4 ans de certitudes

- Tomber amoureux , c'est tomber quand même, et moi , je ne tombe jamais. Affirme ai je sèchement.
Les larmes commencent à couler sur les joues de mon interlocuteur. Il se détourne d'un mouvement brusque en coupant notre duel de regard durant depuis quelques secondes déjà.
Aucun remords ne resserre d'étaux sur mon cœur.
Je m'éloigne d'un pas pressé pour échapper aux regard de mes camarades. Je rejoins Éthan dans le coin de la cours.
- Et ben ! T'y a été fort, t'aurais pu être plus compatissante.
Même s'il parle sur le ton de la rigolade, je devine qu'il s'inquiète pour son ami.
- Tu voulais que je fasse quoi ? Dit je , légèrement agressive
- Je sais pas moi . T'aurais pu lui dire que tu voulais bien essayer d'être en couple avec lui. Dit il , mais je voit bien qu'il n'en a aucune envie. Lui il m'aime même si je suis incapable de rendre cette amitié sans faille.
- Et lui mentir ! Tu sais aussi bien que moi que ça peu pas marcher !
Il reste silencieux. Acquiesçant lentement.
- Tu sais , t'es peut-être pas aromantique
- Et en quoi ce serait mal ?
- Je n'ai pas dit ça ! C'est juste que ton cœur n'est pas une armure. Il faudrait que tu laisses sa chance à quelqu'un.
- Cœur bunker. Soupire ai je avec lassitude en pensant à la Théorie.
- Laisse une chance. Insiste mon ami
- À qui ?
- Je ne sais pas moi ! Dit il.
Je saisis son poignet avant qu'il ne se gratte la nuque.
- Stress. Qu'est-ce qui t'inquiète ?!
- Rien.
- Qu'est-ce qui t'inquiète ?! Répète ai je
- Rien je te dis !
- Ok. Dit je , n'ayant aucunement envie de me disputer avec mon meilleur ami.
- Tu es chez ton père ?
- Oui. Le but est de me blesser ? Tu sais très bien que je déteste que l'on parle de mes parents.
- Non non ! Désolé !
- Je crois que je suis un peu agressive. C'est moi qui suis désolée.
Mes parents sont séparés depuis 4 ans.
J'avais 10 ans. J'aurais très bien pu ne pas me rappeler de la scène, ne pas m'en soucier, laisser la vie continuer.
Mais non ! Ils avaient brisés quelques chose. Ils avaient brisé un rêve, un espoir. Il avaient brisés un monde utopique où l'amour était éternel. Jamais je ne les avais vu se disputer ! Jamais je ne les avais vu pleurer.
Moi, je ne voyais que ses gestes, la tendresse, les regards en coin. Je ne voyais qu'embrassades et affection.
Je croyais que l'amour durai toujours.
Mes parents étaient le modèle d'une vie parfaite, bonheur, amour , travail et passion.
Mais tout ça, ils l'on détruit. Ils l'on détruit par la violence, les larmes et la tristesse.
Ils ont tout foutu en l'air. Tout ce que je voyais, tout ce que je croyais, tout ce dont j'avais rêvé.
Papa c'était le prince charmant à Maman , c'était tout. Il n'y avait pas d'autres problèmes, d'autres hésitations. Ils s'aimaient.
Ça, c'était ce que je croyais. Mais à l'évidence, j'étais beaucoup trop jeune pour comprendre. Pour comprendre que quand papa partais dans la nuit sans prévenir personne, ce n'était pas qu'il allait au travail.
Pour comprendre que quand Mamam sortait en pleurant de la maison et ne rentrait que le soir venu , ce n'était pas à cause du travail.
Que quand les gens pleuraient , ce n'était ni une poussière dans l'œil, ni un rayon de soleil, si les oignons.
Depuis ce jour, sans m'en rendre compte, j'avais cessé de croire en l'amour.
Car ils l'avait brisé !
L'amour, ce n'est qu'une manipulation de la société. Cela n'existe pas.
Et à ce nouveau cauchemar, j'y ai cru jusqu'à croiser son regard. Un regard jaloux.
Un regard de meilleur ami, et pourtant bien plus. Un regard qu'en ce moment, je ne peux plus quitter.
Mes yeux vert sont plongés dans ceux d'Éthan. D'un bleu profond. Impossible de les détacher.

Les certitudes de quatre ans de vie s'écroulent.

L'amour il est là. L'amour c'est ce sentiment, que l'on ne peut pas décrire. Que l'on ne peut pas écrire.
Alors je ne le ferai pas. Je n'écrirais pas ses mots. Je ne lancerai aucun «Je t'aime »
Juste un regard.

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