Chapitre 21 : Kiss
(A lire avec Kiss Me d'Ed Sheeran)
Mia
Il pose ses lèvres sur les miennes, dans un geste doux et affectif. La chaleur de son touché fait naître un sentiment nouveau en moi. Un sentiment que je n'avais pas ressentis depuis bien longtemps. Je reste figée un instant, essayant de réalisé ce qu'il se passe. Essayant de réalisé l'importance de son geste.
Est-il vraiment en train de faire ça? Est-il réellement en train de m'embrasser, dans cette rue piétonne, à la vue de tous?
Il bouge doucement sa bouche contre la mienne, alors qu'un frisson me parcours. Un frisson agréable, contrairement à ceux que l'on ressens lorsque l'on a froid ou lorsque l'on a peur. Un frisson provoqué par la douceur de son touché enivrant. Il pose délicatement ses mains encore tiède sur mes joues, comme pour m'empêcher de bouger. Mes yeux se ferment doucement, sans que je puisse les en empêcher, et reporte toute mon attention sur les gestes d'Harry. Je me concentre sur chaque détail de ce baiser, comme pour ne jamais l'oublier, même lorsqu'il sera achevé. Comme s'il n'était pas uniquement le premier baiser que nous partagions mais également le dernier.
Je pense qu'il est inutile de précisé, que ses gestes délicats sont experts, et ceux, bien plus que les miens. Il est clair qu'il a beaucoup plus d'expérience dans ce domaine, que moi. La façon dont ses lèvres bougent à la perfection contre les miennes, immobiles, montre un apprentissage de plusieurs années.
J'attrape son manteau et l'agrippe fermement entre mes doigts, ne sachant pas où posées mes mains. Ses lèvres sont chaudes, douces et sucrées. Le goût de la crème fouettée est encore présent sur ses lèvres rouges.
A ce moment là, je ne suis plus lucide. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il se passera lorsque ce baiser se terminera. Je ne sais pas si je partirai en courant ou si je resterai là et baisserai la tête, confuse. Ou si je le ré-embrasserai encore et encore. Tout ce que je sais, c'est que je suis foutue. Foutue, car au moment même où il a posé ses lèvres sur les miennes je suis retombée. Retombée, dans la dépendance d'être tout le temps avec quelqu'un. Moi qui commençais tout juste à me remettre de ma perte de présence et commençais à m'habituer à ma solitude destructrice, je suis retombée à la case départ à cause d'un simple baiser.
Après quelques secondes, il décolle ses lèvres de les miennes, reprenant sa respiration. J'ouvre doucement mes yeux, comme sortie d'un doux rêve éphémère. Je regarde Harry, qui reprend doucement son souffle, les yeux clos. Ses mains sont toujours déposées sur mes joues et les miennes sont accrochées à son manteau noir. Je ne l'avais jamais vu de si prêt. Je peux voir tous les détails de son visage. De la finesse de son grain de peau, à l'arrête de son nez dessiné à la perfection, en passant par ses belles lèvres rouges légèrement gercées. Il est magnifique. Je ne m'étais jamais rendu compte d'à quel point il est beau. Il réouvre soudainement les yeux, éclairant son visage d'une lumière verte émeraude. Nos regards se rencontrent et demeurent liés un long moment.
Ses yeux luisent d'inquiétude, ses sourcils sont froncés. Je sais qu'il a peur que je le rejette ou que je m'enfuis d'une seconde à l'autre comme j'ai l'habitude de faire. Sa poitrine se soulève rapidement, à un rythme inhabituel, me prouvant sa peur. Je penche un peu la tête vers lui, jusqu'à ce que nos fronts se touchent et soient collés lien contre l'autre. Je ferme mes yeux, avant de prendre une grande inspiration.
Il a dit qu'il ne m'abandonnerait pas. Qu'il ne le ferait jamais. Mais malgré la sincérité qu'avait sa voix lorsqu'il a prononcé ces mots, je ne peux m'empêcher de douter. Je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Comme-ci mon cerveau refusait de souffrir une nouvelle fois.
-Promets-le, dis-je soudainement.
Il m'attire dans ses bras et je m'y engouffre, posant ma tête sur son torse. Son odeur masculine et addictive envahit mes sens, me rendant faible. Il dépose un chaste baiser dans mes cheveux tout en les caressant à l'aide d'une de ses mains. L'autre reste accrochée autour de ma taille.
-Je te le promets Mia. Je ne partirais jamais.
Je ferme les yeux, essayant de ne pas faire attention a la peur qui grandit en moi. La peur qu'il fasse tout ça pour intérêt. Pour un défis, pour me faire souffrir, ou encore pour avoir des réponses aux questions de tout le monde au sujet de ma "folie". J'espère que ce n'est pas ça. J'espère réellement qu'il ne fait pas tout ça pour une de ces raison. Je suis sûre que si c'était pour une de ces choses, je n'y survivrais pas. Ça me tuerais. M'anéantirais.
Il desserre ses bras d'autour de mon corps, puis s'éloigne jusqu'à ce que nos corps ne se touchent plus du tout. Il attrape ma main avant d'entrelacer nos doigts ensembles.
-Si tu veux partir je te raccompagne, je ne te laisse pas rentrée seule, chuchota-t-il.
Je hoche la tête doucement, puis il me guide jusqu'à un parking près du café. Le vent fouette nos visages, les glaçants encore plus. Je ne sens presque plus mes doigts. Si Harry n'était pas en train de les serrer à ce moment même, je suis sûre que j'aurais l'impression de ne plus en avoir. J'aperçois, au fond du grand parking, sa voiture noire. Il m'y conduit rapidement et nous entrons dans l'auto le plus vite possible.
-Je vais allumer le chauffage, dit Harry juste après que nos deux portières soient claquées.
-C'est une bonne idée, répondis-je.
Il allume le contact et la voiture s'ébranle doucement. Le tableau de bord s'illumine et Harry touche tout un tas de bouton avant que je ne sente la chaleur se répandre dans le petit endroit dans lequel nous sommes confinés. Je soupire de soulagement.
-Voilà qui est mieux, chuchota-t-il.
Je me tourne vers lui et le regarde intensément. Je ne cesse de me demander, pourquoi il perd son temps avec moi. Si ce n'est pas pour une des trois raisons que j'ai explicité tout à l'heure, je ne comprends pas. Pourquoi perdrait-il du temps avec moi, lorsqu'il peut avoir toutes les filles qu'il veut, en un claquement de doigt. Que ressent-il pour moi?
-Pourquoi moi? ma voix résonne dans la voiture, coupant l'atmosphère calme, sans que je ne puisse me contrôler. Pourquoi tu perds ton temps avec moi, alors que tu peux avoir toutes les filles que tu veux?
Je le vois se tendre sur son siège, avant de se redresser. Il tourne la tête vers moi, mais il ne me regarde pas. Comme s'il fuyait mon regard.
-Arrête de t'imaginer que j'ai des intentions mal saine derrière la tête. Je ne suis pas comme ça, alors arrêt de te torturer l'esprit. De plus je n'ai pas toutes les filles que je veux, sa voix grave semble plus dur que d'habitude, comme si mes mots l'avaient blessés.
-Désolée, je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions.
Il soupire avant de poser ses mains sur le volant et il fait reculer le véhicule.
-Ça va, ce n'est pas grave, assura-t-il. C'est normal que tu te poses des questions, mais crois-moi s'il te plaît. Ne doute pas de ma sincérité envers toi.
-D'accord.
Il me jette un regard avant de s'engager sur la grande rue. Les voitures sont presque à l'arrêt, la circulation est lente à cause des intempéries qui accablent la ville en ce moment.
-On est là pour un bon bout de temps, on dirait, dis-je.
-J'en ai bien l'impression.
Il sourit, creusant ses joues de deux fossettes.
-Ça ne me dérange pas, rajouta-t-il quelques secondes après.
-Moi non plus, à vrai dire.
Il tourne la tête vers moi, visiblement surpris par mes mots.
-C'est vrai? insista-t-il. Pourtant tu ne voulais plus être avec moi tout à l'heure.
Je tourne ma tête vers la vitre, gênée et regarde le paysage qui défile à une allure très lente.
-C'est que… Hum… Où voulais-tu m'emmener d'ailleurs? demandais-je pour changer de sujet de discussion.
Il rigole me faisant tourner la tête vers lui. Il secoue la tête de droite à gauche, toujours le sourire aux lèvres.
-Tu ne veux pas y aller alors tu ne sauras pas, me taquina-t-il.
Je croise mes bras sur ma poitrine avant de soupirer. Ma réaction à l'air de lui plaire, car il recommence à rire.
-Tu n'es pas en train de te moquer de moi, j'espère.
-Je n'oserai pas, dit-il essayant de stopper son rire.
-Et si j'accepte d'y aller la prochaine fois, tu veux bien me le dire?
-J'hésite… chuchota-il.
Les voitures devant nous, accélèrent d'un coup, emplissant la rue de bruit de moteurs enragés. Harry accélère à son tour et la voiture prend de la vitesse. Nous passons bientôt devant un chasse-neige à l'arrêt qui venait, visiblement d'enlever les résidu de neige sur la route. Voilà, pourquoi le trafic avait été ralentit.
-Alors? Tu vas me le dire, oui ou non? demandais-je impatiente.
-Tu le sauras bien assez tôt. Samedi prochain, on pourrait y aller si tu veux?
-Tu vas vraiment me faire attendre une semaine?
-Si tu avais accepté tout à l'heure tu le saurais déjà.
Je détourne mon regard de lui pour le poser sur la route. Nous sommes presque arrivés chez moi. Tout compte fait le trajet n'a pas été aussi long que prévu. La voiture s'engage dans ma rue ombragée, et roule jusque devant la maison. Je sors la petite télécommande du portail de ma poche et appuie sur le bouton rouge de forme circulaire qui s'y trouve. Les portes du portillon s'ouvrent doucement, révélant ma maison. Harry se gare juste devant les portes ouvertes et nous sortons tous deux de la voiture. Il contourne le véhicule pour se retrouver de mon côté et il s'approche de moi jusqu'à ce que nous ne soyons plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
-Bon… commença-t-il. On se voit lundi, d'accord? Si tu veux je peux… venir te chercher et on irait à l'école ensemble. Enfin… Si tu veux bien sûr.
-J'aimerai bien oui, répondis-je en lui souriant pour lui montrer qu'il n'a pas à être mal à l'aise.
Il s'approche de moi et embrasse tendrement mon front. Il pose ses mains sur mes joues froides, comme tout à l'heure, alors qu'il continue de presser ses lèvres brûlantes contre le sommet de ma tête. Je ferme les yeux et profite de son doux baiser. Ses gestes sont toujours si agréable et délicat qu'ils arrivent à me faire oublier les folies que je commets en passant du temps avec lui. Les folies que je commet en me rapprochant un peu plus de lui à chaque instant. Il décolle lentement ses lèvres de ma peau, y laissant une sensation de chaleur très agréable.
-On se voit lundi matin alors, chuchota-t-il, ses lippes frôlant mon front.
-Oui, soufflais-je.
Il enlève ses mains de mes joues et se recule légèrement. Il se retourne et contourne une nouvelle fois son véhicule avant d'y entrer. La portière claque faisant écho dans la rue. La mélodie du moteur reprend, emplissant mes tympans. Je regarde Harry par la fenêtre et lève ma main dans les airs pour lui dire "au revoir". Il me rend mon signe en me souriant puis sa voiture s'éloigne doucement. Je la regarde s'en aller jusqu'à ce qu'elle tourne au coin de la rue et qu'elle disparaisse définitivement de mon champs de vision. Je soupire profondément avant de passer mes doigts sur ma bouche. Ses lèvres étaient posées sur les miennes. Elles étaient juste là.
Je laisse tomber ma main mollement le long de mon corps avant de m'engouffrer dans l'enceinte de ma maison. Je ne sais pas pourquoi j'ai laissé cela se produire, mais même si j'avais à refaire cette journée, je ne changerai rien. Pas le moindre détail. Je referme le portail derrière moi et marche jusqu'à la porte d'entrée. J'extirpe les clés de ma poche et les insère dans la serrure. Je les tourne et la porte s'entrouvre. Je pénètre dans la demeure et referme l'ouverture derrière moi. Personne n'est là visiblement. Mes parents doivent être parti faire des courses ou quelque chose dans le genre. Je dépose le trousseau de clés sur le meuble de l'entrée et fais glisser ma bandoulière le long de mon bras avant de la jeter contre un mur. Je retire négligemment mes chaussures et les pousse dans un coin, ne me préoccupant pas du fait que je suis en train de mettre le bazar dans l'entrée de cette maison un peu trop parfaite.
Je marche maladroitement, les pas lourds, jusqu'au salon et c'est là que je vois quelque chose d'inhabituel. Une veste posée sur le dossier du canapé. Une veste qui n'appartient à personne de ma famille. Je fronce les sourcils alors que les pulsations de mon coeur se font plus rapide et que je sens la peur s'immiscer en moi. J'entends le parquet craquer sur ma gauche, me paralysant. Je tourne promptement la tête en direction du bruit et j'ai comme l'horrible impression que mes genoux vont cédés. Comme s'il m'étais impossible de supporter mon propre poids. Non. Pas lui. Tout mais pas ça.
-Salut mon chat. Je t'ai manqué?
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