Feuille de feu , fleur fragile

Malheureusement inspiré d'une histoire vrai , pour Sienna. Pour son frère. Je suis désolée, sincèrement.

La sueur perlait à mon front, je me réveillais en sursaut. Le feu léchait ma peau , dévorant les draps du matelas. Je paniquais lentement, mes cris de plus en plus horrifiés. Je saisis mon frère et pris mon courage à deux main pour traverser le mur de flammes.
La peur empli mon être , mais l'adrénaline ne fit qu'empirer ma panique grandissante.
J'hasardais partout , reculant devant le feu.

Le feu me brûlait le visage , je ne voyais rien , la fumée s'infiltrait dans mes poumons. Je poussais une cloison , entendis ma mère m'appeler.
Mon frère traînait à terre , je le lâchais pour pousser la porte coulissante.

Tout était noir , mais le feu brillait comme s'il était seul au monde. Il avalait maintenant chaque centimètre carré de notre caravane. Je saisis mon frère pour la deuxième fois et sautais hors de cette prison mortelle. La douleur passais après la peur , mais quand je me retournais pour regarder la caravane en feu , la peur retomba nette.

La brûlure sur ma peau me fit plier , je criais de douleur par le simple souffle du vent sur ma corps. Le pire , c'était le visage, mes yeux pleuraient sans limite sur ma peau à vif , brûlée. Mon père n'osait pas m'approcher , à chaque fois que je croisais son regard , il reculait , l'air horrifié.
Mais ce ne fut pas le plus important, je me retournais vers mon frère , 4 ans. Quatre ans qu'il vivait et c'était déjà fini.

Je n'eu même pas besoin de poser ma main devant sa bouche pour savoir qu'il n'était plus là. Ça se voyait dans son regard vitreux, dans sa jambe inexistante et sur tout son corps noir de suie.

Lumière. Bleue. Rouge. Bleue. Rouge.

Des gens. Qui courent. Inutilement. Il est déjà mort.

Je crie. Ils me prennent pour une folle ? Je crie quand même.

• • •

« — Souris
— Ça fait mal »

« — Cache toi
— Ils ne m'aiment pas ? »

Je suis la femme , à moitié cachée derrière son corps de barbie. Elle fait la bise à quelques personnes, je m'avance à mon tour. La première femme ferme les yeux en grimaçant, l'homme lève les yeux au ciel , et la fillette...
Ses yeux sont remplis de peur , elle attrape la main de sa mère et se cache.

— Désolée... elle ...
— Ce n'est pas grave.

Je croise un miroir. Effondrement.

Normal qu'elle ai peur. Monstre. Tu aurais dû mourrir.

Ma peau s'arrache sur tout mon visage , comme si je pelais. Mes cheveux blonds sont enlevés par plaque , souvenir des opérations dermatologiques. Ils enlèvent la peau sur mon corps pour la remettre sur mon visage.

Quelques plaques rouges subsistent sur ma mâchoire , je ne suis rien de ce que j'aurais pu être. J'ai tout hérité de ma mère , ses beaux cheveux blonds , ses yeux bleus clairs , sa pâleur , son physique. Mais pas sa chance.

Ma tête tourne un peu. Ma mère me fais signe de partir de la pièce , la fillette pleure encore.
Je sors dans le jardin de nos hôtes et fixe la Lune.

Elle est belle , froide , distante. Les étoiles , comme les éclaboussures d'une peinture ratée, scintillent sur la toile. J'attrape mon carnet : "Écrire pour vivre , graver pour s'accrocher , encore et encore , jusqu'à ce que les pages de ma vies soit toutes noircies."
Et sur un petit autocollant que j'ai pris soin de laisser accroché sur la couverture : 96 pages.

Peut-être que quelqu'un comprendra ? Que quelqu'un, au dernier moment , avant le dernier pas , me sauvera. Ou peut-être pas , sûrement pas. J'écris , les mots courent sur le papier , si pressés de se graver à jamais sur cette page.

" Elle est seule , la main sur ton coeur , tenant un pendentif bleuté. Ses talons claquent le sol dans le silence nocturne, les pans de sa veste de cuir volant derrière elle. Ses yeux se posent sur chaque chose qui bouge , elle analyse tout. Sa deuxième main tâte la poche de sa veste , un petit sourire s'immisce sur son visage quand elle sent la crosse de son arme. Elle entre dans un jardin dans un regard derrière elle ; il ne faut pas laisser paraître le doute. La porte d'entrée s'ouvre doucement sur son corps fin. Puis se referme sans un bruit sur une tueuse. Elle pénètre dans une chambre après avoir monté des escaliers. Une femme dors , son visage éclairé par la lumière pâle de la lune à travers les rideaux. Elle est blonde , ses traits sont fins , ses lèvres rosées , sa peau pâle.
Le tir retentit dans la nuit , les draps se tachent de sang. Les paupières de la victime ont eu le temps de s'ouvrir juste avant l'inévitable. La femme , de ses mains fines et gantées , pose ses doigts sur les yeux de l'autre pour les refermer. Puis elle pivote et quitte la maison , dans ses yeux ,aucune tristesse , aucun plaisir."

Je lève les yeux de mon carnet pour écouter ma mère raconter pour la millième fois mon accident , la caravane , et son fils.

• • •
96 pages plus tard

Personne. Il n'y a personne qui vient me sauver des griffes de mes démons. Alors je vais trouver moi même la solution, même si elle n'est pas originale , c'est la façon de le faire qui le sera. Je quitte la maison pour me rendre dans notre grand jardin. L'essence est sous le buisson , la boîte d'allumettes dans ma poche. Tout est simple. Le sol est humide de la rosée matinal , je n'abîmerai pas le travail du jardinier.

Mon carnet est sur mon lit , bien en évidence. Mes draps sont faits , j'ai rangé ma chambre. Je verse le liquide aux reflets multicolores sur mon corps , trace des spirales sur mes bras , un papillon sur mon visage déchiré.

L'allumette gratte contre sa boîte , une flamme s'allume.

Tout doucement, je l'approche de mon cœur , il ne faut qu'un millième de seconde pour que la douleur se réveille en moi.

Ça doit être beau , une personne qui s'enflamme.

La feuille fragile que j'étais , craquelée et sèche , s'est lentement transformée en flamme , recroquevillée et noircie , avant de repartir au vent , cendre de jais.

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