Chapitre 2

« - On va à la planque ? Cela fait longtemps qu'on n'y est pas allé.

- J'avoue ! Cela nous ferait du bien de changer un peu d'air et de paysage. Quand dis-tu Jisoo ?

- Cela nous changerait de notre habituel balades dans les rues. Je suis partant ! »

Après être tombé sur un commun accord, le trio s'aventura vers leur cachette secrète qui se trouvait tout à l'Est des quartiers Sud. Certes, le chemin qu'ils devaient suivre pour rejoindre leur planque craignait légèrement, cependant, ils se baladaient en groupe donc tout devrait bien se passer sur la route. Les problèmes ne devraient pas se dresser sur leur chemin et, dans le pire des cas, ils savaient se défendre et pourraient répliquer pour sauver leur peau.

Sur la route, Jeonghan était un peu en retrait puisqu'il avait la tête ailleurs. Effectivement, après avoir croiser la bande de vipères qui attendait impatiemment la mort de la mère de Jisoo, il ne pouvait pas pouvait s'empêcher de repenser à son histoire.

Cette sombre nuit où tout avait basculé en un clignement de paupière. Ce jour où Seungcheol avait sauvé la vie du brun en lui tendant la main alors que ce monde n'aidait jamais les généreux. A jamais Jeonghan serait reconnaissant envers son meilleur ami.

S'il n'était pas venu le secourir ce soir-là ? S'il ne l'avait pas récupéré à temps dans les rues poussiéreuses ? Si quelqu'un d'autres l'avait attrapé à ce moment ? Où serait-il ? Que ferait-il ? Serait-il même encore en vie ?

Egaré dans son flux de pensées, le garçon ne suivait pas réellement ses camarades qui marchaient devant lui en parlant de sujet divers et peu intéressant. Et, dans son inattention, Jeonghan loupa le tournant et il continua sa route tout droit alors que les voix de Seungcheol et Jisoo s'étouffait dans les rues.

Lentement, l'ange s'enfonça dans les quartiers Sud et il rejoignit la partie basse de ces derniers. Les décors changèrent rapidement, les murs ternirent et la poussière s'élevait bien plus fortement à chacun de ses foulés. Puis, alors que ses yeux se perdaient sur le monde qui l'entourait, Jeonghan remarqua des taches brunâtre sur le sol.

La rare agitation des quartiers se rarifia, les regards ignorants devinrent soudain intensément curieux et ils se posèrent sur la maigre silhouette de ce garçon dans les nuages. Ressentant un mauvais pressentiment grandir en lui, Jeonghan remit les pieds sur terre et il se concentra un peu plus sur les environs. Hélas, ce qu'il découvrit ne lui plaisait pas du tout et il déglutit difficilement en réalisant qu'il était perdu.

Ses yeux s'écarquillèrent légèrement alors qu'il jurait au fond de lui tout en dévissant sa tête dans tous les sens avec l'espoir de trouver une façade familière ou un visage connu. Cependant, tout lui était inconnu ici.

Déglutissant difficilement, le garçon remarqua qu'il était le centre de l'attention dans la zone et que plusieurs personnes l'observaient avec un regard perçant dans les ombres des habitations. En réalisant cela, l'enfant des bas-fonds tenta de camoufler sa montée de panique car ce simple signe de faiblesse motivait les hyènes d'attaquer : il était une proie facile au travers de leurs yeux vicieux.

Hélas, Jeonghan peinait à cacher sa crainte dans cet endroit inconnu et il ne pouvait s'empêcher de penser aux centaines de rumeurs qu'il avait ouïe sur les imprudents qui se perdaient et disparaissaient à jamais dans les quartiers Sud. Il ne voulait pas abandonner Seungcheol et Jisoo, ils avaient besoin de lui.

Frémissant à cause d'un désagréable frisson de terreur, Jeonghan rebroussa chemin tout en essayant de conserver une expression confiante et naturelle. Mais le mauvais pressentiment qui enlaçait son cœur ne l'aidait pas à conserver un visage de marbre et ses pas étaient extrêmement maladroits et incertains. La poussière s'éleva derrière lui alors que les hyènes l'analysaient avec intérêt.

Epié, le garçon n'arrêta pas de sonder les environs pour repérer les zones à risques, les endroits où le danger pouvait surgir sans prévenir. Tel une biche en proie à un loup affamé, Jeonghan était sur le qui-vive et il sursauta brusquement en ouïssant un ricanement âcre ricocher sur les murs.

« - Eh bien, eh bien. On est perdu princesse ? »

Ignorer, c'était la meilleure chose à faire dans ce genre de situation. Faisant fi des mots entendus, Jeonghan accéléra la cadence de sa marche sans pour autant se mettre à courir puisqu'il ne devait pas montrer davantage son angoisse. Ses assaillants n'attendaient que ça, le faire plonger dans leur sordide jeu avant de le courser et l'attraper. Tout pouvait très vite dégénérer, il devait prendre le plus de précaution possible pour s'en sortir indemne.

Néanmoins, Jeonghan avait commis une première erreur en pensant que son agresseur était derrière lui. Avançant en direction de la sortie des quartiers, le brun fut coupé par un homme sortant d'une rue parallèle pour tomber en face de lui. Immédiatement, un groupe d'une dizaine de personne prirent en tenaille le garçon qui se retrouva bloqué dans le cercle.

Son ventre se serra, sa gorge se noua alors que la peur augmenta drastiquement en lui puisque la situation tournait à son désavantage. Jeonghan se figea, réalisant qu'il n'avait aucune échappatoire et qu'il était totalement prit au piège, puis il détailla l'inconnu qui s'approcha de lui avec un sourire carnassier sur le visage.

« - Eh bien princesse, tu as perdu ta langue ?

- ...

- Même pas une petite réplique pour me remettre à ma place ? Pourtant ça semble te tenter, princesse. »

Jeonghan était départagé entre l'idée de continuer de la fermer dans l'espoir qu'on puisse gentiment le laisser partir et le souhait interne d'envoyer un pic à ce connard qui osait le surnommer « Princesse ». Mordillant sa lèvre pour contenir le flux de pensées qui traversait son esprit, l'inconnu avança un peu plus vers Jeonghan qui préféra rester figer que de reculer : il ne devait pas commettre une seconde erreur.

Discrètement, le brun glissa sa main vers la poche de son pantalon et il sentit un brin d'espoir l'envahir en touchant le couteau que Seungcheol lui avait passé avant de quitter la maison : il pouvait se défendre dans le pire des cas.

« - Qu'est-ce que tu aurais d'intéressant pour nous, princesse ? Vu ta maigreur, tu ne dois pas avoir grand-chose de la valeur dans tes poches...

- ...

- Il n'a peut-être pas d'objet de valeur sur lui, mais... »

Quittant la ronde, une nouvelle personne c'était approché de Jeonghan en l'approchant par derrière. Sans prévenir, l'homme plaqua son torse contre le dos du plus jeune qui sursauta alors qu'il sentait une main attraper son postérieur sans son accord.

« - Elle est plutôt jolie ta princesse. Je voudrais bien pouvoir la goûter un p- »

Le temps arrêta sa course effrénée, la poussière se figea dans l'air et Jeonghan laissa son instinct de survie prendre le dessus sur sa raison en sentant que la situation dégénérée. Le second homme ne put finir sa phrase que la princesse sortit vivement son couteau tout en se retournant vers son agresseur et lui transpercer l'œil droit.

L'attaqué poussa un puissant hurlement de souffrance tout en montant sa main vers son globe oculaire crevé. Le sang recouvrit son visage de manière sordide et toutes les personnes présentes furent choqué par la vivacité de l'action. Jeonghan recula légèrement tout en serrant son arme tâché de sang dans sa paume, il observa sa victime s'égosiller sur le sol poussiéreux qui se tacha lentement de son liquide vitale. Puis, l'homme hurla des paroles terrifiantes :

« - Tuez le ! »

L'ordre donné fit vivement pâlir Jeonghan mais ce dernier ne se pétrifia pas cette fois-ci. Poussant sur ses maigres jambes, il partit dans la direction opposée à la sortie et poussa avec ardeur une femme pour s'échapper de la ronde et s'enfoncer dans ces quartiers inconnus.

« - Merde, fais chier ! »

Jurant dans sa course folle, le brun entendit ses assaillants à ses trousses et il remarqua, dans le reflet d'une fenêtre, la taille dérisoire de leurs armes : s'ils l'attrapaient, il était foutu. Jeonghan donna tout ce qu'il pouvait pour semer ces fous. Il s'aventura dans des ruelles à l'écart de la voie principale, prenant divers tournant pour brouiller les pistes mais il finirait par se faire attraper : Jeonghan ne connaissait pas aussi bien les quartiers qu'eux.

Ainsi, profitant d'un petit moment où il était hors de la vue de ses agresseurs, il poussa sur la première porte qu'il croisa puis pria très fort pour ne pas tomber sur un autre sociopathe dans la bâtisse. Miraculeusement, la première porte qu'il poussa était ouverte et il put s'y engouffrer avant de la fermer à double tour juste à temps.

Les jambes tremblantes comme jamais, Jeonghan s'effondra lamentablement sur le vieux parquet tout en restant vivement accroché à la poignée : il voulait s'assurer que personne ne puisse pénétrer dans sa cachette. Les doigts figés, il ouïe les hurlement résonnant en écho sur les façades de sa ruelle et leurs paroles n'étaient pas les plus fleuries.

« - S'il vous plait... S'il vous plait... »

Priant à voix basse, Jeonghan se tut en remarquant que les cris se rapprochaient de sa cachette de fortune. Son cœur s'accéléra dangereusement dans sa poitrine, une douleur le traversa alors que ses yeux s'embrumaient à cause de la terreur grandissante. Ils n'étaient qu'à quelques pas de lui, la cloison

« - Trouvez le et ramenez-moi ce bâtard que je lui arrache les tripes à mains nus après lui avoir coupé la langue avec mes dents ! »

Le cœur sur le point d'exploser, Jeonghan se recroquevilla sur lui-même tandis que ses phalanges blanchissaient à force de serrer la poignée qui bougea légèrement dans sa paume. Effectivement, de l'autre côté un assaillant tenta de voir si la maison était ouverte et le brun crut que sa fin arrivée.

De longues secondes de silence suivirent l'action, une éternité défila pour le garçon qui retenait sa respiration tout en tarissant de force ses pleurs. L'avait-il repéré ? Allait-il mourir ? Pourquoi ne parlait-il pas ? Avait-il transmis sa position à son chef qui s'apprêtait à défoncer l'entrée ?

« - Il n'est pas ici, chef.

- Putain ! Il a dû tourner au bout de la ruelle, ramenez-le-moi mort ou vif ! »

Les pas s'éloignèrent avec les voix mais Jeonghan resta sur ses gardes pendant quelques minutes en craignant que tout ceci ne soit qu'un vulgaire piège. Cependant, après une dizaine de minutes sans bruit, le garçon relâcha la pression alors que le soulagement le gagna.

La peur quitta son ventre alors que sa main glissa le long de la paroi boisée pour rejoindre sa poitrine gauche : son cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique. Jeonghan se laissa tomber totalement sur le sol, ses mèches brunes se mêlèrent à la poussière du parquet et il ferma ses paupières d'apaisement tout en se concentrant sur sa respiration pour la ralentir : il n'était pas mort, il allait pouvoir revoir ses amis.

« - On peut savoir ce que tu fous là toi ? »

Bondissant de surprise, Jeonghan retint son cri de terreur tout en se redressant un poil trop rapidement et maladroitement. Dans son geste, sa tête frappa la fameuse poignée de prote et il geignit en se massant l'arrière du crâne tandis qu'un petit son cristallin se diffusa dans le lieu.

Il fallut quelques seconde au fuyard pour analyser la situation, découvrir les deux hommes au niveau de l'escalier qui le fixait avec deux regard opposés. L'un avait un air enfant, il était le propriétaire du ricanement et cela contamina Jeonghan qui ne put retenir son sourire gêné en se redressant.

Hélas, il croisa les iris de l'autre personne et ce dernier était beaucoup plus froid et cela le fit déglutir difficilement. La chance n'était réellement pas de son côté aujourd'hui. Lui qui pensait être arrivé dans une habitation abandonnée, elle ne l'était pas vraiment.

« - Alors... Tu fous quoi ici ? D'où tu rentres comme ça chez les gens ?

- J-je, désolé mais... Je d-devais me cacher.

- C'est toi qu'il cherchait ?

- ...

- Je vais prendre ton mutisme pour un oui. »

Roulant des yeux, le garçon plus froid lança un regard noir à Jeonghan qui analysa un peu plus les inconnus qui semblaient avoir son âge. Tout d'abord, celui qui parlait depuis tout à l'heure avait un regard méfiant et rusé qui n'arrêtait pas de sonder Jeonghan depuis tout à l'heure. Des lunettes, un élément rare dans les bas-fonds, trônaient sur son nez et une chaînette lui permettait de les garder en permanence sur lui.

En ce qui concernait sa chevelure, cette dernière était taillée sous la forme d'un mulet noir où quelques mèches tombaient élégamment sur son front. Il avait un air très intimidant qui contrastait avec son physique générale puisque le garçon était maigre, bien plus que Jeonghan, mais il semblait quand même musclé. Instinctivement, le fuyard savait qu'il ne fallait pas se frotter à ce garçon : il était plus vigoureux et habile qu'il ne laissait paraître.

« - Hao, ne soit pas trop dur avec lui. Il a dû se perdre ou voler une babiole.

- Mh... Et s'il avait fait pire ? Il disait vouloir le tuer.

- Ils disent toujours les mêmes menaces qu'importe l'acte que tu fais. »

Ce fut l'autre garçon qui prit la parole tout en arborant un doux sourire innocent. Ses mèches brunes parfaitement coiffées encadrées joliment son visage sans imperfections. Jeonghan fut choquer face la beauté de cet homme qui ressemblait plus à un prince du monde d'en-haut qu'un mendiant des bas-fonds.

« - Tu es beaucoup trop gentil, Jun.

- Peut-être bien mais il n'a pas l'air méchant.

- Hm...

- Tss... »

Le plus grand s'approcha gentiment de Jeonghan et il lui tendit la main dans sa direction.

« - Bonjour, je suis Wen Junhui. Et toi ? »

Le fuyard eut un petit mouvement de recul face à cet élan de gentillesse si rare dans ce monde. Le brun ne savait pas trop comment réagir et si cela était une bonne idée de serrer la main d'un habitant des quartiers les plus malfamés des bas-fonds. Et si tout ceci était une ruse ?

« - N'aies pas peur, on n'est pas comme les gens qui te poursuivaient. Minghao fait toujours le méchant et le fier au premier abord mais il est gentil quand on apprend à le connaître. »

Jeonghan continua d'hésiter à attraper cette main tendue. Il pesa le pour et le contre, se rappela les paroles de ses deux amis qui l'avaient mis en garde sur les inconnues. Hélas, en croisant le regard pétillant de vie de Junhui, le brun ne résista pas plus de temps avant d'entrechoquer sa paume avec celle de l'autre brun.

« - Jeonghan. Je m'appelle Jeonghan.

- Enchanté Jeonghan ! Tu ne sembles pas du coin, ne te serais-tu pas malencontreusement perdu ? »

La tête de Junhui pencha adorablement sur le côté tandis que son regard continua de pétiller de curiosité et douceur ce qui hypnotisa Jeonghan. C'était déstabilisant de rencontre une personne comme le brun dans les souterrains. Il paraissait si naïf et innocent, des caractéristiques totalement disparu dans ce monde injuste.

« - O-oui. Je... J'ai perdu de vue mes amis lors d'un tournant. Ils ont dû prendre à droite et moi j'ai continué tout droit... »

Ce fut en disant à voix haute sa situation que Jeonghan prit conscience de quelques chose : Seungcheol et Jisoo devaient être mort d'inquiétude. Le duo retournait tous les quartiers environnant dans tous les sens avec l'espoir de trouver une trace de leur camarade porté disparu.

« - Merde, faut que je les rejoigne immédiatement ! Ils doivent être mort d'inquiétude ! J-je... Faut que je m'en aille tout de suite. »

Lâchant vivement la main de Junhui, Jeonghan tourna les talons pour s'avancer rapidement vers la sortie de l'habitation. Il devait retourner dans les ruelles, rebrousser chemin sans croiser ses assaillants puis retrouver ses frères de cœur qui devaient s'arracher des cheveux. Cependant, une main l'arrêta dans son élan et le garçon fut brusquement plaqué contre le mur à côté de la porte.

Ses yeux noisette croisèrent ceux ébènes de Minghao qui l'observait toujours avec froideur. Sa main resserra sa prise sur l'épaule osseuse de Jeonghan qui grimaça légèrement en confirmant sa pensée que le ténébreux avait bien une puissance cachée.

« - Si tu quittes cette maison par la porte, tu vas directement te faire choper. Ils surveillent toute la zone et davantage la sortie. Je ne te donnerais même pas cinq minutes avant qu'une dizaine de personnes te tombent dessus.

- Mais je dois retrouver mes amis ! S'ils viennent me chercher ici, ils se mettront en danger. »

Jeonghan savait de quoi ses compagnons étaient capables et s'aventurer dans un quartier aussi malfamé que celui-ci était parfaitement dans leurs cordes.

« - Tu aurais dû réfléchir avant de t'aventurer ici. »

La froideur des paroles de Minghao eut l'effet d'une dague en plein cœur. Ses iris étaient emplies de jugement et cela énerva le fuyard qui gronda en ouïssant la deuxième slave de mots du ténébreux.

« - C'est ça de trop rêver.

- Je ne te permets pas ! C'était une simple erreur. Pour qui te prends-tu pour pouvoir me juger ? Tu ne me connais pas, tu ne sais pas les raisons de mon égarement. »

Un combat de regard débuta entre les deux garçons qui s'analysèrent sombrement, débutant un combat silencieux qui fit rouler des yeux Junhui. Ce dernier s'interposa alors pour discuter avec son camarade.

« - Hao, on pourrait l'escorter jusqu'à la sortie ?

- Et puis quoi encore ? Le porter en mode princesse dans un carrosse avec des étalons blancs ? Non merci. Je ne vais pas prendre de risque pour un inconnu qui n'a juste pas fait attention à regarder devant lui.

- Risquer... Risquer... Tu te fiches un peu de moi, Hao. Notre passage est inconnu des Adieux, ils ne sauront pas qu'on est dehors avec lui. On ne risque rien et apporter de l'aide ne doit pas toujours être source de dettes.

- Ici si. On se doit de survivre Jun et aider les autres c'est une manière de se mettre inutilement en danger ! »

La voix de Minghao était sèche et stricte, on avait l'impression qu'il faisait la moral au brun qui s'était brusquement renfermé sur lui-même. Les éclats de joie dans ses iris avaient laissé place à des tâches sombres et menaçantes alors que son sourire se métamorphosa en une moue glaciale.

« - Qui es-tu ?

- Hein ?

- Qui es-tu ? »

Junhui répéta ses paroles strict tout en dévisageant le ténébreux qui semblait perdu par ce brusque changement de situation.

« - Où est le Xu Minghao que je connais ? Celui qui tendait toujours sa main au plus démuni ? Celui qui partageait son repas avec les plus pauvres même si son ventre criait famine au milieu de la nuit ? Où est mon ami ?

- ...

- Tu as changé Hao. Cette vie t'a changée. »

Les mots du plus grand furent de la plus grande violence alors qu'il ne les avait que chuchoté. Témoin de cette scène, Jeonghan se sentit affreusement coupable de semer une telle discorde entre les deux garçons : il ne voulait pas cela.

« - Fais comme tu le sens, moi je vais le guider jusqu'à la sortie de la zone. Réfléchis à ce que tu viens de dire le temps que je revienne.

- Jun... »

Hélas, le dénommé Junhui ignora le ton suppliant ainsi que la mine attristé de son ami qui semblait prendre conscience de ses actes. Faisant fi de l'expression blessé de Minghao, le brun se tourna vers Jeonghan avant de lui demander de le suivre avec un faible sourire : ce dernier était bien triste comparé au précédent.

« - Suis-moi Jeonghan, faut qu'on monte à l'étage. »

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