Reveil

J'étais entré dans ce bâtiment. C'était bizarre car jamais je n'avais eu l'idée de changer mon emplois du temps. Jamais cette idée n'avais atteint mon esprit.

Alors j'étais entré, et j'étais là, planté devant cette façade. Le bâtiment n'étais qu'un mur peint , soutenu par des piliers de fers. Il y avait une porte , avec un ascenseur. Des gens allaient et venaient , montant dans cette boîte qui indiquait : Exit from experience

J'étais pas nul en anglais , mais ce n'étais sûrement pas ce que je croyais. Peut-être que je m'étais trompé. Experience ça ne pouvait pas être ...

Mais bon , un cri aigu avait certifié mon doute :
— C'est le sujet B354 !!! Une femme en costume coûteux tremblait.
— Il n'est échappé ! Il a trouvé- Un homme l'avait fait taire en plaçant sa main devant sa bouche.

Mon m'attrapa le bras , puis je fut immobilisé et une aiguille se planta dans mon épaule.

• • •

Là, j'étais persuadé que j'aurais dû oublier. Pourtant j'étais dans mon lit , l'inquiétude et l'incompréhension mâchouillant gaiment mon cerveau. Je regarde mon réveil , 07:00 , la routine recommence. 
Je me lève d'un bond , prépare mon café , trempe mon biscuit au pépites de chocolat, passe de l'eau sur mon visage et un peigne dans mes cheveux bruns.
Rien n'a changé par la fenêtre, j'ai du rêver. Ça faisait longtemps.  

Je jette un coup au miroir.
J'arrête de respirer quelques secondes en découvrant la marque tenue de la piqûre sur mon bras. Mes dents se serrent , la routine est là même depuis que je vis dans mon nouvel appartement , pourquoi ça devrait changer ?

Je n'ai jamais été un homme curieux , aventurier ou avare de connaissance. Ma petite vie , ma petite routine , toutes mes habitudes inchangées depuis maintenant 12 ans. Rien ne pouvait me sortir de mon petit monde ... à part le métier d'enquêteur qui avait toujours été mon rêve. Un rêve de gamin , avec sa loupe et le couvre chef de son père , en train d'examiner les empruntes du chien sur le tapis. Un rêve d'ado , précipité sur chaque indice d'une tricherie, chaque petit détail. Mais aussi un rêve banni par la monotonie des jours , dans cette petite ville sans vie.

— Bon , c'est pas tout mais j'ai du boulot moi !    M'exclamai je en enfilant mon costume et en serrant ma cravate écarlate.

Je quitte mon appartement et prends le métro jusqu'à mon lieu de travail. Secrétaire d'une banque , qu'elle connerie , que dirait le petit garçon si honnête que j'étais.

— Oui bonjour Madame , quel est votre problème ? Comment Assurance-Villefort peut vous aider ?
— Ma voiture est en panne et-
— Votre voiture se trouve elle a Villefort ?
— Juste au village d'à côté-

Je la coupe encore une fois :
— Nous ne pouvons pas intervenir, nous sommes confus , passez une bonne journée.

Je raccroche.

— Alors ? Enfin un client qui ne va pas récupérer l'assurance ?      Me demande mon patron à l'instant où je pose le téléphone.
— Oui Mr , la cliente ne va pas toucher l'argent qu'elle cotise chaque mois.     Répondit je sans une once de sarcasme.
— Parfait.  

La vitre de mon bureau me permet d'apercevoir l'entrée du bâtiment d'hier. Je vois des gens entrer , tous très différents , mais reliés par le costume noir. Ils entrent , ils sortent , souvent accompagnés d'une lettre avec un sceau rouge que je distingue à peine.

Quand ma journée s'achève enfin , je me glisse discrètement entre les hommes et femmes pour atteindre l'ascenseur.

N'ai pas l'air impressionné, garde la tête basse.

L'ascenseur monte , encore et encore , comme s'il allait jusqu'à dieu lui même. Je commence même a croire que je vais vomir quand je sens le mouvement ralentir. La porte émet un bruit et s'ouvre sur une immense salle couverte de fenêtres qui me laissent entrevoir le ciel.

Je ferme ma bouche , ouverte d'étonnement, et suis la dame devant moi. Dans sa file , tous portent une lettre , alors je me sert dans la poubelle pour avoir la même allure.

Droit , regard bas mais pas trop suspect.

Je revois la femme qui avait crié hier , elle sort d'une pièce en annonçant :
— Les sujets B638 et D204 ont atteint l'âge qu'on leur a attribué , envoi d'un agent pour leur injecter le sérum.
Une autre femme se lève alors , celle ci est habillée tout de noir et des cheveux blonds sont noués dans un chignon si strict qu'il aplatit les quelques rides de son visage.

Elle saisis deux tubes dans une armoire et les mets à sa ceinture avant de monter dans l'ascenseur et de disparaître. Un écriteau noir orne l'armoire : "Sérum de mort/vieillesse" et en tout petit "à verser si possible dans un aliment fort en goût". C'est à ce moment que je remarque que des armoires sont accrochées partout. "Sérum d'intoxication alimentaire" "assurez vous que la victime ai mangé devant un témoin pour clarifier la mort".

Un homme sors de la même porte blanche que la femme qui avait crié, je vais l'appeler Suspecte numéro 1. Il crie à un jeune homme pas bien musclé :
— B354 , suicide. Le nouveau , c'est le sérum de contrôle à distance.

B354... B354 ... mais c'est moi ça ?!!

Je suis paralysé sur place.

Sortir d'ici ! Ce réveiller ! Vite , vite !

"Exit"

De quoi attirer mon attention, une petite porte , seule dans un coin. Je quitte ma file d'attente , fourre la lettre dans ma poche et sors.

Je cligne des yeux quelques fois. Une voix féminine s'élève d'un écran géant , tendu entre deux affreux immeubles aux peintures écaillées.

— Nous suivons toujours la belle historie d'amour entre le magnifique Alexy Flamand et la jeune Agathe Bregane. Aujourd'hui, vous pouvez voir sur cette image qu'Alexy adresse un clin d'œil à sa belle. Nous venons d'apprendre la mort de la veille femme du parc , Charlotte Jaques et du sexagénaire Antoine Deponts. Tous les deux morts de vieillesse. Le trentenaire Théo Arnal vient d'être signalé disparu, mais sa vie n'étais pas passionnante , nous n'avons jamais parlé de lui... on me dit qu'on en a en fait parlé il y a deux ans à la mort tragique de son père , qui avait sauté de leur appartement.

Je tiens ma tête entre mes mains. Quand je relève la tête , une jeune brune n'est accroupie en face de moi. Je crois que je suis tombé.

— Ça va Mr ?
— N...non ... ou suis je ?
— Venez , il faut vous cacher , ils vont vous chercher partout. Jamais quelqu'un n'étais sorti.
— Sorti ? Sorti d'où ?
— Tu es Théo ? Enchantée de connaître le premier homme à s'être échappé de l'Experience. Maintenant, dépêche toi , ou sinon tu ne seras qu'un cadavre de plus dans la fosse et personne ne se rappellera de ton nom.

Elle m'entraîne derrière elle , je trébuche un peu.

— Alors c'est vrai ... j'ai passé toute ma vie dans un décor de ciné ?

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