Chapitre 37 : Do Not Stupidity
( A lire avec Confidential Music - View From The Voyager ("Interstellar - Trailer 3" Music)
Harry
J'ai encore du mal à me l'avouer, mais je me sens bien. Mieux, en fait. Je me sens mieux.
Avant de partir pour les vacances, je ne rendais pas compte de toute la pression que j'avais sur le dos. Toute cette pression que je devais supporter tous les jours. Je ne m'en rendais simplement pas compte avant de prendre du recul. Et depuis que je suis parti, je me sens plus léger, plus vivant. Je me sens mieux depuis que je ne vois plus Mia. Certes, elle me manque énormément. S'en est presque douloureux même. Mais je ne peux plus me cacher l'évidence.
Elle me fait souffrir. Être avec elle est plus éprouvant et fatiguant qu'autre chose. Et je m'en veux de ressentir ça. Je m'en veux tellement. Je lui ai promis de ne pas l'abandonner, et de ne pas me dégonfler mais je ne peux m'empêcher de faillir à mes promesses. Je savais que je ne pourrais jamais la sortir de cette douleur et au moment où je lui ai fait ces engagements, je savais que je ne pourrai pas les tenir. Je lui ai juste fait ses promesses pour lui redonner un peu d'espoir. Et j'ai cru que peut-être, ça suffirait.
Mais je me suis trompé. Je sais qu'elle sombre à nouveau. Je l'entends dans sa voix au téléphone. Elle est dénuée d'émotions, vide. Comme si elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Chaque jour de l'autre côté du fil, sa voix se fait moins portante, plus faible. Elle se dégrade de jour en jour et je le sais rien qu'au timbre qu'à sa voix.
Je l'imagine assise sur son lit, les yeux inertes, fixant un point imaginaire. L'esprit détérioré et abimé. Et je suis fatigué jusqu'à l'os de voir que rien ne marche et que jamais elle n'ira mieux. J'ai tout essayé pourtant. J'ai tout fait pour la sortir de là, mais rien n'a fonctionner. J'ai confectionné un programme dans lequel j'ai mis toute mon énergie et toute ma bonne volonté. J'ai essayé de l'intégrer aux autres au lycée et au bal, pour qu'elle fasse comme tout le monde, et qu'elle ne sois plus vu comme "la fille différente". Mais ces tentatives se sont révélées infructueuses.
Maintenant, je suis persuadé qu'elle ne suit plus le traitement. Et je ne veux pas me battre avec elle pour qu'elle le prenne. Je ne veux pas qu'elle me mette dans la case des personnes qui essayent de l'intoxiquer et de l'étouffer comme ma mère. Je suis son copain et je suis censé respecter ses décisions. Alors si elle décide de lâcher ce traitement, je ne l'en empêcherais pas. Seulement, ça sera terminé.
Je ne pourrais pas supporter qu'elle ne fasse plus aucun effort. Je ne pourrais pas simplement rester à ses côtés et la regarder sombrer. Je ne le supporterais pas. Donc si elle décide d'arrêter le programme et de ne plus prendre ses médicaments, c'est fini entre nous.
J'ai tellement peur qu'une nuit on m'appelle pour me dire que la fille que j'aime à mis fin à ses jours. Je sais que ça pourrait arriver, ma mère m'a mis en garde plus de fois qu'il n'en le faut pour me le comprendre. Et je suis tellement stressé que je me suis pris entrain de me gratter la peau jusqu'au sang.
Je ne veux plus ressentir ça. Je n'en peux plus de vivre dans la peur.
Le bip sonore retentit dans le combiné, faisant frémir mon tympan. Il résonne à un rythme régulier, et je sens la chair de poule se dresser sur ma peau. Réponds, réponds.
-Bonsoir, Harry, sa voix doucetinte enfin à l'autre bout du fil.
-Salut, Mia.
Je soupire de soulagement. J'ai toujours peur qu'elle ne réponde pas, alors quand finalement j'entends ça voix, je suis soulagé.
-Comment vas-tu aujourd'hui ? demandais-je.
-J'ai connu pire, annonça-t-elle. Et toi.
-Moi, ça va.
-Tant mieux.
-Tu as passer une bonne journée ?
-Banale. Je suis restée à la maison, soupira-t-elle.
-Tu n'es même pas sortie un peu ?
-Non.
-Tu devrais sortir chaque jour, rien que quelques minutes, ça te ferait du bien.
-A quoi bon sortir si tu n'es pas avec moi ?
Et je m'en veux. Je sens tellement de tristesse dans sa voix que je ne peux m'empêcher de m'en vouloir. J'aurais du rester avec elle pendant ces vacances. Seulement, mes parents n'auraient jamais accepté.
-Je reviens dans quatre jours, Mia. Je te l'ai dis, mes parents ont avancé notre retour car ma grand-mère s'est cassée la cheville.
-Je sais. Et toi, qu'as-tu fait aujourd'hui ? questionna-t-elle, comme pour changer de sujet.
-Je suis allé me promener avec mes cousins dans la ville et on a joué au foot dans la neige.
-Le foot, ça te manque ?
Je masse mon front avec mes doigts, alors que je tape nerveusement mon pied contre le sol. Oui, ça me manque un peu. Mais je ne veux pas lui dire parce qu'elle sait que j'ai arrêté pour passer plus de temps avec elle et je ne veux pas qu'elle culpabilise pour ça.
-Non, affirmais-je. Ça ne me manque pas. Alors ce collier ?
Le collier dont je parle, je lui ai offert le jour de Noël. Je n'étais pas là pour lui donner en main propre mais j'avais glisser l'écrin dans un tiroir de son bureau, caché sous une pile de document, quelques jours avant mon départ. Et je lui ai révéler l'existence de ce petit bijou le 25 Décembre au soir. Je crois que ça lui à fait plaisir. J'aurais aimé voir sa réaction mais je voulais vraiment qu'elle l'ai le jour de Noël. Pas avant, ni après.
-Toujours autour de mon cou, assura-t-elle. Il est vraiment magnifique.
-Il est très simple, dis-je.
-J'aime les choses simples. En fait, je n'aime que ça.
-Je m'en rappellerai, souris-je.
-Tu me manque, articula-t-elle soudainement.
Mon sourire s'estompe. Elle me le dit à chaque fois. Tous les soirs elle le rabâche. Comme si elle voulait me montrer à quel point la séparation était douloureuse pour elle. Et j'ignore pourquoi mais à chaque fois qu'elle prononce ces mots, mon coeur se fissure un peu plus.
-Plus que quatre petits jours, Mia.
-Il peut se passer beaucoup de choses en quatre jours, Harry.
-Qu'est-ce que tu veux dire ? ma voix se brise.
Ne fais pas une connerie, je t'en pris…
-Rien, en particulier. Je disais ça comme ça.
-Mia…
-J'ai l'impression de te perdre, me coupa-t-elle.
-Ce n'est pas le cas.
-J'ai fait quelque chose qui ne fallait pas ? sa voix s'affaiblit.
-Mia, tout va bien. D'accord ?
-Je… D'accord.
Je passe une main dans ma nuque. Elle va encore moins bien qu'hier et encore moins qu'avant hier.
-Tu as pris tes médicaments ? je pose la question rituelle.
-Oui.
-Jure le.
Je l'entends soupirer. Elle ment, c'est sûr.
-Je le jure, chuchota-t-elle, m'étonnant.
-Je te fais confiance, Mia. Ne brise pas ça. Alors, as tu pris ces médicaments ?
-Oui, répéta-t-elle fermement.
Je suis soulagé. Si elle me le jure, alors je la crois. Je sens un poids se soulever de mes épaules et ça me fait un bien fou.
-Bien, alors je te dis à demain ? dis-je.
-Oui.
-Je t'aime, marmonnais-je, comme si je voulais m'assurer qu'elle seule entende mes mots.
Je l'entends inspirer profondément. Puis elle renifle discrètement. Mais visiblement pas assez pour que ça passe inaperçu. Est-elle entrain de pleurer ?
-Moi aussi, je t'aime, répondit-elle faiblement.
-On se voit dans quatre jours, c'est bientôt finit...
-Je ne suis pas sûre de pouvoir tenir jusque là… me coupa-t-elle.
Et alors que j'allais lui répondre, j'entends le bip retentir une nouvelle fois dans le combiné. Elle a raccroché…
-Je serai bientôt là pour te serrer dans mes bras, finis-je, même si elle ne peut pas m'entendre.
" Ne fais pas une connerie, je t'en pris… "
***
Voilà le chapitre 37 ! Désolée pour le retard… Vous avez aimés ?
Je veux vos avis ! <3 Réagissez avec le #FreeMeFic
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top