Hier, le jour de la conférence, alors que je rassemblais le peu de notes que j'avais sur l'ex-voto dont j'étais sensée parler longuement, mon oncle fit irruption. Il portait un paquet qu'il me tendit avec un air amusé. Je l'ouvris, sans comprendre; il ne restait plus que 45 minutes avant le début de ma prestation… quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir la tête de femme aux yeux bandés que je croyais entre les mains d'un terrible bandit!
À ce moment là, je compris que mon oncle s'était jouée de moi… c'était lui le “voleur”! Il avait voulu me mettre à l'épreuve pour voir comment je réagirai face à un problème; il avait donc inventé cette histoire. C'était hallucinant! Mais alors, qui répondait à mes lettres à Londres ? Paul m'avoua qu'un ami s’était chargé de la correspondance. Abasourdie, je dûs finaliser rapidement mon analyse de l'objet pour ma conférence. Je pris la parole avec assurance devant les historiens, professeurs, archéologues et journalistes venus de toute la région:

“Mesdames, messieurs, je suis l'historienne Claire H. J'ai eu l'honneur de m'intéresser à une magnifique trouvaille à la suite de fouilles archéologiques sur le sanctuaire des Vaux-de-la-Celle, ici même, à Genainville. Il s'agit d'un ex-voto antique datant du II° siècle après JC. C'est un spécimen passionnant! La tête fabriquée en pierre calcaire et  sculptée en ronde-bosse, est celle d'une femme, sans doute une pèlerine, dont les yeux sont bandés. Elle a offert cette statuette en gage de sa reconnaissance envers le Dieu Mercure ou d'autres divinités bienfaisantes, suite à sa guérison…”