Chapitre 32 : Lueur d'espoir
Point de vue d'Hermès
Il est encore en vie. Sans corps physique à proprement parler, mais il existe encore. Une âme a forme humaine, grande et carrée, j'en suis presque certain. J'ai déjà entendu parler de ce genre de phénomène, mais que ce soit Cronos qui ait eut ce privilège ne m'enchante pas. Nous savons tous ici que son pouvoir du Temps est extrêmement puissant. Cependant, qu'il le soit à ce point pour revenir à la vie...
- Nous devons immédiatement revenir sur Terre. Il faut en finir.
La voix féline d'Artémis résonne au travers de ma tête. Elle ne peut pas parler à haute voix sous cette forme. Ça aurait été trop comique si elle l'avait pu, un tigre parlant humain ! On aura tout vu ! Enfin bref. Elle n'a pas tort.
- Nous devrions aller sur Terre, dis-je, sûr de moi.
- Je reste ici.
Je me tourne vers Apollon, pas surpris de sa réaction. Son regard est tout a fait sérieux. Poséidon le fixe d'un air blasé, puis lance, visiblement fatigué :
- On sait, vieux, que tu tiens à ta soeur comme à la prunelle de tes yeux. Mais tu penses avoir le luxe de refuser la réalité ? Il faut qu'on aille l'abattre, il est encore faible. Nous sommes les seuls à pouvoir le faire.
- Vous irez sans moi. Je vais rester ici et trouver un moyen de la sauver.
Le tigre blanc quitte soudainement sa place, et vient se placer près de mes jambes. Ses yeux ne quittent pas ceux de son frère, comme si elle voulait lui faire passer un message. Elle doit être en train de lui parler par télépathie. Les épaules d'Apollon s'affaissent brusquement. Changement d'avis ? À voir son expression énervée, pas vraiment. Il fait volte-face, pose délicatement le corps sans vie d'Iliane sur la table, et sort de la pièce, sans se soucier de nous plus longtemps. La porte se referme derrière lui, et c'est tout. Sam est vert de rage en contemplant l'apprentie, que son porteur a abandonné tel un sac à patates trop lourd. Bon, maintenant, c'est clair. Il va falloir se débrouiller sans notre ancien compagnon de traque.
- La situation risque d'être plus difficile, lâche Poséidon. Tant pis, nous n'avons plus le temps. Si Cronos prend possession d'un corps, il se fortifiera. Nous devons partir maintenant.
Le dieu de la mer soupire, puis marche jusqu'au Portail, suivi de près par Artémis. Si le regard de la déesse est rempli de détermination, son corps animal, lui, ne semble pas suivre l'énergie meurtrière qui coule dans ses veines. Sa fin se rapproche, c'est évident. Rhaa, pourquoi il fallait que ça arrive ! Quand tu vois les enfoirés qui courent sur Terre sans craindre rien ni personne, et que des gens biens sont tués peu à peu sous tes yeux, tu n'as qu'une envie. Prendre les armes et débarrasser le monde humain de ces parasites ! Un jour, je mettrai au point un aérosol spécialisé contre ce fléau. Mais en attendant, il est l'heure de partir. Mes deux camarades traversent le Portail sans un regard en arrière. Même pas un coup d'oeil vers celle qui nous a tous sauvés. Et quoi, c'est déjà oublié ?
- Hermès.
Ha. Je fais volte-face, surpris d'entendre à nouveau cette voix. Froide, un rien hautaine, confiante. Tout ce qui pourrait décrire cette déesse si particulière. Athéna, divinité de la sagesse et des combats. Sans pouvoir puissant à proprement parler. Le seul problème, c'est qu'elle prévoit souvent tout. Attaques, défense, esquive, elle sait quand et comment faire ses actions, pile au bon moment. Pareil pour tuer quelqu'un. Elle sait quand agir. Dommage que cette capacité d'analyse ne soit pas une excuse à sa longue absence.
- Où étais-tu lorsque nous étions en chasse ?
- Vous aviez besoin de moi ? réplique t'elle. Ma présence n'aurait pas changer grand chose. En revanche, elle m'a permit de me renseigner sur certains éléments importants.
- Ha, et on peut savoir lesquels ?
- Mais bien évidemment.
Je n'ai jamais été un ami proche d'Athéna, tout simplement parce que nous sommes opposés. J'aime m'amuser, elle préfère réfléchir et se renseigner sur tout et n'importe quoi. A quoi bon passer sa vie dans les bouquins ? Le monde réel est bien plus drôle et imposant que quelques mots écrits sur du papier !
- J'ai passé plusieurs heures à ratisser les livres de la bibliothèque, et j'ai finis par trouver ce que je cherchais. Tu savais que le pouvoir d'une personne représente sa vie ?
Je n'avais pas vu ça sous cet angle. Je hausse les épaules. A vrai dire, ça ne m'a jamais vraiment intéressé.
- Hermès. Cesse de gigoter et concentre toi. À ton avis ? Que pourrais-tu faire face à Cronos ?
- Le tuer.
- Mais encore ? rétorqua t-elle, agacée.
- Nous serons plusieurs sur le coup, je nous vois mal échouer contre ce qu'il reste de lui.
Si Cronos avait été humain, faire disparaître son âme aurait été un jeu d'enfant. Se débarrasser de lui en tant que titan est bien plus compliqué. Athéna me fixe un instant, puis s'adresse soudainement à Sam, que j'avais complètement oublié jusqu'à là :
- Et toi ? Que ferais-tu ? Tu as passé beaucoup de temps à lire, peut-être que tu trouveras la solution adaptée.
L'apprenti semble désarçonné par la confiance que lui voue Athéna. La déesse n'a pourtant pas l'habitude de compter sur les capacités des autres. J'ai dû rater un épisode. Et Sam aussi, vu son expression mi-fière, mi-inquiète.
- Je... J'accepterai que Cronos s'empare de mon corps, et juste avant qu'il n'en est le total contrôle, je me tuerai.
- Artémis t'a bien formé.
Je vois. Donc, c'est ça la technique qu'à trouvé Athéna en farfouillant dans sa bibliothèque adorée ? Magnifique. Et surtout suicidaire ! Aucun de nous n'a envie de mourir !
- Maintenant Hermès, me lance t'elle en se dirigeant vers la porte, bonne chasse.
- Tu nous laisses encore tomber ?
Son regard meurtrier suffit à m'arrêter. Mieux vaut ne pas trop jouer avec le feu trop longtemps. Et au fond, je sais que ses recherches ont dû prendre un certain temps. Elle ne se mêlera pas à la traque de Cronos.
- Je vous laisse le soin d'en finir avec notre ennemi. Quand vous reviendrez, ce sera terminé.
Ça, c'est sûr, vu qu'un de nous mourra.
- Hermès ? Iliane avait deux pouvoirs, n'est-ce pas ?
La voix de Sam est fiévreuse. Je lui jette un coup d'œil inquiet, mais non. Son expression a beau être animée par une joie sans fin, il n'a pas un air de démence. Ne me dites pas que... Non. Ce serait ça ? Je me tourne vers le corps sans vie d'Iliane. Sam s'en approche, les yeux brillants.
- Le pouvoir d'un dieu représente sa vie.
Nous sommes seuls dans la salle, Athéna est partie. Artémis et Poséidon sont sur Terre. Apollon est allé je ne sais où. Mais nous, nous sommes encore là. Prêt à voir un spectacle énorme. Une morte qui revit, encore mieux que tous les RPG auquel j'ai joué. Car cette fois, c'est réel.
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Hey !
Oui, ça faisait longtemps que ce chapitre stagnait ^^ il est court, mais il fallait que je garde le meilleur moment pour le chap suivant, qui lui sera long !
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