Chapitre 10 : Doutes et secrets

Point de vue de Cod


La fenêtre est de loin l'objet le moins ennuyant de la classe. L'enseignante, Mme Oguh, semblait prendre plaisir à nous parler de Christophe Colomb. Il a découvert l'Amérique, et alors ? Il n'a pas connu google, les oréos et Samsung, son époque était la plus barbante.

Je soupire, les yeux rivés vers la vitre qui me sépare de l'extérieur. Le paysage, lui, ne cesse de bouger, pas comme la tête de la prof qui reste dure comme du granit. J'avais lâché prise depuis une bonne trentaine de minutes malgré les menaces de ma mère qui me revenaient à l'esprit : "écoute bien en cours !", "travaille dur !", "fais toi des amis sérieux !", et blablabla...

Maman, croyais-tu sérieusement que j'allais me faire des potes intellos ? Dans la vie, on a de multiples choix. Mais dans une école, tu n'en as que deux. Ou tu vis à la lumière, ou tu survis dans l'ombre. Les paumés, les intellos, les sans-amis et autres cas sociaux, ceux-là se trouvent dans la partie la plus sombre. Sous le soleil, ce sont les populaires qui commandent.

Je jette un coup d'oeil au tableau, histoire d'avoir un semblant de sérieux. Mais mes pensées finissent par revenir vers la fenêtre, là où les gens sont libres. Pour rien au monde je ne voudrais me retrouver hors de la lumière.

- Silence ! hurle soudainement la prof. Iliane, arrête de bailler!

- Vous préféreriez que je dorme ?

Cette fille est vraiment une folle arrogante ! Elle se croit plus forte que tout, au point de répondre aux adultes comme si c'était des gamins ! Et le pire, c'est qu'ils finissaient toujours pas baisser les yeux ou changer de sujets !
Pourquoi ?

Iliane n'est pas normale. Je ne crois pas aux délires sur les fantômes, les extraterrestres, mais là... Sérieusement ? Moi, croire à des lézards mutants qui envahiraient la planète en brandissant des armes muffin-saucissons ? Quelle bande de malades. Un tour à l'hôpital psychiatrique ne leur ferait pas de mal !

Et pourtant, Iliane ne se place pas dans cette catégorie. Elle n'a pas cette mine pâle qu'affichent la plupart des paranos. Elle n'a pas non plus la tête de quelqu'un qui se plonge corps et âme dans un monde imaginaire. Non, cette fille, elle a plutôt un air supérieur d'une personne qui vit vraiment dans un monde paranormal.

- Sortez vos agendas ! crie la professeur. Et le premier qui parle je le balance par la fenêtre !

Stupéfaits, on se regarde entre élèves, l'air de se demander ce qui cloche chez elle. D'habitude, cette prof d'Histoire, si sévère dans ces actes et ses paroles, ne se lâchait pas comme elle venait de le faire. A t'elle bu ou mangé quelque chose de suspect ?

- J'ai chaud...

- Moi aussi...

- Quelqu'un a mis le radiateur à fond ?

Ils ont raison, une chaleur inhabituelle commence à naître au coeur de la salle. L'air devient de plus en plus lourd, à croire que le soleil a pris possession de la pièce, rendant mal à l'aise tous ceux qui s'y trouvent. Mais Bordel, qu'est-ce qui se passe ?!

- Iliane !

Elle sursaute en m'entendant, assez fort pour que je la remarque. Son expression.
À cet instant, elle avait été figée comme si quelque chose l'avait troublée. Une présence ? Un souvenir ? Ou alors, cette impression dérangeante que quelqu'un nous observe et cherche à nous faire griller comme des nuggets ?

- Cod ? Qu'est-ce ce qu'il y a ?

- Tu as quelque chose à voir avec cette ambiance ?

- Hein ?

- Deux, répondis-je en levant les yeux au ciel. Je disais donc, est-ce que tu as un lien avec cette chaleur bizarre ?

- Bien sûr que non !

Elle avait répondu trop vite. Je ne la connaît pas depuis longtemps, juste deux/trois jours, mais j'arrive parfois à savoir si elle dit la vérité ou non.
Et là, c'est clair comme de l'eau de roche : quelque chose la tracasse.







__________









Point de vue normal (Iliane)



Cette chaleur... Je ne voyais qu'une seule hypothèse pouvant confirmer cette température si soudaine. Tout, mais pas ça. Il aurait dû rester à l'Olympe, surveillé par Zeus et les autres dieux. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Il allait enflammer tout le bâtiment, risquant même de tuer des innocents, et moi avec. Vengeance ? Intimidation ?

Si il voulait me dire quelque, il aurait pu attendre les cours. Les humains s'affolent vite, encore un peu, et ce serait la panique. Si seulement je pouvais charmer cet idiot de dieu éternellement pour qu'il cesse ses bêtises...

Soudain, un cri horrifié me sort de mes pensées. Je me tourne aussitôt vers la fille qui a hurlé, cherchant en vain de comprendre le sens d'une telle réaction. Mais au contraire, ça ne fait que m'embrouiller encore plus. Elle est pâle, les mains crispées sur son bureau, l'air d'avoir vu un fantôme terrifiant. Et elle n'est pas la seule. Ils ont tous cette expression étrange.

Je regarde un à un les différents visages de mes camarades. L'une semble sur le point de s'évanouir, l'un frissonne comme si il avait froid, un autre encore a le regard rivé devant lui.

- Mme Oguh ?

J'ai beau l'appeler, rien ne se passe. Alors qu'elle parlait fièrement de sa matière quelques instants plus tôt, ses yeux n'ont désormais plus qu'une seule vision : le tableau.
Pourquoi ont t'ils buggé ? Ce sont pourtant des humains, pas des ordinateurs.

Si c'est le tableau qui s'est transformé en monstre bouffeur de jupes, je ne peux pas voir ce spectacle, un élève assez grand pour son âge me gâche la vue. Trop curieuse pour faire preuve de prudence, je me levais de mon siège et changeais de place.

Par Isis.
Qu'a t'il fait ?

Ce genre de vêtements est pitoyable. Je devrais tous vous brûler.

En voyant ça, je comprenais enfin la situation. Apollon avait décidé de faire bouger toute l'école, et surtout, de faire basculer un peu plus mon examen vers l'échec. Cet imbécile avait donc déclaré la guerre à Aphrodite ? Car si il tentait de faire du mal à sa descendance, ce serait comme si il s'en prenait à elle !

- Le tableau...

- La craie à écrit tout seule !

- La classe est hantée !

- L'école est hantée !

- On va tous mourir !!

Bande de faibles, écrivit la craie, faisant crisser le dernier mot pour faire tiquer encore plus les élèves.

Apollon continuait ! Il fallait qu'il arrête, ça allait se transformer en enquête policière sinon !

Ha ha, ta tête est tellement épique. Dis petite, c'est ici que tu prépare ton entraînement de prostituée ?

Tu vas mourir. Je vais te tuer. Te transformer en cafard, en insecte, en chaussette sale, n'importe quoi du moment que tu disparaisse de ma vie. En plus de m'avoir déjà attaqué lors de l'affaire du bikini, il recommençait, et cette fois, je ne pouvais pas me défendre.
Parce que si je prenais ma forme d'apprentie déesse, je mettrais en danger l'existence des dieux.

Mais Apollon, il... Une idée me frappa l'esprit. Mais oui ! Je ne pu retenir un sourire de satisfaction. J'avais un avantage : celui de respecter les lois divines. Apollon, lui, venait d'en briser les principes.



_________



- Apollon, je sais que tu es là ! Montre toi !

Je me relève en essayant de ne pas retomber à terre. Qu'il aille aux Enfers, lui et ses idées fixes ! Je déteste Apollon, et j'espère qu'il rejoindra Hadès et qu'il en souffrira !
Aïe. Et dire que j'ai été obligée de sauter par la fenêtre de ma classe... Une chute du premier étage, ça paraît peu, mais ça fait mal. Je secoue mes jambes et mes bras pour vérifier leurs états.

Quelques bleus, rien de grave. J'aurai des courbatures, mais ce n'est rien comparé à ce que je compte faire à Apollon ! Je vais l'hypnotiser, prendre un couteau de cuisines et... Et je vais arrêter de penser à ça, on dirait les pensées d'une psychopathe.

- Tiens, serait-ce notre apprentie déesse préférée ?

- Sort de ta cachette, trouillard !

- Continues à me manquer de respect et je te transformes en cendres.

- Tu n'oseras pas, ce serait une déclaration de guerre.

- Et alors ?

Ma mâchoire manqua de se décrocher. Comment pouvait-il parlait de ça à la légère ? La guerre à l'Olympe, ce serait le chaos ! Notre royaume disparaîtrait, et la Terre en serait également affectée !

- Je m'en fiche de ces humains... Tout ce que je veux, c'est qu'elle me revienne. Si il le faut, je ferai des siècles de guerre.

Elle ? Apollon... Avait été amoureux ? Et l'étais encore ? Mais quel rapport avec moi ? Je cherche les raisons qui l'ont poussé à ce comportement, mais je ne trouve rien. Pour moi, Apollon est juste fou. Fou à lier, prêt à déchaîner rage et armes partout où il passe, et cela... Pour conquérir une femme ?

- Donc c'est pour elle que tu fais ça ? C'est idiot, ça ne ferait que la dégoûter davantage de toi !

- La ferme ! rugit t'il. Je sais ce qu'il faut faire pour la faire revenir. D'abord, il ne faut aucun obstacles...

J'allais l'interrompre, lui dire d'arrêter ses folies et de se montrer enfin, mais un brusque changement m'en empêcha. Une sensation dans l'air... Il arrivait. Il allait venir sous sa forme humaine, cette même forme qui me permettrai d'être à égalité avec à lui. Je me ruais vers le préau, l'endroit le plus sombre et discret, conscience de risquer une engueulade si on me voyait en dehors des cours. Mais Par Isis, y en a marre ! Je dois éclaircir le mystère Apollon avant que la pagaille ne commence !

Je tournai la tête à droite, puis à gauche. Rien. Pourtant...

- Idiote.

Je fis volte-face en une seconde. Cependant, même une seconde, c'est trop tard. J'aurai voulu crier, prévenir tout le bâtiment, toute la ville, de ce qui va se passer si personne n'agit. J'aurai voulu montrer à tous que l'expression d'ange d'Apollon n'est qu'un masque.

Mais je ne pouvais rien faire. Sa main se plaqua sur mes lèvres avant même que je ne puisse sortir le moindre son. Son autre bras entoura fermement les miens, m'empêchant de reculer.
Lâche moi ! Devenue enragée, je lui donnai un violent coup de pied dans les tibias, sans me préoccuper de son aura menaçante.

- Arrête de te débattre, tu vas mourir de toute façon !

Qu'est-ce ce qu'il racontait ?! Hors de question que je... Stop. Mes pensées s'arrêtèrent. Il ne pouvais pas... Pourtant, si. Je me sentis trembler, une boule dans la gorge naissant lorsque j'assimilai ce contact froid sur ma gorge. Un couteau.

Alors, c'était vrai. À présent, il est vraiment lui. Ses yeux fous, son regard de prédateur... Je le connais depuis longtemps, mais maintenant, rien ne sera comme avant. Moi qui n'aies pas l'habitude de ressentir de la peur, je ne peux m'empêcher d'être terrifiée face à lui.

- Tu ne comprends pas ? demanda t'il, hautain. C'est pourtant simple. Je ne peux pas me permettre de laisser vivre...

Je sentais l'arme qui s'appuyait encore plus contre mon cou. Je ne veux pas mourir ! Je veux vivre, je dois vivre ! Qui informerait l'Olympe de ce que prépare Apollon ? Je dois rester vivante, c'est ça ou le chaos s'installera définitivement sur nos terres !

- ... La fille de celle que j'aime.

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Après une trèèès longue pause ^^

Au début je compter laisser Free Star au 9ème chapitre, car une autre histoire m'accaparait davantage (étant plus populaire, j'y prêtais plus attention).

Mais j'ai lu dans un rantbook que écrire était avant tout un plaisir pour soi, que si il n'y avait ni votes ni commentaires, il fallait continuer si on avait encore l'envie de publier

Ça m'a rappelé Free Star, ma première histoire qui me tenait vraiment à coeur.

Puis avec les lecteurs qui étaient prêt à continuer Free Star, ça m'a donné encore plus envie de continuer !

Je tiens à vous remercier, ceux et celles qui m'ont encouragé (et qui ne m'ont pas engueulé de ma longue absence sur cette histoire ^^).

Si ce chapitre vous a plus, n'hésitez pas à voter et à commentez :)

Bonne lecture !

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