👻 Chapitre 3🌙
TW : mort
Extrait du Chapitre 2
— Il y a d'autres gens qui voient des esprits ? M'exclamai-je surprise.
— Oui bien sur Lulu. Répondis-t-il.
Je sursautai. C'était impossible. Les fantômes n'existaient pas, tout le monde le savait. Seuls les gens un peu tordus y croyaient. Mais suis-je pas déjà bizarre ?
Bizarre,
La sœur du mec bizarre,
Elle est trop bizarre Lucy à défendre un zombi !
Oui t'as raison pff, arrêtons de lui parler.
— Tu n'es pas réel ! M'offusquai-je.
— Toi non plus dans ce cas. Rétorqua-t-il. Personne n'est réel si je ne suis qu'illusion. Après tout "Le temps comme l'espoir n'est qu'une illusion"*. Toi et moi ne sommes qu'illusion.
— Comment ça ? Fis-je en fronçant les sourcils, je n'étais pas réputé pour mon intelligence.
— Je suis mort, et j'ai emporté ton âme avec moi. Tu n'es plus qu'un corps sans vie. Et moi une âme sans corps. Renchérit-il d'une voix d'outre-tombe.
Je reculais d'un pas, puis deux, puis trois.
— Ani tu me fais peur ! Je ne comprends rien à ce que tu raconte ! Criai-je.
La dame qui promenait son petit chien se tourna vers moi, en même temps qu'une demi-douzaine de paire de yeux. Et voilà une nouvelle étiquette, Lucy la folle, Lucy la colérique.
J'arrivais à l'école. J'étais en CM2, encore à l'école primaire. Anaël lui aurait dû être en CE2. La maîtresse au portail n'osait même pas m'adresser la parole, trop gêné par le drame qui s'était répendu sur ma famille. C'était toujours comme ça, les adultes m'évitaient comme la peste. La mort est un sujet qui fâche, la mort est un sujet tabou, personne n'en parle, tout le monde préfère l'oublier. C'est un peu comme la follie, elle aussi on voudrait la mettre dans un trou pour ne plus jamais s'en rappeler.
Elsa, une fillette aux tresses blondes et aux yeux vert perçant m'aborda. C'était ma meilleure amie, la seule qui était resté malgré mon air déprimé et mes jeux étranges.
Lucy qu'est-ce que tu fais ?
Je creuse une tombe tu voudras être celui qui se fait enterré ?
Maîtresse Lucy fait trop peur !
C'est ce qui est arrivé à mon petit frère. Je l'ai vu.
Silence total hormis les pleurs du gamin.
— Salut ! Je dois te parler en privée ! Dit-elle.
— OK. Répondis-je.
Elle m'entraîna dans un coin sombre de la cours :
— C'est vrai que ton frère il est mort ? Demanda-t-elle.
— Oui.
Ne pas pleurer.
— Tu l'as vu mourir ?
— Oui.
Ne pas hurler.
— Est-ce que son âme s'est envolé au paradis ?
— Oui.
Oui, le seul mot qui sortait de ma bouche même si c'est faux.
— Oh c'est vrai !? J'aurai bien aimé voir ça !
— Oui.
Ne pas la frapper.
— Moi j'ai déjà vu un film où dedans il y avait quelqu'un qui était mort ! C'était trop bien !
— Oui.
Comment ose-t-elle dire ça ?!
— Tu vois son fantôme ?
J'hésitais... Puis...
— Oui.
Elle pourrait peut-être m'aider après tout c'était ma meilleure amie.
— C'est bon j'ai finis, tu veux jouer à quoi ? M'interrogea-t-elle.
— Rien. Je vais m'assoir sur le muret et regarder les étoiles. Grognai-je.
— Mais il fait jour ! Il n'y a pas d'étoile. Répliqua-t-elle.
— Si, moi je les vois.
— T'es folle.
— Je sais.
Elle s'en alla. Je regagnais ma place favorite qui était un muret en pierre grise. Je levai les yeux au ciel et j'imaginais que c'était la nuit et qu'il y avait des étoiles. On peut tout faire avec notre imagination, même recréer son frère.
Quand je rentrai en classe dans le rang j'entendais des murmures, je tendis l'oreille.
— Lucy voit des fantômes !
— C'est n'importe quoi c'est une mytho.
— Ouais elle est trop chelou depuis que son frère est mort.
— Son frère l'handicapé.
— Il était trop moche le voir me donnait envie de vomir.
Je me faufilais dans le rang pour trouver celui qui venait d'insulter mon frère.
— Qu'est-ce que t'as dit ?! M'exclamai-je avec colère le plaquant contre le mur près duquel on attendait la maîtresse.
— J'ai dit que Anaël était moche ! Hurla-t-il.
Je tendis le poing comme pour le frapper mais quelqu'un m'en empêcha. Je ressenti une douleur à la main, une goutte de sang perla.
— Non, Lulu. Fit un petit être bleu-transparent.
— Ani ? Mais tu as entendu ce qu'il a dit ?! M'offusquai-je.
— Oui. Ce n'est pas grave. Merci mais je n'ai pas besoin que tu me défende.
— Mais -
— Il n'y a pas de mais, Lucy. Dit-il en plantant ses iris désormais couleur bleu nuit dans les miens.
Je relachai le sale gosse pour faire plaisir à mon frère.
— Tu parles toute seule en plus, t'es vraiment folle. Murmura-t-il pour seul remerciement.
À suivre...
* Citation de Lumalee dans Mario Bross.
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