Chapitre 34 : Train Station.
( A écouter avec : Lana Del Rey - Old Money (Instrumental) )
Mia
Nous avons danser tous les deux, le temps de deux chansons. Nous n'avons pas parlé une seule fois durant notre slow, nous n'en avons pas eu besoin. Entre nous, c'est comme ça. On n'a pas besoin d'étiqueter et d'illustrer nos sentiments avec des mots. On sait ce que ressent l'autre. On le voit dans son regard, on le voit dans ses gestes, dans ses sourires. Dans tout.
Et puis, à la fin de ces deux chansons, Harry à voulu aller voir ses amis. Et même si je savais qu'ils ne réagiraient pas bien à la vue de "La Folle" au bras de leur copain, je n'aurais jamais cru que ça serait si extrême. Même après plusieurs heures de recules, je n'arrive toujours pas à me remettre des remarques débiles qu'ils ont faites. J'ai eu le droit à des "Alors c'est pour ça que tu as quitté l'équipe?" ou encore à des "Tu es tomber si bas…"
Des réflexions débiles et puériles qui auraient du me laisser indifférente. Mais ce ne fus pas le cas. Les mots que les "amis" d'Harry avaient employés ne pouvaient pas me laisser indifférente. Ce n'était pas possible. Il y a des choses que les hommes peuvent accepter ou surmonter. Mais ça, ça n'en fait pas partie. C'est inacceptable, insurmontable.
En voyant la haine dans leurs yeux, je me suis sentie fondre, lâcher prise. Retomber à la case départ. J'avais l'impression que j'allais suffoquer si je restais à proximité de ces abrutis. Je le sentais. Ma peau me tiraillée, mes muscles s'engourdissaient, mes os craquaient. Je devais partir. Maintenant. Je ne pouvais pas rester devant eux et voir ce mépris dans leurs regards mauvais.
Alors j'ai fuis.
Harry n'a pas eu le temps de me retenir. Il a eu beau courir après moi, il n'a jamais pu me rattraper. C'était comme-si des ailes mettaient poussés dans le dos, me permettant de voler vite et loin de ce calvaire.
Je suis rentrée chez-moi en pleurant et je suis simplement montée dans ma petite chambre. La maison était vide, comme à son habitude. Vide de monde, mais surtout vide de vie. Ça fait bizarre de rentré dans une maison qui n'a pas connu la vie depuis des années. Une maison qui se contente d'accueillir des âmes perdues et fragilisées par la vie. Des âme mortes, dépourvues d'envie, de joie, d'espoir. Dépourvues de tout.
Je me suis allongée sur mon lit, le regard rivé vers le plafond sans couleur. Mon téléphone ne faisait que vibrer. 8 appels d'Harry, dont trois avec messages vocaux. Et plus d'une vingtaine d'SMS, me suppliant de répondre. Mais je ne pouvais pas. J'étais dévastée, incapable de retenir mes larmes, incapable de continuer de faire semblant.
Je ne plus supporter tout ça. Je ne plus supporter le fait d'avoir gacher la relation d'Harry avec sa mère. Je ne peux plus supporter le fait d'être insultée, jugée et considérée comme une folle. Je n'en peux plus. Je ne peux plus vivre comme ça. C'est au dessus de mes forces.
Harry m'a appelé ce matin et je n'ai pas répondu. Il m'a laissé un message vocal supplémentaire, me disant qu'il allait à l'école et qu'il espérait m'y voir. Il a aussi dit qu'il partirait ce soir avec sa famille chez ses grands-parents pour fêter Noêl. Son train est prévu pour 18h36.
Bien sur, je ne suis pas allée à l'école. Je n'aurais jamais pu y aller après ce qu'il s'est passé hier soir, lors du Bal d'Hiver. J'ai passé ma journée dans mon lit. Mes parents n'ont pas même demandé d'explications, ils ont l'habitude que je n'aie pas en cours.
Là, il est 16h58. Harry va bientôt avoir sortir du lycée et je m'attends à ce qu'il m'appelle. S'il le fait, je répondrais. J'ai besoin d'entendre sa voix. Je ne vais pas le voir pendant deux longues semaines, et j'avoue que cette idée me fait peur.
J'ai peur de ne pas réussir à poursuivre le programme sans lui. J'ai peur de faillir. J'ai peur de la solitude. Même si elle ne sera que passagère, et que je sais qu'Harry m'appellera régulièrement, je ne peux m'empêcher d'être terrorisée.
Mon portable vibre au creux de ma paume moite. Je regarde immédiatement l'écran de l'appareil : c'est bien lui. Je décroche, les doigts tremblants, les pupilles dilatées.
-Harry.
J'entends un long soupire traversé le combiné. Il est dans la rue, j'entends le moteur des voitures, les bruits urbain.
-Mia, souffle-t-il. Pourquoi ne m'as-tu pas répondu avant?
Sa voix est pleine de reproche et tamisée de colère. Il m'en veut.
-Je n'en avais pas la force, répondis-je, simplement.
-Tu n'en avais pas la force? Mais merde, Mia! J'étais mort d'inquiétude! Tu n'aurais pas pu m'envoyer un simple texto pour me dire que… Je ne sais pas moi, que tu étais bien rentrée ou que tout allait bien?
-Mais rien n'allait bien, affirmais-je.
-Je ne parlais pas dans ce sens là, tu le sais. Tu es rentrée seule et il faisait nuit. Il aurait pu t'arriver quelque chose.
Il est distant. Sa voix est glaçante, ses propos ne sont en aucun cas tendre, comme ils le sont d'habitude. Ils sont durs, crus, intransigeant.
-J'ai eu si peur… Tu ne t'imagine pas.
Je lui ai fait du mal, et cette idée me brise le coeur. J'ai l'impression que tout m'échappe, lui y compris. J'ai l'impression qu'il se détache lentement de moi et que bientôt, si je ne fais rien, il me sera totalement arraché. J'ai besoin de le voir avant qu'il ne parte. Pour m'excuser, pour l'empêcher de m'oublier.
-Tu crois qu'on peut se voir avant que ton train n'arrive? dis-je, changeant de sujet.
-Je ne sais pas, Mia. Ma mère veut que je rentre maintenant, pour qu'on aille à la gare un peu en avance.
-Je peux t'y rejoindre, assurais-je.
Il soupire à nouveau. J'espère que ce n'est pas seulement à cause de moi.
-D'accord. Mon train part du quai 6 à 18h36 pile, si tu veux, tu peux venir un peu avant pour qu'on puisse parler.
Et là, cette pensée me traverse l'esprit. Peut-être ne veut-il pas que j'y aille. Peut-être a-t-il besoin d'un break, d'espace, de temps. Peut-être devrais-je lui en donner.
-Si tu n'en as pas envie je ne viens pas.
-Si, viens, dit-il sèchement.
Et sans un mot de plus, il raccroche…
*
Je suis allée à la gare en bus. Le trajet fut long et peu agréable. Le véhicule était bondé et il faisait affreusement chaud à l'intérieur. J'ai cru que j'allais tomber dans les pommes à plusieurs reprises. Mais ça m'était égal, il faut que je le vois.
Je cours dans la rue, ma sacoche au dessus de ma tête pour me protéger de la pluie qui s'abba à grand débit sur Londres. A chaque fois qu'une de mes chaussures touche le goudron, une multitude de gouttelettes sont envoyées en l'air. Le trottoir est submergé d'eau polluée.
J'aperçois la gare. Le bâtiment est grand et sal. Je peux voir d'ici, la crasse qui recouvre les murs extérieurs de la bâtisse. Mes foulées se multiplient et j'arrive enfin à la gare. Elle est pleine à craquée. Tous les sièges sont occupés, et des centaines de valise remplissent la salle principale. Je jette un coup d'oeil au panneau d'affichage et cherche des yeux le train correspondant à celui d'Harry. L'horaire est maintenu à 18H36.
Il est 18h24. Il doit être arrivé. Je descends les escaliers miteux de la gare pour rejoindre le quai 6. Je le cherche furtivement du regard, essayant de le localiser. Je l'aperçois. Il est avec sa mère et un homme, que je devine être son père. Sa tête est rivé vers le sol. Son visage est dur et crispé. Je marche lentement jusqu'à lui tout en l'observant. Et soudainement, comme s'il avait senti ma présence, il lève la tête vers moi. Il me considère quelques instants, et son visage reste impassible. Il me fixe longuement puis il s'approche lentement de moi, s'éloignant de ses parents qui le regardent intensément.
Je ne préoccupe pas d'eux, et garde mon attention concentrée sur Harry. Son visage ne dégage aucune émotion jusqu'à ce qu'il ouvre les bras, m'incitant à aller dedans. Je trottine rapidement jusqu'à lui, les yeux emplis de larmes et me jette dans ses bras. Il pose sa tête sur mon crâne et me sert contre lui. Son odeur masculine me rassure et je me sens à l'aise.
-Tu es là, murmure-t-il.
Il embrasse le sommet de ma tête avant de me lâcher légèrement. Il attrape mon visage entre ses mains et il me regarde intensément. Je pose mes mains sur les siennes, enlaçant mes doigts aux siens.
-Je suis désolée, articulais-je difficilement.
Il pose son front contre le mien et ferme ses yeux. J'entends le bruit lointain du train qui arrive et je sais qu'il ne me reste plus longtemps avec lui.
-Tu vas me manquer, dis-je.
-A moi aussi.
-Tu m'appelleras?
Le bruit du train s'intensifie. Il est très proche à présent.
-Oui. Tous les jours.
Il réouvre les yeux et je remarque que son regard s'est adouci. Il essuie une larme dont je ne soupçonnais pas l'existence à l'aide de son pouce. Le train arrive. Je tourne légèrement la tête vers ma gauche et découvre le train. Il est entrain de s'arrêter. Harry tourne ma tête vers lui, forçant notre contact visuel.
-Promets-moi de prendre tes médicaments, lâche-t-il.
Les personnes autour de nous s'agitent et commence à remplir le train. J'entends la voix d'Amy appeler Harry mais il l'ignore.
-Promets-le. Maintenant, insiste-t-il.
-Oui, Harry. Je te le jure.
Il pose soudainement ses lèvres contre les miennes. Mes paupières chutent immédiatement et je profite de ce baiser qui est le dernier avant longtemps. Nos lèvres bougent l'unes contre l'autres, nos langues se rencontrent. Des frissons traversent mon corps inerte, me ramenant quelque peu à la vie.
-Harry! la voix d'Amy retentit à nouveau.
Nos lèvres se décollent lentement et Harry jette un coup d'oeil par dessus son épaule, vers ses parents. Il reporte son attention sur moi et pose à nouveau ses mains sur mes joues.
-Je dois y aller Mia. Continue le traitement sérieusement. Je compte sur toi, je t'aime.
-Je… Je t'aime aussi.
Il dépose un dernier baiser sur mes lèvres rosées puis il s'écarte de moi. Le quai est vide. Ses parents montent dans le train et Harry récupère sa valise avant de faire de même. Il m'envoie un dernier baiser avant de s'engouffrer dans le train. Les portes se ferment juste derrière lui. Nous continuons de nous regarder par la fenêtre du train, et je ne peux empêcher les larmes qui me montent aux yeux.
Les moteurs du véhicule à grande vitesse s'allument, et les wagons s'ébranlent. Le train commence à rouler sur la rame de chemin de fer. Harry n'est plus en face de moi et je dois marcher pour rester à son niveau. Mais bientôt le train prend de la vitesse et il m'est impossible de le suivre. Je m'arrête de trottiner et regarde le train partir vers le Nord du pays.
"Tu dois tenir le coup, Mia. Tu me l'as promis…"
***
Voilà enfin le chapitre 34 désolée pour l'énorme retard! <3 J'espère vraiment qu'il vous a plu! Personnellement j'ai beaucoup aimer l'écrire. Toutes ses émotions, j'ai adoré..
J'espère que ça vous aura autant plu qu'à moi. Je veux un maximum d'avis et de votes! Bonnes vacances! J'essaye de poster le prochain chapitre la semaine prochaine!
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