'emporte et dans un soupir je regagne la salle de bain en prenant soin de bien refermer la porte derrière moi pour ne pas réveiller nos deux pères.
Cameron est accroupi devant les WC la tête posée sur la cuvette et les yeux fermés.
Quand il m'entend, il ouvre un oeil vide.
Il est rouge, très rouge et ses cheveux sont ébouriffés. Il me fait de la peine et malgré son attitude de toute à l'heure je dois l'aider. Histoire aussi de lui montrer que je suis moins débile que lui.
Je farfouille dans le meuble sous le lavabo et déniche un gant que j'imbibe d'eau fraîche :
"Viens par là"
Je m'accroupis, il se retourne mollement tel une épave.
Ses yeux bleus m'examine, je ne peux supporter son regard alors je fixe le gant que j'approche tout doucement de son front.
Ah les joies de l'alcool !
Il ne dis rien et ferme les yeux, je parcourt son visage.
Je mattarde à la commissure de ses lèvres pour enlever les traces éventuelles de vomis restant.
Ses yeux sont à nouveau sur moi me mettant mal à l'aise. Je tressaille.
Alors pour mettre fin à ma gène, je me redresse un peu trop brusquement et je vais rincer le gant.
Un bruit de chasse retentit et il se redresse maladroitement. Je fuis son regard. Il essaye de marcher mais titube en manquant de tomber.
Je soupir. Quel boulet.
J'attrape à contre coeur son bras et le passe sur mon épaule, de mon autre bras jencercle sa taille. Il prend appuis et tout dans le silence il me guide vers sa chambre.
Il ne se fait pas prier pour s'affaler sur son lit. Il remonte et colle sa tête sur l'oreiller :
"Cameron tes chaussures."
Il grogne.
C'est pas vrai ...
Du bout des doigts je défait ses lacets.
Même bourré ce gars est insupportable.
Je retire ses chaussures, heureusement qu'il ne sens pas fort des pieds sinon ça serait vraiment la cerise sur le gâteau.
Aussitôt que j'ai finis il s'enroule dans les couvertures sans un mots, je balance ses gros boots quelque part dans la pièce.
J'entends sa respiration se ralentir, il s'endort.
Je sors à tâtons.
Cette soirée est vraiment un pur carnage ...
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Et voilaaaa ! Chapitre beaucoup plus long j'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à voter et commenter ❤
Bisous
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