Chapitre 30 : I Love You Unconditionally
Harry
La journée est terminée. Je reviens tranquillement du lycée, en écoutant de la musique pour rendre le trajet moins pénible et plus attractif. Il fait froid ce soir, très froid. Il ne neige pas encore mais l'air est glacial, ce qui me frigorifie complètement. Les toitures des maisons sont recouvertes par la neige qui est tombée les derniers jours et les pares brises des voitures sont gelés.
La journée à était longue et fatigante d'autant plus que je n'ai pas vu Mia aujourd'hui. Peut-être n'est elle pas venue ou peut-être ne l'ai je simplement pas aperçu. En tout cas, si elle était absente, elle ne m'a prévenu. Elle m'a juste envoyé un texto hier soir, pour me prévenir qu'elle ne viendrait finalement pas à la salle de sport ce soir, comme on l'avait prévu quelques jours auparavant. Son message était dur et froid, elle m'avait envoyé un simple "Je ne viendrais pas vendredi soir à la salle de sport." Ce qui m'avait plutôt inquiété sur le coup. Je n'aime vraiment pas lorsque elle se montre si distante, je pense automatiquement qu'elle ne veut plus de moi ou que j'ai fait quelque chose de mal.
Ce qui est sûr, c'est que je l'appellerais dans la soirée, au moins pour prendre de ses nouvelles et pour lui rappeler de ne pas oublier de prendre ses médicaments. Même si elle m'a affirmé qu'elle suivait le traitement à la lettre depuis la mise en place de notre programme, je ne peux m'empêcher de veiller à ce qu'elle ne les oublies pas. Les résultats viennent progressivement, et je ne voudrais pas que tout nos efforts soient dégradés à cause d'un oublie de sa part. Je ne veux pas qu'on se retrouve de nouveau à la casse départ, juste pour une inattention.
J'accélère le pas, voulant retrouver la chaleur de ma petite maison le plus rapidement possible. Je tourne à gauche et arrive enfin dans ma rue. Je baisse les yeux, regardant mes pieds, pour éviter de trébucher sur le vieux paver détérioré qui constitue la route. J'enfonce mes mains dans mes poches et continue d'avancer, la tête baissée.
J'ai envoyé ma lettre de desinscription au club de foot en fin de la semaine dernière et quand j'ai annoncé ma décision à Louis, il n'avait pas l'air ravi. Je lui ai expliqué que c'était parce que ce sport ne m'intéressait plus et que je voulais consacrer mon peu de temps libre à Mia. Quand je lui ai dit ça, j'ai cru que sa mâchoire aller tomber. Je pense que Louis ne comprend pas ce que je ressens pour elle, et que je ferais tout ce que je peux pour qu'elle aille mieux. Il ne le comprend pas et ne le comprendra jamais.
Je relève la tête vers ma maison, qui ne se trouve plus qu'à quelques mètres maintenant. C'est là que je la vois. Appuyée contre le rebord du portail. Je sens mon coeur s'arrêter. Si elle est là, c'est qu'elle sait. Elle est au courant. Son regard brillant me traverse alors que je continue de m'avancer vers elle.
Je pince durement mes lèvres l'une contre l'autre. L'appréhension monte à un rythme incontrôlable en moi. Je ne préfère même pas imaginer ce qu'elle va me dire ou ce qu'elle ressens. Je m'approche jusqu'à être juste en face d'elle.
-Mia? chuchotais-je.
-Je suis au courant, Harry...
Je baisse les yeux, honteux de lui avoir caché la vérité. J'ai envie de disparaitre définitivement de la surface de la terre.
-Pourquoi il a fallut que tout soit rassemblé pour que notre relation soit difficile? demanda-t-elle, la voix brisée. Pourquoi il a fallut que ça se passe comme ça? Pourquoi il a fallut que ça soit ta mère?
Je relève la tête vers elle. Ses pupilles sont dilatées et brillantes à cause des larmes qui occupent ses orbes bleus. J'ai juste envie de la serrée dans mes bras pour la réconforter mais je sais qu'elle n'en a pas envie. D'autant plus que je suis à l'origine de son mal être.
-Pourquoi tu ne m'as rien dit?
Une larme roule sur sa joue avant de tomber sur le sol. La voir pleurer est insupportable et je n'arrive pas à lui répondre. Je lui ai caché la vérité, il est évident qu'elle m'en veut. Elle a le droit d'être fâchée contre moi, elle a le droit de me crier dessus.
-Réponds-moi, Harry. S'il te plait, dit-elle d'une voix faible.
-J'avais peur que… Que tu ne veuille plus de moi… commençais-je. Et je ne voulais pas prendre le risque de te perdre.
Une seconde larme coule sur son visage blême, m'arrachant un frisson. La voir pleurer par ma faute est la pire punition qu'elle pouvait m'infliger pour lui avoir menti.
-Je ne pouvais pas prendre le risque de te perdre car tu compte trop pour moi, continuais-je.
J'attrape doucement sa main gelée et entrelace mes doigts aux siens. Au début, j'ai peur qu'elle se retire, mais elle me laisse faire.
-Je… Je ne pouvais pas prendre le risque de tout t'avouer parce que je t'aime, Mia, finis-je.
Ses yeux s'écarquillent légèrement à l'entente de mes mots.
-Tu… Tu m'aime? bégaya-t-elle.
Je hoche rapidement la tête. Un faible sourire apparait sur son visage puis elle s'approche doucement avant de se jeter dans mes bras. Je ressers immédiatement mon étreinte autour d'elle et lui embrasse son front. L'avoir si près de moi, me fait du bien. Je ferme les yeux profitant de ce doux moment. Je n'arrive pas à croire que je lui ai dit. Je n'arrive pas à croire que je lui ai avouer ce que je ressens pour elle.
-Je t'aime comme un fou, chuchotais-je, dans son oreille. Je t'aime tellement que j'en ai mal au ventre lorsque je ne te vois pas durant toute une journée. Je t'aime tellement que je serais près à tout plaquer pour toi. Je t'aime tellement que je pense à toi constamment. Je pense à toi sans arrêt. Tu es tout le temps dans mon esprit. Et rien ne pourrais changer ça car… Je t'aime inconditionnellement.
Elle ressert ses doigts autour de mon manteau, s'y agrippant fermement. Elle s'y agrippe comme si sa vie en dépendait, comme si c'était la dernière chose à quoi elle pouvait se raccrocher. Et c'est un peu ce que je suis. En fait, il m'était impossible de prendre le risque de la voir partir et c'est pour ça que je n'ai jamais pu lui dire la vérité.
-Je suis tellement désolé de t'avoir cacher ça…
Je me suis épris d'elle si rapidement que je ne l'ai pas vu venir. Je m'en suis rendu compte du jour au lendemain et je n'ai pas pu faire demi tour. Je suis tombé dans ses filets et je n'ai rien pu faire pour m'en dépêtrait. J'y étais tout simplement emprisonné.
-Dis quelque chose je t'en pris, implorais-je.
Je respire profondément, emplissant mes narines de son odeur enivrante. Elle s'écarte légèrement et j'ai l'impression que mon coeur se détache de mon corps, en même temps qu'elle.
-Embrasse-moi, souffle-t-elle.
Je la regarde intensément, incapable de réaliser ce qu'elle vient de me demander. Je pensais qu'après ça, ça serait fini. Que ça serait fini définitivement. Je pensais qu'elle ne voudrait plus entendre parler de moi à partir du moment ou elle apprendrait la sombre vérité.
-Fais-le avant que je ne change définitivement d'avis, dit-elle.
Elle n'a pas besoin de rajouter un mot, et mes lèvres entre en contact avec les siennes. Je bouge tendrement mes lippes contre les siennes et elle fait de même. Je pose mes mains sur ses joues alors que les siennes se pressent sur mon torse. Ses lèvres et sa langue sont fraîches, me rappellent qu'il fait froid dehors. J'avais l'impression que tout s'était réchauffé autour de moi, depuis que Mia était dans mes bras. Sa simple présence réussi à réchauffer mon coeur, elle est comme mon soleil personnel.
Nos lèvres se séparent doucement et nos regards se connectent.
-Jure-moi qu'on va réussir à passer au dessus de tout ça, chuchota-t-elle.
-Je t'en fais la promesse.
*
Nous pénétrons dans la maison vide de Mia. Nous avons décidé de venir ici, plutôt que de rester chez moi. Je pense que ça aurait bizarre de faire entrer Mia chez moi, étant donné la relation qu'elle a avec ma mère. De plus, je ne suis pas prêt à ce que ma mère sache pour elle et moi. Je n'ai absolument pas honte de ma relation avec Mia, au contraire, j'ai simplement peur de la réaction de ma mère. Je comprendrais qu'elle ait peur, et qu'elle veuille me protéger pour que je ne souffre pas, et elle essaierait de m'en éloigner, mais elle ne pourrait pas comprendre que c'est en étant loin d'elle, que je souffrirai. Nous avons donc jugé meilleur, de passer la nuit chez elle plutôt que chez moi. J'ai donc fait croire à ma mère que j'allais passé la nuit chez Louis et que je reviendrais demain matin en fin de mâtiné. Chose qu'elle a évidemment cru.
-Mes parents ne rentreront pas ce soir, on est tranquille pour la soirée, annonce-t-elle.
-Tant mieux, soufflais-je.
Elle retire sa veste et la dépose sur le porte manteau avant d'enlever ses bottes rapidement et de les jeter contre le mur. Elle s'approche ensuite de moi et retire mon manteau noir délicatement. Elle récupère le vêtement et l'étend à côté de la sienne. Je retire à mon tour mes chaussures et les poses délicatement près de celles de la brune. Elle m'adresse un léger sourire avant d'attraper ma main. En réalité, elle n'attrape que deux de mes doigts. Il est évident qu'elle a du mal à tenir toute ma main puisqu'elle est bien trop grande par rapport à la sienne. Donc elle ne tient que quelques uns de mes doigts. Elle me tire après elle, m'entrainant dans la cuisine.
-Tu as faim? demande-t-elle.
-Un peu.
-J'ai pas grand chose, de la glace, ça suffira?
-C'est parfait.
Elle lâche mes doigts et se dirige vers un tiroir. Elle en sort deux petites cuillères puis elle va vers le frigidaire. Elle s'accroupit et ouvre la partie inférieur de ce dernier : le congélateur. Elle entrouvre un compartiment et extirpe un bac de glace du tiroir.
-Au caramel, ça va?
-Oui, j'adore la crème glacée au caramel.
-Ça tombe bien, je n'avais plus que ça, explique-t-elle.
Je lui souris de toutes mes dents et elle me rend un faible sourire. Elle rattrape ma paume et nous allons dans le salon. Nous nous installons sur le canapé. Mia se colle à moi et nous commençons à manger la glace en silence. La crème glacée est vraiment très bonne, l'une des meilleures que j'ai eu la chance de manger jusqu'ici.
-J'ai décidé d'arrêter le foot, dis-je, coupant le silence.
-A bon? Pourquoi ça?
-Je préfère passer du temps avec toi.
Elle pose sa tête sur mon épaule. Je sais que c'est son truc à elle pour me montrer sa reconnaissance. Elle n'est pas très à l'aise en ce qu'il s'agit d'exprimer ses sentiments alors je prends son geste comme réponse. Elle prend le bac de mes mains et le pose sur la petite table devant le sofa. Elle s'allonge, mettant sa tête sur mes genoux. Je suis légèrement surpris par son action intime, ce n'est pas son genre de faire ça. Je passe doucement une de mes mains dans ses cheveux, les peignants tendrement. Elle m'observe calmement, scrutant mon visage fatigué.
-Tu es vraiment beau Harry, chuchota-t-elle.
J'arrête mes caresses et pose mes yeux dans les siens. Je n'arrive pas à croire qu'elle vienne de me complimenter. Elle pose lentement sa main sur mon visage et passe ses doigts sur ma peau. Elle les fait glisser le long de mes pommettes, sur l'arrête de mon nez et sur mes lèvres entrouvertes. Elle me regarde comme jamais elle m'a regardé, et un sentiment affreusement agréable réchauffe mon être.
-Et toi, tu es la fille la plus magnifique que j'ai vu en 18 ans.
Un sourire étire ses fines lèvres rosées.
-On peut aller se coucher? Je suis vraiment fatiguée, dit-elle.
Je hoche la tête et nous nous levons pour rejoindre l'étage. Je récupère juste mon sac, où j'ai pris mes affaires puis nous montons l'escalier main dans la main. Nous marchons ensuite le long du couloir, jusqu'à la chambre de Mia.
-Je vais me changer dans la salle de bain, tu peux te changer ici si tu veux? propose-t-elle.
-D'accord.
Elle attrape son pyjama et sors de la pièce. J'ouvre mon sac à dos et me vêtis d'un jogging et d'un tee-shirt gris. Je laisse mon jean et ma chemise sur la chaise près du bureau et vais m'assoir sur son lit.
Mia revient quelques minutes plus tard. Elle est habillée d'un simple long tee-shirt noir, laissant voir ses jambes.
-Je vais prendre mes médicaments et après on pourra se coucher, dit-elle.
-Je viens avec toi.
Je me lève et nous allons dans la salle de bain. Elle ouvre un tiroir de la grande commode et sort une boîte de pilules. Elle en prend deux et se sert un grand verre d'eau. Elle jette les comprimés dans sa bouche puis s'empresse de les avaler. Elle déglutis difficilement avant d'essuyer sa bouche humide d'un revers de main. Puis elle verse la fin du verre dans le lavabo.
-C'est bon.
Je m'approche d'elle et embrasse affectueusement son front puis nous retournons dans sa chambre. Mia entre immédiatement dans son lit et se faufile sous les couvertures. Je m'installe timidement à côté d'elle et remonte la couette sur moi. Mia embrasse mes lèvres avant de poser sa tête sur la poitrine. Nos jambes s'enchevêtrent et mon bras se pose sur sa taille.
-C'est la première fois qu'on passe une vraie nuit ensembles, remarque-t-elle.
-C'est vrai. La première mais sûrement pas la dernière.
Elle étouffe un léger rire et elle pose sa main sur mon ventre.
-Tu peux éteindre la lumière, s'il te plait?
Je me relève légèrement et appuie sur l'interrupteur placé à ma gauche. La chambre est plongée dans le noir et je ferme instantanément les paupières.
-Bonne nuit, Harry, susurra-t-elle.
-Bonne nuit, Mia. Je t'aime.
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