Chapitre 15
J'ai les yeux rivés sur mon ordinateur, je dois rêver. Un cabinet de photographie veut bien m'employer comme photographe! Je tape à toute vitesse sur le clavier:
"Bonjour,
Je serais heureux de faire partie de votre agence. Mon nom est Marcel Davis, je viens des états-Unis.
Merci beaucoup!
Bien cordialement,
Marcel Davis"
Bien sur, je donne mon faux nom, celui sur mes papiers. Sans plus attendre, je prends mon appareil photo, mon téléphone et je sors de l'hôtel. L'adresse du cabinet est 29 avenue St Jean-Jaques. Je marche dans la rue, la tête haute, fier d'avoir été embauché comme photographe. Soudain, je reconnais un visage. Celui d'une personne que j'aurais voulu oublier. Celui d'une personne qui m'a trahi. Celui d'une personne qui m'a abandonné. Celui de ma mère.
"Marcel!" crie-t-elle en courant vers moi malgré la foule. Elle bouscule tous les gens sur son passage. Je vais dans la direction opposée, je ne veux plus voir ce visage, je ne veux plus entendre cette voix, plus jamais! Je sens sa main se poser sur mon épaule, elle m'a rattrapé, je ne peux plus l'ignorer. je me retourne brusquement, je peux maintenant entièrement voir son visage, il est pareil qu'il y a 15 ans mais avec plus de rides... Ma mère sourit. Ce sourire me rappelle des souvenirs...
—————————————————————————————————————————————————
nous sommes tous les quatres - mon père, ma mère, mon grand frère et moi - assis sur le canapé, devant la télé. Une femme en costume annonce les informations:
"Aujourd'hui, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer: Les états-Unis ne sont plus une démocratie mais une dictature, dirigée par le chef d'état Mickey Jones!"
Mon père laisse tomber sa tasse de café qui se brise sur le sol. Il cligne des yeux, comme pour vérifier qu'il a bien vu. Moi, je n'arrive pas à y croire, c'est impossible! Comment les américains peuvent-ils le laisser faire, la vie sera un enfer pour tous les étrangers.
"Je vais faire quelque chose, il faut que je fasse quelque chose!" Mon père est un politicien,38% des américains avaient voté pour lui aux dernières élections. "Je suis sûr que les américains me soutiendront, on veut une démocratie, on veut être libres!"
Il met son costume et prend son manteau puis sort en claquant la porte.
"Chéri, qu'est ce que tu..." crie ma mère, mais c'est trop tard. Mon père est parti renverser Mickey Jones.
Une demi heure plus tard, le visage de mon père est sur la télé. Il commence son discours:
"Aujourd'hui, les États-Unis ne sont plus une démocratie. Aujourd'hui, les États-Unis ne sont plus libres. Aujourd'hui, Mickey Jones est le dictateur de notre beau pays. Notre beau pays dont nous étions si fiers! Notre nation qui était, hier encore, une démocratie! Mes frères, mes soeurs de patrie, allez-vous vous résigner, n'allez vous pas résister? Nos ancêtres ont combattu pour notre indépendance, notre liberté. Ne la gâchons pas! Aidez-moi à combattre ce tyran qui nous ôte ce qu'on a de plus précieux. Aidez-moi à résister, ne vous laisser pas faire! Si vous voulez être libres, si vous voulez être digne, aidez-moi! Combattez! Je veux la liberté pour les États-Unis! Freedom for the United States!"
Un homme entre, il a un fusil. Il se met dos à la caméra mais on peut toujours apercevoir le visage livide de mon père, et le fusil pointé dans sa direction. Il sait qu'il va mourir, mais il combat, jusqu'à son dernier souffle.
"Vous voyez? Nous n'avons même plus le droit de s'exprimer librement! À bas Mickey Jones!"
L'homme appuie sur la détente et une détonation se fait entendre. Mon père s'écroule sur le sol. Des larmes coulent de mes yeux, mon père est mort. L'homme qui a tiré regarde la caméra. "Quiconque se rebellera contre Mickey Jones aura le même sort!" Annonce-t-il.
Mais je ne l'écoute pas, je ne l'écoute plus. Mon père est mort, pour sauver notre pays. Mon père est mort en combattant alors je combattrais jusqu'à mon dernier souffle. Je ferais en sorte que mon père ne sois pas mort en vain. "Freedom for the United-States" étaient ses derniers mots. FUS. Je garde en mémoire ces initiales, je sens qu'elles seront importantes plus tard.
"Les enfants, je m'en vais." Dis ma mère.
Comment ça? Elle s'en va? C'est impossible!
"C'est une blague?" Demande mon frère.
Je m'attendais à sa réaction, mais pas ma mère apparemment car son visage se décompose.
"Je... j'ai déjà acheté les billets, je pars demain." Balbutie-t-elle.
Comment ose-t-elle partir, alors que notre père est mort pour combattre Mickey Jones? Comment ose-t-elle nous abandonner? Comment peut-elle manquer de courage à ce point?
"Pourquoi?" L'interroge-t-il, "pourquoi fuir notre pays alors que notre devoir est de combattre? POURQUOI?" Il a hurlé le dernier mot, des larmes perlent de ses yeux.
"Parce que c'est dangereux!" Répond ma mère. "Vous voulez venir avec moi, il reste des places d-"
"-comment oses-tu!" La coupé-je. "Notre père est mort pour ça! Il ne faut pas abandonner! Pars! Loin, très loin! Je ne veux plus entendre parler de toi, je ne veux plus jamais voir ton visage!"
—————————————————————————————————————————————————
J'éclate en larmes. Les souvenirs de cette soirée éprouvante me reviennent. Mickey Jones a apporté tellement de malheurs dans ma vie! "Je le ferais payer, c'est une promesse. De mes propres mains s'il le faut, je le ferai payer."
Je remarque trop tard que j'ai parlé tout haut. Une dizaine de personnes me fixent.
"Je... je..." balbutié-je. Ma mère me prend la main et m'entraîne vers un café de l'autre côté de la rue. Elle s'assoit en face d'une table ronde en bois à deux personnes. Je m'assois de l'autre côté, sans la regarder dans les yeux. Je ne veux rien avoir à faire avec elle, je lui ai déjà dit très clairement!
Un silence gênant s'installe. Je soupire d'énervement, j'aimerais tellement être autre part! N'importe où, mais pas ici.
Je jette un coup d'œil au menu. Il y a un croissant au beurre, je pense que je vais commander ça. Finalement, je redresse la tête et je regarde ma mère en face. Yeux dans les yeux.
"Bonjour mon fils."
Fin du chapitre! Désolé pour le retard ^^'. Si vous n'aviez pas compris, l'italique c'est un flashback.
Ce chapitre explique pas mal de choses, le nom de FUS, le fait que Marcel soit fâché avec sa mère... Vous vous y attendiez?
Comment va ce passer la conversation entre Marcel et sa mère?
Vont-ils se réconcilier?
Que se passe-t-il du côté de Jenny?
Votez et commentez! À Vendredi!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top