Réalité, toujours dure à accepter
Les rêves s'obscurcirent, la réalité commence à apparaître. Les murs de ma chambre reprennent des couleurs, les paysage fantastiques de Mars s'efface. Je quitte la protection de mon livre pour aller affronter une journée, cette fois bien réelle. Je dépose mon livre sur ma table de chevet et me lève.
La réalité à encore du mal à s'imposer à mon esprit, qui visualise encore les cratères rouges de PHOBOS, une des deux lunes de mars.
Je m'habille et descends pour déjeuner.
Je ne peux ensuite pas détacher le regard de mon frère, qui m'apparaît comme l'un des héros de mon livre , Tao. Il me fixe , interrogatif, et je préfère alors imaginer la station spatiale de PHOBOS.
Quand, après être sortie de chez moi, je faillis me faire renverser par une voiture, la réalité s'impose à moi quelques secondes : j'aurais pu mourir.
Mais soudain, en apercevant un lampadaire, mes pensées inquiétantes se retransforment en rêve et le paysage se métamorphose. Les immeubles se transforment en tours lumineuses et les routes goudronnées en chemins fleuris. Les hautes tours de Crystal d'Éternélia , dans Gardiens des Cités Perdues, s'élèvent pour chatouiller les nuages. Puis , ils se gorgent de noir. Tous s'obscurcit et une tempête de sable frappe le sol asséché, me voila dans L'Épreuve de la Terre Brûlée. Les passants marchant calmement se mettent à courir dans mon esprit, chacun incarnant un personnage, frappé tours à tours par la foudre. Puis , le calme revient, le silence d'une planète lointaine. Encore PHOBOS, une jeune fille portant une chemise quadrillée dans le style canadien , nouée au dessus du nombril ; Kelly
Puis un jeune garçon aux yeux magnifique, me rappelant inlassablement Samson.
Je passe sans même m'en apercevoir la porte de mon établissement. Là, les cours s'enchaînent, contrôle, copie , récréation, repas mais aucun ne se trouve à mon goût. Je passe ma journée à créer des personnages fantastiques à partir de mes camarade de classe.
La vie est une habitude à prendre, une routine éphémère dont le chemin, aussi long qu'il soit , ne peut que s'arrêter. Moi , je ne l'accepte pas encore, vivre chaque jours comme le précédent, attendre simplement sans but que la mort me prenne. Mon but dans la vie , il est inexistant , les études ne mènent pas au bonheur d'après moi - non pas que j'ai de mauvaises notes mais je pense qu'elle ne m'aideront pas à atteindre le bonheur- , mon jeune âge ne me permet pas de croire en l'amour qui est inaccessible pour moi en ce moment, sans but ni sujets de tourments.
Cette fille , là bas , elle me fait penser à Hermione , dans ses gestes , ses paroles. Et ce garçon, celui avec un sac bleu , on dirait Marcus. Mes pensées divaguent, mondes après mondes , du moderne à l'antiquité puis aux voyages dans le temps. Rien n'as de sens , tous s'enchaîne. Si vous ne suivez pas le sens de mes pensées, c'est normal. En fait, cela serait inquiétant que vous suiviez mes pensées infinies , sans sens , but ou beauté.
Soudain, les tours de Poudlard s'effondre, les gravats se métamorphosent en neige, un brouillard envahi ma vue , malgré le fait que se soit mon imagination, je frémis de froid.
Le paysage s'éclaircit pour laisser apparaître une aurore australe dans les cieux étoilés. Les murs du collège ont disparu, remplacés par une étendue infinie de neige immaculée.
Je n'ai pas de but dans la vie . Je crois que c'est ce qui me dérange le plus, je me perds dans les brumes de mon avenir. Pour les autres, je suis trop jeune pour penser au futur.
"Profite du présent"
"Ouvre les yeux, le bonheur n'est pas dans tes livres , il est là, à portée de main. Saisis le"
Cela parait si simple, comme cela. Mais ça ne l'est pas. La philosophie, les réflexions sur la vie , le temps, sur tout ; c'est dur de ne pas pouvoir me débarrasser, les angoisses de l'avenir me prennent déjà, malgré mes efforts pour vivre le présent, les problèmes du futur me hantent.
J'ai peur. Oui , j'ai peur de mes différences.
Alors que mes camarades discutent avec enthousiasme en marchant ; je fixe le vide , l'avenir, incertain, inquiétant.
Des flashs de futur gâchés, de vie non vécues, d'amours oubliés. Tout est ténèbres dans mon imagination débordante quand il s'agit de l'avenir. L'avenir me terrifie.
Je me rends compte que mon visage ne doit pas montrer une émotion très joyeuse et me force à sourire. J'ai l'impression que ce sourire
me fissure le cœur, faire croire que je vais bien.
La sonnerie retentit. J'en ai marre.
Je me rends à la vie scolaire et découvre avec une joie non forcée qu'aucun surveillant ne s'y trouve. J'attends quelques minutes devant l'ordinateur allumé puis , l'appel de ma classe s'affiche. Évidemment, je suis cochée absente.
Je m'assoie et décoche la case. Je valide l'appel depuis la vie scolaire et ferme la fenêtre ouverte. Je sort ensuite en prenant un carnet de correspondance d'un élève finissant à 14h.
Je n'ai pas besoin de cocher plusieurs cases de cours car nous avons normalement 2 heures d'EPS. J'aime cette matière ce n'est pas le problème mais j'ai envie de sortir.
Je passe la porte du collège en montrant le carnet et ils me laissent sortir. Je le dépose ensuite aux affaires oubliées , à l'accueil.
Je sors mon téléphone et règle l'envoi d'un message à ma mère pour 16h04 :
- Maman je passe chez Maélyne pour faire le DM de maths, je reviens vers 19h30. ❤️
Puis pour 10 minutes avant à Maélyne , une "amie" a moi :
- Je suis chez toi pour le "DM" on fais comme d'hab . Bonne soirée.
Satisfaite , je me perds dans les rues piétonnes. Mon imagination fait le reste et je me retrouve, au bout d'une heure et demie à l'autre bout de la ville.
J'ouvre les yeux brusquement,ne reconnaissant plus le paysage. Je soupire, en fait, je suis déjà venue ici une fois , en séchant.
Je rebrousse chemin, mettant la musique à fond dans mes écouteurs.
Je me met à courir, mes pensées s'absentent quelques temps pour laisser place aux sensations du vent sur mon visage, de l'herbe fraîche sur mes chevilles nues , et de la légèreté de mon corps. Je cours pendant un bon moment et , fatiguée, je ralentis la cadence. Je reste pourtant dans une démarche pressée.
Je reconnais enfin pleinement les abords de ma ville et passe m'acheter une bouteille d'eau.
L'ayant finie , je la jette et m'assoie sur un banc. Mes pensées, muettes depuis plus de 40 minutes, fleurissent dans mon esprit. Les livres et films resurgissent dans mon imagination débordante et les passants se transforme peu à peu. Cette fois c'est les milles dieux Égyptiens, Grecs et Romains qui m'apparaissent , Poséidon , puis par logique Percy Jackson, ensuite Thalia pour finir simplement sur l'ombre de l'arbre qui ploie au dessus de ma tête. Je cligne quelques fois des yeux pour apercevoir une fille s'approcher de moi.
- Salut. Dit elle
- Salut , moi c'est Nora. Et toi ?
- Léna. Tu sèches ? Demande elle
- Oui. Dit je , pas fière d'elle moi
Elle s'assoit à côté de moi , sans ajouter un mot. Et puis, soudain, au bout de quelques minutes de silence, chacune plongées dans ses pensées, elle lance :
- Tu crois en l'amour ?
Sa question me surprend, pourtant, la réponse n'est pas si évidente. Le silence se fait, son regard est insistant. Puis , je réponds lentement, comme pour essayer de lutter contre cette illumination.
- Je n'aime pas les garçons. Pour la première fois, je lance mes inquiétudes à voix haute, même si , cela ressemble plus à un murmure, un souffle de vent qui viendrait caresser nos oreilles.
- Tu as déjà aimé ?
- Non. Cette fois , la réponse ne demande aucune réflexion. J'ai cru aimer, j'ai cru être blessée par ce refus , mais ce n'était qu'illusion, juste un besoin de se rassurer en aimant les personnes que je dois aimer. Mais je ne suis pas comme les autres, je ne rentre pas dans la norme, j'aime les filles , et j'en ai le droit.
- Oui. On a le droit, le droit d'aimer , d'aimer la vie et d'aimer le sens de notre vie , le lien qui nous relie à la vie.
- Tu aimes les filles ?
- Je crois en l'amour, je n'aime pas les garçons, alors oui , oui je crois que je les aimes.
- Tu habites vers ici ?
- Oui.
- Oh. Moi de l'autre côté de la ville.
- Ah. C'est dommage on pourra pas se voir souv-
Elle s'arrête car un bip sonore retentit. Je regarde mon téléphone et vois un message de Maélyne :
- Ok. A+
Je réponds et range mon téléphone. Il été déjà 19 heures.
- Je crois que je devrais y aller.
- Ok. Dit elle en me tendant un bout de papier.
Je regarde rapidement, son numéro de téléphone.
- On pourrait apprendre à se connaître, on pourrait être amies.
- Bien sur. Je t'envoie un message quand je rentre.
Je m'apprête à me lever mais , je relâche mes muscles.
- Ma mère attendra un peu. J'ai envie de te connaître.
Elle me sourit.
- Tu aimes ton collège ?
- Non. Je déteste les routines , l'emploi du temps qui ne change jamais. Chaque jour la même chose. Chaque semaine les mêmes matières. Jamais de changement.
- Courage. L'avenir sera meilleur.
Je frissonne. Avenir. Ce mot de terreur. Ce qui me rappelle que la vie est courte , que je la gâche à rêver.
- Tu vas bien ?! Demande elle , car je restais sans réponse.
- Oui.
Le silence se fait, encore une fois. Mais se n'est pas un silence lourd, stressant. C'est un silence
apaisant, un silence rêveur.
- Le ciel est beau. Dit je finalement.
- Il le sera encore plus quand le soleil s'évanouira derrière l'horizon ,quand les étoiles naîtront,telles des fleurs au printemps. Quand la Lune baignera la ville de sa pâle lueur.
- Il sera plus beau encore quand nous l'admireront, chacune de notre côté, avec notre âme sœur, les yeux pétillants d'amour et de paix.
- Pourquoi séparément, qui sait.
- Peut-être , peut-être pas. Le temps le dira.
Cela parait bizarre, non ? Le fait d'aborder sans gêne que nous puissions nous aimer. Pourtant je ne pousse pas la réflexion. Aimer cela arrive avec le temps, ou soudainement, il ne faut pas essayer de comprendre, aimer c'est prolonger un rêve d'enfance pour qu'il emplisse la vie entière. Mais aimer, par dessus tout , c'est ce que vous décidez, aimez comme vous le voulez, qui vous voulez, contentez vous d'aimer.
- Tu devrait y aller, le soleil sombre derrière l'horizon, ta famille t'attends sûrement.
Je me lève, elle me sourit, je lui souris. Un sourire sincère, un sourire nouveau.
Un sourire amoureux.
- Au revoir Léna !
- Au revoir Nora.
Je viens peut-être de rencontrer mon âme sœur ou une meilleure amie, simplement, mais la réalité refuse toujours de s'imposer, notre discussion m'a parue distante , je n'étais pas vraiment là.
Me suivra elle dans les méandre de mon imagination, les limites de la réalité la stopperont elles , abandonnera elle l'avenir pour plonger pleinement dans notre présent, un rêve infini ?
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