Chapitre 6 : Un Matin Mouvementé !
Coat ! Coat ! Coat !
- Silence, par pitié...
Je rabattai la couette sur moi, et insultait mentalement le réveil de ses coat insupportables. Quand Cod me l'avait montré, j'avais trouvé mignon cette petite chose en forme de grenouille. Elle me rappelait Camille, dont la couleur préférée était le vert.
Bien sûr, lorsque je m'étais jetée sur cet objet enfoui au fond de la chambre d'amis, mon nouveau colocataire avait souri d'une façon étrange, mais je n'y avait pas fait attention... Ce n'est que ce matin que j'avais compris. Cod s'était moqué de moi ! Me prêter un réveil avec un son aussi énervant, et il ne m'avait pas prévenu ! Il allait me le payer !
- COD WALKER !
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Point de vue de Cod
J'avais sursauté si fort que j'avais faillis renverser mon bol de chocolat. Même ma mère ne criait pas avec une voix pareille ! Quelle genre de filles pouvaient avoir de telles cordes vocales ? Sûrement pas celles que je fréquentait !
- Iliane, calme toi, je n'ai pas envie que les voisins viennent se plaindre de si bon matin.
- Je m'en contrefiche de tes voisins, tout ce que je veux c'est te lancer un seau d'eau glacé à la tête !
- Tente toujours. Au final, on verra bien qui se prendra la douche.
- Je n'ai pas l'intention d'être mouillée !
J'allais continuer cet échange de piques, mais si il y a bien une chose qui peut m'arrêter en pleine discussion, c'était la vue d'une jolie fille.
Je secouai la tête. Non, Iliane n'était pas une jolie fille. Elle était bien plus que ça.
Alors que je la regardait descendre, son uniforme en place et une valise à la main, je me demandai encore ce qu'il c'était passé ce jour-là.
Quand Iliane était arrivée dans ma vie.
Ça sonne comme une grande déclaration d'amour, mais en aucun cas je n'avais de sentiments pour elle.
Ok, elle était belle. C'était une putain de bombe, taille parfaite, formes de rêves et des yeux ressemblant plus à des pierres précieuses. Mais c'était tout.
Iliane avait un caractère de peste. Elle était capable de vous lancer des punchlines meurtriers, n'acceptait jamais une défaite, et savait même se battre ! Vivre avec une telle créature était impossible.
Et il était hors de question que j'en tombe amoureux.
- Cod ! Où est ta mère ?
- Mes parents sont au boulot, pourquoi ? Tu avais quelque chose à leur demander ?
J'attendis quelques secondes sa réponse, mais étrangement, elle ne venait pas. La maison était plongée dans un silence de mort, alors qu'Iliane était encore à l'intérieur. Était-elle évanouie ?
Je me sautai sur mes pieds, prêt à la secourir comme un super-héros.
- Cod ?
Sa voix était faible. Elle devait être blessée, que ce soit physiquement ou mentalement. Mais qu'est-ce qui avait bien pu la mettre dans cet état là ?
- Iliane, tu te sens pas bien ?
- Que veut dire "parents" ?
J'ai cru que j'allais éclater de rire tellement la question me paraissait débile. Sérieusement, comment pouvait-elle me sortir une réplique pareille ? Même les gamins de quatre ans savent ce que veut dire "parents" !
Elle plaisantait, c'était sûr. Mais quand même, son sens de l'humour était étrange.
- Cod, je ne sais pas pourquoi tu rigoles, mais s'il te plaît, réponds à ma question.
"S'il te plaît".
Depuis son arrivée, c'était la première fois qu'elle me disait ces mots.
Et j'étais tout, sauf fier de ça, alors qu'autrefois j'aurai pris cela comme une victoire.
- Les parents, murmurai-je, ce sont un père et une mère.
- Un père ? On ne doit pas forcément en avoir un.
Là, c'était trop. Ma mâchoire manqua de se décrocher en entendant son ignorance. Elle plaisantait. Elle DEVAIT plaisanter, c'était impensable. Mais bon sang, où était-elle née ?! Sur une autre planète ? Même en orphelinat les enfants savent tout ça.
Non, Iliane était juste un cas. Un cas très grave.
- Iliane, tu viens d'où ?
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Point de vue normal (iliane)
Si je répondais en lui disant la vérité, mon examen serait fichu. Je serai envoyée parmi les dieux mineurs.
Et vous savez ce qui leurs arrivent ? Pour qu'un dieu existe, il faut que des gens croient en lui. Les dieux mineurs ne font pas partis de l'Olympe, ils vivent sur Terre et tous finissent par disparaître. Car les humains les oublient. Bannis ou ayant échoué à l'examen, qu'ils soient beaux, puissants ou malins, ceux qui devenaient des dieux mineurs mouraient. Tous.
- Je viens d'un... C'est quoi le nom déjà... D'un orphelinat !
J'avais trouvé une excuse, mais j'avais eut chaud : quelques instants d'hésitation supplémentaires, et il aurait tout fait pour en savoir plus à mon sujet.
Néanmoins, mon assurance vaçilla quand il planta ses yeux dans les miens. Je ne m'était pas rendue compte qu'ils étaient si hypnotisants, d'un beau bleu couleur de colbate.
Et Il faisait preuve d'une telle force, comme si il tentait de sonder mon esprit, de trouver la vérité parmi les mensonges que j'avais accumulé.
Car évidemment, je lui avait menti.
Pour lui, je n'était qu'une orpheline qui avait décidé de vivre sa propre vie en attendant qu'une famille l'adopte. Pour lui, je n'était qu'une simple colocataire temporaire qui avait été envoyée chez eux pour étudier, et qui avait sympathisé avec sa mère au point d'être nourrie, logée et blanchie gratuitement.
Je n' aimais pas mentir, je trouvais ça fourbe, malveillant, mais après tout, j'avais une excuse : mentir sur mon passé était pour mon bien, comme pour celui de l'Olympe.
- Cod, tu ne m'a toujours pas répondu ! On peut très bien naître sans père, non ?
- Un père, c'est ce qu'il faut, avec une maman, pour créé un enfant. Tu as forcément un père et une mère, car un bébé ne peut pas arriver sans l'un et sans l'autre.
- J'ai une mère, mais...
Mais rien. Qu'aurais-je pu répondre de plus ? Je ne savais plus quoi dire. Des dizaines de mots se bousculaient dans ma gorge, je voulais crier qu'un père n'est pas forcément nécessaire. Pourtant, au plus profond de moi, je savais que c'était faux.
J'avais un père. J'en avais un, quelque part, mais où ? La tête me tournait. Je m'agrippai à la rambarde de l'escalier. J'entendais Cod m'appeler, mais ça paraissait si loin...
Et ma mère... Je repensais à son sourire, sa fierté de me voir grandir, de lui ressembler. J'avais toujours voulu lui faire honneur.
Mais le mensonge faisait mal. Elle m'avait répété qu'elle était ma seule famille, et que c'était suffisant pour qu'on soit heureuses.
Toutes ces années, j'avais ris face à son humour parfois déroutant, son énergie à toute épreuve et sa grimace si adorable.
Et pendant tout ce temps, j'avais baigné dans l'ignorance. Je n'avais manqué de rien, ça m'avait paru si naturel qu'on soit là, à deux, tranquillement installées dans nos quartiers sans personne pour nous déranger.
Et dire que quelque part, sur l'Olympe ou même sur Terre, j'avais un père.
Penser à lui, à ce qu'il aurait pu me raconter, penser qu'il n'avait pas pu me voir grandir, que j'étais peut-être morte selon lui... La tête me tournait. Je m'aggripai à la rambarde de l'escalier. Mais serrer la rampe au point de sentir des fourmillements n'allait pas m'aider. Je pouvais chasser des souvenirs, des pensées, mais les faire revivre ou même les imaginer n'était pas possible. Je ne savais pas l'identité de mon père, mais... Mes yeux se fermèrent, tentant en vain de calme la colère qui commençait à naître en moi. Une fois rentrée, il faudrait que je parle avec ma mère. Et cette fois, je n'accepterai plus aucun mensonges.
- Iliane ! Ça va ?!
- Oui, oui, je vais mieux maintenant...
- Tu es sûre ? Attends, je vais appeler notre médecin au cas où.
-Non ! Je... Je ne veux pas rater la rentrée des classes.
Cod vérifia mon état une dernière fois, puis me demanda, avec une trace de méfiance dans la voix :
- Tu es certaine que ça va ? Tu es pâle !
- C'est le stress de la rentrée ! lui affirmai-je en souriant.
Et puis, j'avais vraiment peur. Qu'allaient-ils penser de moi, ces élèves humains ?
Arg, je détestais ce sentiment de nervosité !
- Bon... soupira Cod. Si tu te sens mieux, allons-y !
Je le suivai du regard, songeuse. J'avais refusé de l'avouer au début, mais pour un humain, il était plutôt beau. Grand, les cheveux bruns coupés courts et décoiffés qui lui donnait cet air rebelle, et j'étais sûre que si je relevait ce tee-shirt, j'y verrai un début de pectoraux.
Je haussai les épaules. Jamais je ne ferai une chose pareille. J'étais une apprentie déesse, par Isis ! En plus, il n'est pas mon genre. Je ne supporte pas les badboys : ils draguent tout ce qui bougent sans approfondir une seule de leur speudos-relations !
- He ! s'exclama Cod. Tu comptes me reluquer encore longtemps ? On a un bus à prendre !
Prise sur le vif, je détournai la tête. Pas question de montrer ma gêne ! J'empoignai ma valise et me dépêchait de suivre Cod.
J'avais compris, suite à ses explications, que l'arrêt de bus n'était pas à trois mètres de notre maison, mais quand même : j'étais une fille, pas une masse de muscle ambulante !
Il ne semblait même pas sentir le poids de la sienne, alors que je tirai la mienne tant bien que mal. Je lui jetai un coup d'oeil furtif, puis me reconcentrai sur le chemin.
Aller dans un internat pendant trois mois, entourée d'humains et sans aucune sorties de secours, n'allait pas être simple.
Surtout que Cod et moi y allions ensembles.
Il allait sûrement retrouver ses amis, tandis que je m'efforcerai de m'en faire, pour supporter plus facilement la durée de mon examen.
Je ne pu m'empêcher de soupirer. Ça allait être long, si long... Mais j'avais confiance. J'en étais capable.
Je devais rester discrète, et respecter mes règles :
Règle N°1 : ne pas utiliser mes pouvoirs.
Règle N°2 : Me fondre dans la masse.
Et Règle N°3 : Ne jamais, jamais tomber amoureuse d'un humain, et encore moins de Cod.
Je laissai de nouveau un sourire flottait sur mon visage. Si je respectait ses règles, tout irait bien.
Tandis que je marchait à côté de Cod, déterminée à faire de mon mieux, je sentis un souffle de vent, très léger, infime, qui passa en sifflant près de nous. Je n'écoutai pas, je n'avais aucune envie de me concentrer sur les allers et retours des courants d'airs.
Mais... Mon instinct de déesse, même endormi, su qu'une présence nous observait.
- Ne jamais dire jamais, ma fille.
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Et voilà pour le chapitre 6 !
J'ai mis plus de temps à l'écrire que les autres, mais je vais tenter de me rattraper en dessinant Iliane xD
Et pour ceux qui lisent cette histoire, si vous avez le temps, allez visitez celle de Flys-awais , elle débute sur Wattpad et j'espère de tout coeur qu'elle s'y plaira :)
Merci d'avoir lu, et à bientôt pour le prochain chap !
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