Chapitre 4 - Aimable invitation
Le début de semaine suivant se déroula comme à l'ordinaire, Muriel et Franck vaquant à leur travail sans plus trop apercevoir leurs nouveaux voisins.
Ils ne purent cependant faire autrement que de remarquer l'incessant va-et-vient de camionnettes d'artisans de tout poil : paysagiste, cuisiniste, entreprise de nettoyage et bien d'autres encore, cela n'arrêtait pas.
La magnifique Jaguar F-type orange pailleté qu'avait vu Franck le jour de l'emménagement semblait ne pas quitter le garage pour le moment. Seule la Mini Cooper, qui restait sortie, s'absentait et changeait parfois de place.
Christophe Miller devait sans doute être occupé à surveiller tous ces travaux de nettoyage et d'aménagement qu'il faisait effectuer.
Et puis, le jeudi soir, Christophe traversa la rue.
- Hello les amis, comment allez-vous ? Je suis confus de ne pas être repassé vous voir depuis dimanche dernier. Nous n'avons pas eu une minute à nous : des ouvriers toute la semaine, des problèmes à n'en plus finir, mais enfin, nous en voyons le bout. Ce devrait être terminé demain en fin de matinée.
- Mais, tu as fait tout rénover ou quoi ? demanda Franck.
- Pas tout, non. Mais certaines choses ne nous plaisaient pas alors autant les faire changer dès le début, avant de disposer tous les meubles définitivement, car sinon, après on ne le fait plus jamais. Et puis la piscine était dégueulasse, dixit Mélisa. Elle ne voulait pas se baigner dans l'eau des autres, comme elle dit. Bref... Vous seriez libres samedi soir pour la petite fête dont nous avions parlé ? Il fait super bon en ce moment et ça devrait durer d'après les prévisions. On sera bien. Muriel ?
- Samedi soir, je... oui, nous n'avons rien de prévu. Notre fille n'est pas là, ce sont déjà les vacances pour elle. Elle est partie en Espagne avec des copines. Mais, dites-moi ce...
- « Dis moi », rectifia Christophe. On a dit qu'on se tutoyait non ?
- Oui, j'ai toujours du mal mais je te promets d'essayer. Dis moi ce que nous pourrions apporter. Un dessert, du vin, du champagne ?
Christophe éclata de rire.
- Mais non, tu penses, on ne va pas s'embêter à préparer de la bouffe. J'ai déjà dit à Mélisa de voir tout ça avec un traiteur. Chez Reynon ou un nom comme ça.
- Je vois que tu connais déjà les bonnes adresses, dit Franck. Mais dis donc, Reynon, tu vas la sentir passer. C'est du très haut de gamme.
- Ah ah ah ! Ne te préoccupe pas de ça. Si on ne se revoit pas, vous venez vers 19 heures samedi alors, qu'on ait notre temps ? Et prenez votre maillot, on pourra se baigner. Enfin de toute façon s'il y avait quoi que ce soit d'ici là, vous n'avez que la rue à traverser pour le dire.
Il partit en riant.
*****
Le samedi soir arriva.
Il faisait déjà une chaleur suffocante en cette fin du mois de juin, mais Franck avait cru bon de passer un pantalon, par souci des convenances.
C'est Christophe qui leur ouvrit.
Claquettes de plage aux pieds, il était vêtu d'un ample short beige et d'une chemisette hawaïenne largement ouverte.
Mélisa, pieds nus, ne portait qu'un dessus de bikini et un paréo fendu jusqu'en haut des cuisses.
Elle se jeta littéralement au cou de Franck pour lui faire deux bises sonores et il vit aussitôt que ses yeux brillaient étrangement. Comme ceux de quelqu'un qui a commencé la fête un peu en avance.
- Pourquoi ne t'es-tu pas mis à l'aise ? demanda Christophe en regardant le jean de Franck. Il fait une chaleur à crever. Tu aurais dû mettre une cravate, pendant que tu y étais, comme au bon vieux temps des assurances ! Sacré Franckie, va !
- Oh, ça va, dit Franck. Tiens, j'ai pris ça.
Il donna à Christophe la bouteille de champagne qu'il avait tenu à apporter, pour ne pas arriver les mains vides.
Christophe attrapa la bouteille, jeta à peine un coup d'oeil sur l'étiquette et la posa sur une table de desserte située dans l'entrée.
- Je t'avais dit de ne rien apporter, mais tu es à cheval sur les traditions, hein ? dit-il en prenant d'autorité le bras de Muriel tel un chevalier servant. Viens, ma chère, que je te fasse les honneurs du palais.
Mélisa en profita pour se pendre au bras de Franck.
Visiblement, on était partis pour une soirée qui se voulait ostensiblement... décontractée.
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