Chapitre 22 : Come Back
Mia
Je marche maladroitement, les pas lourds, jusqu'au salon et c'est là que je vois quelque chose d'inhabituel. Une veste posée sur le dossier du canapé. Une veste qui n'appartient à personne de ma famille. Je fronce les sourcils alors que les pulsations de mon coeur se font plus rapide et que je sens la peur s'immiscer en moi. J'entends le parquet craquer sur ma gauche, me paralysant. Je tourne promptement la tête en direction du bruit et j'ai comme l'horrible impression que mes genoux vont cédés. Comme s'il m'étais impossible de supporter mon propre poids. Non. Pas lui. Tout mais pas ça.
-Salut mon chat. Je t'ai manqué?
Ma bouche s'entrouvre légèrement alors que j'ai l'impression que mes genoux vont céder. Mes yeux affolés scrutent les moindres détails du visage du garçon essayant de trouver l'élément qui me prouvera que ce n'est pas lui. Mais c'est réellement lui. Et il n'a pas changé. Il est exactement pareil que la dernière fois que je l'ai vu. Il est juste légèrement plus vieux et une barbe de quelques jours recouvre son menton anciennement nu. Il s'approche doucement de moi alors que son sourire habituel allonge ses lèvres pulpeuses. Je n'arrive pas à le croire. Je ne peux pas croire qu'il soit là après tout ce temps. Je reste figée comme si je ne savais plus rien faire. Comme-ci je ne pensais plus à rien, à part respirer pour me maintenir en vie. Même si je dois avouer qu'à ce moment-là, j'aurais plutôt eu envie de mourir.
Il s'arrête de marcher juste devant moi et il attrape mon visage entre ses longs doigts basanés. Mon souffle se coupe sous son toucher à la fois doux et glacé.
-Qu'est-ce que tu as grandi, tu es encore plus belle que dans mes souvenirs.
Sa voix résonne contre ma peau la faisant vibrer. Il est tellement près de moi que je sens son souffle chaud s'abattre régulièrement contre mon épiderme.
-Tu ne me reconnais pas, où tu as perdu ta langue? questionna-t-il.
Il exerce une pression sur mon menton, m'obligeant à lever la tête vers lui. Nos regards se rencontrent soudainement et je fronce les sourcils. Ses grands yeux sombres entourés de ses longs cils épais, débordent de confiance. Ses orbes me prouvent sa tranquillité et cela me met hors de moi. La seule chose qu'il devrait ressentir c'est de la rancoeur. Il devrait se détester pour ce qu'il a fait à Kate. Et pour ce qu'il m'a fait. Il ne devrait pas être si tranquille après ça.
-Je te reconnais, Zayn, murmurais-je.
Un sourire réjoui, étire ses lèvres les rendant plus minces. Il enlève sa main de mon menton pour caresser mes lèvres du bout de ses longs doigts sveltes. Il retrace doucement la forme de ma bouche en la regardant intensément.
-Je regardais par la fenêtre en t'attendant et… Je t'ai vu rentrer avec ce garçon qui, visiblement, te raccompagner ici. Qui est-ce Mia? demanda-t-il.
-Personne, répondis-je instinctivement.
-Ho, aller! Je t'ai vu dans ses bras, c'est ton copain, pas vrai?
-Je, je ne sais pas.
Il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, d'un geste doux. Exactement comme il le faisait avant.
-Tu peux me le dire mon chat. Je n'irai pas le répéter, c'est promis.
-C'est juste mon ami, dis-je ne sachant réellement qui Harry était devenu pour moi.
-Ho, d'accord, répondit-il. Je pensais que tu m'avais remplacé.
-On n'a jamais été ensemble.
-Malheureusement mon chat. J'étais, comment dire? "Pris"?
Je sens une douce colère monter en moi mais je ne bouge pas. Je reste immobile, les yeux perdus dans son regard déstabilisant.
-Tu m'as manqué. Tellement manqué, assura-t-il. Mais j'étais obligé de partir, le temps que l'affaire s'étouffe tu comprends? Je ne pouvais pas rester auprès de toi mon chat. Si tu savais comme j'étais triste de ne plus pouvoir te voir.
Il dépose ses doigts sur une de mes tempes, les fait glisser sur ma pommette et le long de ma joue. Son toucher est délicat et agréable. Presque autant que celui d'Harry.
-Ta peau est douce, tu sais? affirma-t-il. Tellement plus que celle de ta soeur…
A ses mots, je dégage violemment sa main de mon visage. Je sens mon coeur se tordre de douleur comme-ci ses paroles avaient eu le pouvoir de le lacérer, de le fendre en deux, de lui administrer une souffrance démesurée.
-Comment peux-tu parler d'elle après ce que tu lui as fait? criais-je. Comment peux-tu revenir ici après toutes ces années et me parler d'elle? Comment peux-tu revenir ici et faire comme-ci rien n'avait changé?
Je ne contrôle plus mes mots. Plus mon esprit. Je ne le peux pas. Je recule légèrement et me retourne pour ne plus voir son visage. Je me laisse tomber sur le parquet. Mes genoux tapent le sol dans un bruit sourd et une légère douleur se répand dans mes jambes. Une douleur presque inexistence comparée à celle qui a élu domicile dans ma poitrine. Je sens une boule affreuse se former dans ma gorge, alors que je sens une larme coulée sur ma joue. Puis une deuxième et une troisième. J'entends le parquet craquer derrière moi sous les pas de Zayn.
-On m'avait dit que tu avais quelques soucis mentaux Mia. On m'avait dit que c'était à cause de ce que j 'ai fait. Et… aussi à cause de ce que Kate a fait.
Il contourne mon corps effondré sur le sol et se place devant moi. Il soupire profondément alors que j'essaye de reprendre mes esprits. Il s'accroupit pour être à ma hauteur, et il pose ses yeux sur moi. Je fuis son regard fixant son torse, chose qui occupe une grande partie de mon champ de vision.
-Je suis désolé. Tellement désolé. Je n'aurais jamais pensé que tu serais tombée si bas… déclara-t-il.
-Tes excuses ne changeront rien, dis-je froidement.
-Je sais mon chat, je sais.
Il pose sa main sur ma joue et la caresse d'un geste qui aurait pu se qualifier de réconfortant si cette douleur qu'il essayait de calmer ne venait pas de lui. Je ferme les yeux et mords ma lèvre inférieure.
-Je vais te laisser le temps de te remettre, d'accord? Je vais partir et je reviendrai dans quelques jours, dit-il après avoir jeté un coup d'oeil à sa montre. Là je dois partir. Tes parents vont bientôt rentrer et s'il me voyait ici, je ne sais pas comment il réagirait.
Il presse quelques secondes ses lèvres contre mon front avant de se lever et de se diriger vers la porte. Je l'entendis grincer lorsqu'il l'ouvrit et il s'en alla après avoir fermé la porte derrière lui.
Une petite heure plus tard, mon père me retrouvera agenouillée dans le salon les yeux vides et remplis de larmes. Il se demandera ce qu'il s'est passé pour que je sois si mal. Et moi je me demanderai pourquoi je n'ai toujours pas mis fin à ma misérable vie.
"Moi non plus je ne sais pas comment auraient réagi mes parents s'ils avaient revu quelqu'un qui est censé être mort depuis plusieurs années…"
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