Ok, là, stop. Sérieusement, c'est quoi ce délire ? Je me suis réveillée avec une migraine de dingue, la gorge sèche comme si j'avais bouffé du sable. La première chose que j'ai faite, c'est de me mater dans le miroir pour vérifier que j'étais encore entière. Mais, sérieux, je me suis pas reconnue.

C'est pas genre « oh mon Dieu, je suis horrible aujourd'hui », non. C'était... bizarre. Genre, mon visage, mais pas le mien ? Je sais pas comment expliquer ça. Comme si quelqu'un avait foutu un filtre chelou sur moi pendant la nuit.

Et là, bam.

— Salut, Lila !

La voix. Pas une voix dans ma tête genre « oulala, je réfléchis ». Une vraie voix, différente de la mienne, mais... dedans, tu vois ?

Je suis tombée sur mon lit, le cœur qui battait à cent à l'heure. Je sais pas si c'est parce que j'ai eu peur ou parce que, franchement, c'était trop flippant.

— Eh, calme-toi ! Tu vas pas t'évanouir quand même, hein ? On a des trucs à faire.

Des trucs à faire ? Non mais attends, on qui ? C'est là que j'ai commencé à me demander si je devenais pas folle pour de vrai. J'ai serré mes tempes, comme si ça allait changer quoi que ce soit, mais nope, la voix était toujours là.

— Sérieux, on va devoir faire tout le boulot si tu continues comme ça.

— Mais c'est QUI, « on » ?! j'ai hurlé.

Silence. Enfin presque. J'entendais encore un genre de ricanement, mais comme l'écho d'un truc super lointain.

Franchement, je me sentais paumée, genre vraiment. J'ai attrapé mon téléphone pour appeler Isa, ma meilleure pote, mais... surprise. Un message. Envoyé à 2h du mat', avec mon propre numéro, mais c'était pas moi.

« T'inquiète, Lila. On gère. »

Mon sang s'est glacé.

Qu'est-ce qui se passe, là ? Qui a écrit ça ? Pourquoi je m'en souviens pas ?

J'ai balancé mon téléphone sur le lit comme s'il était radioactif, puis j'ai fixé la fenêtre, le cœur au bord de l'explosion. Si quelqu'un me surveille ou si c'est... je sais pas, un truc paranormal, j'en peux plus.

Et puis, juste au moment où je pensais que ma journée pouvait pas devenir plus bizarre :

— Isa est cool, mais elle comprendrait pas. Pas encore, en tout cas.

Et voilà. La voix. Encore.

Cette fois, j'ai pas répondu. J'ai juste levé les yeux au plafond et soufflé un grand coup. Ok, meuf. Respire. Respire.Peut-être que si j'arrête de me battre contre ce truc, ça disparaîtra ?

Mais nope. La voix s'est mise à rire doucement.

— Dis pas ça, Lila. On va s'éclater, toi et moi.