👻 Chapitre 6🌙
TW : Dépression, nourriture, mort
J'avais décider de continuer la danse, c'était l'inverse de l'école. L'école c'était l'enfer et la danse le paradis. Charles me racontait les légendes de sa famille en oubliant aucun détails, même les plus morbides, Khaled me demandait toujours si ça allait, il s'inquiètait à la vue de mes cernes et de mon air déprimé, et Sophie-Rose m'étouffait sous une tonne de compliments et sautait partout autour de moi.
Je ne parlais plus à Elsa au grand malheur de Maman qui voulait que j'ai une copine à l'école. Je trouvais chaque fois une excuse pour ne pas l'inviter chez nous. Je ne savais toujours pas si Ani était réel ou non. Il y avait des "preuves" pour montrer qu'il existait selon Charles mais quelque chose me retenait. Et si j'étais simplement folle et que le club de danse était une maison de fous ?
En attendant j'essayais à nouveau de toucher Ani. Il tendit la main pour effleurer mon doigt mais au simple contact de nos corps une légère douleur traversa mon être.
— Raaah pourquoi on n'y arrive pas ! Murmurai-je furieusement pour ne pas réveiller nos parents.
— Parce que tu as encore des doutes.
— Tu es réel, tu es réel, tu es réel, tu es réel. Répetai-je comme une formule magique. On réessaye !
— Non. Je le vois tu n'es pas convaincu, autant ne pas te blesser plus que ça. Déclara-t-il l'air grave puis d'une voix guillerette il dit : Jouons !
Alors on s'amusa aux toupies, aux peluches, aux combats de figurines pokemon, on fit une partie de carte quand tout d'un coup Maman débarqua dans la chambre.
— Lucy ? Qu'est-ce que tu fais encore debout ? Il est 1h du matin ! Pourquoi tu parles et joue aux cartes toute seule ? Tu es bizarre depuis quelques temps, tu n'invites plus d'amis, tu ne souris plus, tu ne manges presque plus meme ce que tu aimais avant, tu es tout le temps enfermé dans ta chambre. Je ne te reconnais plus.
— Je... Heu... Ce n'est pas ce que tu crois, je... J'ai vu ça dans un magazine, heu, les champions répètent leurs parties comme ça. Je ne suis pas bizarre, juste un peu différente. J'ai des amis à la danse ! Je n'ai plus faim depuis qu'il n'est plus là, j'ai heu beaucoup de devoirs. Hasardai-je en un discours à en perdre mon interlocutrice.
— Non, ça ne va plus du tout. Je vais te prendre un rendez vous chez une pédopsychatre. Je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Je vais voir une psy ? Je suis désormais officiellement folle.
Une semaine après, Papa et Maman m'accompagnèrent chez la psy. La première question que je lui demandai fut.
— Je suis folle alors ?
— Non, non bien sur que non, pleins d'enfants de ton âge et même beaucoup plus grands vont voir une psy. Il n'y a rien de mal à ça. Me rassura-t-elle.
Mes parents expliquèrent la situation, la maladie puis la mort d'Ani, je me retiens de pleurer à plusieurs reprises mais je résistai. Puis elle demanda à mes parents de se retirer.
— Alors comment vas tu Lucy ?
— À quoi sert cette question ?
— À savoir comment tu vas.
— Je ne suis pas malade alors je vais bien.
Elle nota cette phrase sur son carnet.
— Et tu sais pourquoi tu es là ?
— Car je suis bizarre à cause de mon frère mort. Rétorquai-je.
— Tu n'es pas bizarre...
— Juste un peu différente. La coupai-je.
— Et tu peux me parler de ton frère ? Demanda-t-elle.
— Il a toujours été plus petit et plus fragile que les autres alors je devais le défendre quand on était méchant avec lui. On s'amusait bien, on grimpait aux arbres et construisait des cabanes dans la forêt, mais après être allé chez le docteur il n'avait plus le droit de courir et de s'amuser et moi non plus du coup. J'étais pas contente car c'était injuste "pourquoi moi je n'avais pas le droit de courir alors que j'allais bien ?", au début je me suis dit que c'était nul d'avoir un frère malade qui ne pouvait même plus jouer. Mais j'ai vite regretté cette pensée et on a inventé d'autres jeux plus calme. Et un jour il est allé a l'hopital, puis on nous a appelé car il voulait nous voir et là il est mort devant nous. C'est le médecin qui l'a dit.
Je reprenais mon souffle et marquait une pause pour m'empêcher de m'effondrer. Ne pas craquer devant la dame.
— Mais deux mois après il est revenu, maintenant il n'est plus malade mais il est tout bleu et quand je le touche je me fais mal. On joue ensemble la nuit parce que je n'arrive pas à dormir. Charles, mon ami aussi voit des fantômes.
Je remarquai que la femme aux cheveux roux et bouclés écrivait beaucoup. Ça devait être intéressant ce que je disais.
— Tu veux qu'on joue ensemble toutes les deux. À toi choisis le jeu. Proposa t-elle au bout d'un interminable silence.
— OK.
À suivre...
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