Chapitre 16 : méditation

Je me retrouvais face à Benly la version tatouée. Et il m'a posé une question pertinente.

_ Qu'as-tu fait pour lui ?

_ Comment ça ? essayai-je de comprendre.

_ Ce gars n'a fait que croire en toi malgré tous les horreurs que tu lui as dit, que tu lui as fait. C'est l'un des caractéristiques que je détestais de ce futur moi. Tu pensais aux autres qu'à lui.

_ Mais tu dis n'importe quoi !

_ Cela fait des années que tu le connais. Et pourtant vous n'avez rien fait ensemble jusqu'à ce que Jeanne te dise qui il est vraiment. Quand Jeanne te dit un truc tu l'écoutes! Mais pour que tu écoutes Benly il faut qu'il te dise demande à Jeanne.

Soudainement mes larmes montèrent. Je ne sais pas si j'étais prise d'émotion ou pas. Mais je le laissais parler.

_ Tu sais très bien que Benly est gentil. Le gars qu'on peut tout lui dire, le confident. Il a tout fait pour prendre des distances avec toi mais en vain. Sa nature pitoyable a pris le dessus. On appelle comment déjà ? Sa gentillesse.

_ Tu penses que je l'ai perdu à jamais ?

_ Il est mort. Il faut que tu mettes ça dans ton crâne.

_ Déjà ferme-là! C'est mon ami.

_ Alors si c'est ton ami c'est pas grave de lui faire dû mal n'est ce pas ?

_ Que veux-tu dire ?

_ Avec les autres quand tu leur prépares des anniversaires tu le fais et fais en sortes que ça fasse extrêmement plaisir. Alors pourquoi Benly a dû souffrir ?

_ Mais ça arrive de faire des erreurs.

_ Tu sais... Benly a pu sauver la fille. Mais aussi il pouvait se sauver lui-même.

_ Comment ça ?

_ Il n'est pas mort parce que il a sauvé une fille. Il s'est suicidé. Une vie pour une vie.

_ Quoi ?

_ Il a pris ta place.

_ Comment ça ?

_ Fais pas semblant. Dans tes yeux ça se voit. Ça se voit que tu es en courante. Je t'explique. La personne qui m'a sauvé la vie n'était pas toi mais Isabelle. Isabelle est morte en se sacrifiant...

_ Tu veux dire que si je t'aurai sauvé la vie je serai morte ?

_ Non puisqu'apparemment, Enma du passé et moi nous étions pas censé se connaître. Mais un proche à moi oui. Isabelle que tu as eu au téléphone est une amie d'enfance. Elle est morte quand j'avais 11 ans. C'est a dire elle quand elle avait 10 ans elle a perdu la vie.

_ Tu veux dire que si je te sauve la vie...

_ Ça sert à rien de me sauver la vie. Il est déjà trop tard.

_ Arrête de dire ça je refuse de perdre une autre personne qui m'est cher.

Il m'a regardé bizarrement, et on voyait de la méfiance dans ses yeux.

_ Tu vas me faire avaler ça ? Que des mots, et toujours des mots. Protège les personnes qui croient en toi. Parce que eux ils auront besoin de ton aide.

_ Et pourquoi pas toi ? essayai-je de comprendre.

_ Je vais mourir dans toute les façons. Je peux même commencer dès maintenant, sortit-il un couteau qu'il le mit près de sa gorge.

_ C'est ça tu n'es même pas capable, qu'il commença à se trancher la gorge. Mais ça ne va pas la tête tu es fou ? m'affolai-je.

_ Ne t'approche pas de moi! me mit-il en garde. Je n'ai rien à faire de ma propre vie. Gacher des années pour rien, j'envie même mon futur moi.

_ Alors pourquoi tu es en vie ?

_ C'est pas grâce à toi en tout cas.

Son regard était plus que meurtrier. C'est à ce moment là que j'ai compris que j'avais perdu définitivement Beny. Peu importe si je répare quoi que ce soit, j'ai aussi détruit la vie du petit Benly.

D'ailleurs pourquoi m'aurait-il sauvé ? J'ai beau chercher les excuses du monde pour dire que ce n'est pas de ma faute mais... ce ne sont que des excuses. Et il a raison de m'en vouloir. Enma ma vieille tu n'as pas assuré. Je voulais utiliser la radio pour sauver sa vie et voilà où ça a mené.

_ Ne me suis surtout pas et ne cherche même pas à me contacter ! finit-il par dire.

Il partit me laissant seul. Je perdis l'équilibre et je pleurai.

C'est à ce moment là que je comprenais la signification de mes propres larmes. Ce n'est pas le fait qu'il disait des choses tristes, mais plutôt la souffrance qu'il dégageait en lui. J'ai beau essayé de le comprendre mais... Mais je n'étais pas assez attentive à son égard. Pourtant avec d'autres personnes je l'étais.

Cependant c'est Benly qui m'aidait à m'intégrer, c'était lui qui me motivait à aller en cours. C'était lui qui trouvait les mots justes pour m'apaiser. C'était lui que... En fait je comprends l'importance qu'il avait dans ma vie. Je n'ai pas fait attention à chaque petite détail. Il a fallu que je perds tout pour que je comprenne l'importance qu'il avait pour moi. Ces sourires qu'il m'affichait pour me dire que tout allait bien n'était en faite un masque. Quand il allait mal il me le disait. Mais j'étais soulée. Il voulait parler avec quelqu'un, et moi je l'ai envoyé boulet. Je disais que c'était normal et tout... Mais non ce n'était pas normal. Je ne l'ai pas assez compris. Il ne me disait rien parce qu'il savait que j'allai l'ignorer.

_ Oh toi qu'est ce que tu fais là? m'aida une femme à me relever.

_ Merci Jeanne.

_ Wow ton maquillage est affreux.

_ Non je pense que c'est stylée pour une personne affreuse comme moi, m'efforçais-je de rigoler.

_ Qu'est-ce qui s'est passée ?

_ J'ai perdu un ami. Un ami de confiance. Avec tout ce que j'ai fait je peux le comprendre.

_ Le gars qui s'est tranché la gorge.

_ Oui ce gars c'est Benly.

_ Et j'ai été ami avec lui c'est ça ?

_ Tu aurais fait quoi à ma place ?

_ Je ne sais pas... Mais pour qu'il fasse ça il a dû beaucoup souffrir.

_ Je m'en rends compte que maintenant.

_ Mais c'était pas ton ami ?

_ Lui était quelqu'un de formidable mais c'est moi qui n'a pas assuré.

Jeanne avala son thé puis me sourit.

_ Quoi ?

_ Le fait que tu penses à lui cela signifie que tu sais que ce n'est pas n'importe qui.

_ Oui j'en ai conscience. Tu penses qu'un ami pourrait se suicider par ma faute ?

_ Si il faut tout pour que tu sois bien et que toi tu fais ta peste, oui il y a une raison.

_ Mais... je ne voulais pas...

_ C'est pour ça que je veux le protéger.

_ Comment ça ? Tu le connais à peine.

_ Oui mais ce gars souffre autant. Si il faut que je sois méchante avec toi je n'hésiterai pas. Donc je te mets en garde. Tu le touches, je te tue.

_ Ça va ?

_ Non ça va pas! Il y a du sang sur le lieu de mon travail. Je vais perdre des clients à cause de toi.

Non, en voyant son regard c'est un prétexte. Il a toujours défendu Benly. C'est elle qui me disait ce que Benly avait. Ils étaient proches. C'est même grâce à elle que je comprenais Beny... Elle avait ce regard quand on voulait empêcher Beny de faire ce qu'il voulait. Comme une grande soeur ? Non, peut être comme une mère... Non plus.

_ Benly n'est pas comme ces gars là. Il est gentil. Et pourtant nous on le respecte pas. C'est pour ça plus jamais je lui ferai des promesses en l'air. Plus jamais je le trahirai. Ce que je veux que personne me fasse je l'ai fait avec lui. Donc si tu fais quoi que ce soit je t'assure tu auras à faire à moi ! eu-je un flash back.

Non c'est mieux que ça. Jeanne le considère comme un ange gardien... ce n'est pas de l'amour mais...

_ Tu te comportes comme Jeanne de ma version.

_ Ouai et je remarque que tu es aussi cone, murmura-t-elle.

_ Pardon ?

_ Non rien.

_ Attends j'ai mal entendu ?

_ Ok trêve de plaisanterie. Je n'ai pas perdu la mémoire. Je suis bien la Jeanne que tu connais, finit-elle par dire.

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