Qu'a tu brisé ?

On aurai pu ...

Une pensée douce et amère à la fois qui me fit venir les larmes presque immédiatement. Mon cœur palpitait déjà , penser à tes yeux pétillants le faisait déjà s'agiter. Mes mains m'enlacèrent doucement tandis que j'imaginai la caresse de tes mains sur mes côtes. Elles étaient douces , si douce que les larmes cessèrent quelques secondes.

Je repensais au dernier jour , où les mots restaient entravés dans ma gorge. J'avais tellement conscience que c'était la dernière fois , et pourtant je n'avais pas osé. Je crois que ça m'aurait sauvée, juste de savoir que je l'avais fait. Même si rien n'en avait aboutit. Ma respiration était tremblante quand j'avais passé la porte du collège pour la dernière fois. Je me fichais du brevet , des amies , des derniers instant de ma vie ici ; la seule chose qui prenait mes pensées c'était toi. Un tourbillon d'acidité qui entravait mes sens , mon esprit : je le savais déjà à ce moment là , je ne le ferai pas.

Le sac sur l'épaule , j'avais fait un demi tour rapide , jetté un coup d'œil derrière moi ; tu n'y était pas. Tout le trajet , j'avais pleuré, de ma lâcheté, de ne jamais te revoir , des sourires que nous n'avions pas échangé , de tout ce que j'avais raté.

J'appuie sur envoyer. Je n'ai pas réussi à écrire avec une approche normale , avec un bonsoir et une formule de politesse. Il comprendra.
Il ne faut que quelques secondes pour qu'il cesse de lire son journal et lève les yeux vers moi. Il les repose sur son téléphone et lis. Longtemps. Trop longtemps. Quand il relève enfin le regard, il pleure.

Sa tête dodeline sur le coté , il fixe un point entre nous deux , l'air absent. Plusieurs dizaines de minutes passent , plus rien ne semble bouger. Puis il se lève , enchaîne mes yeux aux siens quelques secondes puis quitte le banc. Il est parti. Sans un mot. Sans rien.

Les larmes vont à leur guise sur mes joues , je ne tient même plus debout tant la douleur est lourde à porter. Je m'effondre sous le regard plein de jugement des passants. Mon corps tremble , soudain il fait froid. Trop froid. Je me traîne dans un coin de la rue pour me recroqueviller, sans autre pensée que : C'est fini.

Qu'est-ce qui était fini ? Je ne le savais même pas. Ma vie , l'amour , lui , mes espoirs ? Peut importe, c'était fini. Pourquoi ?!! Pourquoi avait il réagi comme ça ?! Il avait tant changé ... Et moi ? J'avais changé aussi ? Pour qu'il ne vienne même pas me faire une accolade quand il m'a reconnue ?

Un cri maladroit s'échappe de mon corps pour venir se perdre dans le vent qui balayait les rues.

" - Vous êtes bien sûr votre radio départementale, nous sommes au près de Mathilde Ramond pour une interview... surprenante. Je lui laisse la parole."

Une jeune brune emmitouflée dans une écharpe ocre dégage une mèche de ses cheveux et resserre sa prise sur le micro.

" Nous avons ici une bien étrange situation, la police a ce matin retrouvé l'autrice de ses nombreuses affiches dans les rues de Lyon qui nous déclare « Il a cassé quelques chose , hier je l'ai retrouvé » sans plus d'explications. Les enquêteurs lient déjà cette surprenante femme à la mort du quarantenaire Paul Perrin , décédé le soir même. "

Une femme amaigrie au cheveux roux ternes se tient dans une salle aux murs blancs , droite et dénuée d'émotions.

"Cloé Morel , née le 14 avril 1984 à Lyon , se rend à l'instant coupable du meurtre de Paul Perrin qu'elle déclare comme "celui qui m'a brisée". Elle sera donc jugée pour meurtre prémédité aux palais de justice Lyonnais.

C le texte que j'aime le moins mais j'ai envie de poster.

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