Chapitre 3. 3/4

— Ce serait probablement même la seule explication tenant correctement debout si je ne m'abuse. Le reprit Kylan Powell. Grâce à cette méthode on pouvait contrôler les personnes qui en consommaient et n'en donner qu'à certains, refuser la vente à d'autres. En 1706, Ann Putnam fut la seule des trois à être restée à Salem. Elle suppliait la mort. Dans une lettre qu'elle fit lire devant l'église du pasteur Parris elle avoua avoir été manipulée par sa famille afin de servir une cause injustifiée. Pour se punir et refusant le suicide et choisit de ne jamais se marier ni d'avoir d'enfant et de souffrir le martyre comme ce qu'elle avait pu faire endurer aux personnes accusées. Compléta Kylan.

— Une noble requête. Ce pourrait en effet être l'explication la plus rationnelle en ignorant le côté mystique originel. C'est -à -dire la sorcellerie.

Le débat se fit plus intense. Le restant de la salle semblait avoir disparu, ne laissant désormais place qu'à Kylan confronté à son professeur. Ça y est, il l'avait dit. Kylan était certain que monsieur Tanop était un de ces fana de magie pour qui le surnaturel tournait à l'obsession. Il l'avait senti dans son regard. Il fallait y mettre un terme.

— Croyez-vous en la sorcellerie monsieur ? Fit-il dans un regard insistant.

— Pas vous ? Répondit le professeur dans un clin d'œil sombre.

A la fin du cours, le professeur demanda aux deux frères de rester un instant tandis que la salle se vidait de ses élèves.

— Messieurs, je crois que vous n'ignorez pas que dans deux semaines, juste avant

Noël aura lieu la commémoration en l'honneur de la communauté puritaine sur laquelle a été fondée la ville ? J'aimerai pour l'occasion que mes élèves dont vous faites partis organisent quelque chose. Je ne sais pas, peut être une pièce de théâtre ou quelque chose dans le genre afin de rendre hommage aux fondateurs.

Visiblement agacé par la proposition, Kylan déclina la proposition. Le but de la manœuvre était de dissuader Tanop de s'intéresser au côté mystique, pas de les faire participer à une comédie musicale.

— Je pense que vous devriez plutôt voir cela avec le cours de théâtre monsieur. En ce qui nous concerne, les familles fondatrices tiennent déjà leur rôle dans cet évènement. Ma sœur et ma mère s'occupent du sapin de la grande place.

— Oui en effet. J'ai pu remarquer que vous connaissiez particulièrement bien l'histoire de vos ancêtres. Serait-ce par véritable intérêt ou bien par la nécessité dût à votre nom ? Et je passerai avec plaisir voir ces festivités de Noël.

— Non monsieur, nous attachons beaucoup d'importance à nos origines. Cette ville est en quelque sorte la nôtre. Son histoire est notre histoire et nous nous devons de la préserver et de la transmettre correctement. fit Kylan d'un ton qui se voulait ferme mais d'un grand respect.

— Oui, je comprends parfaitement oui. Fit Tanop qui semblait déçu. Voyez vous je suis ici seulement comme professeur remplaçant cette année et je vous avoue que l'histoire de Salem me fascine.

— Comme beaucoup monsieur. Pardonnez-nous mais nous avons cours.

Kylan s'engagea vers la sortie, pressant du regard son frère d'en faire autant quand l'homme les interpella de nouveau. Il s'était adossé au pupitre, les bras croisés, se tapotant le menton.

— Vous savez, commença-t-il en cherchant ses mots. Je suis convaincue qu'il existe de nombreux secrets entourant cette ville. Je crois en la magie, c'est un fait. Pas aux tours de passe-passe non. Je pense qu'il existe sur terre des êtres dotés de capacités extraordinaires. Peut-être que certains d'entre eux vivaient ici, à Danvers. Et je chercherai pour en savoir plus. J'aurai aimé pouvoir compter sur vous pour me guider ou m'en dire plus sur votre famille ou les autres familles originelles.

Les deux garçons échangèrent un regard inquiet. Est-ce que Tanop ne faisait qu'étaler ses doutes au risque d'être prit pour un fou ou était-il entrain de leur passer un message? Une menace peut être. Kylan ne pouvait laisser passer ça, c'était trop risqué. Il devait garder Tanop à l'œil le temps de s'assurer qu'ils ne craignaient rien.

— Que diriez-vous d'une invitation à dîner ? lança Kylan dans un petit sourire. Disons, demain soir, vers 20h. Jacob reçut l'information comme un coup de massue dans le ventre. Avait-il bien entendu ? Tanop frétilla de bonheur, ce qui était le but escompté.

— Je viendrais avec plaisir. Merci, c'est une grande chance pour moi de pouvoir côtoyer de si près une des familles fondatrice de l'histoire de Danvers.

— Oui, n'oubliez pas que nous n'en sommes que les descendants, pas les instigateurs des procès. Très bonne journée à vous monsieur, à demain. Les deux garçons saluèrent leur professeur et sortirent de l'amphithéâtre.

Jacob attrapa immédiatement le bras de Kylan et l'attira dans le couloir pratiquement vide. Ils se pencha vers lui, attendit que leur professeur ne parte puis dit ;

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