Chapitre 8
Boom ! Boom ! Boom !
De bon matin, les fébriles murs de la maison Hong se mettaient à trembler à cause des puissant coups de poings assénés à la porte. Jisoo, assoupi sur le canapé non loin de cette dernière, sursauta face à cette cacophonie tout en observant les alentours avec inquiétude. Que se passait-il ?
Dans un grognement douloureux car les courbatures de son combat passé à l'arène n'étaient toujours pas passé, il posa ses pieds nus sur le parquet gondolé par l'humidité avant de se diriger de mauvaise humeur vers la porte continuellement frappé. Ses pupilles envoyèrent des éclairs et son regard de tueur était accentué par son cocard vieux d'une semaine et demie : son adversaire ne l'avait pas loupé à l'arène.
« - La ferme. »
Attrapant un couteau de cuisine par sécurité, le jeune homme posa sa paume sur la poignée et il ouvrit l'entrée à la volée pour tomber nez à nez avec des inconnus qui sursautèrent puis reculèrent en découvrant la sombre expression vengeresse de Jisoo. Cependant, ils se reprirent pour tenter d'intimider le garçon mais ce dernier n'était pas leur public habituel donc leurs faux airs de brutes ne firent rien à Jisoo qui n'avait qu'un seul souhait actuellement, planter ces connards pour retourner dormir en paix.
Néanmoins, commençant de sortir totalement de sa torpeur, le fils réalisa que ces visages n'était pas si inconnu que cela et qu'il les avait déjà vu un peu trop de fois. Ses pupilles ténébreuses s'assombrirent davantage, sa prise sur son couteau s'accentua et la rage commença à bouillir dans ses tripes alors qui gronda méchamment.
« - Si vous êtes encore là pour me demander de vendre ma maison... Je vous éventre devant tout le monde. »
L'un des hommes pâlit soudainement face à la détermination de Jisoo qui serra si fort son couteau qu'il en blanchit ses phalanges. Mais, celui qui devait être le chef du groupe, prit la parole pour tenter de négocier plus habilement.
« - Gamin, soit raisonnable. Ta mère va crever dans quelques jours mais si tu nous vends ta maison tu auras peut-être assez d'argent pour la monter à la surface et la soigner.
- Tss... Vous pensez qu'avec vos pathétiques économies je pourrais la soigner. Allez-vous faire voir bande de salopards, partez tant que j'ai la patience de laisser mon couteau le long de ma jambe. »
La lame se mit à briller à côté de la cuisse de Jisoo qui commença à la gigoter nerveusement : s'il ne partait pas maintenant, un bain de sang risquait d'arriver et le sien n'en ferait pas parti.
« - 100 000 écus d'or. Cela sera amplement suffisant pour que vous montiez tous les deux en haut et qu'un médecin la prenne en charge. »
Mordant sa lèvre afin de se contenir, Jisoo ferma un instant ses paupières pour ensuite dévoiler son regard embrasé qui terrifia les sbires du négociateur.
« - Allez gamin, cesse de résister et accepte notre offre. On l'aura de toute manière cette maison que ce soit à l'amiable ou bien par la force.
- Partez.
- Gamin, tu préfères réellement qu'on vienne te planter durant la nuit que de vendre ta baraque miteuse.
- Dégager avant que je ne commette l'irréparable. »
Sa patience atteignait une limite, le garçon n'en pouvait plus d'entendre les vipères siffler et il utilisait toute sa raison pour ne pas enfoncer son couteau dans le cœur du connard en face de lui. Ce dernier ne voulait pas lâcher l'affait et ces dernières paroles le montrait clairement.
« - Tu es débile ma parole ! Cette maison ne te servira à rien lorsque ta mère mourra, tu n'auras jamais assez d'argent pour te payer les impôts mensuels. Es-tu attardé ou- »
Les derniers grains de patience s'envolèrent, le couteau tourna dans la paume de Jisoo pour se déposer à une vitesse terrifiante sur la nuque de son interlocuteur qui se tut brusquement en arrêtant de le traité d'enfant arriéré. Jisoo en avait trop entendu et il se doutait que ce dialogue de sourd jouait un rôle, ces hommes lui faisaient perdre du temps pour une raison bien précise. Mais laquelle ?
Hélas, il n'eut le temps de réfléchir davantage puisqu'un combat de rue débuta entre le garçon et les négociateurs qui voulaient voler sa maison car sa mère était mourante. Les assauts furent violents, les coups pleuvaient dans les deux camps mais Jisoo arrivait aisément à dominer le combat malgré qu'il fût seul contre trois. Sa lame dansa sous les éclats de lumière artificielle, fendant l'air poussiéreux en lacérant moultes fois les mercenaires.
Le sang dégoulinant des vêtements déchirés, Jisoo n'était pas devenu un combattant clandestin pour rien. Derrière son élégante carrure se cachait une bête sanguinaire qui avait appris très jeune à se défendre car, dans ses quartiers où il avait grandi, la loi du plus fort régnait.
Toutefois, il était connu que la haine et la violence avait la particularité d'aveugler les gens, de taire leur raison et ce fut là une des plus grosse erreur de l'existence de Jisoo. Pendant qu'il mettait hors d'état de nuire l'un des hommes, il renversa leur chef sur le sol tout en approchant dangereusement son couteau de sa jugulaire mais, ce qu'il ne remarqua pas, fut les ombres dans son dos qui se faufilèrent dans sa demeure.
A l'intérieur, un nouveau tableau prit forme. Les intrus s'approchèrent sans un bruit vers l'unique lit de la maisonnée et ils firent rapidement face au corps d'une femme ayant la quarantaine. Sa peau était translucide, zébré par ses veines bleutées tandis que sa respiration sifflante était le seul son brisant le calme pesant régnant dans la bâtisse.
N'arrivant même plus à battre des paupières, madame Hong était effroyablement faible. Ses membres s'enfonçaient dans le matelas qui avait pris la forme de sa silhouette squelettique tandis que les jointures de ses articulation avaient commencé à nécroser depuis quelques temps à cause de son immobilité. Sans réellement éprouver d'empathie, l'un des intrus sortit une arme de sa poche et il la leva au-dessus de la poitrine de la mère de Jisoo qui n'attendait qu'une seule chose : le Salut de Dieu.
« - Tu as perdu gamin. »
Le chef, presque hors d'état de nuire, cracha ses quelques mots dans son état de semi-conscience avant que Jisoo ne finisse par planter son couteau dans la poitrine de sa victime s'éteignant dans un sourire triomphant. Perturbé par de tels derniers mots, un doute vint s'installer dans le cœur du garçon qui fronça des sourcils en se redressant péniblement, le corps couvert du sang de ses victimes qui ne l'avait pas raté non plus puisque de nombreuses plaies parsemées son épiderme et ses vêtements étaient totalement foutues.
« - Comment ça j'ai perdu ? »
Perturbé, l'homme regarda les trois corps mit hors d'état de nuire et il se demanda en quoi il avait perdu dans tout cela. Jisoo se mit à réfléchir pendant quelques instants avant que les engrenages de son cerveau finissent par se mettre en route. A l'instant où il comprit la supercherie, ses yeux s'ouvrirent d'effroi et il opéra brusquement un demi-tour en direction de son habitation avec les sens en alerte.
« - Non, s'il vous plait. »
Priant pour que ses déductions soient fausses, Jisoo s'engouffra chez lui sous le regard des habitants de la zone qui ne firent rien de particulier. Personne ne s'interposa, aucun ne prévient les autorités pour l'assassinat des trois hommes par le garçon. Non, tout le monde garda le silence en observant neutrement les cadavres : c'était assez commun dans le secteur Sud de voir des règlements de compte aussi sanglant. La zone des Adieux étant proche, les habitants avaient fini par s'habituer à voir la mort à chaque coin de rue.
« - Maman ! »
Le fils pénétra sa demeure à l'instant où l'intrus planta sa lame dans la poitrine de la mourante. Cette dernière poussa un maigre couinement souffrant avant de s'éteindre à une vitesse fulgurante car elle était si faible que le moindre choc suffisait à l'achever. Voyant le sang tâcher sa chemise de nuit crème, Jisoo sentit une larme rouler sur sa joue mais il n'eut pas le temps d'éprouver de la tristesse car la rage devint prédominante et qu'il préférait pleurer une fois les intrus morts.
Poussant un puissant cri, le garçon poussa sur ses jambes fatiguées pour enfoncer son couteau dans le dos de l'homme en retrait depuis le début. Cependant, ce dernier possédait d'excellent réflexe et il esquiva aisément le coup de Jisoo qui gronda face à son échec tout en perdant son arme face à une maladresse causée par sa colère intense.
L'orphelin n'avait plus que ses poings pour se défendre face à ces deux barbares qui n'étaient pas de la même tranche que ses anciens assaillants. Non, eux étaient bien plus expérimenté et habitué à ce genre de missions. Cela ne pouvait être qu'une certaine catégorie de la population des bas-fonds.
« - Vous êtes des putains d'Adieux. Bande de monstres... Vous méritez tous de crever ! »
Attaquant, Jisoo enchaîna les différents types d'assauts pour déborder ses ennemis et espérer briser la défense de l'un d'eux. Hélas, cette dernière était extrêmement solide et le fait que les Adieux avaient une arme blanche déséquilibrait le combat. Le garçon était plus faible, désavantagé et ses multiples attaques créaient de nombreuses failles dans sa protection.
Puis, voyant une belle ouverture, l'assassin de madame Hong fit tournoyer dans les airs sa lame déjà tâchée de carmin dans sa paume puis il abattit le couteau en direction de Jisoo. S'enfonçant dans l'abdomen du garçon, ce dernier se plia en deux par pur réflexe face à la vague de douleur mais cela permit à l'autre assaillent de répliquer.
Dans un habile geste, l'homme attrapa l'épaule de sa victime puis il la dirigea dans une direction anormale en y mettant toute ses forces. Semblant habitué de ce genre de pratique, l'articulation se disloqua le faisant à nouveau hurler tandis que sa vision se rétrécissait dangereusement tout en s'assombrissant.
« - Ah... A-ah... »
Puis, dans un bruit écœurant, l'agresseur enfonça à nouveau son arme dans le ventre du garçon ce qui lui fit cracher une giclée de sang alors qu'il bascula sur le côté. Le monde tournait, les ténèbres l'engloutissait et il sentait seulement la lame transpercer ses organes, élargissant de plus en plus l'entaille ce qui empira l'hémorragie.
Ses forces le quittèrent, sa tête frappa le parquet ondulé alors que son assassin récupéra son couteau tout en fixant le sordide spectacle. Face à l'état du garçon, les hommes surent qu'il ne s'en sortirait pas et qu'ils pouvaient affirmer que leur mission était accomplie : les Hong étaient morts.
« - M-ma... Maman... »
Jisoo hoqueta ses mots tout en crachant une giclée de sang qui tacha davantage son menton. Puis, dans un ultime geste, il pivota sa tête et son regard se vidant de vide vint fixer le matelas où gisait le corps de sa mère, morte.
« - M-maman... »
Voyant la main de sa mère pendant dans le vide, il rampa dans sa direction avec l'espoir de pouvoir l'attraper et la serrer une dernière fois. En se traînant sur le sol, le garçon sentit son liquide vital s'échapper de sa plaie à chaque mouvement et cette perte de sang s'accompagnait de divers maux.
Lentement, sa vision se transforma en un long tunnel noir débouchant sur un point lumineux où se discernait l'ombre de la main de celle qui l'avait porté pendant neuf mois. Le froid le mordit profondément ce qui lui provoquait d'horribles frissons accompagnées d'insupportable vague de douleur.
Ses sens l'abandonnèrent, ses oreilles bourdonnèrent alors que le goût du métal envahit ses papilles et ses narines. Le cœur emplit de regrets, Jisoo sentit légèrement le flot de désespoir dévaler ses joues alors que ses doigts frôlèrent ceux de sa mère. Ses pensées devinrent aussi sombres que sa vision et il aurait voulu dire au revoir à Seungcheol et Jeonghan avant d'aller rejoindre les étoiles en compagnie de sa mère.
Si seulement ils avaient pu aller une dernière fois à leur planque, ils auraient pu passer un dernier moment d'innocence sous les quelques rayons de soleil qui s'amusaient à caresser leur peau blafarde au travers des différents trous présents dans le plafond s'effondrant.
« - J-je... v-vo... vous... de-mande... »
Jisoo était allongé sur le parquet, une traînée vermeille tracé sa pathétique route vers la main pendant de sa mère qu'il saisit fébrilement. Entourant l'index de sa maman, puisqu'il n'avait pas pu atteindre le reste de ses doigts dans sa faiblesse, le jeune homme effectua ses derniers clignements de paupières.
Sa respiration sifflante brisait le silence de la pièce et son corps subit d'ultimes tressautements à cause des sanglots désespéré de Jisoo qui ne voulait pas mourir aussi vite. Ses lèvres tremblèrent, son sang s'écoula davantage et il murmura la fin de sa phrase avec rancœur et abattement :
« - Pardon. »
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