Le sable chaud brûle sous mes pieds nus. Mais je l'ignore, un grand sourire squatte mon visage. Il fait un temps merveilleux en ce mois de juillet et l'eau doit être délicieuse.

Sac sur l'épaule, j'admire les gens rigoler, s'amuser, se baigner.

À l'écart, j'étends ma serviette sur une parcelle de sable moins chauffée par le soleil.

Un homme poussant un chariot de glace et de beignets me lance :

"Une glace ?"

Je décline poliment et il s'éloigne. Je n'ai pas d'argent de toute façon.

Je retire mon short et je m'allonge sur le dos, offrant ma peau de devant à la morsure du soleil.
Je suis à deux doigts de m'endormir, mes yeux papillonnent et mon esprit s'égare.
Soudain je me reçois un pleine tête des giclées de sable.
Je me redresse d'un bond et admire le groupe de trois jeunes qui rit en éclaboussant tout le monde sur son passage.

Ils doivent avoir mon âge, peut être plus. Ils n'ont pas l'air de se rendre compte des dégâts qu'ils causent et ça m'agace.

Pardon c'est pas pour les chiens !

J'essuie le sable qui me colle à la peau.
De nature nerveuse et de sang hyper bouillant je ne peux m'empêcher d'aller les engueuler.

À petits pas j'entre doucement dans l'eau jusqu'aux chevilles.

Un des garçons de la bande récupère de l'eau dans sa main et l'étale sur ses pectoraux.
Derrière lui, je lui tape sur l'épaule.
Sa frimousse blonde est surprise.
Les mains sur les hanches, je m'exclame :

"Ca vous aurait écorché la gorge un "excusez moi " peut être ?"

Il me toise en rigolant :

"Pour quelques grains de sable ?"

Je roule des yeux et m'apprête à répliquer quand un garçon brun un peu plus loin me répond froidement :

"C'est les vacances alors sors ton balai du cul ma belle."

Mes poings se serrent et je vois rouge.
Je m'approche de lui, mes pas sont lourds dans l'eau mais énervée je traverse rapidement la distance qui nous sépare.

Je martèle du bout de mon index son torse :

"Alors écoute moi bien coco, d'abord je ne suis pas TA jolie, et ensuite si tu as un minimum de bon sens tu t'excuse. Le savoir vivre tu connais ?"

Il se fout de ma gueule :

"T'as rêvé toi."

Et il s'éloigne suivit de ses deux compères, s'enfonçant vers le large en m'aspergeant au passage. Encore une fois.

Les gens d'ici sont vraiment sans gêne, j'espère que ce n'est pas général et que je suis juste tombée sur une bande de con.

Je replie ma serviette à l'arrache  et la calle sous mon bras. Il est temps de rentrer, je profiterai plus tard. Sinon, je risque d'en étriper un.

En quelques grandes enjambées j'arrive vite à la maison des Kent, ou dois-je dire notre maison maintenant ?

Quoiqu'il en soit, je pousse pour la deuxième fois de la journée la porte d'entrée, tout est calme, on entendrait presque une mouche voler.

À pas de loup, j'appelle doucement :

"Papa ?"

Seul le silence me répond, lourd et pesant. Je contourne le canapé et je trouve mon père endormi, affalé, un journal sur le torse.
Il ronfle légèrement.

16h

Je décide de le laisser dormir et je me glisse telle une ombre dans le couloir du premier étage à la recherche de ma chambre.
Heureusement que j'ai eu la bonne idée de laisser la petite étiquette sinon je me serai perdue.

Qu'Est- ce que je vais bien pouvoir faire ?

J'ai déjà déballé toutes mes affaires et scotché les multiples photo de Pauline et moi aux murs en prenant soin de bien ranger au fond d'un tiroir celles d'Evan.
Je n'ose pas les jeter. J'ai toujours espoir qu'il réalise son erreur.

Je fais défiler les contacts de mon téléphone. Automatiquement mon doigt s'arrête sur son nom.
Je détaille sa photo de contact et automatiquement mes yeux se brouillent.

Je verrouille rapidement mon téléphone et le pose sur mon ventre tandis que je m'allonge sur le lit.

Nouveau départ Jade, nouveau départ.
Plus d'Evan.

Je récupère mes esprits. Non mais depuis quand je pleure pour un garçon ?

Une vibration continue m'avertit d'un appel.
Le nom de Pauline s'affiche :

"Allô ?

-  Bien installé ?

- Euh oui ça va."

Un petit sourire étire mes lèvres, toujours la au bon moment celle la :

"Y a des beaux garçons ?"

Je soupire en riant :

"T'arrête de penser qu'aux mecs oui !

- Ah nan mais je dis ça pour toi. Pour pas que tu reste vierge toute ta vie hein."

Je peux l'imaginer de l'autre côté du téléphone en train de s'examiner les ongles :

"Pauline !"

Je rougis. Il est vrai que malgré mes 17 ans et mes trois ans de relations je n'ai jamais rien fait avec un garçon. Je ne suis pas prête et surtout j'ai peur, mais ça, je ne le dirai à personne. J'ai ma fierté quand même !
Evan n'a jamais râlé, pourtant j'ai toujours su qu'il assouvissait ses pulsions sexuelle à droite à gauche.

Je soupire :

"Qu'Est- ce qu'il y a ? Tu penses à Evan ?"

Je ne répond pas.
Il n'y a rien à dire :

"Jade ! Oublie-le,chérie je t'en prie, même à 400km il te casse le cœur, alors s'il te plaît, t'es mignonne mais tu te trouve un autre mec. Beau, musclé."

Je sais que ses yeux pétillent :

"Il s'appelle comment le fils du pote à ton père déjà ?

- Cameron et je ne l'ai pas encore rencontré.

- Dommage."

Petit blanc. Un petit bruit s'élève. Elle tripatouille je ne sais quoi derrière elle :

"Tu fais quoi Pauline ?

- Je cherche une tenue."

Je fronce les sourcils :

"Pour ?

- Euh... Elle hésite."

Je la réinterroge :

"Pauline ?

- Molly fait une soirée. Lance-t-elle en vitesse."

Je reste sous le choc. Pauline qui va à une soirée de Molly ? Vraiment ?
Mon coeur se serre. Molly est une fille super populaire et lors de la fin du lycée quand j'ai annoncé mon départ et que la nouvelle s'est répandue grâce au journal du lycée, Molly a déclaré "À moi Evan !"

Pauline sait que je ne porte pas cette fille dans mon coeur et je pensais qu'elle non plus. Apparemment je me suis trompé :

"Evan sera là ? Je demande faiblement"

À son silence je peux deviner que la réponse est oui.
Un élan de tristesse envahit mon cœur, je bégaie :

"Je... Je vais devoir te laisser.

- Jade attends je..."

Je la coupe en raccrochant. Oui c'est gamin d'avoir fait ca, je reconnaîs, mais là je fais une overdose de sentiments.
D'abord ce matin avec la tristesse. En arrivant avec l'excitation. Cet après- midi avec l'énervement et finalement là avec le choc et le retour de la tristesse.

Je n'ai qu'une envie : c'est de me rouler en boule sous ma couette avec de la musique à fond et de m'endormir.
Mais mon père en a décidé autrement :

"Jade tu descends ? Les Kent sont là !"

Je rassemble tout mon courage, affiche un joli sourire sur mon visage et je descends.

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Et voilaaaaaaaa !

Alors vos avis ? Près à découvrir Cameron ? Est ce qu'ils vont bien s'entendre ?

N'hésitez pas à voter et commenter 😝
Bisous